Renee Rose
Nico
Parce que j’étais bien trop obsédé, le jour suivant je vérifiai pour voir si Sondra avait démissionné ou quitté l’hôtel. Elle ne l’avait pas fait, mais elle s’était fait porter pâle.
J’examinais les flux vidéo du casino jusqu’à finalement la repérer couchée près de la piscine.
Je souris. Tant mieux pour elle.
Puis je souhaitais ne pas l’avoir trouvée, parce que l’envie d’aller sur la terrasse de la piscine pour arracher ce bikini string de son corps et lécher tous les endroits que le soleil n’avait pas touchés me submergea. Et ce fut suivi de près par une explosion de jalousie brûlante. Parce que tous les mecs de la terrasse voyaient la même chose que moi.
Et quelque chose chez Sondra Simonson légèrement vêtue était bien plus osé que les danseuses de music-hall et les serveuses qui défilaient dans mon club en montrant davantage leurs fesses et leurs seins.
Je fis la seule chose raisonnable : dégager de devant les flux de sécurité et prendre la porte, terrorisant mes employés.
Je vis Corey dans la salle et ses yeux croisèrent les miens, effrontés et agressifs.
Oui, j’avais collé une raclée à son petit ami et je lui avais dit de dégager de sa vie. J’avais peut-être un léger fantasme de toute-puissance. Et alors ?
Parce que j’avais l’impression d’être un tyran, je me dirigeai droit vers Ross, le responsable de la salle.
— Remplacez Corey Simonson un instant. Je dois lui dire un mot.
— Oui, monsieur Tacone.
Ross fila vers Corey, qui travaillait à la roulette, et lui murmura quelque chose à l’oreille. Dès que le tour fut terminé, il prit sa place, faisant grogner tous ses clients. Les gens devenaient superstitieux au sujet de leur croupier, surtout quand c’était une grande rousse superbe.
Corey leva le menton et avança à grands pas vers moi, portant une sacrée paire d’escarpins et une robe noire moulante au décolleté plongeant.
— Vous avez quelque chose à me dire ? demandai-je dès qu’elle arriva.
Ses yeux s’écarquillèrent brièvement avant qu’elle ne puisse dissimuler sa surprise. Elle resta silencieuse un long instant.
— Non, monsieur.
— Vous êtes sûre ? la défiai-je.
Un autre instant passa, puis elle secoua la tête.
— Je me fiche de ce que vous lui ferez.
Le dégoût marquait sa voix et je sentis un éclair de compassion pour elle. C’était étonnant la manière dont les magnifiques femmes finissaient avec des losers comme petits amis.
Cazzo, maintenant je me ramollissais aussi avec d’autres personnes. Bon sang, qu’est-ce qui n’allait pas chez moi ? J’avais vraiment besoin de sommeil, merde.
***
Jenna
— Il est temps de conclure l’affaire, déclara mon père.
Il était assis derrière son grand bureau en noyer, coupant l’extrémité d’un cigare. J’avais été convoquée ici, dans son bureau, princesse de la Mafia devant le roi.
Le nœud d’anxiété qui m’oppressait la poitrine depuis que j’étais assez grande pour comprendre quel avenir m’attendait se serra si fort que je ne pouvais plus respirer.
— Junior Tacone a demandé de tes nouvelles. Il sait que tu as été diplômée de l’université. Je ne peux plus repousser ça à plus tard.
Je maudis les larmes qui me montèrent aux yeux. Mais ça n’était pas juste. J’avais neuf mois quand j’avais été piégée dans ce mariage. Vendue pour épouser un homme qui avait dix ans de plus que moi. Un homme qui n’avait jamais voulu de moi non plus.
Je supposai que ce devait être mon seul réconfort.
— Est-ce que Nico veut me voir ?
Ma voix tremblait.
Mon père alluma son cigare et tira une bouffée.
Je détestais la fumée du cigare. Je ne pouvais pas supporter la manière dont mon père la soufflait dans ma direction comme s’il n’avait jamais entendu parler des problèmes de santé dus au tabagisme passif.
— Non. Je ne sais pas quel est le problème de Nico, bon sang ! S’il pense qu’il va manquer de respect à cette famille en refusant de t’épouser…
— Mais je ne veux pas l’épouser, gémis-je, pour la quatre-cent-cinquantième fois.
