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Leçons Privées

Chapitre Huit

RILEY

« Je me sens ridicule, Lu. Je préférerais porter mon jean et un t-shirt », dis-je en tirant sur le bas de la petite robe noire pour couvrir mes genoux.

La robe était jolie, avec un décolleté plongeant et un bas qui couvrait à peine mes jambes.

On était chez Luc, en train de se préparer pour la soirée. Andrew devait passer nous prendre à dix-neuf heures.

« Tu plaisantes ? T'es canon. Je comprends pas pourquoi tu mets toujours des fringues larges. » Elle me fit asseoir devant le miroir.

Après une heure à s'occuper de mes cheveux et de mon maquillage, elle termina enfin. J'ouvris les yeux et fus surprise.

La fille dans le miroir avait l'air différente, mais dans le bon sens. Mes cheveux étaient bouclés aux pointes, leur donnant un air sympa.

Elle avait fait un maquillage smoky pour mes yeux et mis un rouge à lèvres rose clair qui m'allait bien.

J'en revenais pas. J'avais vraiment l'air jolie. Je me demandais pourquoi je ne faisais jamais ça avant.

Parce que je ne sais pas comment faire.
Voilà pourquoi.

« Ça te plaît ? » demanda-t-elle, l'air excitée. Je me levai et fis un tour sur moi-même.

« Oui, je suis belle, mais je ne pense pas avoir le cran d'aller à une soirée comme ça », dis-je d'une voix tremblante.

« Ma chérie, il y aura des filles beaucoup moins habillées que nous à la soirée. On sera les plus couvertes. Et ce soir, on va te trouver un mec mignon », dit-elle avec un clin d'œil.

Mes yeux s'écarquillèrent. « Pas question. Je n'ai pas signé pour ça, Lu. »

« Oh, tais-toi et fais-moi confiance. Ça va être fun », dit-elle joyeusement en m'entraînant vers le bas.

Vers dix-neuf heures quinze, Lucy reçut un message d'Andrew disant qu'il attendait dehors. On prit vite nos affaires et on sortit pour la soirée.

On dit au revoir à ses parents et on se précipita dehors pour trouver Andrew qui attendait près de sa voiture, le nez sur son téléphone.

« Wow, bébé. Regarde-toi ! » Andrew siffla quand il leva les yeux de son téléphone et vit Lucy sortir.

Elle rougit. Elle portait une robe rouge moulante qui allait bien avec sa peau. Elle était naturellement belle, contrairement à moi.

Ils commencèrent à s'embrasser là, tandis que je secouai la tête et montai dans la voiture, me sentant déjà mise à l'écart.

« Les gars, allez. Gardez-en pour la soirée », criai-je. Ils arrêtèrent de s'embrasser. Il rit et marcha vers l'autre côté de la voiture après l'avoir lâchée.

« J'ai failli ne pas te reconnaître, Riley. On dirait que ma copine a fait du bon boulot sur toi », dit-il dès qu'on fut tous dans sa voiture.

« Ouais, c'est entièrement son œuvre. C'est elle qu'il faut blâmer », je fronçai les sourcils, m'adossant à mon siège et soupirant bruyamment.

« T'es vraiment jolie, Riley. Les mecs vont être sur le cul. » Il me sourit dans le rétroviseur et je secouai la tête en faisant un bruit fort.

La fête battait déjà son plein quand on arriva. On entendait la musique et les cris avant même d'atteindre la maison.

Des mecs bourrés embrassaient des filles au hasard sur la pelouse, et des gobelets en plastique vides jonchaient le sol.

Lucy avait raison. Les filles étaient à peine habillées. On était en fait plus couvertes qu'elles, et je me sentis un peu mieux en sortant de la voiture.

On passa devant les gens en sueur qui dansaient dans le salon. On aurait dit que toute notre école était à l'intérieur de la baraque.

« Okay, les filles. Attendez ici, je vais nous chercher un truc à boire. Ne buvez rien d'autre, d'accord ? » cria Andrew par-dessus la musique forte.

On hocha toutes les deux la tête pour montrer qu'on avait compris.

« Pas d'alcool pour moi, Andrew », criai-je en retour, mais Lucy me donna un coup de coude.

« Juste un verre, Ri. Ça ne fera pas de mal. » Elle sourit et chuchota un truc à son oreille avant qu'il parte chercher nos boissons. Je la regardai d'un air suspicieux.

« Pourquoi j'ai l'impression que je vais regretter d'être venue à cette soirée ? »

« Amuse-toi un peu, ma chérie. Alors dis-moi, comment ça se passe les cours particuliers ? Tristan t'embête encore ? » demanda-t-elle, l'air inquiet.

