Le Rejoindre à Mi-Chemin

LAURIE

Jeremy a fait un pas en avant et j'ai fait un pas en arrière en réaction, mais j’ai senti un mur dans mon dos. Il a placé ses mains sur le mur de chaque côté de ma tête.

« Qu'est-ce que vous faites ? » ai-je demandé nerveusement.

« Rien. Je ne vous toucherai pas avec mes mains, d'accord ? » Il a laissé échapper un petit rire.

J’ai dégluti et tourné mon regard vers l'entrée de la gigantesque salle. Nous étions seuls ici. Son visage était à quelques centimètres du mien.

Il aurait presque pu effleurer mes lèvres avec les siennes s'il l'avait voulu.

« Je regardais juste ce tableau derrière vous », a-t-il dit d’un air suffisant, puis Jeremy s’est écarté du mur et s’est redressé, alors que ses yeux ne quittaient pas les miens.

« Ouais, c'est ça. » J’ai fait un petit sourire, encore nerveuse de sa proximité pendant quelques secondes.

« S'il vous plaît, dites-moi votre nom de famille », m’a-t-il demandé, presque en suppliant.

« Si je vous dis le mien, vous me direz le vôtre ? » ai-je demandé timidement.

« Oui, je vous le promets. » Il a souri.

« Mon nom de famille c’est Sanchez », lui ai-je dit honnêtement.

« D'accord. Merci pour votre honnêteté, Laurie. »

« Quel est votre nom de famille, alors ? » ai-je demandé avec curiosité.

Soudain, un homme s’est adressé à lui de derrière. « Jeremy, je suis désolé de vous déranger, mais j'ai reçu un appel de votre père, et c'est urgent », a dit cet homme.

« Bon sang, je suis désolé, Laurie. Je dois passer un coup de fil. Ma mère a reçu un nouveau rein, il y a peut-être quelque chose qui se passe mal », a-t-il dit rapidement avec de l'inquiétude dans les yeux.

« Bien sûr, la famille passe avant tout le reste », ai-je répondu gentiment.

« Je vous retrouverai plus tard », a-t-il dit.

Il m'a caressé la joue une dernière fois et s'est empressé de retourner vers la fête, disparaissant dans la foule. Un soupir m'a échappé et je suis retournée à l'endroit où Macy se trouvait plus tôt.

« Hé, petite coquine, je pensais que tu étais déjà rentrée à l'hôtel », m’a dit Macy avec un grand sourire.

« Non, non, je ne ferais jamais ça avec un mec que je viens juste de rencontrer. » J'ai gloussé timidement.

« Mais oui, mais oui. Cet homme ne pouvait pas détacher ses yeux de toi », a-t-elle dit en riant. J’ai rougi. « Tu sais qui est cet homme, Laurie ? » a-t-elle ajouté en fronçant les sourcils.

« Non, il était sur le point de me dire son nom de famille quand il a dû partir. Il y a un problème urgent avec ses parents, apparemment. »

Macy a affiché un large sourire.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu souris comme ça ? Tu caches quelque chose, n'est-ce pas ? » J'ai rigolé.

« Oui, je sais qui est cet homme mystérieux, grâce à Michael », a-t-elle répondu.

« Je sais que Michael l'a aidé à trouver sa nouvelle maison. Mais je ne connais quand même pas son nom de famille », ai-je dit, encore un peu déçue.

« Tu le rencontreras à nouveau, ma belle, lundi. » Elle a souri malicieusement. « Il s'appelle Wells, tu es bête. Tu as un entretien dans son entreprise lundi », a-t-elle révélé avec un sourire malicieux.

« Quoi ?! » me suis-je écriée. Macy a hoché la tête et m'a souri.

« Oh, non. C'est un désastre. Maintenant, il va me juger, c'est sûr. Il va penser que c'était prévu à l’avance, que je suis venue ici exprès aujourd'hui pour danser avec lui, et même pour flirter », ai-je un peu exagéré.

« Tu exagères, Laurie. J'ai vu comment il te regarde… tu lui plais. Il est très riche. Tu le savais ? » m'a-t-elle assuré avec un clin d'œil.

« Je m’en doutais, mais cela n'a pas d'importance pour moi. Je ne peux pas travailler pour lui. Je ne me rendrai pas à cet entretien. »

« Quoi ? Oui, tu vas y aller, ou je vais te forcer ! » m’a-t-elle chuchoté durement à l'oreille.

« Hé, mesdemoiselles. J'ai des verres pour vous », a dit Michael en souriant. J'ai lancé un regard noir à Macy, qui m'a rendu le même regard. « Euh, j'ai raté quelque chose ? » nous a demandé Michael à toutes les deux en fronçant les sourcils.

« Non », avons-nous dit en même temps, Macy et moi, agacées toutes les deux.

« D'accord, alors », a-t-il murmuré. « Alors, Laurie, toi et Jeremy Wells, hein ? » a-t-il demandé d'un ton léger.

« Oh, j'ai dansé avec lui, c'est tout », ai-je dit, toujours irritée par cette situation.

« C'est un homme formidable. C’était mon premier client fortuné. Il est sympathique mais strict », a expliqué Michael.

« Oui, mais j'ai un entretien d’embauche avec lui lundi, et maintenant il va penser que je me suis jouée de lui pour avoir le poste », ai-je dit, irritée, et Macy a levé les yeux au ciel.

« Tu dramatises vraiment trop parfois, Laurie », s'est-elle esclaffée.

« S'il te plaît, Michael, dis-lui quelque chose qui la fera changer d'avis, parce qu'elle ne veut plus aller à cet entretien. » Macy a soupiré en se pinçant l'arête du nez.

« Jeremy Wells est l'un des meilleurs dans le monde de l'édition. Il a gravi les échelons pour devenir PDG en deux ans à peine. D'assistant à PDG en deux ans, c'est fou, vous savez.

« Il a travaillé dur pour en arriver là. Il a ouvert sa nouvelle entreprise ici il y a environ six mois, et il y a des rumeurs selon lesquelles il ouvrirait déjà un nouveau bureau ailleurs.

« Alors, oui, Laurie, si tu veux apprendre des meilleurs, eh bien, il en fait partie. Donc à ta place, j'envisagerais sérieusement d'aller à cet entretien », m’a conseillé Michael.

« Je sais qu'il a une bonne réputation dans le monde de l'édition. C'est pour ça que je voulais d'abord postuler dans cette entreprise. Maintenant, tout se complique.

« Il flirtait avec moi, et maintenant il va me juger, c'est sûr. » J’ai soupiré et je me suis frotté les yeux, me sentant soudain fatiguée.

« Nous allons rentrer à la maison, Michael. Merci pour tout. » Macy lui a souri chaleureusement.

« D'accord, je vous accompagne toutes les deux à votre taxi », a-t-il dit.

J'ai remercié Michael pour tout, et Macy lui a donné un rapide baiser sur la joue, elle avait les joues rouges. C'était la première fois que je la voyais nerveuse avec un mec.

Nous lui avons dit au revoir et le taxi nous a ramenées à notre nouvel appartement.

Macy et moi n'avons pas beaucoup parlé dans la voiture. J'appréciais ce silence, mais au fond de moi, Jeremy Wells était toujours présent, ne quittant pas mon esprit une seconde.

Ça va être une longue nuit sans sommeil, c'est certain.