
Je regardais l'homme dans l'autre lit, il ronflait doucement, sa poitrine musclée se soulevant et s'abaissant dans un rythme lent et sans heurt.
Nate était un type bien. Il avait planifié tout notre voyage à Vegas. Et l'avait payé. Il avait été un parfait gentleman. J'aurais souhaité que les choses soient différentes.
Ce ne serait pas génial si c'était réel, et pas juste une ruse pour passer à la télé? Mais un gars comme Nate ne serait jamais intéressé par une intello à la poitrine plate comme moi.
Je pariais que sa dernière copine avait de gros seins. Et elle savait probablement comment donner du plaisir à un homme. Je n'en avais aucune idée. Je savais résoudre des équations complexes de maths et de physique.
Avec un QI de cent quarante-cinq à seize ans, on m'avait qualifiée de génie. Mais je ne savais rien du sexe au-delà des aspects mécaniques et biologiques. J'avais vingt-deux ans, et je n'avais jamais été embrassée.
Aujourd'hui, c'était le jour de mon mariage. Comme la plupart des filles, j'avais souvent fantasmé sur ma remontée dans l'allée. Et c’était toujours Nate le marié. Mais aucun de mes fantasmes n'impliquait un faux mariage à Vegas, sans famille ni amis présents.
J'ai passé le dos de ma main sur ma joue, et j’ai essuyé les larmes silencieuses. Un jour, j'aurais mon vrai mariage. Mon prince était là, quelque part.
Un homme qui voulait m'épouser par amour. Ca, ce n'était qu'un arrangement commercial. Je ne pouvais pas perdre cela de vue, ou je risquais d'avoir le cœur brisé en tellement de morceaux qu'il n'y aurait plus aucun espoir de le recoller.
Je me suis glissée hors du lit et j'ai marché sur la pointe des pieds jusqu'à la salle de bain, en prenant les vêtements que j'avais sortis la veille. Quand je suis ressortie, Nate était réveillé. Il a roulé sur le côté et a reposé sa tête sur son coude.
«Bonjour», a-t-il dit. «Tu as bien dormi?»
«Bien. Pas très bien.»
«Comment ça se fait?»
«Je suis juste nerveuse.»
«Tu ne vas pas te dégonfler, n'est-ce pas?»
«Non. Je ne vais pas être une mariée en fuite.»
«Viens là», a-t-il dit en tapotant le matelas.
Des picotements nerveux ont dansé dans mon ventre. Que voulait-il? Je me suis mordillé la lèvre inférieure en marchant lentement vers le lit, où un homme allongé et à moitié nu m’attendait, en me regardant avec un mélange d'amusement et de curiosité.
«Détends-toi, bébé», a-t-il chuchoté quand je me suis assise. «Il n'y a pas de quoi être nerveuse. Ce n'est pas un vrai mariage. Enfin, techniquement, si. Mais tu comprends ce que je veux dire.»
«Je sais ça», ai-je soupiré.
Il a tendu le bras et a attrapé ma main, puis a caressé l'espace entre mon pouce et mon index, provoquant un frisson dans tout mon corps. Chaque fois qu'il me touchait, c'était comme si un millier de secousses électriques traversaient mon corps.
Je voyais au sourire arrogant sur son visage qu'il était très conscient de l'effet qu'il avait sur moi.
«Laisse-moi prendre une douche rapide», a-t-il dit, en se levant d'un bond si vif que j'ai failli passer par-dessus la bouilloire à thé sur le côté du lit. «Ensuite, nous pourrons prendre un petit déjeuner. Ton rendez-vous n'est pas avant dix heures, donc nous avons largement le temps.»
«Quel rendez-vous?»
«Au spa.»
«Quoi?»
«C'est inclus dans notre forfait mariage.»
«Je n'ai pas besoin de tout ça, Nate.»
«Peut-être», a-t-il dit en fouillant dans sa valise. «Mais je parie qu'un massage t'aiderait à te détendre. Et toute mariée mérite d'être choyée le jour de son mariage.»
Je me suis approchée de la fenêtre et j'ai regardé le Strip de Las Vegas, déjà rempli de touristes. Ce mariage devenait hors de contrôle.
Peut-être que j'aurais dû insister pour l'organiser moi-même. C'était censé être quelque chose de simple. Sans fioritures. Juste une des nombreuses tâches à accomplir avant de commencer le ~Marathon de l'Aventure. ~
Mon pouls s'est accéléré quand il est arrivé derrière moi. Il a posé sa main sur ma taille et m'a fait tourner, en relevant mon menton avec son pouce. J'ai avalé de travers, en essayant de ne pas penser au fait qu'il était en sous-vêtements. Enfin, en boxer. Mais quand même.