« Non, il est en fait plutôt sympa, ce qui est surprenant. » Je m'arrêtai, repensant à hier, et un petit sourire apparut sur mon visage.

Je lui racontai tout ce qui s'était passé hier, et elle mit ses mains devant sa bouche.

« Oh mon Dieu ! Ri, je crois qu'il t'aime bien. » Elle sautilla d'excitation.

« Ne recommence pas avec ça. Je suis juste contente qu'on puisse parler maintenant sans se prendre la tête », soupirai-je en croisant les bras.

« Ce qui se transformera bientôt en quelque chose de plus. » Elle sourit largement et je secouai la tête devant son imagination.

« Voilà pour vous, mesdemoiselles. » Andrew revint avec nos boissons et je pris la mienne.

« Je vais aller saluer quelques-uns de mes potes. Je reviens tout de suite, bébé », il embrassa sa joue et disparut dans la foule pendant qu'on buvait nos verres.

Ça me brûla la gorge et mes yeux se remplirent de larmes.

« Putain, c'est quoi ce truc ? » toussai-je, essayant de comprendre ce qu'il y avait dans mon verre.

« Oh merde, ne te retourne pas, mais Tristan est là », Lucy s'arrêta, déglutissant difficilement, « Et il nous regarde. »

Je me figeai.

Merde ! Pourquoi je suis surprise ?

Bien sûr qu'il serait là. Toute l'école est ici.

« Putain, et s'il me voit comme ça ? » commençai-je à m'inquiéter, baissant les yeux sur ma robe.

Lucy me lança un regard confus.

« Et alors ? T'es timide ? » Elle haussa les sourcils de manière suggestive, et je grognai en réponse.

Elle avait raison. Et alors ? J'étais juste une ado qui s'amusait à une soirée, comme tout le monde.

Je m'en fous qu'il soit là.

« Il nous regarde toujours ? » demandai-je, curieuse.

« Euh... ouais, mais il a l'air paumé ou un truc du genre », dit-elle, tapant du pied au rythme de la musique.

« Il ne va pas me parler à cette soirée, pas devant ses potes. Tout ça est un gros secret », me plaignis-je, agacée qu'il puisse être gêné d'être vu avec moi.

Je bus tout mon verre d'un coup et expirai profondément.

« Rappelle-toi, il est toujours con. Oublie-le. On va danser, Ri. »

Lucy m'entraîna vers la piste de danse, et je gémis intérieurement. Cette soirée était déjà chiante, et j'en avais marre d'être sociable.

Alors qu'on se dirigeait vers le centre de la pièce, j'aperçus Tristan, entouré de ses potes et de quelques filles essayant d'attirer son attention.

Ses yeux s'écarquillèrent quand il me vit. J'avalai difficilement ma salive, ne sachant pas si je devais lui sourire ou pas.

Je détournai vite le regard et commençai à bouger au rythme de la musique. Lucy dansait comme si elle était seule dans la pièce.

Elle était douée pour ça, tandis que je me tenais maladroitement au milieu de la pièce, ne sachant pas comment danser.

Soudain, je sentis quelqu'un me tapoter l'épaule. Je me retournai pour trouver un de mes camarades de classe qui me souriait.

C'était Tyler Whittman, de l'équipe de foot.

« T'es Riley Adams, c'est ça ? » demanda-t-il. Je le regardai d'un air confus.

Je l'avais vu traîner avec Tristan et ses potes quelques fois, mais je ne savais pas pourquoi il me parlait maintenant.

Tristan m'avait promis que ses potes ne m'emmerderaient plus.

C'était notre deal.

« Ouais. Tu veux quoi ? » demandai-je, les dents serrées. Par-dessus son épaule, je vis Tristan me regarder avec colère.

Qu'est-ce qui te prend, mec ?
C'est moi qui suis censée être en rogne contre toi.

« Je t'observe depuis un moment, et je me suis dit que je viendrais te dire salut », dit Tyler, m'adressant un grand sourire.

Sa franchise me surprit.

C'était un beau gosse, avec un corps musclé et des cheveux noirs très bouclés qui n'arrêtaient pas de tomber devant ses yeux bruns. Il les repoussait sans arrêt.

Il était plutôt mignon.

Mais pas plus mignon que Tristan.

« Euh... salut. » Je lui fis un sourire nerveux, remettant mes cheveux derrière mes oreilles. Je ne m'attendais pas à ça, et je ne savais pas quoi dire.

« Je peux t'offrir un verre ? » demanda-t-il, se penchant pour me chuchoter à l'oreille.

Je regardai derrière moi pour voir Lucy qui dansait maintenant avec Andrew.

