Kenzo : Trauma Kink

ARRI

J'ai déjà été soumise par le passé. Je sais reconnaître quand il faut obéir et quand il faut se rebeller. En ce moment, je dois m'échapper au plus vite, mais la seule façon d'y parvenir est de le satisfaire.

Ce ne sera que temporaire, car dans quelques minutes, je prendrai la poudre d'escampette. Mais seulement quand il sera suffisamment éloigné.

Je me trouve dans une situation périlleuse et je dois agir avec prudence pour m'en sortir.

Je suis désolée si j'ai donné l'impression de l'apprécier, mais je devais feindre. Je ne souhaite pas m'engager dans une relation toxique actuellement.

Certes, c'est peut-être un Dominant, mais je sais que c'est un mauvais, et pour moi, c'est un énorme signal d'alarme.

Lorsque son couteau a effleuré ma gorge, j'ai compris qu'il était pire que moi, ce que je croyais impossible. Tu pourrais être attirée par cet homme, mais pas moi.

Je l'ai rencontré, et je sais qu'il va tenter de me retenir ici.

C'est un enlèvement, j'en suis presque certaine. C'est illégal et ne devrait pas se produire, mais avec son pouvoir et sa fortune, il peut agir en toute impunité.

Mon nom disparaîtra et personne ne saura que j'ai besoin d'aide. Je ne connais pas grand-chose de sa vie, mais je sais que c'est extrêmement dangereux. Il est terrifiant.

Je vais te dire la vérité. L'homme à qui mon amie devait de l'argent était mon ex-compagnon. Celui qui m'a maltraitée.

C'est pour ça que je me suis jetée dans les bras de cet homme, pour échapper à mon ex. J'avais peur de ce qu'il pourrait me faire.

Je n'allais pas révéler à cet homme qu'il s'agissait de mon ex-compagnon, car il m'aurait renvoyée vers lui et je refuse que cela arrive. Hors de question !

« Alors, que s'est-il passé ? » Il interrompt mes réflexions, et je lève les yeux vers lui.

« Le père de mon amie m'a agressée sexuellement quand j'avais neuf ans. » Cette partie est véridique.

Gemma et moi étions amies depuis nos deux ans, mais quand son père a commencé à me toucher, je ne voulais plus lui parler.

Je me souviens quand mes parents m'ont forcée à aller à sa fête d'anniversaire. C'était le pire jour de ma vie !

En parlant de mes parents, ils seront morts d'inquiétude quand ils rentreront du travail et ne me trouveront pas.

J'ai une ordonnance de protection qui interdit à mon ex-compagnon de m'approcher, donc mes parents sauront que quelque chose ne va pas quand ils verront que j'ai disparu. Mais je devrais être de retour à la maison avant que cela n'arrive.

« Je reviens tout de suite », me dit-il, et j'acquiesce lentement, le regardant se diriger vers la porte.

C'est le moment d'agir. Dès que je vois la porte se fermer, je me précipite vers la fenêtre et tourne la poignée. Je la pousse vers le haut et saute rapidement sur le toit en contrebas.

Je referme la fenêtre, cours le long du bord jusqu'à des escaliers et les dévale avant de traverser le jardin en courant jusqu'aux portails ouverts. Eh bien, c'était plus facile que je ne l'imaginais.

ARRI

Je suis nerveuse comme jamais. Je m'agite sur ma chaise et avale une gorgée de vin blanc. Ma main tremble légèrement. J'essaie de sourire à Thirst, mais cela sonne faux. Elle me regarde en penchant la tête, l'air intrigué.

Thirst est magnifique dans sa robe dorée étincelante. Moi, je fais pâle figure dans ma petite robe noire toute simple.

« Ça va ? » me demande-t-elle. Je hausse les épaules et jette un coup d'œil autour de moi.

« Pas vraiment. Tu te souviens du type que j'ai frappé là où ça fait mal hier soir ? » je lui chuchote. Elle hoche la tête en sirotant son verre.