Mon père pointa un doigt imposant vers moi.
— Tu feras ce que tu as à faire pour consolider le lien entre nos familles. C’est la seule putain de chose que je te demande. Tu n’as pas à te salir les mains, tu n’as pas à être un soldat comme tes frères. Tu épouseras celui que je te dis d’épouser, bon sang, et tu le feras avec classe. De la manière dont ta mère t’a élevée.
Et c’était la réponse que j’avais entendue toute ma vie.
Je ravalai la bile qui remontait dans ma gorge.
— Les familles sont liées depuis toutes ces années rien qu’avec le contrat de mariage. Nous n’avons pas besoin d’un vrai mariage pour consolider les choses.
— Assez, dit mon père en agitant une main. Je t’envoie à Las Vegas. Tu diras à Nico Tacone de commencer les préparatifs du mariage. Le moment est venu.
***
Sondra
Après trois jours de vacances de luxe aux frais de Nico Tacone, je décidai qu’il était temps de retourner au travail. Et j’étais pleinement consciente de ce que ça signifiait.
Il m’avait avertie, en détail.
Il avait également tenu parole et ne s’était pas approché. Aucun contact, à moins de compter qu’il avait parlé à Corey. Mais je n’avais aucune piste pour un boulot et celui-là était mieux que rien.
Oh, je ne trompais personne. Retourner au travail signifiait que j’avais décidé de m’offrir tel un sacrifice virginal à Nico Tacone.
Il était pour moi comme une addiction. Je voulais rester à distance, vraiment. Je savais que c’était ce qu’il fallait faire. Mais il était trop dur de résister à l’excitation produite par la pensée de le revoir. Je voulais être de nouveau près de lui, crépiter et brûler sous la flamme de son désir pour moi.
Démissionne de ce boulot. Retourne dans le Michigan. Utilise ton diplôme, protesta la voix de la raison.
À moi, dit~ la Voix du Mal~, donnant un coup de patte dans les airs en direction de la suite de Nico avec des griffes de chat.
Alors je me pointai au boulot et chargeai mon chariot d’entretien comme si rien ne s’était passé.
— Vous vous sentez mieux ? demanda Marissa.
— Ouais. C’était un virus intestinal.
Je me sentais un peu coupable de lui mentir, mais que pouvais-je faire ? La véritable histoire était trop bizarre pour en faire part à qui que ce soit d’autre que Corey.
J’espérais qu’elle allait se remettre bientôt de ce qui s’était passé avec Dean. Elle était venue dans la suite la nuit où c’était arrivé et nous avions bu deux bouteilles de vin jusqu’à maudire tous les hommes et jurer de ne plus jamais laisser l’autre sortir avec un loser.
Ce qui, bien sûr, signifiait que Corey avait essayé de me dissuader de mon engouement pour Tacone. Alors maintenant je devrais faire face à son jugement en plus des problèmes que j’aurais aujourd’hui. Mais elle serait là pour ramasser les morceaux.
Peut-être que c’était la leçon dans tout ça. Je choisissais des hommes merdiques, mais il y avait des gens dans ma vie qui m’aimaient et qui feraient tout pour moi. C’était un cadeau en soi.
Je nettoyai les autres suites d’abord. Dans la deuxième, je tombai sur les gars que j’avais vus le premier jour.
— C’est elle, marmonna l’un d’eux à l’autre alors qu’ils s’en allaient et que j’entrais.
— Laquelle ?
— La femme de chambre qui obsède Nico.
La porte se referma. Ce n’était pas vraiment des nouvelles fraîches. Je savais qu’il avait un faible pour moi. Mais l’entendre de la bouche d’un étranger rendait ça plus solide. Plus réel. Plus excitant. J’avais le pas léger alors que je faisais le ménage.
Quand j’eus terminé, j’allais dans la suite de Tacone. Il n’était pas là, ce qui était assurément pour le mieux. C’était un sursis à l’exécution. Alors pourquoi étais-je déçue ?
J’avais presque terminé la dernière pièce quand j’entendis la carte magnétique de Tacone dans la serrure électronique.
Ma gorge se serra.
