Série Alpha 7 : Alpha Asher
Alaya a toujours rêvé d'assister à l'événement le plus convoité de l'année, la somptueuse fête organisée par le mystérieux Alpha du Désir. Année après année, elle n'est jamais sur la liste des invités - jusqu'à ce que, de manière inattendue, elle le soit. Avec chaque invitation, Alaya devient de plus en plus intriguée par l'hôte insaisissable qui semble l'observer depuis les ombres. Les cadeaux, le luxe, l'attention - tout arrive sans explication, la laissant s'interroger sur ses motivations. Déterminée à découvrir la vérité, Alaya se lance dans un voyage pour démasquer l'Alpha et découvrir la raison de sa fascination pour elle. Mais dans sa quête de réponses, elle pourrait se retrouver attirée plus profondément dans son monde qu'elle ne l'aurait jamais imaginé.
Chapitre 1.
Livre 7 : Alpha Asher
ALAYA
« Ce n'est pas toi, c'est moi. » Son visage reste stoïque, ne trahissant aucune émotion.
« J'aurais vraiment aimé que ça marche entre nous, mais on n'est pas faits l'un pour l'autre. J'espère qu'on pourra rester amis », dis-je, essayant d'avoir l'air sincère.
Soudain, son visage s'illumine et il me saisit par les épaules. « Super ! C'est génial, Lay... »
« Vraiment ? » je demande, soudain excitée malgré mon aversion pour ce surnom. « Tu le penses vraiment ? »
« Je suis sûr que tu vas décrocher ce rôle ! » Ses mots me rassurent. Je pousse un long soupir de soulagement.
Tout mon avenir repose sur cette audition. Si je ne réussis pas brillamment, je devrai encore puiser dans l'héritage de mon défunt père pendant quelques mois. Plus vite je pourrai arrêter d'utiliser cet argent, moins je me sentirai coupable chaque soir.
Et gagner ma vie comme actrice ? Ce serait le rêve.
« Plus que deux jours », dis-je d'une voix tremblante. Je tripote nerveusement la bandoulière de mon sac. « Il me reste encore au moins quarante-cinq secondes à apprendre. »
Mon meilleur ami et partenaire, Carter, passe son bras autour de mes épaules, m'entraînant hors de la petite compagnie théâtrale dont je fais partie. Il n'est pas très délicat avec mon sac à dos, mais il fait attention à ne pas renverser le café dans ma main droite.
Ce serait la catastrophe.
« Fais-moi confiance, ils vont te choisir les doigts dans le nez », me dit Carter, son sourire chaleureux témoignant de sa confiance en moi.
Carter vient de la meute Harmony mais a déménagé dans la meute Desire il y a quatre ans, quand nous étions encore à l'école. Ses conseils ne sont pas toujours les meilleurs car il cherche toujours à arrondir les angles, mais son soutien me porte.
Ses yeux verts émeraude apaisants m'ont beaucoup aidée depuis la mort de mon père... Quand j'ai tout perdu. Mon travail, ma sœur partie avec son nouveau mari.
On se parle encore, mais elle sait que je n'approuve pas son mariage à dix-neuf ans. Et avec un banquier ? Quel ennui.
Carter me donne un coup de coude. « Écoute, je dois retourner auprès de ma famille. Ça ira pour rentrer seule ? »
La famille de Carter est comme la mienne. Ils ont failli m'accueillir après la mort de mon père, sachant que ma mère était décédée à la naissance de ma sœur.
La mère de Carter, décoratrice d'intérieur, roule sur l'or. Elle est connue pour décorer la fête annuelle de l'Alpha Asher, mais elle n'en révèle jamais les détails à Carter.
Ce sera sa première année à l'assister. Il est aux anges chaque fois qu'on passe devant une des publicités.
« Je suppose que tu te prépares pour la fête, hein ? »
Toute la meute s'y prépare. D'un bout à l'autre, les gens se préparent pour la période la plus animée de l'année. Demain soir, la fête commencera, et les gens se rassembleront pour admirer les feux d'artifice et écouter la musique.
