Blaze Xander, un étudiant de deuxième année sans cœur et détaché émotionnellement, rencontre Harmony Skye, une étudiante naïve de première année, et décide de coucher avec elle. La jeune fille tombe sous le charme de Blaze, ce qui la pousse à faire des choses qu'elle ne ferait pas en temps normal. Blaze l'a facilement prise dans ses filets, mais il se retrouve à traîner près d'Harmony sans avoir l'intention de coucher avec elle. Il aime sa compagnie et sa voix et repense à ses projets. Blaze tombe lentement, tandis qu'Harmony ? Elle est déjà tombée amoureuse du complexe Blaze Xander.
Chapitre 1
Au commencementChapitre 2
La sainte rencontre le pécheurChapitre 3
À bientôt, Beaux yeux vertsChapitre 4
Esquisses et Rougeurs« Parce que tu contrôles mon cœur, je ne peux me concentrer sur rien d’autre. » - Melanie Fiona.
Thème d'ouverture : « You Stop My Heart », par Melanie Fiona.
BLAZE
« J'y suis presque, Blaze. »
Ses mots me tirent de ma contemplation oisive du plafond. Melissa Jones fait bouger ses hanches sur mon entrejambe, ses épais cheveux noirs se balancent d'un côté de son cou.
Les rayons dorés du soleil qui traversent les rideaux crème scintillent sur sa peau humide tandis qu'elle se mord les lèvres en signe de satisfaction. M'adressant un sourire séducteur immédiatement remplacé par une expression de plaisir, elle approche ses lèvres vers mon cou, et je grimace presque. « Je suis si près du but. »
Je ferme les yeux. Tu vas jouir, bon sang ! Je suis affamé et la cafétéria du campus ne sert généralement plus de hamburgers après une heure de l'après-midi. Je suis en train de perdre tout mon temps.
Elle frissonne, gémit, monte à l'assaut de la félicité, et je jette un coup d'œil impatient à ma montre tandis qu'elle se laisse aller à des baisers humides et intenses le long de mon cou. Comme ses yeux sont maintenant fermés, elle ne se doute pas que mes gémissements sont aussi faux que ses fesses.
Il est 12h55 !
Je siffle et elle relève la tête. Ses mouvements sont maintenant plus rapides, et si elle continue, il ne fait aucun doute qu'elle va me défoncer la cage thoracique. « Tu viens de grogner, Bébé ? »
Je force un sourire. « Non, c'était un gémissement. »
Elle rayonne. « Mmm, vraiment ? » Elle rejette la tête en arrière, en faisant tourner sa taille comme la professionnelle qu'elle est. Je commence sérieusement à m'ennuyer et mon estomac gargouille. Mes yeux se posent à nouveau sur ma montre.
Il est 13h00 !
Ce n’est pas possible.
« Il faut que j'y aille », dis-je sans ambages, en saisissant ses cuisses nues et en la jetant loin de moi. Elle tombe du lit en arrière en grognant, et j'ouvre grand les yeux, étouffant un rire.
Merde.
Son visage se crispe et elle se frotte l'arrière de la tête tout en remontant sur le lit. Elle me regarde me lever en fronçant les sourcils. « Où vas-tu, Blaze ? »
« À la cafétéria », je réponds d'un air absent en enfilant une jambe dans mon jean, en équilibre sur l’autre, comme un acrobate. « J'ai faim. »
Elle reste bouche bée.
« Tu veux quelque chose ? » Je demande, sans vraiment me soucier de la réponse, en passant mes bras dans les manches de mon T-shirt blanc et en le faisant glisser sur ma tête.
Je fronce les sourcils en voyant une épaisse tache de son rouge à lèvres sur ma manche et je tire sur l'ourlet, scrutant la marque rouge. « Putain... »
Elle plisse les yeux en se mordant la lèvre d'un air désapprobateur. « Je n'arrive pas à croire qu'on était en train de faire l'amour et que tu pensais à manger pendant tout ce temps. Les rumeurs sont vraies. Tu es un vrai connard. »
Je remonte la manche pour cacher la tache tout en lui adressant un sourire de travers. « Eh bien, on se voit bientôt ? »
Je commence à me diriger vers la porte tandis qu'elle fronce les sourcils. « C'est tout ce que tu as à dire ? »
Je me retourne pour la regarder, marchant à reculons en agitant mes mains. « Trop d'œstrogènes, je ne supporte pas les pics émotionnels des femmes. Je préfère ne pas rester ici un instant de plus. »
« Tu es un con. »
« Mieux vaut être un con qu'une salope. »
« Quoi ! »
Je glousse en me tournant vers la porte, entendant le froissement du drap alors qu'elle se baisse, minaudant désespérément derrière moi.