Tacone entra tranquillement et son regard se focalisa sur le chariot d’entretien, puis pivota vers moi. À l’instant où nos yeux entrèrent en contact, un électrochoc pur me parcourut.
Il y avait de la satisfaction dans le petit sourire suffisant de Tacone, et une sombre promesse dans ses yeux.
Il s’approcha d’un pas raide.
— Je t’ai prévenue de ce qui se passerait si tu revenais, non ?
Sa voix était rauque, affamée.
Je soutins son regard.
— Vous m’avez prévenue.
Il me rejoignit, secouant la tête.
— Tu l’auras cherché.
Il me souleva par la taille et me posa sur le haut tabouret collé au bar à petit déjeuner. Je tendis la main vers sa ceinture, mais il m’attrapa le poignet.
— Non, je suis aux commandes, bébé. Je décide quand et comment je vais te baiser. Si je vais satisfaire mon fantasme de te prendre sur ce chariot d’entretien, ou t’ordonner de refaire ces couettes et te prendre dans la douche.
Il glissa ses paumes sur mes jambes nues, remontant ma robe au passage. Quand ses pouces atteignirent ma culotte, il les glissa légèrement sur le tissu au niveau de l’entrejambe, me taquinant.
Mon ventre se resserra sur du vide. Je saisis ses bras pour m’empêcher de tomber en arrière.
— C’est ça, mon sucre d’orge. Accroche-toi bien. Parce que cette fois je ne vais pas me retenir.
Le son qui sortit de ma gorge était méconnaissable.
La jointure de son doigt frôla mon clitoris, entrant à peine en contact, me rendant folle.
— M’as-tu apporté cette chatte pour que je la baise ? Tu savais que je la remplirais, cette fois, n’est-ce pas ?
C’était obscène et grossier, mais, que Dieu me vienne en aide, j’adorais ça. Seigneur, si Tanner m’avait un jour parlé comme ça, je lui aurais ri au nez. Mais Tacone réussissait parce qu’une confiance en soi sexuelle suintait de lui.
Ma tête oscilla alors que j’acquiesçais.
C’était ce qui m’avait ramenée ici. Je voulais un autre orgasme signé Nico Tacone. Je devais juste me rappeler de garder mon sang-froid et de ne pas laisser mon cœur s’impliquer. Et éviter d’assister à quoi que ce soit d’illégal qui pourrait me mettre en danger.
Ouais, j’étais stupide. J’étais une petite idiote excitée certaine que ce serait le meilleur coup de ma vie.
Il glissa un pouce sous l’entrejambe de ma culotte.
— Hum hum. Tu mouilles pour moi, n’est-ce pas ?
Je suppose que j’étais plus prête que je ne l’avais jamais été, parce qu’il glissa son pouce directement en moi sans aucune préparation nécessaire. Il grogna, ses paupières s’abaissant.
— Bambina… ton sexe occupe la moindre de mes pensées depuis le jour où je t’ai surprise ici, dit-il en me tenant par la taille, me penchant en arrière et en remuant son pouce. Tout le casino est rempli de culs, mais je ne veux que le tien.
Ma tête tomba en arrière. Je tenais en équilibre du bout des fesses, arquée sur son bras, le haut de mon corps retenu par ma prise sur ses avant-bras.
— Et c’est pour ça. Putain, tu es tellement tentante. Si ~réceptive.~
Son visage se tordit comme si ça lui faisait mal de ne pas être en moi.
Je me tortillai, voulant le prendre plus profondément, avoir plus de friction. Son pouce ne suffisait pas.
— Fille avide. Tu veux que je te baise bien ?
— Oui, s’il vous plaît.
Il poussa un bref rire peiné.
— Et putain, tu dis s’il vous plaît. À chaque fois. Tu es la fille la plus douce que j’ai jamais eue, dit-il en retirant son pouce et en me descendant du tabouret. Retourne-toi, ~bambina.~
Je fis volte-face et posai les avant-bras sur le tabouret, présentant mon postérieur. Il descendit ma culotte d’un coup sec et l’enleva avant de frapper mes fesses.
Je n’aurais jamais cru que la douleur serait mon truc, mais après cette fessée qu’il m’avait donnée la dernière fois, non seulement j’étais prête pour ça, mais j’en avais une folle envie. Il m’administra une fessée, et une autre. À chaque fois, c’était un choc douloureux, une éruption de plaisir. Je me noyais dans les sensations, tombant de plus en plus profondément dans un abîme de luxure et de désir.
