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Cover image for Hell's Riders MC (français)

Hell's Riders MC (français)

Chapitre 4

MIA

TROIS ANS ET SEPT MOIS PLUS TÔT
« Mia, je suis désolée. Je ne resterai pas là plus longtemps, à le regarder te faire du mal et à te regarder continuer à le reprendre » pleura Lexi, en tenant ses sacs.
« Lex, s'il te plaît, ne me quitte pas. Tu es tout ce qu'il me reste » criai-je.
« Non, Mia. C'est là que tu as tort. Tu as toute une famille qui n'a pas eu de nouvelles de toi depuis trois ans. Mia, tu dis que tu l'aimes. Seulement, ce n'est pas de l'amour, c'est de l'abus. Tu dois partir tant que tu as encore une chance.
Je t'aime, Mia. Essaie de m'appeler quand tu le quitteras pour de bon. » Lexi prit ses sacs et sortit.
« Ne t'inquiète pas pour elle, bébé. Tu n'as pas besoin d'elle quand tu m'as moi. »
J’essuyai les larmes qui coulaient sur mes joues.
Après le départ de Lexi, j’allai préparer le dîner pour Caleb. J'étais en train de le préparer et je pensais à ce que Lexi avait dit. Peut-être était-il temps d'appeler mon père. Il m'avait beaucoup manqué, ainsi que tous les autres gars.
Je n'étais juste pas sûre de la façon dont l'appel allait se passer, s'il allait décrocher et m'aider ou s'il allait l’ignorer et me laisser mourir entre les mains de Caleb.
« Arrête de rêvasser, tu vas brûler mon dîner, putain de crétine » Caleb entra dans la cuisine et cria.
« Voilà, chéri. Steak, pomme de terre au four, avec du pain à l'ail, comme tu l'aimes » dis-je après avoir préparé son assiette et la lui avoir tendue.
« Merci. » Il me prit l'assiette des mains, puis retourna dans le salon. Je décidai de nettoyer la cuisine.
« Espèce d'idiote. Ce n'est pas cuit. » Caleb revint en trépignant dans la cuisine, il jeta la nourriture, se retourna pour me faire face et me gifla. « Apprends à cuisiner, salope. Je sors » dit-il en sortant.
Je nettoyai le désordre dans la cuisine après son départ. Cela me prit une heure. Puis j’allai dans la chambre pour m'allonger et réfléchir à ce que Lexi avait dit. Je trouvai le courage et je composai le numéro.
Je me souvenais encore du numéro par cœur, et j’espérais qu'il répondrait.
« Allô » répondit une voix que je ne reconnus pas.
« Euh, oui. Bonjour, je cherche Bobby Rodgers. Est-il là ? » demandai-je.
« Que voulez-vous au président ? » demanda le type.
« Je suis sa fille. S'il vous plaît, je dois lui parler, c'est important » dis-je en essayant de ne pas pleurer.
« Écoutez, madame, je connais le prez depuis trois ans. Il n'a pas de fille. Maintenant, allez-vous faire foutre, et ne rappelez pas. » Il raccrocha avant que je ne puisse dire quoi que ce soit.
Les larmes que j'avais retenues jaillirent alors. « Il n'a pas de fille. » Mon père n'avait parlé de moi à personne.
Je posai mon téléphone sur ma table de nuit et je m’allongeai alors que d'autres larmes sortaient. Je n'aurais jamais dû quitter la Californie. Je devrais peut-être rentrer en courant chez moi. Caleb ne me retrouvera jamais là-bas. C'est ce que je vais faire. Je vais partir pendant qu'il est au travail, je me dis. Je dois juste rentrer à la maison et je serai libre.
Finalement, après ce qui me sembla être une éternité, le sommeil me saisit. « Tu me manques, maman » murmurai-je dans l'obscurité, et fermer les yeux devint très facile.

BOBBY

DE NOS JOURS

En conduisant vers la maison, je regardais ma princesse endormie.

Elle était partie depuis cinq ans, et là elle était de retour avec moi, mais pas comme je l'avais espéré. Je m'étais juré qu’il ne lui arriverait aucun mal, et pourtant, elle était là, couverte de bleus, plâtrée et souffrante.

J’allais retrouver le malade qui lui avait fait ça, il allait regretter de l'avoir touchée.

Je la regardai une fois de plus, et en voyant le plâtre sur son bras, tout ce que je pouvais faire était de m'en vouloir de ne pas avoir été le père dont elle avait besoin.

Après le décès d'Angel, j'avais continuellement repoussé Mia. Je le regrettais chaque jour.

Le jour où j’étais rentré de la course cinq ans plus tôt, ce que j'avais ressenti en apprenant qu'elle était partie, je n’allais jamais oublier. Chaque fois qu'elle parlait d’art ou de rejoindre une école, je l'ignorais et me concentrais davantage sur mon club.

« Tu sais que tu vas attraper des rides si tu continues à faire cette tête. »

J'entendis Mia me dire, me signifiant ainsi qu'elle était réveillée.

