J'avais l'air d'un parfait idiot.
Je suis soulagé qu'elle vienne malgré tout. L'entendre au téléphone m'a rassuré. Je n'apprécie guère la façon dont elle s'immisce doucement dans mon cœur, un cœur resté fermé depuis si longtemps. Cette femme ne peut décemment pas être celle qu'il me faut.
Je ne mérite pas le bonheur et il n'y a aucune chance qu'elle soit ce dont j'ai besoin. J'ai besoin de quelqu'un pour m'adoucir, pas pour exacerber mes travers. Je ne peux m'empêcher d'imaginer à quel point cette femme pourrait être enivrante en chair et en os.
Je laisse échapper un gémissement en me caressant à travers mon pantalon, assis au bord du lit. Bon sang, je suis dur comme de la pierre. J'espère qu'elle est prête pour une folle étreinte, car c'est tout ce dont j'ai envie.
Voilà deux heures que je suis là, à méditer sur mes choix de vie, me demandant si c'est vraiment ce que je suis devenu. Mais je ne peux plus y penser. Elle arrive et j'ai tellement envie d'elle que je pourrais exploser dans mon pantalon.
Mon Dieu, ça va être la honte. Ça ne m'était pas arrivé depuis le départ de ma mère, mais l'oppression soudaine dans ma poitrine et l'angoisse qui me monte dans le dos m'indiquent que je suis sur le point d'avoir une crise de panique.
C'est censé être sûr et facile, mais rien dans ce moment ne semble sûr ou facile.
Quand je lève les yeux et la vois s'approcher dans l'obscurité, ce joli masque violet couvrant son visage, la seule chose que je veux faire est de l'enlever et l'embrasser.
J'ai deux secondes pour prendre la pire décision de ma vie.
Et ce sont deux secondes que je donnerais cher pour ne pas avoir.
. . Ses lèvres se pressent avec ardeur contre les miennes, sa langue explorant ma bouche. La douleur due au retrait de mon masque s'estompe peu à peu.
Il me tient fermement par la taille d'une main et par le cou de l'autre. Il me serre contre lui et fait onduler ses hanches contre les miennes. Je sens son désir monter, et je deviens toute mouillée entre mes jambes.
Ce n'était pas du tout ce que j'avais prévu en venant ici, mais j'avoue que j'aime ça.
Pourtant, ce n'est pas ce que nous avions convenu.
Nous ne nous embrassons pas d'habitude.
Nous ne retirons pas non plus nos masques, mais sentir sa peau contre la mienne tandis qu'il m'embrasse tendrement est tout ce qui me manquait.
Je déteste adorer ça autant.
Je gémis doucement et tente de m'écarter. Je pose ma tête sur son torse pour reprendre mon souffle. « On ne devrait pas », je murmure dans l'obscurité.
J'ai déjà enfreint une autre règle. Ça ne peut pas bien se terminer.
« Juste pour ce soir », dit-il en m'embrassant à nouveau. Il s'assoit et m'entraîne avec lui. Je me retrouve sur ses genoux, et il se penche en arrière tandis que je m'abandonne contre lui. Je n'en ai jamais assez.
Ne pas savoir avec qui je suis rend tout plus excitant. Son odeur m'enveloppe. Ses mains parcourent mes flancs jusqu'à ce que je bouge pour en avoir plus.
Je m'écarte encore pour chercher mon masque. L'homme me serre plus fort. « Je garderai les yeux fermés pour que tu te sentes en sécurité. J'espère que tu feras pareil. J'ai juste besoin... »
Il ne finit pas sa phrase, mais ça me convient. Je ne vois pas grand-chose dans le noir, mais je ne veux pas savoir avec qui je couche. Ça gâcherait la magie du moment.
Je me penche pour l'embrasser à nouveau, me détendant sur son torse nu. Une de ses mains descend pour agripper mes fesses, me pressant contre son sexe. Je laisse échapper un petit cri de plaisir.
Je ne peux plus attendre. Mes doigts défont rapidement son pantalon. Je suis contente d'avoir mis une de mes robes d'automne qui facilite l'accès à mes sous-vêtements.
Son sexe est épais et chaud dans mes mains. Je sens de l'humidité au bout. Il inspire brusquement quand je le touche, mais je suis trop impatiente. Je le guide vers mon intimité et le fais entrer en moi.
Nous prenons un moment pour respirer tandis que je m'avance. Je pousse un cri car il me remplit complètement. J'oublie toujours à quel point il est imposant et comme c'est bon.
Je sens que ça signifie plus pour lui que ça ne le devrait. Je n'aurais pas dû venir, mais je ne peux ignorer à quel point je désire cet homme.
Ses mains reviennent sur ma taille. Il me guide de haut en bas sur lui jusqu'à ce qu'il me pousse vers le bas tout en poussant vers le haut en même temps, me faisant crier de plaisir.
Je saisis mes seins, caressant les pointes durcies, sachant qu'il va bientôt me faire jouir.
Juste au moment où je vais atteindre l'orgasme, il change nos positions. Il me pénètre si fort que je crois me briser en deux. Je pleure maintenant, des larmes coulant sur mon visage à cause des émotions qui m'envahissent.
Ses lèvres sont sur mon cou, comme s'il s'accrochait désespérément tandis qu'il émet des sons tendus. J'enroule mes bras autour de son dos, mes doigts s'enfonçant alors qu'il accélère.
Mon orgasme me frappe violemment. Je vois des étoiles tandis que le plaisir envahit tout mon corps.
Il continue de me pénétrer, libérant toute la frustration qu'il retenait avant de jouir à son tour. Il me remplit de sa semence, utilisant mon vagin pour en extraire jusqu'à la dernière goutte.
Il s'effondre sur moi. Nous respirons fort tous les deux en redescendant de notre plaisir.
Notre accord n'a jamais permis cela. Il est régi par des règles simples pour éviter les sentiments et l'attachement.
Mais ça... ce n'est pas ce dont nous avions convenu.
Et je ne déteste pas ça, loin de là.
J'attends qu'il bouge, sachant que c'est la fin de notre nuit. Aucun de nous ne sera prêt pour plus après ça, mais il ne bouge pas et je n'ai pas vraiment envie de partir.
« Juste ce soir », répète-t-il.
Je ne sais pas trop ce que ça signifie.
« Juste une nuit. Comme ça. Je connais les règles, mais ce soir, oublions-les. Je veux... »
Je retiens mon souffle, me demandant ce que cet homme magnifique pourrait bien vouloir de moi.
« J'ai besoin que tu me serres dans tes bras. »
Mon cœur se serre dans ma gorge. Quelque chose l'a vraiment bouleversé aujourd'hui. Même si je détestais le dîner que j'ai eu il y a quelques heures, je sais que serrer cet homme dans mes bras me fera du bien aussi.
Il se retire lentement de moi. Il va dans la salle de bain et revient avec un gant chaud — encore une chose que nous ne faisons pas d'habitude. Il est toujours poli, me donnant de quoi me nettoyer, mais il ne le fait jamais pour moi.
Cette fois, il me nettoie délicatement et je frissonne à cette sensation. Puis, il revient dans le lit, tirant les couvertures sur nous.
Il descend un peu dans le lit, passe un bras autour de ma taille et pose sa tête sur ma poitrine. Nous sommes encore presque habillés. Ça ressemble plus à un couple que ça ne le devrait.
Pourtant, je ne m'écarte pas. Je devrais probablement le faire, mais je n'en ai pas envie.