— S’il vous plaît, gémis-je.
Il jura sèchement.
— Pousse les fesses en arrière, beauté.
Elles étaient déjà tendues, mais j’essayai de me cambrer encore plus. J’entendis le bruit sec d’un emballage de préservatif et j’attendis alors qu’il déroulait la protection. Il frotta le gland de sa verge le long de ma fente.
Je me poussai vers lui, essayant de l’attirer en moi. Je ne pouvais pas supporter une seconde de plus cette taquinerie. J’avais besoin d’être satisfaite.
Il me pénétra d’un coup de reins dur et le tabouret faillit basculer avant de se redresser.
— Putain, fit-il.
Il ressortit et je faillis pleurer. J’avais dû geindre, parce qu’il tenta de m’apaiser.
— Ça va, bambina. Pose-toi sur l’accoudoir du canapé là-bas. J’ai besoin de te baiser bien plus fort que je ne le peux ici.
Je chancelai jusqu’au canapé et il me poussa sur l’accoudoir et me frappa encore les fesses.
— Bon sang, tu es tellement parfaite avec l’empreinte de mes mains sur les fesses, Sondra Simonson.
Je ne savais pas pourquoi il disait toujours mon prénom et mon nom, mais j’adorais ça. Ça me donnait l’impression d’être quelqu’un de célèbre. Une star de cinéma ou une super-héroïne. Comme promis, il me ramona si profondément que j’en criai.
Il resta là, prenant mon menton pour me relever la tête.
— Ça va ?
Il vérifiait comment j’allais. Sa manière de parler était peut-être intimidante, mais Nico était attentionné. Quand il ne pointait pas un flingue sur la tête de quelqu’un.
Je m’arquai en arrière.
— Ouais.
Il ne bougea pas.
— Ouais, quoi ?
Mon esprit s’embrouilla, incertain de ce qu’il voulait.
— Oui, monsieur ?
Il émit un petit rire.
— Bébé, continue à m’appeler monsieur et tu seras baisée jusqu’à demain. Demande-moi ce que tu veux. Je veux t’entendre redire s’il vous plaît de cette petite voix douce qui me contracte les bourses.
— S’il vous plaît, Nico.
— Putain.
Il se retira puis s’enfonça de nouveau en moi, me coupant le souffle sous la force du coup. C’était trop brusque, trop dur, mais je ne me plaindrais pas même si ça me tuait. Ça semblait si approprié. C’était tellement bon. Il me prenait fort, son bas-ventre frappait mon postérieur comme une seconde fessée alors que son membre s’enfonçait profondément dans mon sillon détrempé.
— S’il vous plaît.
Maintenant que je savais ce qu’il voulait, ce qui le rendait fou, je n’allais pas cesser de le dire.
Il jura de nouveau et me serra les poignets, attirant vers lui le haut de mon dos alors qu’il me pilonnait.
Je gémis, mais j’écartai plus largement les jambes. Je m’efforçais de détendre mes muscles pour mieux recevoir la force entière de ses coups de reins. J’avais perdu l’esprit. Je n’avais même pas encore joui, mais j’étais propulsée dans l’espace. Non, un endroit encore meilleur que l’espace. L’endroit sans pensée. Celui du plaisir seulement. Du plaisir seul, mature, succulent, satisfaisant et foudroyant.
— Oui, Nico, s’il vous plaît, implorai-je.
— Arrête de me supplier, bébé, dit-il, la voix rauque. Arrête de me supplier ou je ne vais pas tenir une... putaiiiiiiin.
Il s’enfonça profondément et ses hanches eurent un soubresaut contre mes fesses quand il se mit à jouir.
D’une manière ou d’une autre, il avait encore les ressources nécessaires pour se souvenir que je n’avais pas encore joui et il souleva suffisamment mes hanches du canapé pour passer sa main sous moi et frotter mon clitoris.
J’explosai, des feux d’artifice explosant devant mes yeux, mon corps convulsant sous son contact brusque.
Sa verge me remplissait, je dansais contre ses doigts pendant de longs instants... pendant une éternité. Puis ce fut terminé et j’oubliai comment respirer.