« C'était mon ex. Il s'appelle Caponde. C'est lui qui m'a fait ce gros bleu sur la jambe il y a quelques semaines. » Je lui adresse un sourire triste et ses yeux s'écarquillent.

« Tu plaisantes ? Je t'avais demandé si tu avais des problèmes avec lui. Tu m'as dit que non ! C'est contre lui que tu as une ordonnance du tribunal ? » J'acquiesce et regarde encore autour de moi, sur mes gardes.

« Le problème, c'est que... Il me cherche, et un autre type aussi. Je crois que l'autre est encore plus dangereux que Caponde. Pour être franche, je doute de pouvoir leur échapper longtemps. »

Je repousse mes cheveux, inquiète. Thirst sort son portable pour envoyer un message.

« Pourquoi penses-tu ça ? » demande-t-elle en me fixant. Je n'arrête pas de me retourner pour vérifier si quelqu'un n'est pas derrière moi. J'ai envie de filer, mais je ne pense pas aller bien loin.

« Hier soir, je me suis enfuie par la fenêtre. J'ai atterri dans un sac dans un entrepôt, et on m'a emmenée chez lui. C'était trop facile de partir par contre. Pas de gardes, rien. Comment as-tu fait pour t'en sortir, toi ? »

« Mon père a payé. Ça ne lui plaisait pas, mais il a sorti l'argent pour me protéger. Il m'a dit d'arrêter de toucher à la drogue. »

Elle cligne des yeux et arrange ses cheveux. Je suis perplexe. Elle a eu de la chance, celle-là !

Parfois, j'aimerais bien avoir quelqu'un pour me filer un coup de main quand j'en ai vraiment besoin.

J'ai les mains moites et le cœur qui bat la chamade. Je suis sûre que ma tension est montée en flèche aussi, vu que j'ai la tête qui tourne. J'ai déjà eu des soucis de santé par le passé.

Je hoche la tête et touche le bras de Thirst.

« On peut partir, s'il te plaît ? J'ai un mauvais pressentiment. Je n'ai pas envie de rester ici. Je suis sûre que l'un d'eux va débarquer. » Thirst rigole et fait un geste de la main.

« Ne t'en fais pas, Lash. Personne ne va t'enlever ici. On est en public. Ils ne voudraient pas attirer l'attention. Regarde dehors, le commissariat est juste là. Je pense que tu te fais des films. »

Je me penche par-dessus la table et secoue la tête. Elle continue d'envoyer des messages et je commence à douter d'elle. Le fait qu'elle s'en soit sortie si facilement me fait tout remettre en question.

Est-ce que je connais vraiment Thirst ou m'a-t-elle raconté des bobards ? Je lui pique son portable.

« Hé ! Rends-moi ça ! » crie-t-elle. Elle écrit à Lora. Je lui rends son téléphone et croise les bras.

« J'avais juste besoin de vérifier que tu ne me tendais pas un piège, Thirst. Tu connais tous ceux qui m'ont fait du mal avant. J'ai du mal à faire confiance, et non, je ne pense pas qu'ils vont m'aider. S'il te plaît. »

« Arrête d'être chiante, Lash. » Elle lève les yeux au ciel, et je me laisse aller contre le dossier de ma chaise en soupirant. J'ai envie de me barrer, mais je sais qu'ils m'attraperont sur le chemin du retour.

Je n'aime pas fuir les gens, surtout ceux qui veulent me faire du mal, et je pensais que Thirst partirait quand je fais une petite crise d'angoisse. J'arrive à peine à respirer !

Hier soir, ce type m'a collé un couteau sous la gorge. Qui voudrait rester après un truc pareil ? J'étais morte de trouille à l'idée qu'il me tue, mais j'ai réussi à garder mon sang-froid.

Pourquoi suis-je sortie ? Je regrette mon choix plus que jamais en ce moment !