L'Univers de la Discrétion : Kept - Couverture du livre

L'Univers de la Discrétion : Kept

Michael BN

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Chapter
15
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18+

Résumé

Ashton fait encore face au deuil récent de son père lorsqu'un nouveau camarade de classe attire son attention. Ce qu'il ignore, c'est que Lucas fait déjà partie de sa vie.

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4 Chapitres

Chapitre 1

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 4

Chapitre 1

J'avais le cœur lourd pour trois raisons :

1. Mon père s'était donné la mort il y a moins de trois mois.

2. Cela avait poussé ma mère à boire en cachette.

3. Aujourd'hui, je devais retourner en classe après un été passé sans parler à personne.

Frankie avait essayé de me rendre visite cinq fois sans pouvoir entrer. Je me disais qu'elle devait me détester, mais à l'époque, je m'en fichais comme de l'an quarante.

On dit que la cocaïne, c'est mauvais pour la santé, mais à mon avis, les problèmes de famille, c'est pire.

Je n'avais que 17 ans, mais j'avais l'impression de vivre ce cauchemar depuis des lustres.

Les obsèques, ça a été le plus dur. Tout le monde pleurait et me demandait comment j'allais.

J'allais mal, évidemment ! Mes seuls amis étaient la cocaïne et les antidouleurs puissants.

Être complètement stone ou au trente-sixième dessous, c'était toujours mieux que le vide laissé par la mort de mon père dans mon cœur, ma tête et notre maison.

Comme les jeunes de mon âge, je passais pas mal de temps devant la télé. Certaines séries montraient des gosses de riches avec des parents absents, méchants ou cinglés !

Mon père n'était pas comme ça. Il avait hérité de la fortune familiale et n'avait jamais vraiment travaillé. Malgré ses passe-temps coûteux, il trouvait toujours du temps pour moi.

Je pensais qu'il était le père le plus aimant qu'on puisse rêver d'avoir.

Quand j'ai réalisé que j'aimais les garçons, c'est à lui que je l'ai dit en premier. Même ma mère n'était pas au courant. Elle accordait beaucoup d'importance aux apparences, alors j'étais certain qu'elle serait sous le choc d'apprendre que son enfant était gay. Papa n'a pas dit s'il était d'accord avec ce que je pensais de maman, mais il m'a conseillé de lui en parler quand je me sentirais prêt.

« Tout l'or du monde ne te rendra pas heureux si tu t'en sers pour t'enfermer », m'a-t-il dit.

Après ça, il a fait de son mieux pour me soutenir. Il m'a emmené voir des ballets, même s'il n'aimait pas ça. Pendant l'entracte, il me demandait quels garçons me tapaient dans l'œil.

Pour mon anniversaire, il m'a emmené déjeuner à Luz de la Luna. Il a même envoyé un verre au garçon que je reluquais de l'autre côté de la salle. Quand le beau gosse m'a regardé, j'ai plongé sous la table. La nappe et tout ce qui était dessus sont tombés avec moi.

On a ri comme des bossus tout le long du chemin du retour.

« Si tu as besoin d'intimité, utilise ça », m'a-t-il dit en me donnant une nouvelle carte de crédit. « Même ta mère n'est pas au courant de ce compte. Utilise-le comme bon te semble. »

Pourquoi as-tu fait ça, Papa ? Pourquoi ?

***

« Ashton ! Espèce d'andouille ! » m'a crié Frankie.

« Désolé », ai-je dit, les yeux comme des soucoupes, sursautant presque.

« T'es défoncé le jour de la rentrée ? » a-t-elle demandé avec un sourire en coin.

« Ouais ! Ma tristesse a besoin d'un coup de pouce », ai-je dit pour m'excuser.

« Tu te fiches de moi ! Tu t'es "aidé" avec cette merde bien avant d'être triste ! » a-t-elle dit avec colère.

« Va te faire voir ! » ai-je lancé.

« Va te faire voir aussi ! » a-t-elle répliqué en me frappant fort le bras. « Comment tu vas ? »

« Je gère », ai-je dit en touchant le côté de mon nez.