Elle passe la tête par la porte, cachant son corps nu derrière les murs peints en blanc. « On peut recommencer ? »
« Mmm... Peut-être. » Je jette un rapide coup d'œil par-derrière et elle se renfrogne, ses yeux s'écarquillant lorsqu'elle aperçoit son petit ami qui arrive dans le couloir.
Je ris en me retournant vers elle, mais la porte est déjà en train de claquer et elle retourne rapidement à l'intérieur. Bon sang, j'aurais dû rester là une minute de plus.
Son petit ami - Leo (non, certainement pas Leonardo DiCaprio) - est un type à l'allure ringarde, avec un crâne dégarni et une barbe bizarre sur le menton qui ressemble plus à un début de barbe d’adolescent qu'à une barbe d'homme.
Je ne comprends pas pourquoi il continue à porter ces espèces de mocassins avec des chaussettes à losanges blanc et gris.
Il ressemble à un figurant dans un film des années 1990 : le type de figurant dont le seul devoir est de traverser la rue pour que la scène paraisse naturelle.
La raison pour laquelle je viens de coucher avec sa copine n'est pas seulement parce qu'elle me regarde secrètement depuis la première année.
C'est principalement parce que son petit ami me déteste pour des raisons qu'il semble être le seul à connaître, et l'une d'entre elles pourrait être le fait que toutes les filles d'ici sont à mes pieds.
Lui, en revanche, doit dépenser tout son argent de poche en roses et en bouquets, en sacs Prada et en chaussures Gucci, juste pour obtenir un peu d'attention.
Je ne m'excuserai pas pour ce qu’il vient de se passer, et ce n'est pas ma faute s'il ne réalise pas que nous sommes au 21e siècle.
« Bonjour, Léo. » Je lui lance un sourire triomphant et il plisse les yeux devant cette salutation de mauvais augure, tandis que je passe devant lui.
Je fredonne une mélodie en continuant mon chemin dans le hall, satisfait de savoir maintenant quel type de sous-vêtements porte sa petite amie. Quelle meilleure vengeance que celle-là ?
Il est vrai qu’en général, je suis plutôt rancunier et manipulateur.
Les moments où je ne le suis pas sont ceux où j'attends quelque chose de quelqu'un, et où je dois me comporter au mieux pour obtenir ce que je veux.
J'ai grandi en obtenant toujours ce que je voulais, alors si je ne l'obtiens pas, je prends des mesures considérables pour changer les choses. Ces mesures peuvent être légères, astucieuses, sinistres ou dangereuses.
Je suis obsédé par le contrôle et le besoin de posséder tout ce sur quoi je pose les yeux. Si je n'y parviens pas - et cela arrive une fois sur cent - Lucifer se libère des faibles liens qui sont en moi.
Je suis un putain de dingue. J'en suis conscient.
Léo s'arrête et tourne la tête pour m'observer avec curiosité, et un sourire en coin se glisse alors sur mes lèvres.
Il cherche les ennuis, n'est-ce pas ? Je vais lui en donner.
J'agite une main en l'air. « Au fait, dis merci à ta copine pour le sexe ! »
Je me retiens de sourire, j'imagine à quel point il est sous le choc à ce moment-là. Il commence à hurler une série d’insultes avec rage, mais je ris trop fort pour y prêter de l’importance.
Je coucherais avec sa copine tous les jours si je pouvais avoir cette réaction à chaque fois.
