Le club était rempli de lumières colorées qui suivaient le rythme des morceaux du DJ.
La piste de danse était remplie de personnes en sueur, imprégnées d'hormones, qui se frottaient comme du fromage sur une râpe.
J’ai vidé le contenu de mon verre d’un trait, avec une sensation de brûlure descendant dans ma gorge alors que je vidais mon troisième verre.
"Le bar est plus agité que d'habitude", a dit Luke à mes côtés.
C'est lui qui m'avait traîné dans cet endroit, disant que j'avais besoin de "me lâcher et de m'envoyer en l'air".
Ne vous méprenez pas, je n'avais pas de mal à rencontrer des filles, c'était juste que je n’avais pas envie d’avoir de vraies relations, et elles finissaient toujours par s'attacher.
"Mon pote, c'est quoi ton problème ? C'est genre la troisième nana qui te supplie pratiquement de coucher avec elle."
Luke me tannait un peu tandis que "la fille n°3 avec le gros cul", comme il l'appelait si intelligemment, lançait des regards aguicheurs dans notre direction.
"Ça se termine toujours de la même façon. Ça devient assez barbant."
"Tu n'y peux rien, Nick, avec ce visage, les filles te veulent naturellement. Le paquet complet, avec le bling-bling et ton engin," m’a-t-il taquiné, levant les sourcils de manière suggestive.
"Salut, mon beau", a dit une voix aiguë.
Faisant la grimace avant même de me retourner, je me suis retrouvé nez à nez avec Stacy.
J'ai mentalement levé les yeux au ciel alors qu'elle se faisait un devoir d’appuyer ses seins en silicone sur mon bras. Je le savais parce que j'avais eu le malheur d'être assez ivre pour coucher avec elle.
"Alors, quel est notre plan pour plus tard, bébé ?" a-t-elle dit, en laissant traîner chaque mot d'une manière qu'elle pensait séduisante.
"Rien qui t'inclut", ai-je dit, en faisant de mon mieux pour qu'elle ne pose pas ses mains sur moi.
Remarquant que Luke était terriblement silencieux, j'ai vu qu'il fixait quelque chose, ou plutôt quelqu'un. En suivant son regard, je me suis retrouvé dans la même posture que lui.
"Très sexy", a-t-il soufflé.
De notre point de vue depuis le salon VIP, je pouvais voir une femme en rouge qui se distinguait parmi la foule, dansant de façon si sensuelle que je ne pouvais pas la classer comme une pétasse.
Et croyez-moi, avec un ami comme Luke, j'avais d'innombrables occasions d’être aux premières loges.
Le balancement de ses hanches était si séduisant, l'insouciance de son visage, et la façon dont ses lèvres se sont ouvertes...
Elle me semblait familière.
"Allô ! La Terre à Nick ? Est-ce que tu m'écoutes au moins ?" a crié Stacy en croisant les bras et en faisant la moue pour essayer d'être mignonne. Honnêtement, elle avait juste l'air constipée.
"Stacy, ma chère, c'est fini, et j'espère que tu sais ce que ce mot de quatre lettres signifie. Dieu nous garde que tu n'en connaisses que trois", ai-je dit en m'éloignant d'une bombe à retardement.
Luke m'a suivi en faisant une grimace à Stacy. "Sur une échelle d’un à dix, elle aurait un dix... mais j'ai bien peur que son QI soit au même niveau."
Il a ri à gorge déployée de sa propre blague alors que nous descendions les escaliers.
"Détends-toi, Nick ! Tu es un vrai rabat-joie", a-t-il crié par-dessus la forte musique.
Je ne lui ai pas prêté attention, mes yeux errant pour trouver la fille que nous avions vue plus tôt.
Je savais qu'il n'était pas difficile de la repérer, et vu que je n'arrivais pas à localiser la fille en question, j'étais sûr qu'elle était déjà partie.
"Ça me suffit pour la soirée", ai-je crié à Luke.
"Quoi ? Mais on est arrivés il y a juste une heure !" a-t-il protesté.
"Demande à Frank de te conduire à la maison", ai-je dit en faisant référence à son chauffeur personnel.
"Ne conduis pas ivre, Luke, je le pense vraiment", ai-je dit en lui tapant sur l'épaule et en me dirigeant vers la sortie.
