L'Appel de l'Alpha

« Embrasse-moi plus fort », ai-je demandé.

Caspian s'est exécuté, pressant ses lèvres contre les miennes. Nos langues se sont emmêlées avec délice.

Il était sur moi, ses hanches pressées contre les miennes. Je pouvais sentir sa bosse grandir, et ça me rendait folle de désir.

« Putain, Lyla. »

La jambe de Caspian a glissé entre mes cuisses, sa bite palpitant à travers son jean. C'était si bon, mais le moment était mal choisi.

Je n'aurais peut-être pas dû accepter de le voir une dernière fois avant notre grand voyage prévu le lendemain...

Un cri perçant a retenti dans la voiture, et ma tête s'est écrasée contre celle de Caspian.

« C'est juste le film », a-t-il dit en frottant la tache rouge qui se formait sur son front.

Une respiration lourde.

Des bruits de pas rapides.

Un horrible grognement.

Le terrible film d'horreur se déroule sur l'écran géant... une histoire stupide de créatures monstrueuses qui envahissent une petite ville.

J'ai regardé Caspian et j'ai souri. « Voilà ce que tu gagnes à m'amener ici. Tu sais que je déteste les films d'horreur. »

Il s'est penché et m'a donné un baiser furtif.

« Et qu'est-ce qui est plus effrayant que de regarder un film d'horreur avec un loup-garou ? » Son sourire diabolique s'est élargi, et j'ai fait semblant d'avoir peur.

Caspian était mon petit ami et le fils du Bêta de notre meute.

Lui et moi étions amis depuis que nous étions petits... mais j'ai toujours eu le béguin pour lui. Et je n'étais pas la seule.

C'était le clown de la classe, et il avait cette énergie magnétique qui attirait les gens vers lui.

Mais je n'ai jamais admis mon béguin. J'ai gardé mes sentiments secrets, probablement parce que je réalisais déjà à l'époque à quel point ils étaient sérieux.

Ainsi, il y a deux ans, lorsque Caspian m'a dit qu'il avait aussi des sentiments pour moi, je me sentais comme la fille la plus heureuse du monde.

Et depuis ce moment, nous sommes inséparables.

Même si son père, le Bêta de la meute, n'approuvait pas, nous étions très heureux ensemble.

Je ne lassais pas de la façon dont il me regardait avec ces yeux bruns et chaleureux...

Caspian a continué à embrasser ma clavicule jusqu'à mon t-shirt. Sa main a glissé sous mon soutien-gorge, caressant mes tétons durs.

Ses hanches remuaient, exerçant une légère pression. J'ai senti un souffle s'échapper de mes lèvres.

« Pas ici », ai-je lancé en serrant son corps contre le mien.

« Pourquoi ? » a-t-il dit au creux de mon oreille. « Je suis fou de toi... »

Je lui ai donné un baiser et j'ai retiré sa main de sous mon t-shirt.

« C’est moi que tu aimes ou l'idée de me baiser ? »

« Les deux. Ils ne sont pas indissociables. »

« Pour l'instant, je dirais qu'ils le sont. »

Même si nous étions ensemble depuis deux ans, nous n'avions pas encore eu de relations sexuelles. Ce n'est pas que je n'en voulais pas, mais je respectais les coutumes de ma culture.

Caspian et moi étions des loups-garous de la meute de la Lune Bleue. Et en tant que loups-garous, nous étions liés par le destin à nos véritables partenaires, qui - si nous avions la chance de les trouver - seraient à jamais à nos côtés.

Au cours des dernières décennies, cependant, il était devenu de plus en plus difficile de trouver un véritable partenaire. Des centaines de loups sont restés sans partenaire, obligés d’enchainer les relations, sachant qu'ils ne finiraient pas avec leur moitié destinée.

Le Sommet a été créé en réponse à cela, rassemblant autant de meutes que possible. Chaque année, un rituel d'accouplement avait lieu dans le but de connecter les vrais partenaires.

Nous nous étions retrouvés dans cette position, les hanches serrées l'une contre l'autre sur le siège arrière de sa voiture, parce que nous avions perdu espoir.