« Trou du cul, petit enculé, tu ne t'en tireras pas comme ça ! Tu vas payer pour avoir touché ma copine, espèce de fils de pute psychopathe ! »
Je ris à gorge déployée en me balançant d’avant en arrière. « Tu vas t'abîmer la trachée. Calme-toi. »
Il est furieux, et c’est limite s’il n’y a pas de la fumée qui sort de ses oreilles. Le spectacle est drôle et amusant. Je secoue la tête et me retourne, disparaissant dans le couloir.
HARMONY
« Et nous y voilà, c'est ça. L'université de Homewood. Je suis tellement fière de toi, Harmony. » Ma mère se penche pour déposer un baiser sur ma tête et je souris.
Le lycée est terminé et me voilà sur le point d'entamer une toute nouvelle période de ma vie. J’ai travaillé à l’école pour vivre ce jour pendant au moins la moitié de mon existence, mais je ne suis toujours pas prête mentalement.
Je déteste les changements. Même si je comprends qu'ils sont inévitables, je ne parviens pas à me débarrasser de cette énorme bouffée d'anxiété qui m'envahit.
L'université de Homewood est immense. Elle ressemble étrangement à un parc, avec ses murs de briques rouges intimidants. La pelouse est d'un vert magnifique, mais la grande fontaine au centre, avec sa statue qui ressemble à Marie-Madeleine, semble plus effrayante que sacrée.
Le style global du campus est à la fois classique et moderne. C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles ma mère a insisté pour que je vienne ici. « Tu es si brillante », dit-elle en me pinçant douloureusement les joues. Je grimace, ce qui la fait glousser alors que ses yeux brillent d’émotion.
Elle soupire en tripotant son alliance. « Qui va regarder Desperate Housewives avec moi maintenant ? » Ma mère exagère, je ne me souviens avoir regardé cette série avec elle qu'une seule fois. ~Une seule fois !~
« Eli pourra », je propose en souriant. Ma tentative d'humour tombe à plat. « Eli n'a que 6 ans, Harmony », dit-elle en passant ses doigts fins sur le côté de ma tête. « Viens me voir le week-end. »
« D'accord. »
« Et pas d'alcool, pas de sexe, pas de garçons... »
« Maman, je sais », je réponds en grimaçant à l'évocation du mot « sexe ». Je n'ai jamais eu de petit ami et, à vrai dire, le sujet ne m'excite pas. J'ai vu trop d'adolescentes se lamenter sur leur amour perdu, et j'ai décidé que je ne voulais pas faire partie de ce groupe.
Elle soupire, penche la tête sur le côté et se pince les lèvres. Je souris un peu dans l'espoir d'égayer son humeur maussade. « C'est juste l'université, Maman, pas l'armée. Ne t'inquiète pas. »
Elle acquiesce. « Je sais. » Elle m'embrasse sur la joue et j’éloigne mon visage subtilement. Son comportement trop affectueux commence à me donner l'impression d'être une enfant de 2 ans qu’on laisse à la maternelle pour la première fois.
J'ouvre la portière de la voiture et pose les pieds sur le trottoir, un coup de vent faisant tourbillonner mes boucles noires autour de mon petit visage. Je plisse les yeux sous le soleil brûlant de l'après-midi et j'ouvre le coffre tandis que ma mère vient me rejoindre.
« J'ai mis dans ta valise tout ce dont tu pourrais avoir besoin. Brosse à dents, brosse à cheveux... » Mes petits doigts s'enroulent autour de la poignée de ma valise et je la sors du coffre, grimaçant lorsque je manque de perdre l’équilibre. Mon Dieu, qu'est-ce que ma mère a bien pu mettre là-dedans ? Des pierres ? Connaissant ma mère, elle y a probablement mis la moitié de la maison.
J'attrape mon sac de sport et le passe sur mon épaule pendant qu'elle ferme la porte du coffre. « J'ai essayé de tout mettre, mais s'il te manque quelque chose... »
« Je pourrai toujours aller acheter d'autres choses si nécessaire. Il y a un centre commercial en bas de la rue. »
« Non, tu dois m'appeler si tu as besoin de quelque chose. » Elle secoue la tête. « Je déteste que tu te promènes. Tu ne connais personne ici. »
Je crois que ma mère oublie constamment que j'ai 18 ans.