Je l'ai entendu répliquer quelque chose du genre "Ok, papa", mais je n'ai pas pris la peine de répondre.
Lorsque mes pieds se sont posés sur l'asphalte, un souffle froid m'a traversé.
Les nuits new-yorkaises devenaient déjà plus froides et je n'ai pas perdu de temps pour me diriger vers ma voiture.
En marchant à toute vitesse, un type m'a soudainement bousculé. Je lui ai lancé un regard furieux, mais j'ai laissé passer en pensant que c'était juste un autre ivrogne.
Mais quelque chose m'a poussé à me retourner. L'énergie de ce mec ne semblait pas bonne.
En tournant la tête, j'ai vu qu'il se dirigeait droit vers une fille qui s'appuyait sur le mur pour se soutenir.
Il n'y avait presque pas de lumière dans le parking, mais je ne pouvais que supposer que la fille avait probablement bu un verre de trop.
J'ai regardé la scène se dérouler alors que l'homme allait vers la fille et commençait à s’en rapprocher dangereusement.
Sans hésiter, je me suis précipité vers eux, et lorsque le type était sur le point de poser ses mains sur elle, j'ai saisi son poignet bien fort.
"Pose une main sur elle, et tu auras affaire à moi", ai-je dit d’une voix menaçante. Je détestais les hommes comme lui.
"Laisse-moi partir, espèce d'enculé. Va te trouver une autre fille. Celle-ci est à moi", a-t-il dit.
Laissant échapper un petit rire sarcastique, j'ai resserré ma prise alors que l'homme grognait de douleur.
"Je suppose que tu as choisi, alors."
Il a envoyé son autre poing vers moi d’un geste maladroit à cause de l’alcool, et je l'ai esquivé facilement.
Je lui ai tordu le bras, et l'homme a crié de douleur en se débattant dans ma prise.
"Bon ! D’accord ! Je m’en vais !" m'a-t-il supplié.
Je l'ai lâché alors qu'il fléchissait son bras et pouvait à peine se tenir debout. Il s'est tourné vers moi avec un regard dur pour me frapper, mais je l'ai devancé.
En utilisant mon bras droit, j'ai balancé un coup de poing droit dans le nez de ce connard.
Il est tombé sur le dos, tenant son nez en sang, et a galéré pour s'éloigner.
J'étais sur le point de le frapper à nouveau, mais j'ai remarqué que la silhouette immobile de la fille se balançait soudainement en perdant l'équilibre.
Je l'ai immédiatement rattrapée, et lorsque l'adrénaline s'est finalement dissipée, mes yeux se sont écarquillés lorsque j'ai reconnu que la femme inconsciente dans mes bras n'était autre que la fille rencontrée plus tôt ce jour-là.
J'ai essayé de tapoter légèrement son visage pour la réveiller, mais elle est restée inconsciente. Elle respirait régulièrement, ce qui m'a un peu rassuré sur son état.
Regardant autour de moi, j'ai cherché quelqu'un qui pourrait la connaître.
Mais en vain. Le parking était vide de toute personne.
Dirigeant mon attention sur la belle endormie, j'ai cherché un sac à main ou un téléphone, mais il semblait qu'elle n'en avait pas apporté avec elle.
Je n'avais pas d'autre choix que de la ramener chez moi jusqu'à ce qu'elle dessaoule suffisamment pour rentrer chez elle par ses propres moyens.
La portant dans mes bras, je me suis dirigé vers ma voiture et j'ai eu du mal à l’installer sans lui cogner accidentellement la tête contre ma voiture.
J'ai attaché sa ceinture de sécurité. Elle restait endormie, de doux ronflements sortant de ses lèvres, ce qui a attiré mon attention.
Je fixais ses lèvres pulpeuses, momentanément distrait.
"Ce n'est pas le moment, Nick", ai-je marmonné en me réprimandant mentalement d'avoir des pensées aussi inappropriées.
Faisant le tour de ma voiture, j'ai ouvert la porte et je me suis glissé à l'intérieur, mettant le contact tandis que j’allumais le chauffage et me dirigeais vers l'extérieur du parking.
Le trajet jusqu'à la maison a été assez court. Lorsque je suis entré dans le parking en sous-sol, j'ai été immédiatement accueilli par mon garde du corps à l'air furieux, Bruce.
Je suis sorti de ma voiture et j'ai attendu le sermon qui allait sûrement arriver dans une seconde environ.
