La Saga Du Ranch Des Loups - Couverture du livre

La Saga Du Ranch Des Loups

Renee Rose

Chapitre Deux

AUDREY

Dans l'arène, la testostérone était impressionnante.

Malheureusement, mon corps sous-sexué se réveillait et en était conscient. J'aurais juré que mes ovaires avaient expulsé deux ovules lorsque Boyd était entré dans la salle de soins. L'arrogance et le charme de cow-boy suintaient littéralement de lui. Il s'était approché si près que j'avais senti l'odeur de son après-rasage et de son savon, et ça a fait un truc dingue dans ma tête. Je veux dire, dans mon corps. Partout. J'avais eu chaud et des picotements, et mon cerveau avait perdu de la puissance pendant un moment.

J'avais toujours eu un penchant pour les cow-boys. Les chapeaux, la démarche déhanchée, le physique robuste et le côté... viril. C'était certainement un des avantages d'avoir emménagé dans le Montana. Dieu avait bien travaillé avec Boyd, sa mâchoire ciselée et son sourire langoureux. Ses cheveux couleur sable qui auraient dû être coupés il y a quelques semaines. Des yeux pâles qui avaient vagabondé sur mon corps comme si j'étais une friandise savoureuse qu'il voulait dévorer. Un nez tordu qui prouvait que s'il était rapide avec le sourire, il l'était probablement aussi avec les poings. Il était juste parfait—plus d'un mètre quatre-vingts de muscles purs et d'homme viril qui faisait durcir mes tétons et mouiller ma culotte.

Mon corps avait réagi à sa présence comme si je m'étais imprégné de phéromones qui bizarrement me donnaient la sensation d'être en chaleur, et comme s'il était une sorte d'étalon prêt à être chevauché. Cela faisait un moment que je n'avais pas été avec un homme... encore quelques jours et on arriverait à une éternité, mais je connaissais les signes. Il voulait que je sois une autre encoche sur sa colonne de lit.

Mon esprit était une vraie salope—qui voulait être attachée à cette colonne de lit encochée— alors qu’elle n'avait rien à voir avec ça. Les animaux étaient marqués, mais chacun de ces cow-boys de catégorie A aurait dû avoir une marque qui témoignait de leur statut de dragueur. C'étaient tous des hommes au sourire facile qui pouvaient faire mouiller une femme d'un simple clin d'œil et lui faire baisser sa culotte d'un seul geste du doigt.

Ces champions de rodéo pensaient apparemment qu'ils étaient un cadeau de Dieu pour les femmes. J'ignorais pourquoi Boyd et Abe—Abe avait pu être subtil quant à ses intentions, mais il m'avait néanmoins draguée—s'étaient donné la peine de faire leur numéro pour moi alors qu'il y avait une douzaine de cowgirls peu vêtues à l'extérieur prêtes à être séduites. Ils faisaient probablement le coup à toutes les femmes qu'ils rencontraient. Ça devait faire partie du code des cow-boys ou quelque chose dans le genre. Ma culotte était dans un sale état après avoir passé seulement quelques minutes dans la même pièce que Boyd, mais heureusement, je la portais toujours. Ou, malheureusement, parce que je ne doutais pas que le type savait s'y prendre avec le corps d'une femme, et qu'il y avait une table d'examen parfaitement solide sur laquelle on pouvait se pencher et se faire prendre.

Ouais, mon esprit de salope était sacrément en forme. Abe avait été le seul blessé jusqu'à présent lors de l'événement, et j'étais donc en mesure de me diriger vers les tribunes pour regarder la monte de taureaux. J'étais le médecin de garde. Si quelqu'un était blessé, je devais le soigner, le mettre en relation avec l'ambulance de garde et l'amener à l'hôpital.

De là où j'étais assise—à moins que quelqu'un ne se mette à s'étouffer sur un beignet dans la zone des vendeurs—je saurais si mon aide était nécessaire. J'étais assise près de l'allée avec un accès direct vers la zone des concurrents et une vue imprenable sur les glissières. C'était là que les taureaux étaient gardés et préparés, puis le cow-boy grimpait sur la clôture et sautait sur leur dos. Une fois que l'homme était installé, la barrière était ouverte et ils étaient en mouvement, le taureau énervé faisant tout pour éjecter son cavalier. Cela me garantirait à coup sûr quelques patients de plus avant la fin de l'événement.