«Les photos de notre mariage vont passer à la télé. Et sur internet. Nous devons accepter cela dans le cadre de notre contrat avec l'émission. Je veux que ma mariée soit belle.»
«Eh bien, je ne voudrais pas te faire honte», ai-je dit d’un ton cassant, je l'ai contourné avant de traverser la pièce en trombe.
«Stella, je suis désolé», a-t-il dit. «Ce n’est pas ce que je voulais dire.»
«C'est bon, Nate. Je sais qu’il n’y a aucune raison qu’on me regarde. Je ne suis pas stupide.»
Il a pris une profonde inspiration, a gonflé ses joues avant d'expirer lentement en passant ses doigts dans ses cheveux. «Je n'ai pas dit ça.»
«Tu n'avais pas besoin de le dire. Pas de soucis. Je vais me faire coiffer et maquiller. C'est tout bon.»
Il a ouvert la bouche comme s'il allait dire quelque chose d'autre, mais il l'a ensuite refermée, et est allé dans la salle de bain.
Je me suis effondrée sur le lit, luttant contre mes larmes tandis que ses mots repassaient dans ma tête. J'avais peut-être réagi de façon un peu excessive. J'avais des problèmes d'estime de soi et des complexes que je devais régler pendant ce voyage.
«Tu dois prendre ta robe et tout ce dont tu as besoin pour ce soir», m'a dit Nate alors que nous prenions l'ascenseur après le petit-déjeuner.
«Je ne vais pas m'habiller dans la chambre?»
«Non. Je ne peux pas te voir avant que tu ne marches dans l'allée.»
«Pourquoi?»
«Parce que ça porte malheur», a-t-il dit en sortant dans le couloir.
«C'est un faux mariage», lui ai-je rappelé.
«Fais-moi plaisir, s'il te plaît, Stella», a-t-il soupiré. Il a déverrouillé la porte, et m'a fait signe de passer en premier.
«Peu importe», ai-je dit.
Il a jeté la clé de la chambre sur la commode. «Tu es toujours en colère pour tout à l'heure?»
«Non», ai-je menti en le contournant et en prenant ma robe dans l'armoire.
«Stella, je pense qu'il est important que nous soyons honnêtes l'un envers l'autre.»
«Très bien», ai-je craqué. «Tu m'as blessée en insinuant que j'avais besoin d'une journée au spa et au salon de coiffure pour être assez présentable pour être vue avec toi.»
«J'ai dit que j'étais désolé.»
«Es-tu gêné d'être vu avec moi?»
«Absolument pas. D'où est-ce que tu sors ça?»
«Je ne sais pas», ai-je murmuré, ma lèvre inférieure tremblait. J'étais assez pathétique, debout là, à regarder le sol.
«Tu peux me regarder, s'il te plaît?»
J'ai levé les yeux vers ses magnifiques yeux bleus, déglutissant difficilement lorsqu'ils se sont assombris d’un désir pur. Ne me demandez pas comment j'ai su que c'était du désir. Ce n'était pas comme si un autre homme m'avait déjà regardée de cette façon. Mais je le savais. Et ça m'a foutu les jetons.
«Je trouve que tu es la femme la plus sexy sur laquelle j'ai jamais posé les yeux, Stella Crane. Avec ou sans maquillage. Il me faut retenir chaque centimètre de mon corps pour ne pas te jeter sur le lit, et te baiser tout de suite.»
Nous nous sommes regardés fixement, l’intensité entre nous alimentait la tension sexuelle qui s'était installée depuis notre arrivée à Vegas. Nate voulait faire l'amour avec moi. Je ne savais pas trop quoi faire de cet aveu. Un léger coup sur la porte m'a dispensée de trouver une réponse.
«C'est probablement Viola», a dit Nate. Mais il n'a pas bougé. Nos yeux étaient fermement fixés l’un sur l’autre. Je m'étais toujours demandé ce que les gens voulaient dire quand ils parlaient de baiser avec les yeux. Maintenant je le savais.
«Qui?» ai-je demandé d'une voix rauque.
«Notre coordinatrice de mariage», a-t-il répondu en rompant enfin le charme, et en se dirigeant vers la porte.
Une grande femme blonde a fait irruption dans la pièce. «Ça doit être Stella», s'est-elle exclamée en tapant dans ses mains.
