Sounders Hockey House 1 : Défense avancée

MEDA

C'était la finale du Championnat de Hockey Lycéen du Michigan, et l'équipe était menée d'un but.

Meda, capitaine de l'équipe pour la deuxième année consécutive, sentait la fatigue du match. Les deux équipes étaient à bout de souffle. Certains joueurs commençaient à commettre des erreurs, mais Meda ne laisserait pas cela arriver. Elle voulait offrir un nouveau titre d'État à ses Wildcats, même si la tâche s'annonçait difficile.

Les équipes se sont rassemblées au centre de la patinoire pour l'engagement. Meda a cherché son père du regard dans les gradins, qui lui a fait un signe de tête. Elle s'est ensuite tournée vers son frère jumeau, Apollo, qui a fait de même. Elle a adressé un sourire au grand joueur en face d'elle et lui a envoyé un baiser. L'heure était venue de jouer le tout pour le tout.

L'arbitre a lâché le palet, et les Wildcats s'en sont emparés, filant sur la glace. Meda se faufilait entre ses adversaires, gardant un œil sur les joueurs agressifs et son frère.

Leurs adversaires, les Quinn Lakes Beavers, jouaient de façon déloyale et brutale. À chaque arrêt, à chaque possession du palet, elle se faisait bousculer.

Elle avait encaissé de nombreux coups pendant le match, principalement de la part d'un joueur — Blake Reinholdt. Elle ne le portait vraiment pas dans son cœur. Il la harcelait depuis leur plus jeune âge, se plaignant toujours de devoir jouer avec une « fille ».

Elle était coriace, et il voulait la mettre hors-jeu. Mais il ne savait pas à quel point elle avait la peau dure.

Apollo a crié et lui a passé le palet, qu'elle a rapidement envoyé à Ethan Gray, le centre des Wildcats. Ethan a frappé le palet de toutes ses forces vers le but, déclenchant la sirène.

Après quelques tapes dans les mains, les équipes ont repris leurs positions. Le temps pressait, et le prochain but serait décisif.

Cette fois, les Beavers ont récupéré le palet et sont repartis dans leur camp. Les Wildcats ont dû batailler ferme pour le récupérer. Ils jouaient une défense solide, rendant difficile la récupération du palet. Les Beavers jouaient salement, mais les Wildcats tenaient bon.

Le jeu était acharné. Les joueurs se bousculaient, se disputaient le palet et se heurtaient sans cesse. Les jumeaux semaient la zizanie dans l'équipe adverse. Juste avant le coup de sifflet final, la lumière du but des Wildcats s'est allumée.

BUT !

Les Wildcats l'avaient encore fait !

Son équipe exultait, et Meda ressentait une immense fierté.

Les Beavers se sont alignés pour serrer la main, mais la défaite leur restait en travers de la gorge.

« T'as rien à faire ici, blondinette », a lancé Blake, vert de rage.

Meda lui a souri et lui a fait un clin d'œil.

« Tu devrais avoir compris depuis le temps, mon petit Blakey. »

Blake l'a fusillée du regard. « Dans quelques années, quand je jouerai chez les pros, tu seras la bonniche de quelqu'un en train de pondre des marmots. »

Le visage de Meda s'est empourpré, mais elle s'est contentée de lui sourire.

« À la prochaine, Blakey. J'ai hâte de te mettre une nouvelle raclée. »

Elle a rejoint son frère, s'est accrochée à son bras et s'est dirigée vers le bus de l'équipe, essayant de chasser Blake Reinholdt de ses pensées.

DAMON

Damon Dakiedes était aux anges. Il venait de raccrocher avec ses avocats, et les nouvelles dépassaient ses espérances. La LNH avait donné son feu vert, et ils avaient déjà une proposition sur la table. Il avait hâte d'en informer sa fille, Andromeda. Elle allait être folle de joie. Depuis toute petite, elle ne rêvait que de hockey.