Frankie a ri alors qu'on entrait dans notre premier cours. Je ne pensais pas pouvoir tenir la journée sans elle.

***

Encore ces regards de pitié ! Tout le monde me regardait avec compassion mais sans piper mot ni lever le petit doigt.

Je me suis assis et j'ai remonté mon col. Ça ne couvrait que mon cou, mais je me sentais plus en sécurité. Frankie m'a serré la main et j'ai su que ça irait. Du moins, jusqu'à ce que la cocaïne ne fasse plus effet.

M. Greer est entré et nous a fait taire. C'était difficile, mais il était méchant, alors...

Wow, c'était qui ça ?

« Tout le monde, je vous présente votre nouveau camarade, Lucas Santos. Je compte sur vous tous pour lui faire bon accueil. »

Priscilla a levé la main et dit : « Il y a une place libre juste ici, M. Greer. Je serai ravie d'aider Lucas à s'intégrer. »

J'en suis sûr, espèce de garce ! Il y a une raison pour laquelle cette place est vide ! Priscilla avait essayé de me draguer et j'avais refusé. Ensuite, elle avait raconté à tout le monde qu'on avait couché ensemble à la fête de Mandeep mais que j'avais joui trop vite et pleuré jusqu'à ce qu'elle parte.

Je la détestais comme la peste même si la rumeur avait fait oublier un moment qu'on parlait de mon attirance pour Gabriel Vega.

Celle-là était vraie.

Gabriel m'excitait toujours, surtout pendant les cours de natation. Personne ne portait le maillot de bain moulant comme lui. Pour être honnête, je n'étais sûrement pas le seul. Il avait quitté l'école l'année dernière pour devenir mannequin pour les sous-vêtements Vero.

Assez parlé de Gabriel ! Laisse-moi regarder le nouveau. Hmm, il fait ma taille, cheveux bruns courts, ses vêtements lui vont bien aux épaules. Il est musclé mais pas trop, et ces yeux ! Comme du chocolat.

« Ferme la bouche ou tu vas baver sur ton bureau, idiot ! » Frankie m'a donné un coup de coude.

« Va te faire voir ! » ai-je chuchoté.

« Je voudrais bien mais le cours a commencé », a-t-elle dit en souriant.

J'ai observé Lucas s'asseoir lentement à côté de cette garce de Priscilla. Pouvait-il voir qu'elle était mauvaise ?

« Avant de commencer, je tiens à présenter mes sincères condoléances à Ashton », a dit M. Greer en me désignant. « Ton père était une personnalité importante de notre communauté et il nous manquera beaucoup. »

Retour des regards de pitié. Sauf Lucas. Il me fixait avec un air très surpris.

***

« Qu'est-ce qui se passe entre toi et le nouveau ? » m'a demandé Frankie pendant le déjeuner. J'ai planté ma fourchette dans ma salade pour faire semblant de manger.

« T'as pas vu sa réaction quand M. Greer a dit mon nom ? On aurait dit qu'il avait vu un fantôme ! » ai-je répondu, les yeux rivés sur Lucas assis avec Sebastián et Olivier.

Les jumeaux étaient très mignons mais pas très futés. Heureusement que leurs parents étaient richissimes. Ils ne survivraient pas une journée hors de leur vie dorée. Remarque, moi non plus probablement.

« Mais oui, c'est ça ! » s'est exclamée Frankie. « Ça n'a rien à voir avec le fait que tu l'imaginais à poil dès qu'il est entré dans la classe. »

Elle n'avait pas tort.

***

Un message de maman ? Elle ne me dérangeait jamais d'habitude ; quelque chose devait clocher. Je suis entré dans le salon alors que le soleil se couchait lentement sur le parc.

Notre appartement était composé de six logements, y compris les étages supérieurs, qui avaient été réunis en un seul. On avait plus d'espace qu'on ne savait quoi en faire et depuis la mort de papa, l'endroit semblait complètement vide.