« Je vais bien, princesse. Et toi, comment vas-tu ? Tu vas bien ? » demandai-je.

« Papa, je te connais, tu te reproches de ne pas avoir été là pour me protéger. » Elle s’approcha pour prendre ma main. Elle avait raison, je m’en voulais.

« Tu sais que tu tiens ça de ta mère. Elle a toujours su lire les gens si facilement. » Je soupirai.

« Papa, s'il te plaît, ne t’en veux pas, ce n'est pas ta faute. » Elle donna à ma main une légère pression.

« Difficile de ne pas le faire, princesse. » Je portai sa main à ma bouche et y déposai un baiser. Après quelques heures de route, je dus m'arrêter pour prendre de l'essence.

« Je vais chercher de l'eau. Tu veux quelque chose ? » demanda Mia en sortant lentement du pick-up.

« Bien sûr, princesse. Je veux bien de l'eau moi aussi. » Je saisis le pistolet à essence. Je regardai le ciel et respirai lentement.

« Oh, Angel, j'aimerais que tu sois là, ma chérie. Mia aurait vraiment besoin de sa maman en ce moment » chuchotai-je en finissant de remplir le réservoir.

« Alors, je nous ai pris de l'eau pour tous les deux, et j’ai pris tes chips préférées. » J'entendis Mia dire en s'approchant de moi.

« Merci, princesse. Rentrons à la maison, nous avons encore un peu de route à faire » dis-je en montant dans le pick-up.

Nous avions quitté la station-service depuis plus d'une demi-heure. Mia avait été terriblement silencieuse. Je me tournai vers elle et vis qu'elle regardait par la fenêtre.

« Tu vas bien, princesse ? » demandai-je, me demandant à quoi elle pensait.

« Oui, je vais bien, papa. » Elle fit une pause. « Je pense à elle tous les jours. Je ne peux pas m'empêcher de penser à la façon dont elle gérerait tout ça en ce moment. » Elle soupira.

« Elle fouillerait le monde entier, pour trouver qui t’a fait ça. Une chose est sûre. Je sais qu'elle serait très fière de toi » lui dis-je.

« Oui, elle a toujours été gentille, mais quand qu'on l'énervait, elle devenait très dure. C'est grâce à elle que je n'ai jamais abandonné, elle est ma force », elle murmura la dernière partie et soupira.

« Je suis content que tu n'aies pas abandonné, princesse. Tu as du talent. Je suis désolé de ne pas t'avoir soutenue avant. Je suis fier de toi. » Je la regardai et la vis essuyer une larme.

Je me garai sur le côté de la route, je tendis la main vers elle et je la pris simplement dans mes bras. « Je t'aime, princesse. Je suis désolé de ne pas avoir été un meilleur père pour toi » dis-je en la tenant dans mes bras.

« Je t'aime aussi, papa. Je suis aussi désolée. Je n'aurais pas dû m'enfuir de la maison comme je l’ai fait et ne pas t'appeler pendant cinq ans. » Mia leva la tête et me regarda, en larmes.

« Tu es là maintenant, c'est tout ce qui compte maintenant. » Je laissai échapper quelques larmes également.

Pendant dix minutes, nous restâmes serrés l'un contre l'autre et nous laissâmes sortir toutes nos émotions.

« OK, plus de larmes. Rentrons à la maison avant qu'il ne fasse trop sombre, nous pourrons parler davantage une fois arrivés là-bas. » J’essuyai ses larmes, puis les miennes.

« J'aimerais vraiment ça, papa. » Mia me fit un doux sourire.

Depuis le décès d'Angel, c'était la première fois que je voyais ma princesse me sourire. Une fois la tension entre nous redescendue, je repris la route.

Il commençait à faire sombre, alors je fouillai dans la poche de ma veste pour prendre mes lunettes. Il nous restait encore une heure avant d'arriver au club-house.

« Très bien, papa, gare-toi, laisse-moi conduire. » Mia se redressa dans son siège, en me regardant.

« Non, princesse, c'est bon. Dors un peu, tu en as besoin. Nous serons bientôt arrivés » dis-je en continuant à conduire.

« Tu es sûr, papa ? Je sais à quel point tu n'aimes pas conduire la nuit » dit-elle, se rappelant à quel point je détestais conduire la nuit.

« Je sais, princesse, c'est pourquoi j'ai des lunettes pour conduire maintenant. Je vais bien, vraiment, dors un peu. » Je montrai mes lunettes du doigt.

« OK, papa » chuchota-t-elle.

Finalement, elle ferma les yeux de nouveau. Après tout ce qu'elle avait vécu, elle avait besoin de tout le repos possible.

Lorsque nous atteignîmes le club-house, je regardai l'horloge et vis qu'il était neuf heures.

Je sortis lentement du pick-up et me dirigeai vers Mia. Je la pris dans mes bras et la portai à l'intérieur.

« Bonne nuit, princesse. Je suis si heureux de t'avoir à la maison » chuchotai-je en la couchant sur son lit. Je déposai un baiser sur son front et sortis tranquillement.

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