Quand les rôles s'inversent

LUCY

Je me suis retrouvée traînée par le roi hors de la cuisine. Mon cœur battait si fort que j'ai cru que j'allais avoir une crise cardiaque.

J'avais tellement de pensées qui tournaient dans ma tête, qu'allait-il me faire ? Et que voulait-il dire en disant que mon travail dans la cuisine était terminé ? Cela voulait-il dire qu'il allait mettre fin à ma vie ?

Je réfléchissais tellement que je n'ai pas remarqué que nous étions dans un grand bureau. J'étais surprise de voir à quel point cette pièce était différente et moderne par rapport aux autres pièces que j'avais vues dans le château jusqu'à présent.

Il y avait beaucoup d'étagères avec ce qui semblait être plus d'une centaine de livres. Il y avait un grand bureau en chêne avec un fauteuil en cuir gris digne d’un roi, et derrière lui se trouvait une grande fenêtre avec une vue sur de belles vallées vertes, avec une rivière pour couronner le tout.

"Je t’ai dit de t’asseoir", a dit une voix derrière moi, me faisant sursauter un peu. J'ai regardé autour de moi et j'ai repéré un canapé avec une belle table basse au milieu de la pièce.

J'étais sur le point d'aller m'asseoir dessus mais le roi a attrapé ma main avant que je puisse y aller. "Assieds-toi..." a-t-il répété, la voix dénuée de toute sorte d'émotions.

Je savais que je n'étais pas censée le regarder mais j'étais surprise et j'ai rapidement levé les yeux vers lui. Était-il sérieusement en train de me dire de m'asseoir sur les carreaux de céramique froids ? "Je vous demande pardon ?" ai-je dit en regardant son beau visage.

"Tu m’as bien entendu. Je ne voudrais pas me répéter. Tu es une servante dans ce château et tu t'assiéras où je te dis de t'asseoir sans me poser de questions. La prochaine fois que tu enfreindras les règles, je te punirai... personnellement", a-t-il dit sévèrement.

J'ai rapidement détourné les yeux. J'avais enfreint une règle en le regardant.

Je me suis lentement assise sur le sol. Dire que j'étais très ennuyée serait le plus grand euphémisme qui soit. J'ai regardé partout ailleurs que vers lui. J'évitais complètement de le regarder.

Comment osait-il me faire asseoir sur le sol comme une chose inutile ? Comment osait-il me laisser vivre pour qu'il puisse me traiter comme un être inutile après que lui et son espèce aient détruit tous ceux que j'ai aimés ? Je ne le supporterais pas.

Je l'ai senti bouger pour se mettre devant moi et je l'ai senti me regarder de haut comme la faible humaine que j'étais. "Quel est ton nom, esclave ?" a-t-il demandé.

"Esclave", me suis-je moquée. "Je pensais que j'étais une servante, maintenant je suis une esclave. Super", ai-je dit tout haut sans même m'en rendre compte. Je me suis figée. Peut-être n'avait-il pas entendu. Ce n'était qu'un vœu pieux car il a grogné et m’a attrapée par les cheveux.

"Dis-le encore une fois, si tu l’oses..." m'a-t-il dit au visage après s'être agenouillé à mon niveau. J'ai essayé de détourner le regard de lui mais mes efforts étaient inutiles avec sa prise forte et dure sur mes cheveux.

Je gémissais alors que la douleur augmentait. "Je suis désolé. Je ne voulais pas que vous entendiez ça !"

Il a attrapé mon cou et nous nous sommes tous les deux figés devant les étincelles incroyables que nous avons ressenties. J'ai rapidement essayé de retirer sa main de moi mais le contact peau contre peau n'a fait qu'augmenter ces étincelles électriques, ce qui m'a un peu effrayée car je n'avais jamais rien ressenti de tel.

Il a grogné, m’attirant incroyablement plus près, et a approché son visage de mon cou, me respirant comme si c’était une drogue.

"Roi...Alpha qu'est-ce que...vous faites ?" ai-je bredouillé, choquée par ce qui se passait. Il était littéralement contre moi en une seconde, inhalant mon parfum et sentant mes cheveux.

Il ronronnait de plaisir et je pouvais sentir les vibrations de son corps, ça ne ressemblait à rien que je n'avais jamais connu auparavant.

Je ne savais pas quoi faire ni comment réagir. J'étais coincée sur le sol avec son énorme corps musclé contre le mien, mais il a fait en sorte de ne pas m'écraser, ce qui était une bonne chose, je supposais.