Je scrutai la zone de la glissière à la recherche des deux hommes et regardai les premiers concurrents terminer leur monte. J'étais tout aussi excitée que remplie d'effroi lorsque l'un après l'autre, ils eurent leur tour. La foule ressentait la même chose que moi, acclamant et haletant à parts égales. C’était la chose la plus sexy que j'avais jamais vue. Et le plus stupide.

Je ne savais pas comment ces gars réussissaient à vivre au-delà de trente ans. Peut-être que c'était pas le cas. Cette pensée me serra la poitrine de façon inattendue, comme si j'avais déjà développé un attachement pour les deux cow-boys que j'avais rencontrés.

Pas pour le premier, mais pour le second. Abe était beau, doux, vu sa taille et ce qu'il faisait dans la vie. Mignon, même. Boyd, par contre, était... dangereux. Je n'avais pas peur qu'il me fasse du mal physiquement, bien qu'il mesure au moins trente centimètres de plus que moi et pèse probablement vingt-cinq kilogrammes de plus, non, il y avait autre chose. Il pouvait me briser le cœur. Foutre en l'air mes projets. J'étais tellement concentrée sur l'école de médecine et mon internat. Sur ma carrière. Ce n'était pas mon genre de me détourner à cause d'un cul parfait dans une paire de Wranglers. C'était un mauvais garçon qui pourrait m'attirer des ennuis mais que je désirais quand même.

Un cavalier fut jeté de son taureau et atterrit durement, puis roula pour se dégager des sabots arrière du taureau. Les clowns du rodéo—j'étais sûre qu'ils avaient un autre nom que je ne connaissais pas—se précipitèrent, redirigèrent l'animal, pour que le cavalier puisse se relever. Je me mis à expirer alors que la foule acclamait son excellent score. Il se dépoussiéra, leva son chapeau en guise de salut et sortit du ring.

Le visage de Boyd apparut sur le jumbotron, son sourire éclatant se voyait de loin. La foule était en délire, ce qui signifiait que son ego était probablement aussi gros que son image sur l'écran géant. Oui, j'avais besoin de garder mes distances avec celui-là parce que je n'étais pas le genre de femme qui appréciait les coups d'un soir. Avec l'école de médecine et l'internat, je sortais très peu le soir, et encore moins avec des hommes, alors pour le sexe... C'était rare, vraiment. Peut-être qu'une aventure serait mieux vu mon emploi du temps de dingue, mais non, ça ne me correspondait pas. J'étais du genre à m'engager à long terme. En fait, j'avais déménagé dans une petite ville du Montana pour m'installer. Ralentir. Trouver un partenaire et fonder une famille, comme j'avais toujours rêvé de le faire. Une famille composée de deux parents qui s'aimaient et d'un tas d'enfants. Je voulais ce genre de folie. La luge, les projets d'expo-sciences, des hamsters comme animaux de compagnie. C'était ce que je désirais. Surtout des bébés.

Baiser un champion de rodéo ne faisait pas partie de ce tableau, et un champion de rodéo ne voudrait pas baiser une femme qui avait une envie pressante de bébé, c'était certain. Nos horloges biologiques n'était pas sur la même longueur d’ondes…Ses plans duraient huit secondes, les miens toute une vie.

Pourtant, mon corps se mit en alerte lorsque je vis son nom sur le tableau —Boyd Wolf vs. Night Sweats, un nom de taureau un peu fou.

Je me penchai en avant pour le repérer dans les glissières. Ils se ressemblaient tous avec leur casque, leur gilet de sécurité et leur pantalon de rodéo, les logos des sponsors sur les épaules de leur chemise boutonnée. Mais ensuite, je le vis—du moins, j'étais assez certain que c'était lui. Le cavalier affichait la même confiance brute que celle dont il avait fait preuve dans la salle de soins.

