La vie a été difficile pour Allie, qui a grandi comme louve solitaire sans meute. Heureusement pour elle, tout est sur le point de changer maintenant qu'elle a l'opportunité d'étudier à l'Université Linton, le seul endroit où un loup solitaire peut vivre et étudier sans être persécuté par les loups de meute. James est l'Alpha impitoyable de l'une des plus grandes et plus puissantes meutes du pays. Sa haine des loups solitaires est légendaire, et l'un de ses premiers actes en tant qu'alpha sera de bannir tous les loups solitaires de son territoire, y compris ceux qui fréquentent l'Université Linton. Est-ce la fin des rêves d'Allie, ou la forte attirance que James ressent pour cette belle louve sera-t-elle suffisante pour lui faire changer d'avis ?
Classement par âge : 18+ (Agression, Mort violente).
Chapitre 1
Voyage avec un InconnuChapitre 2
Nouveaux AmisChapitre 3
RachatChapitre 4
Premier JourALLIE
Me voilà à la gare routière, mon sac à la main, regardant le bus s'arrêter devant moi.
Ces derniers temps, j'ai été débordée entre les cours, les révisions et mes deux petits boulots. Je n'ai pas eu une minute à moi, mais tout ça en valait la peine. Tous mes efforts de ces trois dernières années portent enfin leurs fruits.
Je pars pour Linton, la seule fac du pays où loups et humains étudient côte à côte, et où une solitaire comme moi est la bienvenue.
Dans le bus, je trouve facilement une place libre. On est parmi les premiers arrêts, le bus n'est donc qu'au quart plein. J'essaie de m'installer confortablement pour le long trajet qui m'attend.
Linton est à l'autre bout du pays et il faudra plus d'une journée pour y arriver. Le bus va traverser tout le pays, s'arrêtant dans plus d'une douzaine de grandes villes en chemin.
J'ai l'habitude de bouger, de ne jamais rester longtemps au même endroit, donc ça ne me fait pas peur de déménager toute seule dans une nouvelle ville.
L'un des gros avantages des études à Linton, c'est que je vais pouvoir y rester pendant cinq années entières. Pour la première fois, je vais pouvoir poser mes valises quelque part et appeler cet endroit ma maison.
Fini le temps où il fallait partir parce que la meute locale ne supportait pas les solitaires ou parce que Maman décidait du jour au lendemain qu'il était temps de déménager.
Je vais enfin dans un endroit où une louve solitaire est la bienvenue. Je pourrai changer en loup et courir sans craindre que la meute locale me chasse de la ville.
Je regarde par la fenêtre, observant le paysage défiler alors qu'on quitte Dunnington. Toutes les deux heures environ, le bus s'arrête pour prendre de nouveaux passagers, et le bus se remplit petit à petit.
Au bout de cinq heures, on arrive à la première grande ville de notre itinéraire, et je fais la moue en voyant la longue file de gens qui attendent pour monter dans le bus. Le siège à côté de moi ne va pas rester vide longtemps.
Il y a peu de chances qu'un autre loup s'assoie à côté de moi - ceux qui font partie d'une meute ou qui ont les moyens prendraient leur propre voiture ou l'avion.
Il n'y a qu'une orpheline solitaire comme moi pour voyager en bus.
Les nouveaux passagers montent dans le bus, et un grand gaillard aux cheveux blond sale et au corps musclé se dirige vers moi, scrutant le bus et ses passagers pour décider où s'asseoir.
Il s'arrête et me regarde droit dans les yeux, et j'en ai le souffle coupé quand je vois ses yeux d'un bleu éclatant. Sa large bouche s'étire en le sourire le plus craquant que j'aie jamais vu.
Il est trop beau, trop parfait pour être humain. Mon cœur fait un bond quand je réalise ce qu'il est : un loup comme moi.
Un passager coincé derrière lui se plaint : « Vous bloquez le passage. J'ai besoin de trouver une place. »
Le bel inconnu se retourne pour foudroyer l'humain du regard, qui pâlit et recule. « Désolé », murmure-t-il.
Ça semble satisfaire le beau loup car il se tourne à nouveau vers moi. Ses yeux restent rivés sur mon visage, et il sourit en remontant l'allée et en désignant le siège à côté de moi.
« Cette place est prise ? » demande-t-il d'une voix grave. Ses yeux ne quittent pas mon visage.
« Non, elle est libre », dis-je timidement.
Il sourit et s'assoit.
Une fois installé, il se tourne vers moi et dit doucement pour que je sois la seule à entendre : « Pas besoin de deviner où tu vas, petite louve. Université de Linton. »
« Oui, tu y vas aussi ? Tu es étudiant à la fac ? »
Son sourire s'élargit. « En quelque sorte. J'ai l'intention d'étudier un moment, mais je sais pas si je resterai. C'est pas facile pour un solitaire comme moi de s'installer quelque part. »
Je le dévisage. Il n'a pas l'air d'un solitaire. Il a l'air costaud, et ses fringues ont l'air de coûter cher. On dirait plutôt un loup de meute.
Ce loup a l'air de pouvoir tenir tête à n'importe quelle meute qui pourrait l'attaquer, et je suis presque sûre qu'il gagnerait.