J'ai regardé les yeux de Caspian s'imprégner de mon corps. Il était baigné par la lumière vacillante de l'écran ; un kaléidoscope de couleurs sur sa peau.

« Rendons ça officiel. La tout de suite », a-t-il insisté, les yeux fixés sur les miens.

« Le Sommet commence ce week-end. »

« Mais je t'aime. »

J'ai soupiré. C'était si bon d'entendre ces mots. Mais le timing était mauvais.

« Le rituel d'accouplement est dans une semaine, et nous avons déjà attendu si longtemps. Ça n'a pas de sens de faire quoi que ce soit tant qu'on n'a pas la certitude de ne pas avoir de partenaires. »

Caspian a gémi et a pressé ses hanches contre les miennes une dernière fois.

J'ai senti cette brûlure familière... ce désir inéluctable de savoir ce qu'il ressentait...

Il a déboutonné mon jean. Puis il a baissé la fermeture éclair et sa main a glissé sous ma culotte.

Après quelques débuts hésitants, ses doigts ont trouvé leur destination, frottant doucement, sans encore entrer à l'intérieur.

J'ai serré mes doigts, m'enfonçant dans ses épaules.

« Je n'ai pas besoin d'un rituel pour me dire ce que je sais déjà », a-t-il chuchoté à mon oreille. « Tu es celle qu'il me faut, Lyla. »

« Nous étions d'accord pour attendre », lui ai-je rappelé en soupirant.

Ses lèvres ont embrassé les miennes, et j'ai senti mon corps frémir.

J'aurais aimé être aussi sûr que Caspian, mais chaque fois que j'étais sur le point de céder, il devenait difficile de respirer.

« Putain, je le savais ! »

La porte arrière s'est ouverte, et mes yeux ont aperçu Teresa, ma meilleure amie. Elle me fixait avec un regard fou.

Elle a balayé une mèche de cheveux noirs de son visage et a souri, sa peau brun clair accentuant son sourire brillant.

« Tu es en retard à notre soirée pyjama, imbécile », a-t-elle dit en s'appuyant contre la porte.

J'ai repoussé Caspian et j'ai rapidement boutonné mon pantalon.

« Merci, Teresa. Tu as le don pour gâcher ce genre de moments, » a grommelé Caspian.

« Je ne crois pas qu'un seul moment avec toi puisse être très bon », a-t-elle répondu.

« Hé... », ai-je dit.

Elle a levé les mains en signe de capitulation et s'est éloignée de la voiture, se dirigeant vers la sienne, garée non loin de là.

Teresa et Caspian se sont toujours détestés, aussi loin que je me souvienne.

C'était déjà assez embêtant de ne pas pouvoir être avec mes deux meilleurs amis en même temps, mais c'était particulièrement gênant étant donné que leurs pères étaient Alpha et Bêta.

« Je t'aime », a-t-il répété en ajustant sa bosse.

« Je t'aime aussi », ai-je répondu en l’embrassant sur la joue. « On se voit demain. » Je suis sortie de la voiture et je me suis penchée vers lui. « Et repose-toi un peu. Nous pourrons reprendre là où nous nous sommes arrêtés. »

La porte de la voiture s'est refermée, me laissant avec une pointe de regret.

Je savais que je devais être heureuse - le Sommet pouvait être le début d'une toute nouvelle vie.

Mais c'est ce qui m'a le plus effrayée.

J'ai regardé Teresa me subtiliser ma copine, me laissant avec rien d'autre que des couilles bleues et un film d'horreur nul.

Je n'avais plus qu'à rentrer chez moi et me préparer pour le Sommet.

Une pointe d'agacement m'a traversé en pensant à la cérémonie. La voix de mon père a résonné dans mon esprit, un sermon qu'il m'avait répété encore et encore :

Je n'avais pas besoin de la Déesse de la Lune pour me dire ce que je voulais.

Je savais exactement quoi - ou plutôt qui - je désirais.

Mais malheureusement, Lyla était aussi obsédée par le Sommet que l'était mon père.

Nous nous aimions déjà.