«Bonjour», ai-je dit.
«Je m’appelle Viola. Je suis ici pour m'assurer que tout est parfait pour votre grand jour.»
«Ok», ai-je dit, en regardant Nate. «Mon fiancé ne m'avait pas parlé de vous.»
«Pas de soucis, chérie», s’est-elle exclamée. «Où est ta robe?»
«Dans le placard.»
«Eh bien, prends-la et allons-y. Nous avons beaucoup de choses à faire.»
J'ai récupéré ma robe, et j'ai suivi la dame jusqu'à la porte.
«A plus tard, mon coeur», m'a dit Nate, en me faisant un clin d'œil quand je lui ai jeté un regard.
J'ai à peine reconnu la fille dans le miroir. Mes cheveux étaient relevés en un chignon en forme de ruche, avec quelques mèches lâches qui encadraient mon visage très maquillé. Je n'avais jamais été aussi maquillée de ma vie. Je me maquillais rarement, sauf pour les occasions spéciales.
Mes ongles étaient parfaits, grâce à ma première manucure et pédicure. J'étais plus propre que je ne l'avais probablement jamais été après mon bain d'euphorie. Et il n'y avait littéralement aucun poil sur mon corps, à l'exception de ma tête.
Viola m'avait convaincue qu'une épilation intégrale était indispensable pour ma nuit de noces. Bien sûr, je ne pouvais pas lui dire que mes parties intimes ne recevraient pas d'amour parce que nous ne consommions pas notre faux mariage.
Mais j'avais décidé de le faire quand même, car je pensais que ce serait plus facile pour me raser sur la route. J'aurais juste à m'en occuper une fois que ça commencerait à repousser.
«C'est l'heure de mettre ta robe!» a crié Viola en entrant dans le salon.
Je l'ai suivie jusqu'à une cabine d'essayage où ma robe était suspendue.
«As-tu la lingerie appropriée en dessous?» a-t-elle demandé. Était-ce si évident que j'étais une intello qui s’habillait chez Monoprix, et qui ne se mettait pas très souvent sur son trente-et-un?
«Oui», ai-je répondu.
Je me suis mise en soutien-gorge et culotte quand il est devenu évident qu'elle ne partait pas. Elle m'a aidée à enfiler ma robe de mariée longue et toute simple. Le décolleté en cœur rendait bien avec le soutien-gorge push-up.
La dame du magasin de robes de Sault Ste. Marie avait raison. J'avais l'impression que mes seins étaient beaucoup plus gros qu'ils ne l'étaient en réalité. Tu parles d'un emballage trompeur.
Mais Nate m'avait vue dans mon maillot de bain. Il savait que j'étais un peu légère niveau seins. Et il ne m'épousait pas pour mon corps. Il m'épousait pour pouvoir participer à une émission de télé.
«Il est temps d'épouser ton prince, Stella», a dit Viola.
J'ai pris une profonde inspiration et je l'ai suivie dans un long couloir jusqu'à un ascenseur privé qui nous a emmenées en bas. Elle m'a conduite à l'extérieur dans une belle cour, avec des fontaines bouillonnantes et des fleurs magnifiques.
«Une fois que la musique commence, tu vas suivre ce chemin et tourner dans le coin, d'accord?» Elle m'a tendu un bouquet de roses roses, et m'a souri gentiment. «Bonne chance.»
J'ai hoché la tête. C'était vraiment en train d'arriver. Je me mariais avec Nate Miller. Mon amour de jeunesse. Une petite voix à l'arrière de ma tête me criait que c'était mal. Mais je ne l'ai pas écoutée. J'avais pris la décision de le faire, et je n'allais pas reculer maintenant.
Quand les premières notes de classique, Le Canon en Ré de Pachelbel, ont commencé à se faire entendre, j'ai avancé lentement dans l'allée de marbre.
Quand j'ai tourné au coin, Nate attendait avec le pasteur sous un porche voûté très chic. Son visage s’est illuminé en un large sourire quand il m'a vue.
Pendant les quelques instants qui ont suivi, nous étions tous les deux seuls au monde. Il était si beau dans son costume noir, avec une cravate gris fumé qui faisait ressortir le bleu de ses yeux.
Quand j'ai atteint l'autel, un couple plus âgé est apparu, se tenant de chaque côté de nous. J’ai supposé qu'ils étaient les témoins.