Il doit deviner une partie de ce que je pense. « Tu vas rencontrer plein de loups différents quand tu arriveras à Linton », me dit-il. « Beaucoup de loups de meute mais aussi d'autres solitaires. On n'a pas tous vécu la même chose. »
Je hoche la tête. Je ne connais pas grand-chose aux autres loups-garous. Maman s'est assurée qu'on reste à l'écart des autres loups solitaires.
« Tous les loups solitaires ne sont pas gentils comme nous », m'avait-elle dit. « Il y en a beaucoup qui sont méchants et qui nous attaqueraient s'ils le pouvaient. Ils nous verraient comme des proies faciles. On n'est en sécurité que quand on se cache des autres loups-garous. »
« Alors, petite louve, quels sont tes projets une fois là-bas ? Tu as trouvé où te loger ? »
« La fac m'a mise en contact avec un autre loup solitaire qui m'a dégoté un logement », j'explique. « Et toi ? »
« Oh, j'ai des potes là-bas qui vont m'aider. Et puis, ce sera pas ma première fois à Linton. »
Je me tourne pour le regarder de plus près et je réalise qu'il doit avoir entre 25 et 30 ans.
« Qu'est-ce qui t'a décidé à reprendre les études maintenant ? » je demande.
« Les choses commencent à bouger à Linton, et je veux être là quand ça va se passer », dit-il sans donner plus de détails avant de changer de sujet. « Alors, tu comptes étudier quoi ? »
« La médecine. »
« C'est pas courant pour un loup. Les médecins humains ne connaissent pas grand-chose à nos corps. »
« Non, mais comme les guérisseurs ne bossent que pour les meutes, et qu'aucun guérisseur de meute ne soignerait un loup solitaire, je me suis dit que si je pouvais en apprendre plus sur la médecine en général, je pourrais adapter la formation pour soigner les solitaires.
Ce serait peut-être pas aussi bien que d'être soigné par un vrai guérisseur, mais ce serait mieux que les soins qu'on reçoit actuellement. »
« C'est sympa à toi d'essayer d'aider les autres loups », dit-il sérieusement.
Je rougis. « Merci. Et toi ? Tu comptes étudier quoi ? »
« Un peu de tout. Je pense que je déciderai une fois sur place. Quand je verrai comment c'est. » Sur ces mots, il me sourit et ferme les yeux, mettant fin à notre conversation.
Pour le reste du voyage, je passe mon temps à me reposer et à discuter avec mon nouveau compagnon.
Il me dit qu'il s'appelle Callum et qu'il est un loup solitaire depuis son adolescence.
Il a voyagé dans tout le pays, et les endroits où il a séjourné et les choses qu'il a faites ont l'air bien plus excitants que la vie nomade que j'ai menée jusqu'à présent.
Il n'a pas connu la galère que j'ai vécue en grandissant. Cependant, je remarque qu'il ne me dit jamais rien de personnel, comme l'endroit où il est né ou des histoires sur sa famille.
Je suppose que je suis une inconnue qu'il vient de rencontrer, et il ne se sent probablement pas en confiance pour me parler de sa vie privée. Je ne m'en plains pas - je n'ai pas non plus envie de parler de ma vie personnelle.
Je lui dis que j'ai passé ma vie à voyager d'un endroit à l'autre avec ma mère, mais je reste vague, mentionnant seulement qu'elle est décédée récemment sans donner de détails.
Il est compréhensif, mais je suis contente qu'il ne me demande pas d'en parler davantage.
Je suis surprise de me sentir si à l'aise avec lui et de voir le temps passer si vite. Avant que je m'en rende compte, on est à cinquante bornes de Linton et notre voyage touche à sa fin.
« Merci d'avoir rendu ce voyage si agréable. J'avais peur de m'ennuyer à rester assise ici pendant des heures sans rien faire, mais avec toi comme compagnie, ça a été vraiment sympa. »
« J'ai apprécié aussi », j'avoue. « J'espère qu'on pourra se revoir. Je ne connais personne à Linton. »
« J'en suis sûr. Quand on arrivera, laisse-moi t'aider avec ton sac. »
« Et je pourrai te présenter Jason, le loup qui m'a aidée. Il va venir me chercher et m'emmener dans mon nouveau logement. »
« Bien sûr. »
Quand le bus arrive à Linton, Callum tient sa promesse et reste avec moi pendant que je descends du bus. Il porte mon sac jusque dans le bâtiment de la gare routière.
Je suis super excitée. J'y suis enfin.
Je trouve Jason qui m'attend près de la sortie, tenant une pancarte en carton toute simple avec mon nom écrit en grosses lettres noires, mais quand je me retourne pour le montrer à Callum, mon compagnon de voyage n'est plus là.
Mon sac est posé par terre à côté de moi, exactement là où Callum se tenait il y a quelques instants. Je regarde partout dans le bâtiment, essayant de le trouver, mais il a disparu.
Je suis surprise de la rapidité et du silence avec lesquels il s'est éclipsé, et que je n'aie rien remarqué.
Je soupire et essaie de ne pas y penser. Je ne vais pas laisser le manque d'intérêt de Callum pour moi gâcher mon premier jour à Linton. J'attends ce moment depuis trop longtemps.
J'affiche un grand sourire et me dirige vers Jason.
« Allie, ravi de te rencontrer », dit-il avec un sourire chaleureux. On s'est envoyé des messages tous les jours depuis un mois, et c'est génial de le rencontrer en chair et en os.
« Bienvenue à Linton. Je sais que tu vas adorer être ici. »