
Série Scandaleuse
La vie de Haley Waitson à NYC est simple, mais sans excitation. Lorsque son petit ami rompt avec elle parce qu'elle est vierge, Haley décide de prendre sa vie en main. Mais soudainement, Jax Stone apparaît, reprenant l'entreprise de son père mourant, avec des intentions sombres dans tout ce qu'il fait. Jax apprend que le frère de Haley est Leon, l'homme qui a brisé le cœur de sa sœur cinq ans auparavant. Œil pour œil est un jeu équitable pour lui, et il poursuit Haley pour se venger de Leon. Il l'aura. Sous lui. Au travail. Dans son lit. Haley, déchirée entre la loyauté qu'elle doit à Leon et ce que Jax lui fait ressentir, doit faire son choix. Mais ce que Leon ignore ne lui fera pas de mal, et il n'a pas besoin de savoir ce que Jax peut lui faire et à quel point elle le désire.
Classement par âge : 18+.
Chapitre 1.
HALEY
« J'ai attendu cinq longs mois pour ça ? » lança Aaron, allongé sur moi. « Tu n'es même pas mouillée, Haley ! »
J'étais mortifiée. « Je suis désolée. C'est juste que je suis nerveuse », balbutiai-je.
Aaron essaya de me toucher, mais j'étais sèche comme un coup de trique. Il n'arrivait même pas à y mettre le petit doigt.
Cette soirée était censée être spéciale. Aaron avait décroché un meilleur boulot ce jour-là et on s'était dit que ce soir serait le grand soir.
Mais à 25 ans, je n'avais jamais fait l'amour. Je ne savais pas du tout m'y prendre.
Au début, Aaron se montra patient, mais il s'énerva vite. Son regard tendre devint glacial en un clin d'œil.
Même les bougies que j'avais allumées ne réchauffaient pas l'ambiance.
« Putain ! » Il frappa le lit avec force.
Je sursautai, ne sachant que faire. « Calme-toi, on peut réessayer une autre fois », dis-je en lui caressant doucement le visage.
« Non. » Il eut un rire méchant, se dégageant de moi et remontant son froc. « Je ne peux pas être avec quelqu'un qui est nul au pieu, Hale. »
« Quoi ? » Je me redressai, sous le choc.
« Écoute, on a vécu un truc sympa mais je ne savais pas que tu n'avais aucune expérience. »
« J'ai de l'expérience, je t'ai dit que ça faisait longtemps ! » mentis-je, essayant de sauver les meubles.
« Haley, je suis désolé. Tu es trop raide et tout. » Aaron enfila sa chemise et s'assit sur mon lit pendant que je luttais pour ne pas pleurer. « Salut, Haley. » Il m'embrassa sur le haut du crâne et quitta mon petit appart en vitesse.
Que venait-il de se passer ?
Je m'enroulai dans la couverture et pleurai toute la nuit, me sentant seule, honteuse et terriblement gênée.
Je n'arrivais pas à croire que j'avais pu penser que ce connard était quelqu'un de bien. J'allais coucher avec lui pour la première fois. Il n'en voulait même pas. Comment avais-je pu être aussi bête ? Tout ce temps, je croyais qu'il m'aimait vraiment.
Maintenant, je devrais voir Aaron au boulot demain et faire comme si de rien n'était. Il avait dit qu'on devait garder notre relation secrète à cause de la politique anti-couple au bureau.
Le lendemain matin, je pris mon courage à deux mains et sortis de ma voiture devant l'immeuble de bureaux. Je respirai un grand coup avant d'entrer et de prendre l'ascenseur jusqu'au troisième étage.
J'avais encore la tête dans le brouillard. J'aurais dû rester chez moi aujourd'hui. Mais j'étais une de ces drôles de personnes qui aimaient leur boulot. J'étais douée avec les chiffres et c'est pour ça que j'étais la meilleure comptable de cette grosse boîte de finance.
Je lissai mes mains tremblantes sur ma jupe et filai vers la cuisine du bureau pour me faire un café, mais j'entendis une voix familière et m'arrêtai net.
« Elle est où ta preuve que t'as couché avec elle ? » demanda Jim de l'informatique.