Il montait le taureau noir qui reniflait, puis il se mit à ajuster sa prise sur la corde avec des mouvements fluides et adroits. Une seule main le maintenait sur cette bête. Je ne connaissais aucun des détails concernant la monte du taureau, seulement le fait que j'avais entendu dire que c'était une épreuve de combat acharné. Acharné était le mot juste.

— Hé, jolie dame. Abe était en train de monter les marches en béton et installa son corps imposant sur le siège à côté du mien.

Je ne pus m'empêcher de lui sourire, mais mon regard se porta à nouveau rapidement sur les glissières.

— C'est difficile à regarder ? me demanda-t-il.

Je lui fis un signe de tête.

— Votre tour s'est bien passé. Vous avez tenu jusqu'à la fin de la sonnerie. Je devrais vous féliciter, non ?

Il inclina son chapeau en arrière, puis posa sa main sur mon épaule.

— Oui, madame. Ça a été la meilleure monte de la soirée. Jusqu'à présent. On peut fêter ça en prenant ce café ensemble après.

Son sourire facile et sa douceur me firent sourire. Il était beau. Courtois. Mais comme Jett Markle, l'éleveur local avec qui j'avais eu un rencard plus que décevant la semaine précédente, il n'était pas mon style. Comme dans ces romans d'amour que je lisais à mes heures perdues, je voulais une l'étincelle. Quelque chose de torride. Une attirance. Une ~alchimie. ~

Jett s'était avéré être un type louche, je ne pouvais donc pas mettre Abe dans la même catégorie.

Le présentateur annonça la prochaine course, et je fus distraite par le changement soudain de Boyd. Quand je regardai à nouveau dans sa direction, il n'était pas concentré sur les milliers de kilos d'animaux énervés qui se trouvaient en dessous de lui, mais sur moi. Son regard était fixé sur moi, et je me mis à haleter. Non, ce n'était pas moi qu'il regardait, mais la main d'Abe sur mon épaule. La mâchoire de Boyd se crispa, ses yeux se plissèrent. Si je ne me trompais pas, il était aussi énervé par cette action que le taureau par un cavalier assis sur lui.

Pourquoi me regardait-il ? Je n'étais pas importante. J'étais la petite doctoresse minable qui n'avait aucune vie sociale. Pourtant, il me fixait. Je tentai de maîtriser ma respiration quand il hocha la tête. Lorsque la glissière s'ouvrit, je compris que ce n'était pas pour moi.

Night Sweats sortit en tapant des sabots, reniflant avec fureur à cause du cowboy sur son dos. Je retins mon souffle, des nœuds serrés dans l'estomac alors qu'il donnait des coups de pied avec ses pattes arrière.

Même avec cette chevauchée sauvage, Boyd semblait prendre les mouvements saccadés du taureau avec aisance, ses cuisses s'agrippant aux flancs de la bête, son bras levé, son dos détendu, ses mouvements gracieusement synchronisés avec l'animal.

C'était fascinant.

Magique, même.

Un large sourire étirait ses lèvres comme si pour lui la monte de taureau était similaire à une promenade dans le parc. Oh, mon Dieu. C'était pour de vrai ?

Il scrutait le public... alors qu'il se tenait sur le taureau.

Quel rider de taureau avait la présence d'esprit de rechercher sa mère alors qu'il essayait de rester sur le dos d'un taureau en colère ?

La foule était en délire—acclamant et tapant du pied. Boyd était déjà resté sur le taureau pendant huit secondes.

Neuf.

Je me mis debout pour mieux voir, et il m'aperçut. Encore une fois.

C'était impossible.

Il avait peut-être jeté un coup d'œil dans ma direction avant, mais maintenant... Sur le dos d'un taureau ? Il ne me chercherait pas dans la foule.

Je hurlai, couvrant ma bouche lorsqu'il fut projeté, envoyé directement dans les airs comme un frisbee. Oh mon Dieu— non ! Le temps ralentit. Je fermai les yeux, puis les rouvris face à l'horreur de la scène. Lorsque le corps en rotation de Boyd redescendit, le taureau se retourna et lança sa tête, projetant brutalement sa corne juste sous la protection du gilet de Boyd.

Il avait été encorné.

