Wyndham Series (français)

Livre 1 : Quelqu'un que je connaissais

CALLIE

Je me tenais dans la rue, trempée comme une soupe. J'avais un entretien, mais je n'avais pas pensé à vérifier la météo. J'étais donc complètement mouillée. L'entretien était dans 20 minutes et il était trop tard pour rentrer chez moi me changer.

J'ai poussé la porte du restaurant, espérant utiliser les toilettes avant l'entretien pour me rafraîchir un peu, quand une hôtesse m'a arrêtée à l'entrée.

« Bienvenue chez Marly's ! » dit-elle d'un ton enjoué. « Une table pour une personne ? »

C'était une jolie femme, la trentaine bien entamée, avec des cheveux bruns lisses et de beaux yeux bleus.

« Non, désolée, je suis là pour l'entretien de directeur de restaurant, mais je me suis fait avoir par la pluie. Puis-je utiliser les toilettes un moment ? Je doute que cette allure soit appropriée. Le propriétaire d'un si bel établissement ne va sûrement pas apprécier - ils n'aiment généralement pas ça », dis-je avec un petit rire, essayant de dédramatiser la situation.

Comme elle pourrait être ma future employée, je voulais être aimable avec le personnel.

Elle haussa les sourcils et esquissa un sourire. « Par là-bas. Revenez me voir quand vous aurez terminé. Je la préviendrai quand vous serez prête. »

« Merci », dis-je.

C'était un peu étrange, mais je me suis dirigée vers les toilettes.

Je me suis regardée dans le miroir et j'ai vu quelqu'un qui avait l'air d'avoir été traînée dans une flaque d'eau. Mes cheveux roux bouclés collaient à mon visage, mon maquillage avait coulé sur mes joues, et mes seuls vêtements de travail étaient trempés.

J'ai vite attrapé quelques serviettes en papier et essuyé mon visage et ma poitrine, essayant de sécher ce que je pouvais. Heureusement, j'avais apporté du maquillage dans mon sac, au cas où j'aurais besoin de retouches. J'ai dû me maquiller plus légèrement cette fois. J'ai attaché mes cheveux, puisqu'ils n'étaient plus lisses comme je le voulais, et j'ai utilisé le sèche-mains pour essayer de sécher un peu mes vêtements. Ça a marché un moment, mais j'ai regardé ma montre et je n'avais plus de temps.

Je suis sortie des toilettes, ajustant ma veste et ma jupe du mieux possible, et je suis retournée voir l'hôtesse. Quand elle eut fini d'installer des clients, elle se tourna vers moi.

« C'est beaucoup mieux », dit-elle.

J'ai souri à ses mots. « Vous trouvez ? J'ai vraiment fait de mon mieux pour me rafraîchir. » J'étais nerveuse et je voulais faire bonne impression.

« Oui, ça a l'air plutôt bien. Mais c'est difficile à dire. La patronne est assez sérieuse. » Elle leva les yeux au ciel.

« Je connais ça. J'ai passé quelques entretiens dans cette ville. Je ne savais pas que l'argent pouvait rendre les gens si coincés », dis-je sans conviction. « Donc, si vous pouviez dire à Mme Wyndham que je suis là... »

« Bien sûr », dit-elle. Elle se leva et sourit. J'attendais qu'elle bouge, mais elle ne le fit pas. Elle tendit simplement sa main.

« Bonjour, je suis Mme Wyndham. Vous devez être Callie. »

Ma mâchoire s'est décrochée et je devais avoir l'air d'une carpe hors de l'eau. J'ai lentement tendu ma main, murmurant : « Enchantée. »

Elle me serra la main avec un sourire espiègle.

« Par ici, Callie. » Elle se retourna et commença à marcher vers un coin tranquille du restaurant. Je l'ai suivie, fermant les yeux et secouant la tête, terriblement gênée.

Nous nous sommes assises dans un coin isolé du restaurant. Il n'y avait pas foule, ce qui expliquait probablement pourquoi elle avait choisi ce moment pour l'entretien.

Je tripotais mon CV en essayant de respirer calmement, puisque je m'étais déjà ridiculisée. Il me fallait maintenant trouver un moyen de lui faire oublier cette personne maladroite qui venait d'entrer dans son restaurant.

« Callie. » Elle posa sa main sur la mienne pour m'empêcher de gigoter. « Détendez-vous. Je plaisantais simplement. Croyez-le ou non, nous ne sommes pas tous des riches coincés. »

J'ai laissé échapper un petit rire nerveux et me suis un peu détendue, mais j'étais toujours inquiète de l'avoir accidentellement insultée en face.

« Recommençons. Je vais vous parler un peu de moi et de mon restaurant », commença-t-elle, désignant l'établissement. « Ensuite, vous me parlerez de vous. »

J'ai acquiescé avec un sourire.

« J'ai bien peur que vous n'ayez pas totalement tort à propos de l'argent. Ma famille est connue dans le coin », commença-t-elle, semblant un peu gênée de le dire. Bien que je ne comprenne pas pourquoi.

« Les Wyndham sont tous dans la restauration. Certains sont plus célèbres que d'autres. Mon cousin, par exemple, est un grand homme d'affaires. Moi, en revanche, je voulais avoir un restaurant plus moderne, et je voulais le faire seule. »

Je commençais à admirer cette femme. Elle était confiante et fière de ce qu'elle avait accompli. Elle incarnait tout ce que je voulais être.