Mon cœur s'arrêta et je me figeai devant la cuisine.
« J'ai pas besoin de preuve », fanfaronna Aaron.
« Arrête de mentir » lança Regina, la jolie réceptionniste. « Haley Waitson n'a pas couché avec toi, elle te regarde à peine. » Elle éclata de rire.
« T'es jalouse, bébé ? » dit Aaron.
« T'étais pas si bon quand on a couché ensemble la semaine dernière », rétorqua Regina.
Tout le monde rigola. Je restai dehors, tripotant mon sac à main tandis que mes yeux se remplissaient de larmes. Je me sentais complètement idiote.
« D'accord, d'accord ! cria Aaron pour couvrir les rires. Si vous voulez la vérité, Haley Waitson est une vierge frigide. »
La pièce devint silencieuse et je faillis hurler.
« J'ai essayé de la sauter hier soir, mais elle était sèche comme un coup de trique. »
« Aaron. » La voix de Regina sonnait comme un avertissement. « C'est vraiment bas, même pour toi. »
Je l'entendis marcher vers la porte mais je ne pouvais pas bouger. Ses yeux bleus croisèrent les miens quand elle sortit, puis s'écarquillèrent quand elle vit mes larmes.
« Oh merde. Désolée, ma belle. » Elle me fit un sourire compatissant, secouant la tête en passant devant moi.
Morte de honte, je pris une grande inspiration et essayai de me tenir droite, mais au lieu d'entrer dans la cuisine, je filai dans mon bureau et fermai la porte. Je m'effondrai sur ma chaise et pleurai sur mon bureau.
Bon sang, quelle conne ! J'aurais dû savoir que ça arriverait. J'aurais dû le savoir. Et tous ces connards dans la cuisine, pas un seul n'a pris ma défense.
Qu'il aille se faire foutre, Aaron. Qu'il aille se faire mettre !
Je n'avais pas besoin de lui ; je n'avais besoin de personne. Frigide. Ça voulait dire quoi, d'abord ?
J'avais fait tout ce qu'il m'avait demandé hier soir. C'était pas ma faute si je m'étais fermée. Je devrais peut-être consulter un médecin pour ça ? Je ne m'étais jamais touchée. Il y avait peut-être un truc qui clochait chez moi.
Je n'y connaissais pas grand-chose au sexe et je n'avais personne à qui en parler parce que, comme la débile que j'étais, j'avais menti. J'avais dit à mes potes que j'avais couché, et pas qu'un peu ! Je rigolais et hochais la tête aux blagues sur le sexe et j'écoutais les histoires de cul qu'ils me racontaient. Mais dans ma tête, je ne savais pas de quoi ils parlaient.
J'allumai mon ordi, essuyant des larmes de colère de mon visage. Mon téléphone bipa pendant que je tapais mon mot de passe. Je vis le nom de mon frère sur l'écran.
J'aurais aimé pouvoir l'appeler maintenant, tout lui dire. J'avais besoin de mon grand frère mais il y avait certains trucs dont je ne pouvais pas lui parler.
Leon était le grand frère parfait : protecteur, attentionné et super doux quand il s'agissait de sa petite sœur. C'était le mec le plus populaire au lycée, celui que tous les autres mecs voulaient être et que toutes les filles voulaient avoir. J'étais juste l'ombre à côté de sa lumière éclatante. Mais Leon s'occupait toujours beaucoup de moi.
J'essuyai une autre larme en lisant son message.
Je reniflai, essuyant mes dernières larmes, et commençai à réfléchir à ce que je pourrais préparer pour le dîner si Leon venait. Je me demandais de quoi il voulait parler. Leon ne parlait pas beaucoup ; sa vie bien remplie parlait pour lui. C'était un photographe célèbre, souvent sollicité pour de gros projets à travers le monde.
Il adorait voyager, toujours à la recherche de son prochain boulot. Son travail était vraiment beau. J'avais une photo qu'il avait prise d'une girafe lors d'un de ses nombreux voyages en Afrique accrochée sur mon mur. Il savait à quel point j'aimais les girafes et m'avait offert cette photo pour mon anniversaire.
J'essayai d'oublier la sale nuit que je venais de passer et de me concentrer sur la visite de Leon. Heureusement, je réussis à éviter Aaron toute la journée.