Et elle y excellait. Grâce à elle, son équipe de lycée avait décroché deux fois le titre de champion d'État du Michigan. Elle était aussi co-capitaine avec son frère jumeau, Apollo, chez les Wolverines de l'Université du Michigan. Rapide et puissante, elle était redoutable une crosse à la main.

Damon sourit et passa la main dans ses cheveux noirs. « On y est arrivés », murmura-t-il. Sa fille allait devenir hockeyeuse professionnelle !

« Eh, Papa, tout va bien ? Je t'ai entendu crier », lança Andromeda depuis le seuil de son bureau. Damon leva les yeux et sourit à sa fille.

« Meda, ma chérie, on a réussi », dit-il doucement.

« Ne me fais pas marcher, Papa », dit-elle en entrant. Mais en voyant le visage rayonnant de son père, elle retint son souffle. « Est-ce qu'ils... ont accepté ? »

Damon la prit dans ses bras. « On a réussi, Meda ! Tu vas jouer en pro ! Non seulement ils ont dit oui, mais ils ont déjà fait une offre. Mes avocats l'étudient en ce moment. »

Il s'écarta, et elle prit son visage entre ses mains.

« Oh là là ! »

Damon sourit de plus belle et la serra à nouveau contre lui.

« Ta mère serait tellement fière de toi. Je sais que je le suis. »

Meda était sans voix. Elle n'aurait jamais cru que la ligue autoriserait une femme dans ce sport d'hommes. Elle n'avait jamais imaginé être la pionnière. Mais elle était la fille de Damon, et abandonner n'était pas dans son vocabulaire. Damon lui avait toujours dit de viser l'excellence.

Elle laissa couler des larmes de joie en réalisant pleinement la nouvelle.

« J'arrive pas à y croire ! JE VAIS JOUER EN PRO ! »

« Eh, Papa ! Pourquoi tu cri... »

Apollo s'interrompit en entrant. Voyant sa sœur en larmes, il la prit aussitôt dans ses bras.

« Je suis désolé, frangine. Ces idiots ne voient pas ton talent juste parce que t'es pas un mec. Quelle bande de crétins... » Il soupira, agacé.

Les jumeaux jouaient ensemble depuis l'âge de quatre ans. Ados, on les surnommait « Demolition Derby » tant ils étaient complices sur la glace. Ils jouaient comme s'ils lisaient dans les pensées l'un de l'autre, ce qui les rendait redoutables face aux adversaires. Ils n'avaient jamais joué l'un sans l'autre. Apollo ne savait pas comment il s'en sortirait sans elle.

Meda devinait les pensées de son frère. Elle s'écarta et lui donna un coup de poing sur le bras. Il fut surpris de voir son grand sourire.

« Ils ont dit oui, Pollo ! ILS ONT DIT OUI ! »

Apollo regarda sa sœur, bouche bée.

« Papa ! C'est vrai ?! Ils ont dit oui ?! »

Le large sourire de Damon parlait de lui-même.

Apollo déposa un gros bisou sur so front, puis la souleva et la fit tournoyer.

« PUTAIN OUAIS ! » cria-t-il. « J'y crois pas ! Je suis tellement fier de toi, frangine. On va tout déchirer ! »

Meda riait simplement en serrant fort son frère.

« Tu l'as dit ! »

« Alors, tu ne me demandes pas pour quelle équipe tu vas jouer ? » demanda Damon, l'air malicieux.

« Pardon, Papa. » Elle rit. « Pour quelle équipe je vais jouer ? »

« Les Sounders », dit-il avec un sourire en coin.

Les jumeaux se regardèrent, ébahis. Ils allaient jouer pour l'équipe que leur père avait menée six fois à la Coupe Stanley. L'équipe qui avait fait la renommée des Dakiedes dans le hockey. Tous leurs frères y avaient joué à un moment ou un autre.