«Chers bien-aimés, nous sommes réunis ici aujourd'hui en présence de ces témoins, pour unir Nathaniel et Stella dans un mariage loué par tous comme étant comme étant digne d’être célébré, et qui ne doit donc pas être contracté à la légère mais avec respect, passion, amour et solennité.
C'est avec cela que ces deux personnes présentes viennent maintenant s'unir. Veuillez s'il vous plaît vous donner la main pour l'échange des vœux.»
La femme témoin a pris mon bouquet et je me suis tournée vers Nate. Il avait l'air aussi nerveux que moi. C'était étrangement réconfortant de savoir que je n'étais pas la seule à avoir le trac à la dernière minute. Mais quand j'ai regardé dans ses yeux, tous mes doutes ont disparu.
Je voulais épouser cet homme. Même si ce n'était que pour un petit moment, je voulais être Mme Nathaniel Miller. L'adolescente en moi méritait ça.
«Moi, Nate, je te prends, Stella, pour épouse, et je promets et m'engage, devant Dieu et ces témoins, à être ton mari aimant et fidèle, dans l'abondance comme dans le besoin, dans la joie comme dans la peine, dans la maladie et la santé, aussi longtemps que nous vivrons tous les deux.»
«Moi, Stella, je te prends, Nate, pour époux, et je promets et m'engage, devant Dieu et ces témoins, à être ton épouse aimante et fidèle, dans l'abondance et le besoin, dans la joie et la peine, dans la maladie et la santé, aussi longtemps que nous vivrons tous les deux.»
«Avez-vous les alliances?» a demandé le pasteur.
Ma main tremblait lorsque Nate a glissé la bague en or à mon doigt. J'ai réussi à mettre la sienne sans la faire tomber.
«Par les pouvoirs qui me sont conférés par l'État du Nevada, je vous déclare mari et femme. Vous pouvez maintenant embrasser la mariée.»
Mon cœur battait la chamade quand il s'est penché. J'ai fermé les yeux juste avant qu'il ne presse ses lèvres sur les miennes, dans une caresse douce et tendre.
Mes genoux tremblaient. J'avais l'impression de marcher sur l'air. Mon premier baiser était parfait. Avec l'homme parfait. Et à ce moment-là, c'était tout ce qui comptait.
«J'ai une autre surprise pour toi», a dit Nate alors que nous terminions notre steak.
J'ai vidé mon verre, et j'ai gloussé en le posant sur la table avec un bruit sourd. Je ne buvais pas . Jamais. Donc j'avais un agréable bourdonnement après deux verres de champagne.
«Vas-y»,ai-je dit.
«Plus de champagne pour toi», a-t-il dit en déplaçant la bouteille hors de ma portée. «Allons-y.»
«Je veux appeler mon père.»
«Tu es sûre?» Nate a gloussé. «Tu es un peu pompette.»
«Il faut que je le fasse, Nate.»
«Ok», a-t-il accepté.
«Merde», ai-je marmonné quand nous nous sommes arrêtés devant une fontaine. «Je n'ai pas mon téléphone.»
«Tu peux utiliser le mien», a-t-il dit en me tendant son téléphone. «Et je crois que c'est la première fois que je t'entends dire un gros mot.»
«Je dis des gros mots», ai-je annoncé un peu trop fort.
Des gens ont ri en passant. «Félicitations», ont-ils lancé.
«Merci», a dit Nate.
«Mon père va se demander pourquoi je l'appelle de ton téléphone», ai-je dit en ouvrant l'application de chat vidéo, et en tapant son numéro.
«Oh et bien», a dit Nate en riant et en secouant la tête. «Il ne va pas se poser la question longtemps.»
Ça a sonné plusieurs fois. J'étais sur le point de raccrocher quand le visage de mon père est enfin apparu sur l'écran.
«Ma puce?»
«C'est moi, papa.»
«Pourquoi tu m'appelles du téléphone de Nate Miller?»
«Je n'ai pas mon téléphone sur moi», ai-je expliqué.
«Où es-tu, Stella?» a-t-il demandé. «Est-ce que c'est une fontaine derrière toi? Et pourquoi es-tu toute belle?»
«Je suis à Vegas. Nate et moi nous sommes mariés.» Wow. Le champagne faisait des merveilles pour délier ma langue. Ça n'aurait pas été aussi facile de sortir ces mots si j'avais été sobre.
«Pardon?» a-t-il dit dans un souffle, sa mâchoire étant tellement ouverte que je pouvais voir ses amygdales.
Nate a glissé son bras autour de ma taille, et s'est penché pour être dans le cadre de la caméra. «Bonjour, M. Crane», a-t-il dit, en souriant nerveusement.
