Colt et son assistant, Tyson, sortirent de la maison principale. Ils observèrent les esclaves au travail et les combattants s'entraînant au loin.
Tyson fit craquer son cou pour s'échauffer. « On s'y met ? »
Colt rit de son ami. « On a passé trop de temps enfermés. »
Ils se transformèrent tous deux en loups. Colt devint un grand loup argenté et Tyson se changea en loup noir.
Ils traversèrent le jardin en courant, s'amusant de la peur des nouveaux esclaves. Ils bondirent par-dessus les humains et filèrent vers la zone d'entraînement.
Les combattants s'arrêtèrent net et se mirent en position alors que leurs chefs fonçaient vers eux. Le groupe les encercla, et chaque combattant affronta Colt et Tyson à tour de rôle.
C'était le moment préféré de la journée de Colt. Il se sentait puissant et confiant alors qu'ils terrassaient aisément chaque adversaire. Bientôt, Colt et Tyson se dressèrent fièrement au milieu des combattants. Tous avaient mordu la poussière et montraient leur respect à leurs leaders.
C'était bon de leur rappeler qui tenait les rênes de temps en temps.
Le chef de la garde s'avança, l'air sérieux. « Alpha, comment pouvons-nous protéger notre meute si vous mettez tous nos combattants à terre ? »
Colt sourit à Garcia. « Comment pouvons-nous protéger notre meute s'ils ne savent pas se battre correctement ? »
Elle leva les yeux au ciel et ordonna aux combattants de se relever et de se mettre en rang.
Colt observa les combattants se redresser rapidement et se tenir au garde-à-vous sur l'ordre de leur chef. Colt s'avança, l'air grave. « Vous vous êtes tous bien battus aujourd'hui. L'entraînement est terminé. »
Colt, Tyson et Garcia remontèrent la colline vers la maison.
Tyson et Garcia étaient les meilleurs amis de Colt depuis l'enfance. Ils avaient combattu côte à côte la majeure partie de leur vie.
Tyson était fort et attaché au respect et à l'honneur. Il avait son franc-parler. C'était un assistant parfait.
Amanda Garcia était la meilleure combattante que Colt ait jamais rencontrée, à part lui-même. Elle était forte, rapide et habile. Elle faisait même trembler ses combattants les plus coriaces.
Ils discutèrent et plaisantèrent sur l'entraînement et sur la façon dont ils avaient fait crier certains combattants comme des mauviettes. Ils retraversèrent le jardin et entrèrent dans la maison pour vaquer à leurs occupations de la journée.
Elena poussa un chariot de terre jusqu'au milieu du jardin. Elle respirait difficilement en travaillant, poussant le lourd chariot et s'efforçant de terminer toutes ses tâches.
Quand elle s'arrêta, elle regarda ses mains. Des plaies rouges s'étaient formées et ses mains la faisaient souffrir. Elle grimaça avant de s'approcher de Marsha.
« Marsha, avez-vous... »
« Ton travail n'est pas terminé. Retourne à ta tâche », dit Marsha sans même lever les yeux de son papier où elle écrivait quelque chose.
« Avez-vous quelque chose pour couvrir ça ? » demanda Elena avec colère, agacée d'être ignorée si rapidement.
Marsha regarda les mains d'Elena et soupira. « Tiens, grommela-t-elle en lui tendant un chiffon qu'elle espérait propre. Enroule-les avec ça. »
« Vraiment ? » s'exclama Elena, plus fort qu'elle ne l'aurait voulu.
« Écoute, petite princesse. Je sais que chez toi tu étais la chouchoute de papa, mais ici tu n'es qu'une esclave parmi d'autres. Personne ne se soucie de toi. Alors fais ton boulot qu'on puisse tous rentrer. » Marsha parlait durement, attirant l'attention des autres esclaves.
« Oui, madame », dit Elena doucement avant de retourner au travail. Elle enroula fermement ses mains avec les chiffons avant de déverser la terre sur le sol.
À la fin de la journée, toutes les filles étaient épuisées et sales.
« Vous avez dix minutes pour vous doucher avant le dîner. Si vous êtes plus rapides, vous aurez plus de temps pour vous reposer demain », lança Marsha alors qu'elles descendaient le couloir vers leur chambre.
« Elle est vraiment autoritaire », se plaignit l'une des filles en prenant des vêtements propres.
Elena acquiesça silencieusement avant d'aller dans la salle de bain.
Toutes les filles partageaient une grande salle de bain avec plusieurs douches et toilettes.
Elena se tint sous l'eau courante, se sentant détendue. Elle n'avait jamais pris de douche auparavant. Elle était née dans un petit village de montagne sans eau courante.
Ils avaient un puits alimenté par une source. Ils utilisaient des poêles à bois, lavaient le linge à la main et faisaient bouillir l'eau pour les bains. Ils n'avaient l'électricité que grâce à des machines à bois dans le village.
« C'est incroyable... » murmura-t-elle en fermant les yeux, laissant l'eau l'apaiser.
Après sa douche, elle se rendit à la salle à manger et fut surprise de voir l'une des autres esclaves se faire réprimander. La fille reculait tandis qu'un homme imposant la dominait, haussant le ton et s'approchant de son visage.
Elena s'avança et poussa l'homme avant même de réaliser ce qu'elle faisait. « Arrêtez ! Laissez-la tranquille ! » cria-t-elle.
L'homme était grand et massif mais sa poussée le fit trébucher légèrement. Il la regarda avec des yeux furieux.
Elle recula en perdant son assurance. Il lui saisit le bras brutalement et la jeta au sol à côté de l'autre fille.
« Vous autres esclaves, vous allez apprendre votre place et vous comprendrez vite qui commande ici ! Vous êtes tout en bas ! » hurla l'homme imposant.
« Gamma Flynn », intervint Marsha. Elle s'avança calmement. « Je suis désolée. Ces filles ne comprenaient pas. »
Le gamma se tourna vers elle. « Marsha, tu connais ta place. Recule. »
Marsha baissa la tête, montrant silencieusement son respect tandis qu'il regardait Elena et la fille à côté d'elle.
Il s'approcha, son visage presque collé à celui d'Elena. « Tu comprends, petite humaine ? »
« Oui... oui, je comprends... » dit-elle doucement.
Il se redressa et quitta la pièce, laissant tout le monde effrayé.
« À quoi pensais-tu ?! » cria Marsha alors que les filles se relevaient.
« Je ne sais pas... Je pensais qu'il n'avait pas le droit d'être méchant avec elle comme ça. Lui crier dessus... c'était cruel et horrible, expliqua Elena. Je n'aimais pas ça. Et avant que je m'en rende compte, je le poussais. »
Marsha secoua la tête. « C'est le gamma, il peut faire ce qu'il veut ici. Tu as de la chance d'être en vie. Attaquer un gamma comme ça... »
Elle s'éloigna, secouant toujours la tête avec incrédulité. « Cette fille va nous attirer de gros ennuis... »
