
Série Mortelle
Isabel était une lycéenne plutôt heureuse. Elle avait de superbes amis et sortait avec le capitaine de l'équipe de baseball - heureuse, du moins jusqu'à ce qu'elle découvre que son petit ami la trompe, ce qui lui donne envie de sauter d'un pont - littéralement. Mais lorsqu'un étranger l'approche sur le pont et lui offre une seconde chance de vivre, elle ne réalise pas qu'elle vient de rencontrer la Mort en personne... et qu'il pourrait en réalité la sauver d'un destin qu'elle n'avait pas vu venir.
Classement par âge : 16+.
Chapitre 1.
Livre 1 : La Mort m'a Sauvée
ISABEL
J'ai soupiré tandis que le professeur continuait à déblatérer sur le tableau périodique.
J'en avais par-dessus la tête de ces leçons sans intérêt ! Je pourrais être en train de faire du shopping ou de me prélasser à la maison.
Enfin, la sonnerie retentit et me libéra.
« Ouf ! Enfin ! » m'exclamai-je en bondissant. Quelques élèves me lancèrent des regards étranges, mais je m'en moquais éperdument.
J'attrapai mon cahier vierge - j'aurais dû prendre des notes, mais j'avais passé tout le cours à rêvasser d'épouser Ryan Reynolds - et le fourrai dans mon sac.
Je fis un signe de la main au professeur en partant. « À bientôt, M. Payne. » Il leva simplement les yeux au ciel, comme la plupart de mes enseignants.
En me dirigeant vers mon casier, je souris en voyant mon chéri, Duff, qui m'attendait. Il avait un sac de sport sur l'épaule et me regardait approcher.
C'était le capitaine de l'équipe de baseball et l'un des garçons les plus populaires du lycée.
Au lieu de sortir avec la capitaine des pom-pom girls comme la plupart des garçons populaires, il m'avait choisie, moi, une intello qui se faisait souvent réprimander pour lire des pavés pendant les cours de sport.
Prétendre que j'exerçais mon cerveau n'avait pas fonctionné comme excuse et m'avait valu une retenue le samedi. Mais au moins, je pouvais y apporter mon livre.
Quoi qu'il en soit, je ne pouvais pas changer ce que je ressentais pour lui. Parfois, j'imaginais notre avenir ensemble. Vivre dans une grande maison avec peut-être deux - ou cinq ? - chiens. Des enfants courant partout.
« Salut ma puce, comment s'est passé le cours ? » demanda-t-il en me serrant dans ses bras.
Je le regardai. Ses cheveux noirs courts avaient toujours l'air en bataille. Il avait de magnifiques yeux bleu-vert dans lesquels on pouvait se noyer.
Quand il me souriait, j'étais aux anges. J'adorais la façon dont un côté de sa bouche remontait plus haut que l'autre.
Il avait aussi un corps mince et musclé, comme un lanceur de baseball. Pas étonnant que les filles craquent toujours pour lui.
« C'était terriblement ennuyeux, comme d'habitude. Je crois que M. Payne s'efforce de rendre son cours barbant », me plaignis-je.
Il rit. « Bah, tu es libre maintenant, et tu es toute à moi. »
Je rougis à ses paroles, me mordant la lèvre. « En fait, j'ai prévu de voir Sydney après les cours. »
Il fronça les sourcils. « Tu es toujours avec elle. Annule et viens avec moi. » Ce n'était pas une demande, c'était un ordre.
Je secouai la tête. « Je ne peux pas annuler aujourd'hui, j'ai déjà annulé la semaine dernière pour toi. J'ai besoin de passer du temps avec mon amie aussi. »
Je me sentais mal de lui dire non, mais Sydney me harcelait pour qu'on sorte depuis toute la semaine. Si j'annulais encore, elle serait furieuse et ne me parlerait probablement pas pendant des lustres.
C'est compliqué d'avoir un petit ami et une meilleure amie célibataire. C'est comme s'ils se battaient sans cesse pour mon temps.
Il soupira et s'éloigna de moi. « On se voit plus tard alors. » J'avais envie de lui courir après et de le rendre heureux, mais je savais que je ne pouvais pas laisser tomber Sydney. Elle m'en voudrait terriblement.