Je m’écroulai sur l’accoudoir du canapé, la vision obscurcie. Non, mes yeux étaient fermés. Je ne sais pas combien de temps je restais avachie comme ça, mais Nico se retira doucement et ça me réveilla.
— Viens là, bébé. On va te laver.
Il me fit pivoter vers lui. Je pouvais à peine me tenir sur mes deux jambes. Je ne pouvais absolument pas me concentrer.
Son sourire était indulgent juste avant qu’il ne se penche et ne place son épaule contre ma hanche. Puis je me retrouvai dans les airs, balancée sur son épaule, mes fesses nues vers le ciel. Il leur donna une tape alors qu’il me portait vers sa salle de bains. Il me tenait comme un sac à patates alors qu’il ouvrait l’eau de la douche, puis me posa et me retira ma robe.
— Je voulais te baiser là-dedans, petite fille. Le premier jour où je t’ai trouvée à faire le ménage. Je t’ai mise dans la douche et je me suis retenu de me déshabiller pour te suivre, dit-il en se déshabillant maintenant alors que je me tenais là, toujours comme une poupée de chiffon. C’était totalement dépravé. Puis je t’ai entendue pleurer, et je me suis senti encore un plus gros connard.
Je ne savais pas quoi dire, parce que c’était bel et bien dépravé qu’il ait voulu me baiser après ce qu’il avait fait. Et pourtant, l’entendre le dire ne fit que m’apporter ce frisson de puissance que je ressentais à chaque fois qu’il disait à quel point il me désirait.
Cet homme incroyablement riche, puissant et dangereux pensait que j’étais sa faiblesse.
Cette puissance me donnait le tournis.
Et me rendait idiote. Parce que ce n’était qu’une affaire de sexe. C’était une passade, pour je ne savais quelle raison. Et j’aurais bien fait d’être prudente ou je pourrais me retrouver vraiment en danger.
— Vous n’allez pas vraiment me garder prisonnière ici.
Je le prononçai comme une affirmation, mais c’était plutôt une question. Je devais le lui demander, maintenant que mon cerveau fonctionnait à nouveau et que l’adrénaline de la peur commençait à revenir.
Il ferma les paupières à demi, me poussant sous le jet d’eau et me suivant à l’intérieur. Je me retrouvai clouée contre le mur d’un magnifique marbre italien et ses mains glissèrent sur mes seins, sur ma taille.
— Vais-je te laisser partir ? C’est discutable. Pas avant de t’avoir baisée au moins encore une fois.
Mon anxiété s’effaça. Il n’était pas fou. Il ne m’attacherait pas vraiment au lit… pas si je ne le voulais pas. Pas cet homme qui s’était arrêté pour s’assurer que j’allais bien quand j’avais gémi pendant l’acte sexuel.
Je ne l’avais pas cru, mais il avait fallu que j’en sois sûre.
Il attrapa un pain de savon, le fit mousser dans ses deux mains et passa la mousse sur mes épaules, puis sur mes seins. Il savonna mon ventre, descendit sur mes cuisses, puis me retourna et s’occupa de mon dos, de mon postérieur.
Il commença à me caresser la raie des fesses.
Mes jambes, déjà instables, commencèrent à trembler. C’était à la fois gênant et excitant que mon anus soit aussi minutieusement nettoyé, massé et caressé.
— Je parie que ce cul succulent n’a jamais été baisé.
Je me raidis, parce que, ouais, j’étais totalement vierge par là et ça ne m’intéressait pas de le lui donner.
Il passa la main vers l’avant de mon corps et prit mon pubis en coupe, caressant très légèrement la chair tendre.
— Tu as peur, dit-il en approchant ses lèvres de mon oreille avant de me la mordiller. Ça ne devrait pas m’exciter.
Mes genoux se bloquèrent et j’éloignai mes hanches de lui. Je ne voulais vraiment pas ça. Surtout pas quand on aurait dit qu’il voulait me forcer.
Il me retourna vers lui et mit sa main autour de ma gorge. Il ne serra pas, le geste servait simplement à me tenir immobile pour m’embrasser durement. L’eau coulait sur mon visage, entre nos lèvres. Il déplaça sa bouche sur la mienne, faisant pénétrer sa langue, ses lèvres me dévorant, changeant d’angle.