Je me garai devant mon appart et profitai de l'air froid de l'hiver en sortant de la voiture. J'adorais l'hiver, l'air frais et l'odeur des feux de cheminée. Le temps que je prenne une douche et enfile des fringues confortables, je réalisai que je n'avais même pas commencé à préparer le dîner.
La sonnette retentit et je dévalai les escaliers. Quand j'ouvris la porte, il était là, mon grand frère. Il me fit son beau grand sourire et me serra fort dans ses bras.
Je fermai les yeux, essayant de ne pas pleurer. Ne le laisse pas voir que tu es triste. « Salut, grand frère. » Je le serrai un peu trop fort. Il m'avait manqué ; il sentait toujours comme quand on était gosses. Ses cheveux foncés avaient poussé depuis la dernière fois que je l'avais vu, et sa barbe était plus longue aussi.
« Comment ça va, Haley chérie ? »
« Bien », acquiesçai-je. Pas du tout gênée. Leon enleva sa veste en cuir et alla dans ma cuisine. « Qu'est-ce qui t'amène ? » demandai-je l'air de rien, prenant une bière dans le frigo.
« Quoi, je peux pas rendre visite à ma petite sœur ? » Il fit à nouveau ce grand sourire.
Je le regardai attentivement et croisai les bras. « Leon ? » demandai-je, l'air soupçonneux.
« Ok, ok, dit-il calmement, prenant la bière de ma main. J'ai besoin d'un service. »
« Ah ha ! Je le savais ! » Je le pointai du doigt.
Il rit et s'assit sur le canapé du salon. « Alors, faut que tu parles à maman pour moi. »
« Pourquoi ? »
« Parce que, ma jolie petite sœur, elle essaie de me caser avec la fille de sa copine. »
« Oh la vache ! Laquelle cette fois ? » Je ris.
« J'en sais rien, une agent immobilier apparemment. » Il but une gorgée de sa bière.
« Wow, elle lâche jamais l'affaire, hein ? Je secouai la tête. Tu veux que je lui dise quoi ? Elle m'écoute jamais ; t'es son chouchou, tu te rappelles ? »
En grandissant, Leon ne pouvait rien faire de mal, tandis que je pouvais à peine éternuer sans me prendre un sermon sur les bonnes manières. Notre mère venait d'une famille friquée, mais notre père - paix à son âme - était très pauvre. Elle avait secrètement épousé mon père, qui était son chauffeur à l'époque.
Ouais, c'était tout un scandale. Sa famille ne voulait plus d'elle, mais elle avait pu garder son fric, un cadeau de son arrière-grand-mère.
Maintenant, elle vivait dans l'Upper East Side de New York, organisant des goûters et des dîners de charité.
« Elle veut que je rencontre cette Fiona la semaine prochaine à la collecte de fonds. »
« Bien sûr qu'elle veut ça, souris-je. Et si cette Fiona s'avérait être canon ? » Je lui fis un clin d'œil, et Leon gémit.
« Hale, je déconne pas. Maman arrête pas de m'appeler, me demandant quand je suis libre. J'ai vraiment pas besoin de ça en ce moment. »
« Ok, ok, je comprends. » Je levai les mains.
Leon ne pouvait jamais dire non à notre mère ; c'était son point faible. Quand notre père est mort, Leon s'est occupé de nous. Il ne voulait jamais nous voir malheureuses.
« Leon, faut que tu sois honnête avec elle. Dis-lui que t'es pas prêt à sortir avec quelqu'un pour le moment. »
« Non. La dernière fois que j'ai dit que j'étais pas prêt à sortir avec quelqu'un, elle m'a dit que c'était normal si j'étais gay. » Il sourit au souvenir. « Et puis elle m'a filé le numéro du fils de son infirmière, qui est gay aussi, d'ailleurs. »
Je ne pus m'en empêcher, j'éclatai de rire et le regardai secouer la tête. Mon frère était si doux ; il s'inquiétait tellement de blesser les sentiments de ma mère. « Putain, t'es tellement dramatique, grand frère ! » Je me rapprochai de lui. « Lee, sois honnête. Je suis sûre que Fiona comprendra si tu lui expliques. »
« Ouais, j'imagine. Mais si elle est comme les autres, elle a sûrement déjà planifié notre mariage et les noms de nos futurs gosses. » Il soupira. « Maman sait vraiment les choisir. T'as de la chance qu'elle ait arrêté de te faire chier. Tu sors pas avec quelqu'un au boulot ? » demanda-t-il.