Personne ne verra l'intérieur cependant. Sauf si on est invité. Mais personne de mon quartier ne le sera, le seul qui doit vivre de jour comme de nuit. Être appelé la meute nocturne ne décrit pas vraiment les gens ordinaires.
Les artistes au physique parfait de Main Street décrochent tous les emplois - et tout l'argent. Nous sommes relégués aux cafés ou aux hôtels, pour les visiteurs qui ne supportent pas de vivre la nuit.
Mon rêve est de jouer un jour sur Main Street. Vivre la nuit sous les projecteurs et devenir plus célèbre que l'alpha lui-même. Je veux échapper à ma vie actuelle.
Carter aperçoit une affiche sur une vitrine. Il s'éloigne de moi pour la décrocher. « C'est ça. Tu te rends compte que je vais entrer ? À l'intérieur ? Et si je rencontrais l'alpha ? » demande Carter, ses cheveux couleur bois brûlé des forêts de la meute Freedom tombant devant ses yeux.
Il peut se permettre une coupe de cheveux, pas moi. Mais il n'en fera rien. Je regarde l'affiche. Carter pense vraiment qu'il va assister à la fête.
Il n'aura pas le droit de se présenter sur son trente-et-un. Il ne pourra ni boire ni danser ni faire ce que les riches font lors d'un tel événement. Il travaillera, s'assurant que tous aient à boire et à manger toute la nuit.
J'aimerais quand même pouvoir y aller. L'affiche brille quand je la tourne vers le soleil couchant. Elle nous donne un aperçu de la vie des riches.
Ils vivent là-haut sur leur colline, ne descendant jamais et ne se montrant pas. Le papier est parsemé de paillettes argentées et d'un violet profond. Des lettres calligraphiées s'entrelacent, vous invitant à quelque chose d'inaccessible pour quelqu'un comme moi. Cette affiche coûte probablement plus que ce que je gagne en un mois.
Je lève les yeux au ciel. Je renifle le papier qui sent la myrtille. C'est étrange.
« Toujours aussi tape-à-l'œil », dis-je en rendant le papier à Carter. « Tu devras tout me raconter. »
Il hoche la tête, mais semble un peu inquiet. Il y a quelques mois, il a signé un contrat, prêtant serment de silence concernant la fête qu'il aide à organiser.
Il fait déjà attention à ne pas me donner de détails, ce qui ne fait qu'attiser ma curiosité. « Bien sûr », dit-il, puis il regarde sa montre. « Je vais être en retard. On se voit demain ? »
« Évidemment », dis-je, tandis qu'il s'éloigne. Le soleil couchant derrière lui le fait paraître auréolé d'orange et de rose.
Mon ami est très séduisant, et il ne s'en rend même pas compte. Il me dit qu'il attend son compagnon, ce qui est difficile à croire, vu la mentalité de notre meute.
Les gants sont très populaires chez les hommes ici, je ne crois pas en avoir vu un sans ; sauf Carter. Il en veut une paire cependant.
Main Street en particulier les juge nécessaires, certaines compagnies de divertissement en faisant même partie de l'uniforme.
Carter s'éloigne rapidement, portant ses baskets de marque que sa mère lui a achetées. Je m'en vais avec mes vieilles chaussures qui semblent plus âgées que moi.
En jetant mon gobelet de café vide, j'écoute les sons provenant de Main Street.
La musique forte résonne dans les ruelles sombres, atteignant les rues oubliées où je vis. Le rythme est entraînant, offrant un bref aperçu de la vie des riches. Il y a un pauvre pour cinq riches dans cette meute.
Je fais simplement partie des rares qui ont du mal à joindre les deux bouts.
Quand j'arrive à mon petit appartement, il fait sombre. C'est un endroit modeste, acheté avec l'argent de l'assurance-vie de mon père. Dès que j'en aurai les moyens, je compte donner tout cet argent à une association qu'il aurait appréciée.
Mon lit me fait culpabiliser en permanence.
Ce n'est en réalité qu'un canapé recouvert de couvertures. Les nuits peuvent être froides ici, en bordure de la ville, alors quand je manque de couvertures, j'utilise des serviettes.