Je fis la moue en le regardant s'éloigner dans le couloir. Ma moue s'accentua quand Crystal le rattrapa. Elle lui toucha le bras pour attirer son attention, lui souriant.
Au lieu de l'ignorer comme d'habitude, il lui sourit en retour, discutant avec elle alors qu'ils disparaissaient au coin du couloir.
Crystal était connue pour coucher avec de nombreux garçons du lycée, même ceux qui avaient des petites amies. Elle était douée pour manipuler les garçons.
Elle avait donc été très surprise et en colère quand Duff m'avait choisie plutôt qu'elle, ce qui l'avait poussée à me détester.
Cela ne l'empêchait pas d'essayer de le draguer - même quand j'étais dans les parages.
« Pourquoi tu fais la tête, Izo ? » demanda Sydney en arrivant à côté de moi. Je me tournai vers elle, retrouvant le sourire.
Ma meilleure amie était vraiment magnifique. Ses longs cheveux noirs, sa peau brune et son attitude cool attiraient beaucoup les garçons.
Parfois, ils tombaient littéralement, parce qu'elle aimait faire des croche-pieds aux gens. Je ne sais pas pourquoi elle prenait son pied à faire ça.
« Rien. Je me demandais juste pourquoi la fille facile du lycée marchait avec mon copain. »
Elle rit à mes paroles. Je ne voulais pas utiliser un mot plus méchant pour Crystal, même si ça lui aurait mieux convenu.
« Je suis sûre que ce n'est rien. Tu es prête à y aller ? » demanda-t-elle en passant son bras sous le mien. J'acquiesçai et on se dirigea vers les portes.
En sortant, je commençai à me sentir mieux. Le soleil brillait et il y avait une petite brise agréable. Je n'avais aucune raison de m'inquiéter.
On marcha jusqu'au Range Rover de Sydney. Je n'ai jamais compris pourquoi elle avait choisi cette voiture. Ce n'était pas une mauvaise voiture, mais ça ne lui allait pas. J'avais toujours pensé qu'elle aurait une Mustang rose.
En m'installant côté passager, je balançai mon sac à dos à l'arrière. « On peut s'arrêter prendre une glace ? C'est la journée parfaite pour ça », je lui demandai.
« C'est toi qui paies, hein ? Vu que je conduis. » Elle me fit un sourire en coin.
Ma voiture était au garage parce que quelqu'un l'avait percutée alors qu'elle était garée dans ma rue. Sydney me conduisait à l'école et me ramenait toute la semaine.
« Je ne paie pas toujours ? » Je levai les yeux au ciel.
Nos parents étaient tous fortunés, mais ceux de Sydney surveillaient ses dépenses et ce qu'elle achetait. Les miens me donnaient juste une carte de crédit et partaient pendant des mois.
J'étais fille unique, alors je passais beaucoup de temps avec des nounous. Sydney était comme une sœur pour moi, et je ne l'échangerais pour rien au monde.
Je me demandais quand même ce que ça faisait d'avoir des parents qui s'intéressaient à vous. Parfois, je souhaitais même avoir des règles comme elle.
« Tu sais que je t'aime quand même, hein ? »
« Moi ou mon argent ? » je plaisantai, et elle leva les yeux au ciel. On arriva au glacier du coin et on sortit de la voiture. J'étais super excitée ; j'adorais les glaces.
J'adorais choisir parmi tous les parfums différents. Décider si je voulais un cornet ou une coupe.
La porte fit tinter une clochette quand on entra, signalant notre présence au vendeur. « Bienvenue chez Cones of Ice. Que puis-je vous servir mesdemoiselles ? » demanda-t-il. Il avait l'air d'avoir notre âge, peut-être un peu plus.
Il portait une chemise vert fluo et un chapeau en forme de cornet de glace, l'uniforme de Cones of Ice.
« Je vais prendre, hmm, deux boules gâteau d'anniversaire », dit Sydney au vendeur, regardant la glace avec envie.
Elle ne regarda même pas le garçon, alors que lui la dévorait des yeux.