Après un instant, je me détendis contre lui, ouverte à l’assaut.
Ses mains glissèrent vers mes fesses, les pressant, les étreignant et les massant alors qu’il continuait à m’embrasser.
Sa verge durcissait contre mon ventre.
— J’ai encore besoin de toi, bambina. Vas-tu me la donner comme une gentille fille ?
Ces mots n’auraient pas dû m’exciter, mais ils le faisaient. Mon intimité se contracta, mon périnée se souleva. J’enroulai une jambe autour de sa taille et l’invitai à l’intérieur.
Il grogna contre mes lèvres.
— J’ai oublié d’apporter un préservatif, dit-il en retirant ma jambe de sa taille avant de me pousser contre le mur de la douche. Change de position et ton cul deviendra rose sous la fessée. Capiche ?
— Ouais.
J’en avais le souffle coupé.
Il se pencha et m’embrassa de nouveau, fort, ses lèvres impérieuses.
— Si sucrée.
Puis il pointa un doigt d’avertissement vers moi alors qu’il sortait en reculant de la douche. C’était un geste qui fit flancher mes genoux. À cause de ça, ses ennemis se faisaient probablement dessus et ses subalternes se soumettaient.
Il fut de retour un instant plus tard, déroulant déjà le préservatif. Il se pressa contre moi, appuyant son front contre le mien, faisant glisser sa verge entre mes jambes.
— Tu es trop endolorie pour ça ?
La revoilà… la considération. Je ne savais pas pourquoi elle me surprenait toujours. Je supposai que c’était parce que le reste du temps il pouvait être tellement sévère. C’était si séduisant, ce mélange de connard et de tendresse. Ça le rendait plus qu’attirant.
J’étais trop endolorie, mais je ne pouvais pas refuser davantage de sexe. Pas parce que je ne voulais pas le décevoir. Parce que j’en avais besoin. Même avec les orgasmes qu’il m’avait déjà donnés, j’avais envie de plus. Je voulais savoir comment cette scène se terminerait.
— Pas trop endolorie.
Ma voix semblait éraillée.
Il enfonça son pouce dans ma bouche et je le suçai.
— Je ne donne pas dans la gentillesse, amore. Tu ferais bien de t’en souvenir.
Il retira assez son pouce pour que je réponde.
— Est-ce que vous me prévenez encore ?
Il m’écarta les pieds, puis souleva ma cuisse, mais au lieu de la mettre sur sa hanche, là où elle était avant, il frappa ma vulve.
Je hoquetai. Mes mamelons étaient durs comme des diamants.
Il me frappa encore entre les jambes. C’était une sorte de punition, mais je n’étais pas sûre de la raison. Ou peut-être qu’il aimait juste me faire mal.
Ça ne m’aurait pas surprise que le baron de la mafia soit un sadique. Son monde n’était que crime et violence.
Puis sa bouche fusionna avec la mienne et il aligna sa verge devant ma vulve.
— Prends-la, alors.
Sa voix était rauque et profonde. Il donna un coup de reins, me remplissant.
Je lançai mes bras autour de ses épaules et griffai sa nuque. Il me haussa, attrapant mon autre jambe, qui touchait encore le sol. Je l’enroulai autour de sa taille et il m’attrapa sous les fesses pour me soutenir.
— Tu vas bien chevaucher ma bite, bambina ?
Mon intimité se resserra, alors même que j’étais offensée. Était-ce la manière dont il parlait aux putes qu’il utilisait habituellement ?
Mais j’oubliai ma colère l’instant suivant parce que, tout en me pilonnant, il commença à marmonner contre mon cou.
— Si douce. Tellement bonne, putain. Ce sexe pourrait sauver un homme, je le jure devant la Madonna.
Le haut de mon dos était appuyé contre le mur de la douche et Nico guidait mes mouvements, me soulevant et m’abaissant alors qu’il dirigeait l’angle de ses coups de reins en moi.
La chaleur de l’homme et la vapeur, combinées à l’acte sexuel frénétique, me donnaient le vertige.
Nico était brusque, aucun doute là-dessus. Je n’avais aucun contrôle sur nos mouvements, il pilotait et il savait exactement ce qu’il voulait et ce qu’il faisait. Mes gémissements devenaient de plus en plus aigus, puis je me serrais autour de sa verge, lui tapant l’épaule.