Je me levai rapidement et hochai la tête trop vite. « Mm hm. » Leon fronça les sourcils devant mon comportement bizarre. « Qu'est-ce qui se passe, Hale ? »
« Je... on... s'est en quelque sorte séparés hier soir. » Je soupirai. « Ça n'a pas marché. »
Leon me regarda un moment, comme s'il essayait de lire mon visage. « Désolé d'entendre ça. Tu veux que je lui casse la gueule ? » Il sourit, et je lui rendis son sourire.
« Non, c'était simplement pas fait pour durer. Mais ça va », mentis-je.
« Ok, bon, je commande une pizza », dit Leon, s'étirant en allant vers l'endroit où je garde tous mes menus de bouffe à emporter.
J'étais contente qu'il ait arrêté de parler d'Aaron - j'étais pas prête à en parler avec lui.
« Hale ? »
La voix de Leon me fit sortir de mes pensées.
« J'ai jamais aimé ce connard de toute façon. »
Une semaine passa et j'étais devenue très douée pour éviter la cuisine du bureau. La dernière chose que je voulais était de voir Aaron ou même d'entendre son nom. J'aurais peut-être dû laisser Leon lui casser la gueule, mais Aaron n'en valait même pas la peine.
Je devais arrêter de penser aux mecs, au sexe et aux rencontres. Je pouvais tout simplement pas gérer tout ça en ce moment. Après Aaron, je pensais pas vouloir baiser à nouveau.
Pas question. Pas dans cette vie.
Je quittai le boulot tôt vendredi pour me préparer pour la collecte de fonds que ma mère organisait pour l'hôpital pour enfants du coin. J'enfilai une robe noire moulante et des talons hauts nude. Je détachai mes cheveux de leur chignon haut et brossai mes boucles brun doré. Je mis un peu de mascara et de gloss, et j'étais prête.
Le trajet en taxi jusqu'à l'hôtel chic où ma mère organisait l'événement prit 35 minutes. Je pouvais déjà entendre la voix de ma mère dans ma tête : « Tu es venue seule ? » Je savais que je devais lui parler d'Aaron tôt ou tard, et ce soir semblait être le bon moment. Elle devrait simplement faire avec.
Dès que j'entrai, je vis Leon. Il était plus grand que tout le monde, prenant des photos avec son gros appareil photo. Je me faufilai derrière lui et le serrai dans mes bras.
« Putain ! Tu m'as fait flipper ! » Il mit sa main sur sa poitrine.
« Tu croyais que c'était Fiona ? » plaisantai-je.
« Peut-être. » Il regarda autour de lui nerveusement.
« Leon, te voilà ! » La voix de ma mère était plus forte que la musique.
« Salut, Maman ! » Je la serrai dans mes bras alors qu'elle s'approchait, avec une jolie blonde à côté d'elle.
Les yeux de Leon s'écarquillèrent quand il se tourna pour regarder la beauté aux yeux bleus. « Salut. » Il lui fit un sourire.
« Voici Fiona Harris, la fille de Maggie », dit fièrement ma mère.
Fiona lui rendit son sourire avec assurance et rejeta ses cheveux brillants sur le côté. Leon avait l'air aux anges.
Dix minutes plus tard, Leon souriait toujours en parlant avec Fiona. J'essayai de ne pas lever les yeux au ciel. Mais même moi, je devais admettre qu'elle était vraiment canon. Sa longue robe pailletée mettait en valeur son petit corps de mannequin.
« Fiona chérie, voici ma fille, Haley. » Ma mère me désigna enfin. Je fis un sourire et un signe de la main maladroits. Fiona me sourit en retour. Elle avait l'air sympa - je l'aimais bien. Je parie qu'elle baisait à tire-larigot et n'était pas aussi sèche que moi là-bas. Je rougis et me cachai derrière mon verre de champagne.