« J'aimerais te présenter Cynthia, notre nouvelle gouvernante. »

« Enchanté », ai-je dit doucement. J'essayais d'être gentil avec nos gouvernantes ; elles finissaient toujours par connaître tous nos secrets.

« Cynthia et son fils vont rester avec nous jusqu'à ce qu'ils trouvent leur propre logement. »

Quoi ?! La gouvernante allait vivre ici ? Et qui était ce fils ?

« Maman ! T'as vu comme nos chambres sont immenses ?! » Une voix familière a retenti dans le couloir.

Lucas ?

« Ravi de te rencontrer », ai-je dit en lui serrant fermement la main.

« Vous ne vous étiez pas déjà rencontrés à l'école ? » a demandé ma mère, surprise.

« Lucas était un peu dépassé aujourd'hui », ai-je dit en le regardant dans les yeux. Ça expliquait son air choqué ce matin.

« Je vous suis très reconnaissante, Mme Brandenburg. Je suis sûre que Lucas ne gâchera pas cette merveilleuse opportunité », a dit Cynthia en lançant un regard sérieux à son fils.

« Les notes de Lucas étaient largement suffisantes pour obtenir la bourse de l'école. J'ai juste mis un mot en sa faveur », a dit maman avec un vrai sourire.

C'est quoi ce bordel ?!

« Ashton, pourquoi ne montrerais-tu pas la maison à Lucas ? J'ai des choses à discuter avec Cynthia. »

***

« Pourquoi tu n'as rien dit aujourd'hui ? » ai-je demandé en nous dirigeant vers ma chambre. Lucas était visiblement impressionné par la taille de notre appartement.

« Je pensais que quelqu'un comme toi ne voudrait pas être ami avec le fils de la gouvernante », a-t-il dit en haussant les épaules.

« Je ne suis vraiment pas comme ça ! » ai-je dit en m'arrêtant face à lui.

« J'ai demandé à tes camarades de classe de me parler de toi. Priscilla, en particulier, avait beaucoup à dire », a-t-il dit avec un sourire malicieux.

« Ne crois rien de ce que dit cette vipère ! » ai-je dit avec colère.

Il a ri. C'était très mignon.

« Elle a utilisé exactement la même phrase ! »

Un seul jour d'école et la garce l'avait déjà atteint. Il faudrait que je défasse lentement les mensonges de Priscilla si Lucas et moi devions cohabiter paisiblement.

« Voici ma chambre. Excuse le désordre. »

« Putain... Et moi qui pensais que celle où je dors était grande. On pourrait faire une grosse fête ici ! »

« Hein ? »

« J'étais serveur pour de grandes soirées à l'Elysium Resort de Cancun avant de venir ici », a-t-il expliqué.

« Eh bien, voilà qui je suis ! » ai-je soupiré. « De grandes pièces, une vue incroyable, plus d'argent que je ne peux en dépenser en plusieurs vies et je suis toujours très malheureux. »

« Pourquoi ? » a-t-il murmuré.

« Parce que sans mon père, tout ça me semble vide de sens. »

« Je suis désolé », a-t-il dit, la première personne sur des centaines qui semblait sincère.

« Et ton père à toi ? » ai-je demandé prudemment.

« Je ne le connais pas », a simplement répondu Lucas.

« Quoi ? » ai-je demandé, confus.

« Je suis le résultat d'un coup d'un soir. Ma mère n'a "rencontré" mon vrai père qu'une seule fois », a-t-il dit très franchement.

« Je ne sais pas quoi dire à ça », ai-je admis.

« Il n'y a pas grand-chose à dire. C'est comme ça. »

Donc, il était mignon et intéressant. Je devrais faire attention à ne pas trop m'attacher.

« Je peux te demander un service ? » ai-je dit, ayant besoin de changer de sujet.

« Ça va faire mal ? » a-t-il demandé en souriant.

Wow !

« Laisse-moi te prouver que je ne suis pas celui que Priscilla décrit », ai-je dit avec assurance.

« D'accord. Tu prends combien de cocaïne ? »

Merde !

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