« Bien sûr, j'avais l'argent pour démarrer, mais je ne voulais pas que ce soit lié au nom Wyndham. C'est pourquoi j'ai appelé mon restaurant Marly's. Je voulais que les gens viennent ici pour moi », conclut-elle avec un sourire fier.

« C'est impressionnant. Vous devez être très fière. Cet endroit est magnifique et a une excellente réputation », dis-je avec enthousiasme. J'espérais seulement qu'elle pensait que j'avais ma place dans un tel établissement. « D'où vient le nom « Marly's » ? »

« C'est mon prénom - Marly Wyndham. Mais assez parlé de moi. Parlez-moi de vous, Callie. Je sais déjà que vous avez une longue expérience dans la restauration dans votre ville natale. Racontez-moi un peu ça, et on verra ensuite. »

Elle m'invita à parler à ce moment-là, et mes mains commencèrent à transpirer.

« Eh bien, comme vous, ma famille possède un restaurant depuis avant ma naissance, et c'était tout mon univers chez moi. J'ai commencé par faire la plonge, puis je suis passée au service en salle et, avant que je m'en rende compte, j'occupais tous les postes dont ils avaient besoin.

Cuisiner, nettoyer, servir - quoi qu'ils aient besoin, je le faisais. Finalement, j'ai fini par aider à gérer le restaurant avec mes parents. »

C'était étonnamment facile de parler à cette femme. D'habitude, je bégayais en parlant de mon parcours professionnel. Je venais d'une si petite ville, et le restaurant que je gérais ne pouvait même pas se comparer à celui-ci en termes de standing.

« On dirait que vous vous en sortiez bien là-bas. Pourquoi êtes-vous partie ? Je ne veux pas être trop indiscrète, mais vos parents n'auraient-ils pas voulu que vous repreniez l'affaire ? » demanda-t-elle gentiment, l'air un peu inquiète, pensant peut-être qu'elle allait trop loin.

« Non, c'est bon, ce n'est pas trop personnel », répondis-je rapidement, soulagée qu'elle ne veuille pas trop fouiller. « Ce n'est pas si différent de vous, en fait. Non seulement j'avais de plus grandes ambitions quant au type de restaurant que je voulais diriger, mais je voulais aussi le faire seule et finalement créer quelque chose dont je pourrais être fière. »

Elle sourit, semblant satisfaite de cette réponse. « Eh bien, la seule autre chose que j'allais mentionner est votre formation. Ce n'est pas tout à fait ce qui serait considéré comme suffisant pour ce poste, mais votre expérience professionnelle en dit long, donc j'en tiens compte, bien sûr. »

Elle fit une pause. « Je n'aime pas beaucoup les entretiens, Callie, vous l'avez peut-être remarqué. Je n'aime pas poser un tas de questions sans importance. Je préfère me fier à mon instinct. J'ai un bon pressentiment vous concernant, et je pense que vous feriez du bon travail ici. Nous pourrions nous entraider. J'ai besoin de quelqu'un pour gérer le restaurant pendant mon absence, et vous pourriez en apprendre davantage sur la restauration dans la grande ville. »

Elle se levait déjà à ce moment-là. « Si ça ne vous dérange pas, j'aimerais juste passer quelques coups de fil pour vérifier vos références, mais à part ça, j'aimerais vous offrir le poste, si vous le voulez. »

J'étais sur le cul.

« Vous plaisantez ? Oui, bien sûr ! » dis-je avec trop d'enthousiasme. Je me suis levée et lui ai serré la main. « Merci infiniment. Vous ne le regretterez pas. »

Elle sourit en réponse. « J'en suis sûre. »

Elle commençait à ranger ses affaires quand les portes du restaurant s'ouvrirent et Mme Wyndham regarda la personne qui venait d'entrer.

« Miles ! Que fais-tu ici ? Il pleut des cordes dehors. »

Je rassemblais mon sac et mon CV tout en lissant ma robe. J'étais aux anges d'avoir décroché le poste.

« Je ne peux pas manquer mon déjeuner du lundi dans le restaurant de ma cousine préférée, n'est-ce pas ? » répondit la voix la plus agréable, attirant mon attention.

Mme Wyndham rit de sa réponse. « Je pense que tu aurais pu manquer un jour, vu le temps, bon sang. Viens ici, je veux te présenter quelqu'un. »

Ils s'approchèrent de moi alors que je me dirigeais vers la porte.

« Callie, voici mon cousin, Miles Wyndham - le grand homme d'affaires dont je vous parlais. Miles, voici Callie Martin. Je viens de l'embaucher pour gérer le restaurant à ma place. »

J'ai levé les yeux et j'ai vu l'homme le plus séduisant que j'aie jamais vu.

Des cheveux bruns soyeux, des yeux marron foncé, son parfum agréable emplissant l'air autour de moi, affectant tous mes sens, son grand corps plus grand que moi, et le sourire le plus charmant.

On pourrait penser que je tomberais sous le charme de cet homme, mais j'ai oublié de dire que je l'avais déjà rencontré auparavant, et je n'étais pas du tout ravie qu'il se tienne devant moi maintenant. Je détestais cet homme de tout mon être.