Laissant Leon et Fiona discuter, je me baladai seule dans le bel endroit. Je me retrouvai dans les jardins où c'était plus calme. Devant moi se trouvait une belle fontaine. C'était une statue d'une femme aux mains ouvertes, avec de l'eau coulant dans un petit bassin. Je soupirai devant sa beauté mais remarquai ensuite un truc flottant sur l'eau.
Une clope. Elle était encore allumée au bout et je regardai alors qu'elle s'éteignait lentement.
Qui jetterait des déchets ici ?
J'entendis quelqu'un s'éclaircir la gorge et vis alors un mec debout de l'autre côté de la fontaine. Il était grand - vraiment très grand - et habillé tout en noir : son costard, sa chemise. Ses cheveux foncés, presque noirs, étaient en bataille. En regardant de plus près, je remarquai que sa lèvre saignait.
Ses yeux noirs rencontrèrent les miens - ils étaient fascinants, comme magiques. Il mit la main dans sa poche et sortit une autre clope. « Qu'est-ce que tu mates, bordel ? » dit-il avec la clope dans la bouche.
« Oh. Désolée ! » Morte de honte, je me retournai et m'enfuis. Mon cœur battait la chamade alors que j'essayais de me calmer.
C'était quoi ce bordel ?
Je trouvai Leon et sa nouvelle copine blonde assis à l'une des tables, alors je les rejoignis. Fiona rigolait à une blague de Leon quand je m'assis à côté d'eux.
« Salut, Hales. » Il me serra l'épaule mais continua à parler à Fiona.
Je regardai autour de moi, espérant vraiment que le mec bizarre ne m'avait pas suivie.
Ces yeux, ces beaux mais flippants yeux.
Je bus cul sec mon champagne.
« Doucement », rit Leon.
« Alors, Haley, Leon me dit que t'es comptable », dit Fiona, me faisant un grand sourire.
« Ouais, je suis une pro des chiffres. »
Elle gloussa puis regarda Leon qui la dévorait des yeux. Je crois que cette fois, j'ai vraiment levé les yeux au ciel.
« Et toi, tu fais quoi ? » demandai-je à Fiona, essayant de faire la conversation.
« Je suis mannequin, principalement pour la lingerie. » Elle prit une petite gorgée de son vin.
Wow. Wow. Wow. Si seulement j'avais un peu de son assurance. « C'est super ! » dis-je trop fort, mais Fiona se contenta de sourire, mit ses cheveux derrière son oreille et lança à Leon un regard qui ne pouvait signifier que du sexe.
Après le dîner, et après avoir failli gerber en regardant mon frère draguer, j'étais assise seule, observant les gens danser. « Haley May Waitson. Pourquoi es-tu assise ici toute seule ? »
Oh merde !
« Salut, Maman, comment ça va ? »
« Ne sois pas impolie, jeune fille. »
Je soupirai. « Aaron et moi on s'est séparés, Maman. »
Je regardai droit devant moi et vis Fiona tirer Leon sur la piste de danse. Il avait l'air heureux - je l'avais pas vu sourire comme ça depuis longtemps.
Je me préparai au sermon, à ce que ma mère me dise qu'elle était déçue, qu'elle me dise que j'étais trop difficile, que je devais me marier. Mais ça ne vint jamais.
Au lieu de ça, elle mit son bras autour de mon épaule. « Ma belle Haley, l'homme qui finira avec toi - elle toucha ma joue - il sera spécial. »
Je sentis des larmes dans mes yeux ; c'était la première fois qu'elle me parlait comme ça. Je sais pas pourquoi, mais à ce moment-là, je pensai à mon père - maman disait toujours que j'étais sa préférée. Putain, j'aurais aimé le connaître mieux, j'aurais aimé qu'il crève pas quand j'étais si jeune.
« Merci, Maman », dis-je doucement, posant ma tête sur son épaule.
La soirée touchait à sa fin et j'étais crevée. Je comptais les secondes jusqu'à ce que je puisse rentrer chez moi, mettre mon pyjama Scooby Doo et me mater un max de Netflix.