« Euh... ça va aller. Merci », dis-je, sachant qu'il est dangereux d'accepter des boissons d'inconnus dans ce genre de soirée.

« T'es vraiment jolie, au fait. » Il sourit, et je ne pus pas m'empêcher de rougir. Tout ça était nouveau pour moi, mais j'essayai de rester cool.

« Merci, j'imagine. »

« Allez, on danse au moins. » Il attrapa ma taille, me surprenant, et on commença à bouger au rythme de la musique.

Lucy me fit un clin d'œil et un pouce en l'air, mais honnêtement, je me sentais juste mal à l'aise.

Je connaissais à peine ce type, et ses mains étaient sur ma taille. Ce n'était pas du tout aussi agréable qu'avec Tristan.

Et voilà que je pense encore à lui.

« Hé Tyler, Scarlett t'appelle », dit une voix grave familière derrière nous.

Tyler me lâcha immédiatement avec un grand soupir, et je ressentis un soulagement instantané.

« Je reviens tout de suite, bébé. » Il me fit un clin d'œil et s'éloigna, me faisant me sentir mal à l'aise intérieurement. Je vis Tristan me fixer d'un regard intense, mais j'étais trop timide pour le regarder.

« En haut. Maintenant. » C'est tout ce qu'il dit avant de s'éloigner.

Je n'étais pas sûre s'il me parlait à moi ou à quelqu'un derrière moi.

Il y avait plein de pièces à l'étage, et je n'avais aucune idée d'où il était ni pourquoi il voulait me voir. Mais je me sentais plus en sécurité avec lui qu'avec les footballeurs inconnus en bas.

Soudain, je fus tirée dans une pièce, me faisant crier de surprise, mais je me calmai direct quand je vis Tristan.

Tristan ferma la porte et me poussa contre elle, me piégeant entre ses bras.

Putain de merde !

Ma culotte était presque trempée alors qu'il respirait fort devant moi. Je pouvais sentir son après-rasage, mélangé à son eau de Cologne, et ça m'excitait.

C'est bizarre que je sois excitée là ?

Je savais que c'était Tristan-putain-de-Harris, mais mon esprit était un peu embrumé par le verre que j'avais bu.

Je me mordis la lèvre, regardant son visage parfait. J'avais envie de toucher sa mâchoire, de passer mes doigts dans ses cheveux et—

Je m'arrêtai avant que mes pensées n'aillent plus loin.

Ouais, j'avais raison. Je vais carrément regretter d'être venue à cette soirée.

« Qu'est-ce que tu crois faire, bordel ? » demanda-t-il de cette voix profonde et rauque. Ça ne m'aidait pas à contrôler mon excitation déjà présente.

« Hein ? » bégayai-je.

« Habillée comme ça. Tu veux que les mecs te reluquent, ou te sautent dans cette petite robe que tu portes ? » demanda-t-il, l'air en colère.

Je fronçai les sourcils. « En quoi ça te regarde ce que je porte ? » rétorquai-je.

Il continuait de serrer les dents. On aurait dit qu'il se retenait à peine. Je pouvais voir les veines de son cou ressortir.

« Tu n'as aucune idée des pensées sales qui traversent leur esprit », dit-il, baissant les yeux sur ma robe.

J'appréciais en fait de voir ce côté de lui. « Qu-quelles pensées sales ? » demandai-je, clignant des yeux, me sentant un peu plus courageuse.

Il leva les yeux pour rencontrer les miens. « Putain, t'es bourrée ? » demanda-t-il, se léchant les lèvres.

Je devenais dingue. J'avais tellement envie de l'embrasser.

Bon sang, je n'ai jamais été aussi attirée par un mec avant.

« Juste un verre », murmurai-je.

Il laissa échapper un léger soupir. « Pourquoi t'es venue à cette soirée ? Je sais que ce n'est pas ton truc », demanda-t-il.

Je souris, touchée qu'il me connaisse si bien. « Comment tu sais que je n'aime pas les soirées ? »

« Je te connais depuis la cinquième, et je ne t'ai jamais vue à aucune soirée. Je sais aussi que tu ne mettrais jamais une robe comme celle-là », expliqua-t-il, me regardant droit dans les yeux.

« En bas, il y a des filles qui portent bien moins que moi. Tu n'as pas l'air d'avoir de problème avec elles », dis-je, évitant son regard.

« Mais elles ne sont pas toi », dit-il doucement. Son pouce effleura mes lèvres, et une vague de plaisir me traversa.

Mon cœur battait très fort dans ma poitrine.

Oh mon Dieu. Qu'est-ce qui se passe entre nous ?

« T'es tellement belle, putain. »

Et puis, les lèvres de Tristan se posèrent sur les miennes.

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