« Oui, Maman, mais c'est juste un centre commercial. En plus, je peux demander à quelqu'un de m'accompagner. »
Elle penche la tête sur le côté, une main sur sa taille. Je ne peux m'empêcher de glousser.
Nous savons toutes les deux que je ne demanderais jamais à quelqu'un de m'accompagner. Je suis extrêmement asociale, et le fait que ma mère soit excessivement protectrice ne m'aide pas du tout.
« D'accord, fais attention. L'université est une jungle », me dit-elle, et j'acquiesce.
Après le décès de mon père, alors que je n'avais que douze ans, j'ai passé le plus clair de mon temps dans les jupons de ma mère. C’est donc normal, elle n'est pas très enthousiaste à l'idée de me voir partir à l'université.
Se retrouver seule dans notre maison a toujours été sa plus grande peur, mais heureusement mon petit frère Elijah sera là pour lui tenir compagnie. Cela me rassure.
« Tu veux que je t’accompagne ? »
Je secoue la tête et me tourne vers elle. « Euh, non. Ça va. Je t'appellerai. »
Elle acquiesce en réponse, les larmes s'accumulant dans ses yeux émeraude une fois de plus. Elle est tellement émotive. « D'accord, Harmony. »
Je lui souris puis me dirige vers l’entrée, traînant ma valise trop lourde vers le grand bâtiment. J'entends le moteur démarrer et je me retourne pour lui adresser un dernier signe de la main alors qu'elle klaxonne avant de repartir.
Dès qu'elle disparaît, un soupir d'angoisse m'échappe. Se retrouver dans un environnement inconnu et ne connaître absolument personne est terrifiant pour moi.
J'ai été protégée toute ma vie, et ma mère avait même envisagé de me faire faire l'école à la maison après la maternelle.
Mon père avait désapprouvé cette idée, estimant qu'élever un enfant pour qu'il finisse naïf était bien plus dangereux que de lui permettre de voler de ses propres ailes.
Maintenant, je suis là, complètement libre, et j'ai déjà désespérément envie de retourner dans mon petit cocon.
Cet endroit est trop grand, et je me sens comme David au milieu d'une bande de Goliaths. J'ai une silhouette minuscule et je suis petite, et j'ai l'impression que tous ces étudiants sont plus grands que des adolescents normaux.
C'est probablement mon anxiété. Je respire fort et ouvre ma valise pour récupérer mon inhalateur contre l’asthme.
Je le place dans ma bouche, j'appuie sur la cartouche, inspire une grande bouffée, puis j’expire par le nez.
Je le range puis jette un coup d'œil autour de moi. Je vois un groupe de garçons qui me regardent.
L'embarras rougit mon visage et je baisse le regard, inclinant ma tête de façon à ce que mes cheveux épais et bouclés cachent mon visage.
Je veux rentrer chez moi !
Je me redresse et commence à tirer ma valise sur le trottoir. Mes démons intérieurs me chuchotent que tous les regards sont tournés vers moi.
Des adolescents sont rassemblés sur les pelouses luxuriantes. Ils rient, parlent, comme des étudiants normaux. Cachée derrière mes cheveux, je jette un petit coup d'œil à travers les espaces étroits et, heureusement, personne ne semble se soucier de mon existence.
Parfait, tout est dans ma tête, alors. C'est un soulagement.
Enfin, j'arrive à Grayson Hall - le dortoir qui m'a été assigné - sans aucun contact humain, et honnêtement, je suis plus que soulagée. Mon aversion pour le contact humain m'a valu de n'avoir qu'un seul ami au lycée. Callum Gale.
Nous sommes devenus amis en seconde lorsque nous avons été regroupés pour un projet de chimie. Notre amour pour les atomes est à l'origine d'une amitié récente, mais forte, et c'est vraiment dommage qu'il ne soit pas là avec moi. Il a été admis dans une autre université : Homewood ne propose pas ce qu'il veut étudier, malheureusement.
Alors que je vérifie sur mon portable le numéro de la chambre sur l'e-mail d'admission que Homewood m'a envoyé, un groupe de garçons se précipite vers moi comme une bande de CM2, riant bruyamment tandis que leurs voix graves résonnent dans les couloirs. Ils sont si...grands.