"Nick, si vous continuez à vous échapper comme ça, j'ai bien peur de devoir démissionner car je suis trop vieux pour vos manigances", a-t-il dit d'un ton las.
Bruce était le chef de la sécurité de notre famille. Il travaillait déjà pour nous avant même ma naissance.
Il ne faisait pas son âge, mais les quelques cheveux gris et les rides sur son visage dans des moments comme celui-ci montraient son âge véritable.
"Oh allez, Bruce, ça vous maintient en alerte et ça vous aide à vous sentir jeune", ai-je dit.
"Mais c'est bien le problème, je suis vieux, et un de ces jours, j'ai peur que vous me fassiez faire une crise cardiaque en me gardant sur le qui-vive", a-t-il argumenté.
"Très bien, très bien, mon vieux, je ne le ferai plus. Je promets de vous informer la prochaine fois", ai-je dit en levant les mains.
Bruce était l'une des personnes qui voyaient ce côté insouciant de ma personne. Même mes propres parents voyaient rarement cela.
Comment le pourraient-ils ? Ils ne pensaient qu'à façonner leur fils pour qu'il devienne leur digne héritier et gère leur héritage.
"Êtes-vous avec quelqu'un ?" a demandé Bruce en regardant derrière moi.
"Juste une amie."
"Euh, juste une amie ? Assurez-vous juste que je n'aurai plus à nettoyer derrière vous et à m'occuper d’une bimbo en furie", a-t-il dit.
"Ne vous inquiétez pas pour ça." Je lui ai souri effrontément, mais il a levé les yeux au ciel.
Il est parti juste après, et je me suis dirigé vers le côté passager pour ouvrir la porte.
Elle avait l'air de dormir si paisiblement que je ne voulais pas la déplacer, au risque de la réveiller.
Mais je doutais qu'elle apprécie le mal de dos si je la laissais là.
Je l'ai prise dans mes bras et elle s'est blottie contre mon cou. Je pouvais sentir sa respiration lorsqu'elle mettait ses bras autour de moi.
Ce petit geste a fait ressentir à mon cœur des choses qu'il ne devait pas ressentir.
En la portant dans l'ascenseur et en choisissant l'étage le plus élevé de mon penthouse, j'ai attendu que le ding familier signale mon étage.
Ouvrant les portes avec un peu de difficulté, j'ai donné un coup de pied dans la porte pour la fermer un peu trop fort, ce qui a fait un bruit de claquement.
"Merde", ai-je marmonné dans un souffle.
Elle s'est réveillée, cherchant autour d'elle d’un air ensommeillé jusqu'à ce que ses yeux noisette trouvent enfin les miens.
Il y a eu quelques secondes de silence avant qu'elle ne parle.
"Tu es revenu", a-t-elle chuchoté en affichant un sourire à fossettes qui m'a fait craquer.
"Je... je ne sais pas de quoi tu parles ?" ai-je dit.
Elle s'est libérée de mon étreinte et s'est mise debout en tremblant. Elle m'a souri d'un air endormi, et sans aucun doute, elle était indéniablement magnifique.
Mais ce qu'elle a fait ensuite m'a pris totalement au dépourvu.
Elle a passé ses bras autour de moi et s'est mise sur la pointe des pieds à ma hauteur pour poser ses lèvres douces et pulpeuses sur les miennes dans un tendre baiser.
Je suis resté abasourdi pendant quelques secondes, puis j'ai réagi.
Elle avait les yeux fermés, et je pouvais sentir toutes les émotions déversées dans ce baiser.
Mince.
Quand j'ai senti l'humidité sur mon visage, j'ai ouvert les yeux pour voir qu'elle pleurait.
Je me suis immédiatement reculé, et elle a ouvert des yeux pleins de douleur. Même si ses yeux reflétaient la douleur, elle a réussi à me sourire tristement.
"Je ne suis pas assez bien ?" a-t-elle chuchoté en baissant les yeux.
J'étais confus comme pas possible et j'étais sur le point de lui demander ce qu'elle voulait dire.
"Quoi ? Non…" ai-je commencé, mais j'ai été coupé quand son visage a soudainement pâli.
Elle s’est vidée l’estomac, vomissant partout sur moi et sur le sol couvert de moquette.
"Putain de merde."