— Ne jouis pas, ordonna-t-il. Putain, ne jouis pas avant que je ne te le dise.
Encore une fois, je me sentais insultée. Je ne savais pas si c’était censé être sexy ou s’il était despote à ce point. Sauf que c’était sexy. Tellement sexy que je ne pouvais m’empêcher de lui obéir, juste parce que je devais savoir quelle serait la récompense de mon obéissance.
Juste parce que j’étais désespérée d’obtenir ma récompense.
Nico haletait, me pénétrant plus fort et plus vite, me pressant contre la faïence froide, son début de barbe éraflant et grattant mon cou.
Il déplaça une de ses mains, effleurant la raie de mes fesses, et je sursautai lorsqu’un éclair de sensations crépita à travers moi.
Mon cœur battait trop vite, trop fort. J’avais trop chaud… j’avais peur de m’évanouir à cause de la vapeur et du sexe. Il continua à effleurer mon anus avec l’extrémité du doigt, et la sensation m’enflamma.
Un grognement sourd résonna contre les murs de la douche et ses mouvements devinrent saccadés. Il marmonna une série de jurons obscènes, à moitié en anglais, à moitié en italien. Puis il rugit et s’enfonça profondément en moi, mordant mon cou alors qu’il jouissait.
Au même moment, l’enfoiré pénétra mon anus avec l’extrémité de son doigt.
J’aurais voulu détester ça, mais c’était tellement bon ! La sensation entre mes fesses était affreuse et incroyable. Je partis comme un coup de feu, jouissant sur sa verge épaisse alors que son doigt entrait doucement avec un léger mouvement de va-et-vient.
Je m’étouffai sur un cri étranglé, le serrant assez fort entre mes cuisses pour lui briser les hanches alors que mon sexe palpitant enserrait sa verge pour en extraire jusqu’à la dernière goutte.
Et quand ça s’arrêta, j’étais dévastée. Un sanglot bas sortit de ma gorge. Des larmes me piquaient les yeux, mais ce n’était dû qu’au plaisir. Au plaisir incroyable, bouleversant et orgasmique.
Tacone susurra quelque chose en italien et coupa l’eau. Il me porta hors de la douche luxueuse et drapa une serviette sur mon dos humide.
Je remarquai à peine ce qui se passait. Mon corps était inerte et mon esprit n’était pas revenu de mon voyage dans l’espace.
Nico me coucha sur le dos dans son lit géant et m’enroula les extrémités de la serviette au-dessus de la poitrine. Puis il s’écroula près de moi. Avant que mon esprit n’ait éclairci le brouillard qui s’élevait, ses ronflements remplirent la pièce.
Je supposai qu’une bonne séance de sexe était toujours le remède à l’insomnie.
Souriant, je m’éloignai doucement de lui et sortis du lit, puis je trouvai mes vêtements dans la salle de séjour et m’habillai.
Je n’avais pas terminé de faire la poussière, mais je laissai tomber. J’étais presque sûre qu’il ne me signalerait pas.
En fait, peut-être qu’il me punirait.
Et cette pensée me fit sourire encore plus largement.
Je poussai mon chariot à l’extérieur de la suite. Tony, son garde du corps baraqué, sortait de l’ascenseur et se dirigeait vers la chambre de Nico.
— Est-ce que M. Tacone est là ? demanda-t-il.
— Oui, mais il dort.
Tony s’arrêta net, puis se retourna pour me faire face, l’intérêt brûlant dans son regard. Il examina mes cheveux humides, mes joues rouges. Je l’ignorai, pressant plusieurs fois le bouton d’ascenseur.
Tony s’adossa à la porte de Nico.
— Vous avez quelque chose à voir avec le fait qu’il dort ?
Je haussai les épaules, mais n’empêchai pas un sourire de flotter sur mes lèvres.
— Peut-être.
Tony secoua la tête. Je pensai qu’il allait dire quelque chose d’insultant, mais au lieu de ça il souffla :
— Putain, quel soulagement !
L’ascenseur tinta et les portes coulissèrent. Je me précipitai à l’intérieur avec mon chariot, impatiente d’appeler Corey pour tout lui dire.