L'un d'eux me fait presque tomber et m'adresse un sourire d'excuse tandis que je me plaque contre le mur pour leur laisser tout l'espace dont ils ont besoin. Ils poursuivent leur diatribe enfantine en disparaissant dans le couloir, et je lâche une grande respiration que je ne pouvais pas retenir.
Est-ce que tous les étudiants sont aussi excités ? Heureusement que je ne suis pas du genre à m'intéresser aux garçons, sinon j'aurais été très déçue.
Je trouve enfin la chambre 805 qui m'a été attribuée et je souris triomphalement comme une enfant de 2 ans. Les choses qui me font sourire déconcertent toujours les gens. Et par « les gens », j'entends ma mère, mon frère Elijah, mon défunt père et Callum. Ce sont littéralement les seules personnes que je connaisse.
Je pousse la porte et pénètre dans une pièce plutôt austère. Elle se compose d'un petit bureau sur lequel est posée une pile de vieux livres, d'un petit placard double dans le coin et d'une porte qui mène vraisemblablement à une salle de bain. Une petite fenêtre est placée au-dessus d'un lit superposé. J’imagine que ma colocataire n'est pas présente.
Cela ne me dérange pas. J'espère qu'elle n'arrivera pas avant la tombée de la nuit, je serai alors déjà endormie et je n'aurai pas à faire face à une quelconque forme d'interaction.
Je pose mon sac sur le lit du dessous et je me fais un chignon rapide et désordonné. J'écarte les mèches de mes yeux et j'attrape le balai qui se trouve dans un coin.
L'extérieur de l'université Homewood est plutôt joli, mais l'intérieur, c’est une tout autre histoire. La peinture des plafonds est écaillée et de longues fissures courent le long des murs. Tout cela mériterait une rénovation bien nécessaire.
Gardant à l'esprit mon asthme, j'attrape un masque de protection dans mon sac de voyage et l'attache sur la moitié inférieure de mon visage. Heureusement que ma mère est une perfectionniste obsessionnelle qui n'oublie jamais un masque ou une compresse.
Je saisis le balai et commence à balayer la pièce, plissant les yeux à cause de la poussière. C'est ici que je vais passer le plus clair de mon temps pendant les quatre prochaines années - si ce n'est pas propre, je vais perdre la tête.
La porte de la chambre s'ouvre soudainement et je me raidis alors que quelqu'un entre précipitamment, m'arrachant le balai des mains. « Non, laisse-moi faire. »
Je lève les yeux pour voir une brune au sourire amical. Sa peau est sans défaut, et ses yeux sont d'un bleu unique avec de petites taches vertes et grises. C'est rare.
Son sourire radieux s'agrandit, mettant en valeur ses dents éclatantes. « Désolée, je suis arrivée avant toi, j'aurais vraiment dû nettoyer, mais mon cousin a insisté pour que je déjeune avec lui. »
Le masque dissimule mon petit sourire et je l'enlève, me dirigeant vers le lit tandis qu'elle commence à balayer à ma place. Je pose le masque dans mon sac et elle repère l’inhalateur parmi mes vêtements.
Elle fronce les sourcils. « Tu es asthmatique ? »
Je la regarde et acquiesce. Elle soupire. « Je sais ce que c'est que d'avoir ce genre de problème. Je connais quelques personnes qui ont des problèmes comme les tiens... enfin, pas forcément similaires, mais tu vois ce que je veux dire. »
Euh, pas sûr...
Je détourne le regard, ne sachant que dire, tout en refermant mon sac. Je ne la connais pas, alors parler de mes problèmes de santé avec elle est un peu gênant.
Remarquant mon absence de réponse, elle pose sa main sur son front et émet un petit rire d'excuse. « Oh, je suis vraiment désolée, est-ce que je suis trop indiscrète ? »
Je secoue la tête. Je ne veux pas qu'elle se sente offensée par mon attitude maladroite. Ce n'est certainement pas sa faute si je suis une personne socialement maladroite qui ne peut pas tenir une conversation.
Elle sourit à nouveau et mon corps se convulse de soulagement.
« J'ai l'impression que tu ne parles pas beaucoup. » Elle accroche le balai au coin du mur et tourne la tête pour me regarder. « Mais je peux t'assurer qu'après une semaine ici, ce ne sera plus le cas. » Et elle rit.