«Stella Louise Crane, tu ferais mieux de commencer à t'expliquer!»
Uh-oh. Mon père ne criait presque jamais. C'était un gars assez facile à vivre. Il en fallait beaucoup pour le contrarier. Apparemment, j'avais trouvé ce qu'il fallait pour déclencher sa colère ce jour-là.
«Nate et moi sommes allés à Vegas et nous nous sommes mariés», ai-je répondu. «C'est drôle, hein? Tu t'es marié ici la semaine dernière, et maintenant, c’est moi qui me marie ici cette semaine.»
«Stella, tu es saoule?»
«Non», ai-je gloussé. «Juste un peu pompette à cause du champagne que j'ai bu au dîner.»
«Stella, j'attends toujours une explication.»
«Eh bien, tu vas attendre un moment. Parce que je suis une adulte, et je ne te dois rien. Tu ne m'as rien demandé quand tu as épousé une serveuse de cocktail que tu venais de rencontrer.»
«C'est pour ça que tu as fait ça?» s’est-il exclamé. «Pour te venger de moi?»
«Sérieusement, papa? Tu crois que je me suis mariée juste pour me venger de toi?»
«J'espère bien que non. Comment t'a-t-elle convaincu de faire ça, Nate?»
«C'était mon idée», a dit Nate, en déposant un baiser sur ma tempe.
Mon père nous a regardés fixement, une expression de perplexité totale sur son visage.
«Nate et moi allons être hors réseau pendant les quatre prochains mois», ai-je dit. «Ses parents savent où nous serons, et nous les contacterons régulièrement. Donc tu sauras que je suis en sécurité. Ils te tiendront au courant.»
«Quoi?!»
«On doit y aller maintenant, papa. Je te verrai à notre retour.»
«Stella!»
«Au revoir, papa. Je t'aime.»
J'ai coupé et rendu le téléphone à Nate, en luttant pour retenir les larmes qui menaçaient de jaillir et d'abîmer mon maquillage.
«Viens ici», a-t-il dit, en me tirant dans ses bras puissants. J'ai reposé ma tête contre sa poitrine et j'ai fermé les yeux, jusqu'à ce que je reprenne le contrôle de mes émotions. Il a frotté ses mains de haut en bas de mon dos, et a déposé des baisers doux sur le dessus de ma tête.
«Je vais bien», ai-je dit en me dégageant. «Allons voir ma surprise.»
Il m'a emmenée le long du canal jusqu'à la place Saint-Marc, où des chanteurs d'opéra emplissaient l'air d'une musique incroyable. Une gondole blanche était amarrée au quai. Les autres bateaux étaient noirs. Un homme avec une chemise rayée noire et blanche se tenait dans le bateau.
«On va faire un tour en gondole?» ai-je demandé avec excitation.
«Oui», a-t-il répondu en serrant ma main. «J'ai pensé que ce serait une belle façon de terminer la soirée.»
J'ai relevé le bas de ma robe, tandis que Nate m'aidait à monter dans le bateau blanc réservé aux mariés. Il a glissé son bras autour de ma taille une fois que nous étions installés sur les sièges.
Le gondolier se tenait en face de nous tandis qu'il propulsait le bateau sur le canal. Il nous a posé quelques questions sur nos origines, avant de se lancer dans une chanson. Je ne pourrais pas vous dire ce que c’était. J'étais trop prise dans l'euphorie du champagne et le romantisme de la balade en gondole.
«Vous devez embrasser votre fiancée quand nous passerons sous le pont», a dit le gondolier en donnant un petit coup sur le genou de Nate avec sa rame.
Mon estomac s'est agité, des picotements d'excitation se répandant dans mon corps à l'idée d'un autre baiser.
Quand nous sommes passés sous le pont, Nate s'est penché et m'a embrassée doucement, comme il l'avait fait plus tôt. Mais au lieu de s'éloigner, il a attrapé l'arrière de ma tête, m'attirant plus près de lui tandis que sa langue sortait, se pressant contre le coin de mes lèvres.
Quand j'ai ouvert la bouche, il a glissé sa langue à l'intérieur, et l'a frottée contre la mienne dans une valse érotique qui a entraîné mon corps en chute libre.
J’avais des fourmillements à des endroits où je n'avais jamais eu de fourmillements auparavant. Et je ne voulais pas que ça s'arrête. J'ai gémi doucement quand il a approfondi le baiser, sa main serpentant autour de ma taille alors qu'il pressait son corps contre le mien.