C'était tout ce que j'avais besoin de savoir.

Mais apparemment ce n'était pas suffisant pour Lyla...

J'ai soupiré, fait une marche arrière et suis sorti du cinéma en plein air.

Teresa et moi sommes arrivées chez moi bien après l'heure habituelle du coucher de mes parents. J'ai été surprise de les voir assis, le sourire aux lèvres, lorsque nous sommes entrées dans la cuisine.

« Il ne fallait pas nous attendre », ai-je dit.

« Nous voulions te dire au revoir ce soir, vu que tu vas partir très tôt », a dit ma mère en somnolant.

Je me suis interrogée sur leur premier rituel. Ils devaient être effrayés, l'incertitude d'un avenir en solitaire planant au-dessus de leurs têtes.

Mes parents étaient amoureux au lycée avant d'être partenaires. Ils avaient toujours espéré qu'ils étaient faits l'un pour l'autre.

Et ils l'étaient.

Le Sommet a confirmé ce qu'ils savaient depuis le début. Leurs vies n'avaient été que de l'amour et du bonheur. Il n'y avait que ça dans leur vie de partenaires.

Ils avaient déjà vécu exactement la même chose que Caspian et moi.

J'aimais Caspian. Depuis notre enfance, le destin nous destinait l'un à l'autre.

Caspian semblait le penser...

« Je m'assurerai de bien prendre soin de Lyla », a déclaré Teresa. « Je sais que vous serez fiers d'elle. »

« Vous nous rendrez fières toutes les deux », a répondu ma mère.

J'étais tellement obnubilée par mes propres soucis que j'avais presque oublié l'importance du rituel d'accouplement pour toutes les personnes concernées.

Les conséquences du Sommet seraient tout aussi importantes pour toute la meute que pour chaque loup individuellement.

Personne de notre meute n'a été lié au cours des dix dernières années.

Moins de partenaires liés signifie moins d'enfants.

Surtout qu'il était inhabituel pour un partenaire d'avoir plus d'un petit.

Mes parents étaient une exception, et ma sœur de 9 ans, Skye, était le plus jeune membre de notre meute.

Notre avenir collectif dépendait de l'union des partenaires pour aider notre espèce à survivre.

Mes parents nous ont fait un dernier câlin et un dernier baiser avant de disparaître à l'étage.

Teresa les a regardés s'en aller avec un sourire.

En observant ma meilleure amie, j'ai réalisé que ma relation avec Caspian n'était pas la seule chose en suspens.

La semaine suivante était un grand point d'interrogation.

Puis Teresa s'est retournée et m'a souri malicieusement, et j'ai su une chose avec certitude : nous serons toujours là l'une pour l'autre. Peu importe ce que le rituel de la semaine prochaine apporterait.

« Je pense que je vais vomir », ai-je grommelé alors que la voiture tournait sur un autre chemin de gravier.

Nous nous étions levées tôt, et Teresa avait insisté pour conduire toute la journée.

Au début, je l'avais facilement accepté ; mon esprit était concentré sur trop d'autres choses. Mais après quelques heures, j'ai regretté de ne pas m'y être opposée.

« Oh, gros bébé », a-t-elle dit en appuyant sur l'accélérateur. « Si on n'arrive pas rapidement, on va être en retard pour le discours d'ouverture ! »

Mon estomac a rebondi quand elle a grillé un stop.

« Tu es toujours en retard », ai-je dit en serrant les dents.

Je ne pouvais pas tout mettre sur le dos de Teresa. La globalité du Sommet me donnait la nausée. Je n'avais aucune idée de ce à quoi je devais m'attendre.

Caspian, Teresa et moi venions d'avoir 21 ans, et c'était la première année où l'on pouvait y participer.

En fait, presque tous les loups de la meute de la Lune Bleue s'y rendaient pour la première fois.

Mais la plupart d'entre nous reviendraient seuls.

« C'est là ! » a crié Teresa, et j'ai suivi son regard en direction de la fin de la route.

Caché derrière plusieurs grands ormes et robiniers, sur une colline surplombant la région, se trouvait un magnifique manoir.

