Elio régla la course pendant que Santino ouvrait la portière à Presley, lui tendant la main. Elle hésita à la saisir. Cet homme séduisant et élégant la regardait, et elle avait envie de se faire toute petite. Elle se sentait terriblement gênée par les événements précédents.
« Tu ne peux pas simplement me laisser aller me cacher dans un trou de souris ? » dit-elle en prenant sa grande main.
Santino l'aida délicatement à descendre, ferma la portière et laissa partir le taxi tandis que sa voiture arrivait.
« Non, répondit-il. Et je n'ai toujours pas ton numéro. »
« Quoi ? Tu étais sérieux ? »
« Tout à fait. Même après tout ça, j'ai vraiment envie d'apprendre à te connaître. On pourrait peut-être prendre un café ou dîner ensemble. Ce n'est pas par pitié, et personne ne m'a soudoyé. » Il leva trois doigts. « Parole d'honneur. »
« Je suis vraiment désolée, dit-elle en se cachant le visage. Je me sens tellement bête. D'habitude, je ne bois pas autant. »
« Et si on repartait sur de nouvelles bases ? » proposa-t-il.
Elle prit une grande inspiration et lui offrit un large sourire. Elle lissa sa petite robe et tendit la main.
« Presley Stafford. Enchantée. »
« Santino Agosti. Ravi de faire ta connaissance. » Il lui adressa un sourire à tomber.
Presley sentit ses joues s'empourprer tandis qu'elle se dandinait sur ses talons hauts. Elle détourna le regard et aperçut plusieurs hommes qui bloquaient le trottoir jusqu'au coin de la rue. Elle se demanda pourquoi ce type avait besoin d'autant de gardes du corps.
« Tu as faim ? » demanda Santino.
« Je meurs de faim. »
« Il y a un petit resto sympa au coin de la rue, suggéra-t-il. »
Elle observa cet homme grand aux yeux sombres et aux cheveux noirs. Il s'était montré poli et patient, et même après son comportement, il voulait toujours l'emmener dîner.
Il ouvrit la portière de la voiture et attendit. Presley ne savait pas sur quel pied danser. Elle en avait assez de fuir son passé et d'avoir peur de chaque homme qu'elle rencontrait. Ils ne pouvaient pas tous être comme Abel.
Peut-être était-elle enfin prête à tourner la page et à faire de nouvelles rencontres. Elle décida de tenter le coup.
« D'accord. »
Il sourit et l'aida à monter dans la voiture. Elle s'installa et envoya un message à Tally pour lui dire où elle allait et qu'elle était désolée de s'être emportée plus tôt.
Elle sourit et remit son téléphone dans son sac, se sentant plus sereine à propos de la soirée alors que la voiture démarrait.
Santino ne plaisantait pas quand il disait que c'était au coin de la rue. Ils se garaient avant même qu'elle n'ait pu attacher sa ceinture.
« Merci de ne pas avoir proposé qu'on y aille à pied », dit-elle alors qu'il ouvrait sa portière et l'aidait à descendre.
Elle ne voulait pas l'avouer, mais ses pieds la faisaient souffrir. Elle s'accrocha à son bras tandis qu'il la guidait dans le restaurant italien feutré.
Des bougies étaient allumées sur les tables, et l'air embaumait de délicieux arômes. Quelques personnes dînaient encore à cette heure tardive, parlant doucement par-dessus la musique d'ambiance. Les gens les regardaient entrer. Santino attirait visiblement l'attention partout où il passait.
Le maître d'hôtel était aux anges de voir Santino. Il les conduisit prestement à une table isolée dans un coin avant de filer en cuisine. Le chef en sortit quelques instants plus tard, arrangeant ses cheveux en se hâtant vers eux.
« Monsieur Agosti, c'est un honneur. Je suis le Chef Genova, à votre service. »
« Chef, enchanté de faire votre connaissance. On m'a dit beaucoup de bien de votre restaurant. Je vous présente ma compagne, Mademoiselle Presley Stafford. »
« Madame. C'est un plaisir de vous accueillir ici. »
Elle sourit au chef. « Je vous remercie. Je sens que je vais me régaler. Monsieur Agosti a vanté les mérites de votre établissement ce soir, et j'ai hâte de goûter votre cuisine. »
Le chef avait l'air aux anges. Elle le regarda se précipiter vers la cuisine et l'entendit parler à toute vitesse au personnel. Quand elle se retourna, Santino la regardait. Elle baissa rapidement les yeux sur son menu.
Presley ne remarqua pas que les quelques clients tardifs étaient partis jusqu'à ce qu'elle lève les yeux et voie le maître d'hôtel retourner l'enseigne sur « Fermé » et verrouiller la porte. Cela l'inquiéta un peu, car elle n'était pas sûre de qui était vraiment l'homme en face d'elle.
« Où sont passés les autres clients ? » demanda-t-elle.
« Ils sont partis. Pourquoi ? »
« Ils ferment ? » Presley jeta un coup d'œil vers la cuisine. « Je ne voudrais pas empêcher quelqu'un de rentrer plus tôt chez lui. »
« Le chef est un ami de mon père, dit Santino. Ça ne le dérange pas de rester ouvert pour nous. »
« Oh », dit-elle doucement. « Devrais-je savoir qui tu es ? Tu as l'air... je ne sais pas... important. »
Presley commençait à être nerveuse. Elle ne savait pas ce que faisait Santino, mais il avait beaucoup de gens avec lui, certains qu'elle pensait être des gardes du corps, et semblait avoir une certaine influence dans le coin.
« Commandons d'abord. Ensuite, nous pourrons discuter », dit-il.
Il appela le serveur, qui accourut aussitôt. Ils passèrent commande, décidant de partager. Le serveur repartit en trombe en cuisine.
Presley regarda à nouveau Santino. Qui qu'il soit, les gens s'exécutaient dès qu'il demandait quelque chose. Elle se mordit la lèvre.
Cela signifiait généralement qu'il était important, puissant ou dangereux. Elle jeta un nouveau coup d'œil autour d'elle, remarquant les beaux costumes italiens et les regards vigilants des hommes qui l'accompagnaient.
« Je dois aller aux toilettes, dit-elle. Excusez-moi un instant. »