Je cherchai Leon du regard, mais je le voyais pas. Je voulais pas le déranger s'il passait un bon moment. Après tout, il avait trouvé son mannequin, et j'étais sûre qu'il avait pas besoin que sa petite sœur gâche son kif. Je souris pour moi-même en marchant vers le stand de taxis, le ciel brumeux de la nuit plein d'étoiles.
« Rebonjour. »
Je sursautai en entendant la voix grave et douce et me retournai pour trouver d'où elle venait. Il était à quelques mètres, appuyé contre le mur du bâtiment. Sa lèvre était toujours enflée et rouge. Je fronçai les sourcils alors qu'il sortait de l'ombre.
« Tu fumes ? » demanda-t-il, avec un petit sourire en me tendant une clope.
« Non », dis-je, ma voix très basse.
« Bien sûr que non. » Il alluma la clope dans sa bouche et je fixai ses lèvres. Il était vraiment beau d'une manière sombre et mystérieuse. Il me foutait les jetons, mais un truc en moi se sentait excité quand il me regardait avec ces yeux intenses et sombres.
« T'es blessé, dis-je sans réfléchir. Tu pourrais avoir besoin de points de suture. » Je pointai sa lèvre.
« T'es infirmière ? » demanda-t-il, soufflant de la fumée dans ma direction.
Je toussai un peu et chassai la fumée. « Non, mais ça pourrait s'infecter. »
Pourquoi je m'en souciais ? Je connaissais pas ce mec.
« Pourquoi tu le soignes pas pour moi ? » suggéra-t-il, sa voix très douce.
Je sentis mes joues chauffer. Je réalisai qu'il s'était rapproché ; il se tenait maintenant très près de moi. Je devais lever les yeux pour voir son visage.
« Faut que j'y aille », dis-je, me tournant pour prendre un taxi. Je l'entendis rire doucement alors qu'il me regardait.
« Haley ! » La voix de Leon était très forte. Il courut et se plaça devant moi comme pour me protéger. Son corps était raide et grand. « Qu'est-ce que tu fous ici toute seule ? »
« On faisait connaissance », dit le mec mystérieux en noir.
« Tu restes loin d'elle, putain ! » cria Leon.
Mais si le mec avait peur, il le montrait pas. Il bougea même pas d'un poil. « Calme-toi, Leon, dit-il, j'avais pas l'intention de la baiser, je pensais juste qu'elle aimerait peut-être me sucer la bite. »
Tout ce qui suivit se passa très vite. Leon se jeta sur le mec et ils tombèrent tous les deux au sol, se frappant. Je criai et appelai à l'aide. La sécurité de l'hôtel accourut et les sépara. Les cheveux de Leon étaient en bataille, mais il avait pas l'air trop amoché, juste très en rogne.
La lèvre de l'autre mec saignait à nouveau. Il lécha la blessure et mordit sa lèvre inférieure, tout en me regardant. Je me sentais comme une gazelle poursuivie par un lion dangereux.
Mon cœur battait si fort que je pensais qu'il allait sortir de ma poitrine. Mon corps faisait des trucs que je pigais pas, me faisant ressentir des choses pour ce mec que je pouvais pas expliquer. Je regardai silencieusement le voiturier garer sa Lamborghini noire rutilante devant l'hôtel.
Le mec ricana en montant dans sa caisse et s'éloigna, mais pas avant de baisser sa vitre. « À plus, infirmière », lança-t-il, sa voix rauque alors qu'il disparaissait dans la nuit.
Je restai là, sur le cul, me sentant très excitée. Puis je secouai la tête et me tournai vers Leon, qui fixait l'endroit où la bagnole avait disparu.
« Leon, c'était quoi ce bordel ? » demandai-je.
« Haley, tu restes loin de ce mec. T'as compris ? » Leon était très sérieux. Je l'avais jamais vu aussi sérieux de ma vie. J'acquiesçai en silence. C'était pas comme si le mec mystérieux et moi on connaissait les mêmes personnes.
Mais je savais deux trucs avec certitude.
Un : Je venais de rencontrer le pire ennemi de mon frère.
Et deux : Ma culotte était trempée.
Merde !














