Gravement.

Peut-être mortellement.

— Oh merde, dit Abe. Même si je savais que ce n'était pas bon, les mots d'Abe le confirmèrent. Il avait vu plus de montes que moi, ce n’était pas bon signe.

Je passai en mode médical, et mon entraînement pris le dessus. Je descendis les marches en courant avant même de savoir que mes pieds bougeaient, en sprintant avec les secouristes vers l'arène.

Un directeur cria :

— Attendez ! Bloquant notre entrée pendant que les clowns du rodéo distrayaient le taureau, et deux riders sortirent pour lui passer une corde. Maintenant, allez-y ! Allez !

Boyd était à genoux, essayant de se relever. L'adrénaline était probablement la seule chose qui le maintenait debout. Le sang imprégnait sa chemise et son jean, tachant la terre en dessous de lui.

— Arrêtez de bouger ! criai-je en courant. Ne bougez pas, Boyd. Aux secouristes qui suivaient avec une planche dorsale, je lançai :

— Mettez-le dessus.

Avec précaution, ils le transférèrent sur la planche, l'y attachèrent et se redressèrent, traversant rapidement la piste de terre vers l'endroit où ils avaient laissé le brancard.

— Je vais avoir besoin d'un pansement compressif et d'une perfusion. Et de morphine, ordonnai-je. L'un d'eux parla dans le talkie-walkie attaché à son épaule, donnant des informations, aux urgences, j'espérais.

— Je l'accompagne jusqu'à l'hôpital.

Je n'étais pas un médecin spécialiste des traumatismes. J'étais obstétricienne, mais toute ma formation, tout comme mes stages, revenaient en force dans mon esprit. Je courus jusqu'au brancard, essayant de mesurer la profondeur, l'emplacement et la gravité de la blessure quand une main se referma sur la mienne.

Mon regard se porta sur le visage de Boyd. Il était pâle et de la sueur coulait sur son front, mais il me souriait.

— Juste une égratignure, Doc, dit-il, la voix rauque. Il respirait difficilement, surtout lorsqu'il inspirait. Je supposai qu'il avait un poumon perforé. Pas besoin de s'inquiéter.

Est-ce qu'il me réconfortait, moi ? Maintenant ?

Je lui serrai la main à mon tour, surprise de voir à quel point son attitude optimiste me soulageait. En tant que médecin, je savais qu'il était en grand danger, mais j'étais également consciente que les sentiments du patient pouvaient faire la différence entre vivre et mourir.

— D'habitude, c'est moi qui rassure, mais je suis contente que vous restiez positif. Je vous donnerai quelque chose pour la douleur dès que nous serons dans l'ambulance.

Il grimaça, essaya de s'asseoir et de regarder la blessure.

Je le repoussai, bien qu’il n’ait nulle part où aller avec la sangle autour de sa taille.

— Doucement, champion, vous perdez du sang.

Il fit un demi-sourire tandis que son visage devenait encore plus pâle. Sa tension artérielle était probablement en train de chuter, et il entrait en état de choc. J'avais besoin de le stabiliser tout de suite. Alors que ses cils vacillaient, il marmonna :

— Je suppose que vous n'allez pas prendre ce café avec Abe finalement ?

Quoi ? Il avait un trou dans la poitrine et s'inquiétait du fait que je sorte avec Abe ?

— Je suppose que non. Accrochez-vous pour moi, d'accord ?

Mais c'était trop tard. Il avait perdu connaissance.

Le cœur battant à tout rompre, je me précipitai dans l'ambulance avec lui et commençai à insérer l'aiguille de la perfusion dans son bras pendant que l'ambulancier lui mettait un masque à oxygène sur le visage.

Boyd Wolf était probablement le cow-boy le plus arrogant de l'Ouest. C'était son travail de se mettre sur le dos d'un taureau, mais c'était mon travail de le sauver quand il tombait. Je ferais tout mon possible pour y parvenir.

Chapitre suivant
Noté 4.4 de 5 sur l'App Store
82.5K Ratings
Galatea logo

Lecture illimitée, expériences immersives.

Facebook de GalateaInstagram de GalateaTikTok de Galatea