Les Michigan Sounders faisaient partie de la famille Dakiedes, et c'était logique que ce soit l'équipe avec laquelle elle ferait ses débuts.

« PUTAIN OUAIS ! » crièrent-ils en chœur.

MEDA

Meda et son frère jumeau Apollo étaient assis parmi les autres joueurs, se tenant la main. Elle s'efforçait de rester calme, essayant de ne pas trop prêter attention aux regards des autres joueurs. Le trac la gagnait !

Les joueurs étaient appelés un par un pour signer leurs contrats. Tandis que Meda attendait d'entendre son nom, son estomac se nouait. Elle sentait les regards posés sur elle. Les journalistes présents étaient impatients de voir la femme qui allait faire ses débuts dans le hockey professionnel masculin.

Son père se tenait derrière les entraîneurs, tout sourire. Lorsque Damon jouait pour l'équipe, il avait mené les Sounders à la victoire. On le surnommait « Le Destructeur », et il avait fait des merveilles pour l'équipe.

Apollo serra la main de Meda et lui sourit.

« Ne t'inquiète pas, petite sœur. On va y arriver ! » murmura-t-il.

Avant que Meda ne puisse répondre, l'entraîneur en chef des Michigan Sounders, Richard « Bogie » Lubeck, appela Apollo. Meda l'étreignit fort et le regarda s'avancer avec fierté.

Apollo avait déjà signé son véritable contrat quelques semaines auparavant, le même jour que Meda. Mais il arborait toujours un large sourire en apposant sa signature, tandis que les appareils photo crépitaient.

Apollo était ravi de jouer pour les Sounders. Il souhaitait suivre les traces de son père tout en traçant sa propre voie. Il était enchanté de jouer aux côtés de sa sœur.

« Andromeda Dakiedes. »

Meda se figea en entendant son nom. Elle se leva lentement et s'avança. L'entraîneur Lubeck lui adressa un grand sourire.

« Je sais que tu l'as déjà fait, Meda, alors contente-toi de sourire pour les caméras. »

Il lui fit un clin d'œil et posa le contrat sur la table.

« Bienvenue dans l'équipe, Meda. »

Meda signa son nom, devenant ainsi la première joueuse de la Ligue Nationale de Hockey.

Elle allait jouer pour l'ancienne équipe de son père, avec son frère ! Elle était tellement heureuse qu'elle serra la main de l'entraîneur et s'exclama : « Putain, ouais ! »

Les gens lui donnèrent des tapes amicales et des accolades. Meda se tint à côté d'Apollo pendant que les caméras immortalisaient le moment. Elle était désormais une Sounder.

« Andromeda, que ressentez-vous à l'idée d'entrer dans l'histoire ? » demanda un journaliste.

« C'est difficile à décrire. Je suis aux anges », répondit-elle.

« Comment pensez-vous que les autres joueurs réagiront à votre arrivée dans l'équipe ? »

« J'espère qu'ils seront contents. J'admire beaucoup de ces gars depuis des années. C'est un honneur de jouer avec eux. Je sais que ce ne sera pas facile au début, mais je compte gagner leur respect comme n'importe quel nouveau joueur. »

« À quoi peut-on s'attendre de votre part cette saison ? »

« À du très bon hockey ! » Elle sourit, et les journalistes rirent.

La première étape était franchie - elle était maintenant une Sounder. Maintenant venait la partie délicate : se faire une place parmi ses coéquipiers.

Il était là, au fond avec les autres Sounders plus âgés : Blake Reinholdt. Les bras croisés sur son large torse, il observait attentivement la jeune femme avec qui il allait bientôt jouer.

Quand Andromeda Dakiedes le remarqua enfin, il lui adressa un petit sourire. Elle lui rendit son regard avec un sourcil levé et un petit sourire en coin.

Oh oui, pensa-t-il. Il allait lui mener la vie dure et prendre plaisir à la voir jeter l'éponge.