«Très bien», a gloussé le gondolier, en poussant à nouveau Nate de manière ludique. «J'ai dit de l’embrasser, pas de consommer le mariage ici dans ma gondole. Il y a des familles ici.»
S’il n’y avait pas eu le champagne, j'aurais pu être embarrassée. Les gens sur le pont ont applaudi et crié des félicitations pendant qu'on passait.
Nous avons terminé le trajet en silence. Nate a gardé son bras autour de moi, caressant mon dos pendant que le gondolier chantait pour nous. C'était la fin parfaite d'une journée presque parfaite. La seule chose qui l'aurait rendue meilleure aurait été qu'elle soit réelle.
«On peut s'arrêter au casino une minute?» ai-je demandé alors que nous nous dirigions vers les ascenseurs.
«Bien sûr», a dit Nate, en fronçant les sourcils. «Tu veux jouer un peu au black jack dans ta robe de mariée?»
«Non», ai-je gloussé. «Je veux jouer aux machines à sous. Je n'ai jamais fait ça avant.»
«Tu n'es jamais allée dans un casino?»
«Non.»
«D'accord. Viens.»
Il m'a guidée à travers la mer de lumières brillantes, de tintements, de cliquetis et de bips de milliers de machines à sous.
«Essaie celle-là», a-t-il suggéré, en tirant une chaise devant une machine inoccupée.
«Qu'est-ce que je fais?»
Il a sorti son portefeuille et m'a tendu un billet de vingt. «Mets-le là-dedans», a-t-il dit en désignant une fente.
«Et maintenant?» ai-je demandé après que la machine a avalé l'argent.
«Tu peux soit appuyer sur le bouton de mise, soit tirer sur le bras.»
«Oh, je veux absolument utiliser le bras!» Je l'ai tiré vers moi, et j'ai regardé les rouleaux tourner. La machine s'est allumée et a commencé à émettre des bips et des bruits de cliquetis métalliques lorsque trois cerises se sont alignées. «J'ai gagné! J'ai gagné!»
Nate a eu un petit rire, alors que la dame à côté de moi jetait un coup d'œil avec un froncement de sourcils agacé sur son visage triste.
«C'est sa première fois», a-t-il expliqué. «Tu as gagné un dollar, ma chérie.»
«Oh. Eh bien, je peux faire mieux que ça.» J'ai attrapé le bras et j'ai tiré fort. Encore trois cerises! C'était amusant!
«Sérieusement?» m'a dit la dame, en se renfrognant quand j'ai attrapé le bras, au moment où elle allait prendre sa boisson, ce qui a provoqué un choc entre nos coudes. «Utilise juste ce putain de bouton.»
«Hey», a dit Nate d’un ton sec. «Si elle veut utiliser le bras, elle peut. Remettez-vous.»
La femme a grommelé avant d'attraper son verre et de partir en trombe.
«Quelle conne», ai-je dit.
«Wow. Ma femme jure comme un charretier.»
«C'est pas vrai!» ai-je crié.
J'ai dépensé les vingt dollars de Nate assez rapidement. Après avoir gaspillé mes propres vingt dollars, il a suggéré d’arrêter là pour ce soir.
«Allez, bébé», a-t-il dit en me prenant la main. «On doit se lever tôt pour prendre notre vol pour Los Angeles.»
Quand nous sommes revenus dans la chambre, il m'a pris la main et m'a conduite dans le petit coin salon près des fenêtres.
«Il y a encore une chose qu’il faut qu’on fasse», a-t-il murmuré, en me tirant vers lui.
«Nate», ai-je chuchoté. «On était d'accord pour ne pas le faire.»
«Je sais», a-t-il dit. «Je ne parle pas de ça. Nous devons avoir notre première danse en tant que mari et femme.»
Il a sorti son téléphone et l'a tripoté. Une musique classique a commencé à jouer. Il l'a posé sur la table basse avant de me prendre dans ses bras, entourant ma taille de ses mains. J'ai enroulé mes bras autour de son cou, et nous nous sommes balancés au son de la musique.
La chambre était sombre, éclairée seulement par la douce lueur du Strip de Vegas. Il s'est penché, et a frôlé mes lèvres avec les siennes. Mais il n'est pas allé plus loin. Il s'est retiré et a éteint la musique.
J'ai ravalé ma déception. Je pensais vraiment qu'il allait essayer de me faire changer d'avis sur la consommation de notre mariage. Et je n'étais pas sûre que j'aurais été capable de dire non.