« La Maison Royale de la Meute ? » ai-je deviné.

Teresa l'avait visitée une fois, il y a des années, pour des questions relatives à la meute avec son père, et avait dit qu'elle en était tombée amoureuse.

Pas seulement de la maison, mais aussi de l'Alpha, Sebastian. D'après elle, il était « l'homme le plus sexy du monde ».

« N'est-ce pas magnifique ? » a soupiré Teresa. « Celle qui sera liée à l'Alpha Royal sera une sacrée chanceuse. »

« Peut-être qu'il ne trouvera pas de partenaire. »

« Ce genre de discours est déprimant », a dit Teresa avec dédain. « Pense à des choses joyeuses. Si un célibataire Royal n'est pas une motivation, alors je ne sais pas ce que c'est. »

J'ai levé les yeux au ciel et décidé de satisfaire ses fantasmes, ne serait-ce que pour la semaine. « Tu es la prochaine sur la liste pour être l'Alpha de notre meute. Si quelqu'un a une chance avec Sebastian, c'est toi. »

« Peu importe. On est déjà arrivé ? »

« Mon Dieu, oui. Du calme, », a dit Teresa en prenant un autre virage.

Comme par magie, un grand manoir de style italien est apparu. Un petit marais juste derrière donnait l'impression d'être dans le Mississippi.

Nous nous sommes arrêtées sur une place de parking et sommes sorties pour nous étirer.

« Je t'avais bien dit que je nous amènerais ici à temps », s'est-elle vantée.

« Et en un seul morceau ! » me suis-je exclamée en sortant mon sac du coffre.

J'ai regardé le parking, essayant d'identifier des voitures familières. La voiture de Alpha Hugo n'était pas loin de la nôtre. Et celle de Bêta Alexander était stationnée à côté.

Cela signifiait que Caspian était déjà là.

Je souriais à l'idée de laisser tout ça derrière moi et de retrouver mon ancienne vie et ma routine. Cela soulageait les inquiétudes logées dans mes tripes.

Nous avons passé la porte d'entrée dans le hall et avons été submergées par une vague d'activité anxieuse.

Alpha Hugo et Bêta Alexander étaient au cœur de l'agitation, avec des expressions sérieuses alors qu'ils donnaient des ordres.

« Papa ? » a dit Teresa alors que nous approchions, tout son être se transformant en mode Alpha en apprentissage.

« Oh les filles, dieu merci. » Alpha Hugo nous a entourées de ses bras. « On commençait à s'inquiéter. »

« Pourquoi ? » a demandé Teresa. « Qu'est-ce qui se passe ? »

« J'ai convoqué une réunion d'urgence », a-t-il expliqué. « Prenez votre chambre d'hôtel, puis rejoignez notre meute dans le salon principal. Il y a eu une attaque sur les frontières de la Meute Royale. »

« Une attaque ? » ai-je demandé.

« On vous expliquera plus tard », a dit Alpha Hugo. « Allez-y maintenant, rejoignez les autres. «

Teresa et moi nous sommes dirigées vers le salon principal, nous faufilant dans la masse des autres loups garous pleins d'espoir. Il y avait beaucoup d'autres meutes réunies ici, et toutes avaient entendu la nouvelle.

Teresa m'a donné un coup de coude et a attiré mon attention sur le haut d'un grand escalier. « Eh bien, regarde qui voilà », a-t-elle lancé.

Je me suis levée sur la pointe des pieds, au-dessus de la foule pour l'apercevoir.

L'Alpha Royal.

Sebastian.

Teresa avait raison. Il était super canon.

Ses cheveux blonds étaient ramenés en arrière, son t-shirt noir moulant contenait à peine ses muscles saillants, et sa mâchoire pourrait briser la pierre.

Et ses yeux...

Ils étaient d'un bleu électrique, et j'ai ressenti un choc lorsque nos regards se sont croisés.

Il m'a souri, et son attitude effrontée m'a fait frissonner.

Soudain, la nouvelle d'une attaque de loups sauvages n'était plus la chose la plus urgente dans mon esprit...