Il y a un mot qui m'attend sur le canapé quand je rentre.
Je laisse tomber mon sac par terre et le ramasse. C'est de ma sœur.
Je ne peux m'empêcher de rire à sa façon de se désigner comme la meilleure sœur.
Bien que je n'aie pas envie de visiter la belle maison de ma sœur - qui contraste tellement avec mon logement - son mot laisse entendre qu'elle a besoin de parler.
Connaissant Sky, elle est probablement contrariée par quelque chose que Dylan a fait et en fait toute une montagne.
J'enfile un manteau et décide de marcher jusqu'à chez elle plutôt que de dépenser de l'argent pour un taxi. Sky n'habite pas très loin, mais y aller implique de traverser un quartier plus aisé.
Le temps que j'arrive chez elle, il fait nuit et froid. Sa maison est brillamment éclairée, ce qui ne me surprend pas. Sky cherche toujours à en mettre plein la vue à ses voisins, mais elle écoute rarement ce que je dis.
Elle sait qu'elle a beaucoup changé depuis la mort de notre père, mais elle ne semble pas s'en soucier. Pourquoi le ferait-elle ? Sky a une vie que beaucoup envient, surtout ceux de notre quartier défavorisé.
Je frappe à sa porte, observant un nain de jardin à proximité.
La porte s'ouvre brusquement, comme si elle m'attendait. Voilà ma sœur, les joues rougies par le vin, les yeux pétillants d'excitation. C'est étrange de la voir décoiffée, ses cheveux noirs habituellement impeccables en désordre.
« Entre vite », dit Sky en me tirant à l'intérieur avant de refermer la porte derrière moi.
Je ne m'attarde pas sur son expression.
Elle a changé la décoration...
Avant, elle avait gardé le style sombre et sobre de Dylan. Maintenant, l'entrée principale est envahie de rose, blanc et or. C'est très... Sky.
Je suis surprise que Dylan l'ait laissée faire.
« Wow », dis-je en regardant un vase de fausses roses blanches dans un coin, posé sur un socle en marbre. « Quel changement. »
Sky se mord la lèvre en passant son bras sous le mien. « Dylan a enfin cédé. Mais ce n'est pas pour ça que je t'ai appelée. »
Elle m'emmène vers un petit canapé deux places et m'y assoit, mais ne s'assoit pas avec moi. Il y a quelque chose dans ses yeux sombres qui me met mal à l'aise. Sky est naturellement belle, et elle sait utiliser son charme pour obtenir ce qu'elle veut.
Un rapide mouvement de ses cheveux noirs soyeux, un éclair de son sourire éclatant, et elle a tout le monde à ses pieds.
Sauf moi.
« Alors, pourquoi suis-je ici ? » je demande, m'enfonçant dans le canapé dur. Je pense que Sky l'a choisi pour son apparence, pas pour son confort.
« Tu te souviens comme Papa rêvait d'être invité à la fête de l'Alpha de Desire quand on était petites ? »
J'avale difficilement. Sky et moi ne parlons pas beaucoup de notre père. Elle ne visite jamais sa tombe, disant que c'est trop triste et délabré pour elle. Sa maladie a été très dure pour nous, et il est encore difficile de penser à l'homme qui nous a élevées après la mort de notre mère en donnant naissance à Sky.
Nous essayons de ne pas parler de la famille que nous n'avons plus.
« La fête à laquelle il n'a jamais été invité, oui », dis-je.
Sky pousse un cri aigu comme une enfant, ses talons claquant contre le sol coûteux tandis qu'elle sautille. Elle saisit mes mains et les secoue avec excitation.
« J'ai fait une demande pour nous deux, et devine quoi ! »
J'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer.
« On est invitées ! »
« Je n'en reviens pas... »
À peine ai-je prononcé ces mots que Sky sort en courant de la pièce, sa longue chevelure et sa jolie robe verte volant derrière elle. J'envisage de la suivre, mais elle revient presque immédiatement, tenant une feuille de papier immaculée qui sent légèrement la myrtille.
Elle me la met dans les mains.