« Je prendrai le cookie dough dans une coupe s'il vous plaît. » Je lui souris. Au moins l'une de nous devait être sympa. Je posai ma carte sur le comptoir pendant qu'il préparait nos glaces.
En regardant autour de moi, je vis qu'il n'y avait pas grand monde aujourd'hui. Une femme avec sa fille était assise à une table, et un vieux couple à une autre.
« Tu as vu comme il te regardait ? » je lui demandai en nous asseyant à une table. Je fis la grimace en voyant les miettes laissées par les gens qui étaient assis là avant nous.
J'utilisai une serviette pour les balayer par terre. Je n'étais pas maniaque, mais j'aimais que l'endroit où je mangeais soit propre.
Elle fit une grimace de dégoût. « Ce n'est pas mon genre », dit-elle simplement.
« C'est quoi ton genre alors ? Ou bien tu aimes les filles maintenant et tu ne me l'as pas dit ? »
Je fouillai dans mon sac pour prendre mon portable. Je voulais encore dire à Duff à quel point j'étais désolée de ne pas passer du temps avec lui. Peut-être que je l'inviterais à venir.
Après avoir envoyé le message, je me reconcentrai sur notre conversation. Si Sydney pensait que je l'ignorais, elle me ferait tout un discours sur l'importance de la communication dans une relation.
Parfois, elle traitait notre amitié comme si c'était un mariage. Elle avait même suggéré qu'on fasse une thérapie une fois où j'avais annulé nos plans ciné.
« Je ne sais pas... J'imagine que j'aime les garçons profonds et mystérieux. » Elle soupira rêveusement.
« Donc, tu veux ton propre Edward Cullen alors ? » Je ris, sachant qu'elle n'aimerait pas ça.
« Beurk, non, je ne veux pas d'un garçon qui brille. » Elle frissonna de dégoût.
Je sentis mon portable vibrer et je le vérifiai. Un nouveau message. Je l'ouvris rapidement en pensant que c'était de Duff.
Je soupirai. Marie était notre gouvernante, mais elle était plus comme une deuxième mère pour moi. Nous étions très proches et je l'adorais.
Elle s'occupait toujours de moi quand mes parents étaient absents, c'est-à-dire tout le temps. Je ne pris même pas la peine de répondre et remis mon portable dans mon sac.
« Tes parents ne viennent pas dîner encore une fois ? » demanda Sydney. Voilà à quel point nous étions proches ; elle savait toujours exactement ce qui me tracassait. Parfois c'était un peu effrayant.
« Ouais, au moins elle ne m'a pas sorti d'excuse bidon cette fois. » D'habitude, ils inventaient des raisons absurdes. « La voiture est tombée en panne. » « Il pleut trop fort pour conduire. »
Et ma préférée : « J'ai perdu mes clés de voiture, nous ne serons pas rentrés avant une semaine. » Ma mère était la personne la plus organisée que je connaisse. C'est pour ça que c'était la plus absurde de toutes.
Je terminai ma glace alors que mon portable vibrait à nouveau. Peut-être qu'elle avait finalement décidé d'envoyer une excuse.
Je fronçai les sourcils en lisant son message. Quand quelqu'un dit « c'est cool », ça ne l'est généralement pas.
Pourquoi les gens ne peuvent-ils pas simplement dire ce qu'ils pensent vraiment ? Ça éviterait aux autres d'avoir à deviner. Nous ne sommes pas tous capables de lire dans les pensées comme le Professeur X.
« Tu dors chez moi ce soir alors ? » demanda-t-elle.
« Non, j'ai promis à Duff qu'il pouvait passer plus tard. » C'était le moins que je puisse faire après n'avoir pas passé de temps avec lui plus tôt.
« Pour passer la nuit ? Tu ne crois pas que ça lui donnerait de fausses idées ? » demanda-t-elle.
Je secouai la tête. « Non, il vient juste traîner un moment. »
« Ah d'accord, bon, on y va alors. » Elle se leva de table et ramassa ses déchets. Je la suivis, jetant mes déchets en sortant.










