Mes lèvres se retroussent alors que je fais semblant d'être occupée, repliant mes vêtements déjà pliés et les remettant dans mon sac de sport. Je suis trop bizarre.
« Tu es en première année, c'est ça ? » Ses sourcils se froncent tandis qu'elle s'assoit sur le lit du dessous.
J'entends le matelas grincer sous elle et je me demande combien de personnes ont dormi dessus avant moi. Je devrais peut-être prendre le lit du dessus...
« Oui, et toi ? »
Elle secoue la tête. « Non, je suis en deuxième année. Ma colocataire a déménagé dans une autre chambre. C'est pour ça que tu es là. » Elle sourit.
« D’accord. »
« Oh, oui, j'avais complètement oublié ! » Elle bondit avec enthousiasme, et je lève les yeux pour la voir sourire largement. « Nous organisons une soirée d'accueil ce soir.
« Quelques étudiants de deuxième à quatrième année vous donneront quelques détails sur l'école. Tu sais, une sorte de guide de survie. C'est un peu un passage obligé. On peut y aller ensemble. »
Ou pas.
« Les réunions sociales, ce n'est pas mon truc », lui dis-je poliment.
Son sourire s'élargit et je me demande si je n'ai pas accidentellement accepté l'offre au lieu de la refuser.
Elle feint le choc, posant ses mains sur ses joues lisses et ouvrant grand la bouche. « Waouh, elle répond enfin avec une phrase complète ! »
Je ris doucement à sa blague tout en secouant la tête. Elle s'esclaffe en écartant ses cheveux de ses yeux. « Je plaisante. Tu viendras ? »
« Est-ce qu'il y aura beaucoup de monde ? »
Elle plisse les yeux d'un air pensif, tordant la moitié de sa bouche. Je prends cela pour un oui. « Euh, peut-être. »
Je me mordille la joue, plisse les yeux, réfléchis. L'idée de me retrouver dans des endroits bondés me donne la chair de poule.
« Mon cousin sera là, ajoute-t-elle, il est aussi en deuxième année, alors il rendra l'expérience beaucoup moins gênante. Crois-moi. »
Je me pince les lèvres, ne trouvant toujours pas en moi la volonté d'accepter. Je déteste être au milieu des humains, je préfère être seule. Si je vivais dans une grotte, je serais tout à fait à l'aise.
Mais c'est l'université, non ? Et elle a bien dit que c'était plus ou moins obligatoire. La dernière chose que je veux, c'est manquer des informations importantes à cause de mes tendances asociales.
J'ai toujours été déterminée à ne pas laisser mon côté introverti nuire à mon éducation. Et puis, si ça devient trop dur à gérer, je peux toujours retourner dans la chambre.
« D'accord, je viens », dis-je enfin, et elle se met à sourire.
« Au fait, je m'appelle April. » Elle se lève et me tend une main parfaitement manucurée.
Ses ongles sont peints en rose et parsemés de petits brillants. Je me surprends à admirer ce morceau d’art en prenant sa main dans la mienne.
« Harmony Skye. »
Elle ouvre grand les yeux, et je ne comprends pas pourquoi mon nom suscite chez elle une telle réaction.
« Pour de vrai ? »
J'acquiesce et je suis sur le point de me sentir gênée lorsqu'elle reprend la parole.
« Ton nom est trop cool. Je l'aime bien. Harmony Skye. » Elle le répète et sourit. « Il est classe. »
Je lui offre un sourire éclatant. « Merci. »
Personne ne m'a jamais dit qu'il aimait mon nom avant, et je suis sur un petit nuage. Comme Callum le dit toujours : les choses qui me font sourire sont quelque chose qu'il ne comprendra jamais.
Peut-être que cette colocataire n’est pas si mal après tout.
« Alors, c'est ce soir ! » Elle fronce les sourcils, l'air ravi.
Je suis plus confuse que jamais. Qu'est-ce qu'il y a d’excitant dans une soirée d’accueil ?
« Parfois, nous ne pouvons trouver notre véritable direction que lorsque nous nous laissons porter par le vent du changement. » - Mimi Novic.