Cependant, lorsque j'ai aperçu ses yeux et que j'ai remarqué qu'ils étaient entièrement noirs, exactement comme ces yeux de démon que l'on voit dans les films d'horreur, j'ai paniqué.

J'ai crié et je l'ai repoussé, mais il y a eu à nouveau d'intenses étincelles, ce qui m'a fait encore plus flipper et la lutte a alors commencé.

C'était comme si je me débattais contre un fichu mur de briques, ce qui était ridicule, mais au moins j'ai attiré son attention. Il a attrapé mes deux bras et les a coincés sur le sol au-dessus de ma tête.

Les taches sombres de ses yeux noirs fixaient mes propres yeux et tout ce à quoi je pouvais penser, c’était aux démons. C’était l'enfer personnifié, je regardais mon propre enfer personnel.

"Ton nom... ton nom maintenant", a-t-il exigé avec un grognement.

J'ai frissonné de peur. "Mon nom est Lucy Jameson", ai-je dit très vite. Tout ça juste pour un nom, me faire peur à mort juste pour un nom.

"Lucy...Lucy...Lucy..." Il a répété mon nom comme s'il goûtait les mots dans sa bouche tout en continuant à agresser mon cou avec son nez. Je l'ai même senti lécher un endroit, ce qui a fait sortir un gémissement involontaire de ma bouche. J'étais tellement gênée.

Je n'avais aucune idée d'où cela venait, mais cela motivait encore plus le roi. Je pouvais sentir son excitation alors qu'il se serrait moi avec un gémissement.

J'ai crié à nouveau, de panique cette fois. Je n'avais jamais été dans une situation où un homme avait essayé de m'agresser sexuellement de quelque manière que ce soit. Lorsqu'il a lâché mes mains, sans réfléchir à ce que je faisais, je l'ai giflé violemment.

Il s'est immédiatement figé et, étonnamment, il s'est relevé lentement sans avoir l'air en colère ou quoi que ce soit. En fait, il avait l'air trop calme, ce qui m'a fait peur car je ne savais pas si c'était une bonne chose.

Il s'est éloigné pour aller s'asseoir calmement sur le canapé. Je me suis rapidement redressée et j'ai arrangé ma robe, qui était remontée en exposant mes cuisses.

Je l'ai regardé. Je l'avais giflé et il était probablement en train de penser à la façon dont il allait mettre fin à ma vie tout de suite.

"Pardonne-moi pour cela. Je me suis emporté et j'ai laissé mon loup prendre le dessus pendant un instant. Je n'ai aucun intérêt sexuel pour les esclaves humaines, et cela t’inclut, compagne ou pas. C'était une erreur. Je t'ai amenée ici pour une seule raison..."

Il a soupiré et a passé sa main dans ses cheveux, quelque chose qu'il faisait par frustration, j'ai remarqué.

"Mon loup me donne du fil à retordre, chaque fois que tu es dans les parages, mon loup devient fou et sauvage comme tu l’as vu. Si j'étais un loup normal, il aurait été plus facile de le contrôler, mais je suis un lycan. Mon côté primitif ne peut être bloqué ou apprivoisé, donc pour satisfaire mon loup, je vais devoir te garder en sécurité..." dit-il plus pour lui-même que pour moi.

Je l'ai regardé tandis qu'il se frottait la mâchoire dans une profonde réflexion, puis ses yeux se sont rapidement braqués sur moi. Je baissai rapidement les yeux sur mes pieds. "Hmmmm, je vais peut-être devoir t'enfermer", a-t-il dit avec un sourire en coin.

"M'enfermer ? S'il vous plaît, ne m'enfermez pas encore là-dedans !" l'ai-je supplié avec horreur. Je ne pouvais pas me retrouver dans ce donjon obscur à nouveau ! Je mourrais sûrement.

Il m'a ignorée et avait l'air d'être dans une sorte de transe profonde. Il en est sorti lorsqu'un jeune homme est entré rapidement.

"Emmène cette fille dans ma chambre et enferme-la. Garde la porte et ne bouge pas jusqu'à ce que tu me voies arriver", a-t-il ordonné au jeune garçon.

Le garçon a rapidement attrapé ma main. Je me suis levée et l'ai suivi, surprise. Le roi voulait m'enfermer dans sa chambre après ce qui venait de se passer. C'était mauvais, vraiment mauvais. Comment allait-il se contrôler s'il prévoyait d'être aussi proche de moi ?