Jupiter's MC Livre 2 : Wolf

Le meilleur réveil du samedi matin, c'est quand le soleil caresse doucement les rideaux. Mais pour ma famille, rien ne vaut le bonheur de se réveiller aux côtés de l'être aimé.

Aujourd'hui, on doit retrouver le meilleur ami de papa et sa famille. Mais je suis crevé et mes paupières sont lourdes. Comme d'habitude, j'ai veillé tard pour dévorer mon bouquin. C'est toujours pareil quand une histoire me passionne.

Alors que je fais semblant de dormir, j'entends un petit rire derrière ma porte. Difficile de rester de marbre quand je perçois ma porte s'entrouvrir et une petite fille qui essaie de se faufiler en douce.

J'attends qu'elle grimpe sur mon lit, prête à me sauter dessus. C'est là que je me redresse d'un coup et l'attrape. Elle éclate de rire, surprise.

Sans attendre, je commence à la chatouiller. Elle rit aux éclats jusqu'à en avoir les joues rouges et le souffle court.

Je m'arrête et reste assis là, amusé par sa tentative ratée de me surprendre. Quand elle retrouve son souffle, elle me regarde avec une moue boudeuse, mais ses yeux pétillent encore de malice.

« Maxi ! Pourquoi tu as encore fait semblant de dormir ? »

Elle croise les bras, essayant d'avoir l'air fâchée, mais ça me fait rire de plus belle. Elle devrait savoir qu'elle ne peut pas me piéger.

« Désolé, Lottie, mais tu devrais le savoir maintenant. On ne prend pas le roi de la surprise par surprise », je lui dis avec un clin d'œil.

Elle pousse un petit grognement frustré, se redresse et saute du lit. Elle lisse sa robe froissée et me lance son regard espiègle habituel.

« Tante Gina m'a dit de venir te réveiller parce que le petit-déj est presque prêt », dit-elle.

Puis elle file comme l'éclair, me laissant secouer la tête devant sa petite comédie adorable.

Lottie est la fille aînée du meilleur ami de papa, le flic du coin. On passe tous nos week-ends ensemble depuis que je suis né, et ça a commencé bien avant ma naissance.

Même si le père de Lottie n'est pas dans le club, nos familles ont toujours été proches. Lottie et moi avons grandi ensemble depuis sa naissance quand j'avais trois ans, et elle compte beaucoup pour moi.

Elle est toujours là pour moi quand j'ai passé une sale journée à l'école. Même si elle est plus jeune, c'est ma meilleure amie.

Jusqu'à il y a quelques mois, on était tous les deux enfants uniques. Mais maintenant, Lottie est devenue grande sœur d'un petit Conan.

Quand j'ai appris qu'elle allait avoir un frère ou une sœur, j'ai eu peur qu'elle m'oublie un peu. Mais elle arrive à être une super grande sœur tout en continuant à passer du temps avec moi.

Après m'être préparé, je descends prendre le petit-déj et m'installe à ma place habituelle à côté de Lottie. Elle est déjà là, sage comme une image avec son assiette pleine.

Sans surprise, mon assiette déborde de mes plats préférés. Je la regarde et lui souris, fier de voir son air satisfait et mon visage réjoui.

Lottie engloutit son petit-déj en un rien de temps, puis se lève avec nos verres vides. Elle file au coin boissons, nous sert du lait à tous les deux et revient à table.

Je la remercie et bois une gorgée, mais un rire féminin m'interrompt. Je lève les yeux et vois nos mères de l'autre côté de la table, échangeant un regard complice.

Je me tourne vers Violet, aussi perplexe que moi. Je hausse les épaules et regarde à nouveau nos mères.

« Quoi ? J'ai un truc sur le nez ? »

Elles rient toutes les deux et secouent la tête, se regardant encore.

Ma mère dit quelque chose qui me laisse perplexe. « J'entends comme un son de cloches au loin. »

Tante Gina, la mère de Lottie, rit et ajoute : « Oui, je crois que je les entends aussi. On devrait peut-être commencer à choisir les robes de mariée maintenant. »

Je suis encore plus largué. « De quoi vous parlez ? Quel mariage ? Qui se marie ? »

Avant que nos mères ne répondent, mon père intervient : « Elles parlent de toi et Lottie, Max. »

C'est au tour de Lottie de regarder mon père avec curiosité. « Pourquoi j'épouserais Maxi ? C'est mon copain... »

Mon père rit de notre confusion. « T'en fais pas, vous comprendrez quand vous serez grands. »

Le reste du petit-déj se passe dans la bonne humeur jusqu'à ce que Lottie et sa famille doivent partir.

Tante Gina installe bébé Conan dans son siège auto, puis se tourne vers ma mère pour papoter. Mon père, Oncle Luke, Lottie et moi soupirons tous. On sait que ça peut durer des plombes.

Après une dizaine de minutes sur le parking du club, j'entends un moteur vrombir. Une voiture pile devant les grilles, et tout le monde se retourne.

Avant que quiconque ne réagisse, mon père plaque ma mère au sol derrière la voiture d'Oncle Luke, hurlant à tout le monde de se baisser.

Puis des détonations assourdissantes éclatent. Sans réfléchir, j'attrape Lottie qui crie et je la protège de mon corps.

Une ou deux minutes passent, et les coups de feu cessent. Un silence de mort règne sur le parking pendant quelques instants, puis j'entends un homme hurler.

Je me retourne et vois Oncle Luke tenant Tante Gina sur ses genoux. Elle respire difficilement, souffrant et tenant son ventre.

Je sens Lottie bouger sous moi, essayant de se relever. Je la laisse partir.

Dès qu'elle voit ses parents, elle crie : « Maman ! »

Elle court vers sa mère, pleurant à la vue de celle-ci en sang sur les genoux de son père.

Je reste figé, incapable de comprendre ce qui se passe.

Bientôt, l'ambulance et la police débarquent, sirènes hurlantes et gyrophares allumés, mais je ne peux toujours pas bouger.

Je ne bouge pas même quand Lottie est mise dans la voiture avec son frère hurlant et son père, qui partent en trombe derrière l'ambulance transportant sa mère.

J'entends un léger coup à la porte de ma chambre alors que je scrute par la fenêtre, attendant le retour de Lottie. Je me tourne vers la porte.

« Entrez. »

Ma mère ouvre doucement la porte, mon père juste derrière elle. Tous deux ont l'air d'avoir pleuré.

Ils s'assoient de chaque côté de moi près de la fenêtre et m'annoncent la nouvelle que je redoutais.

Les larmes me montent aux yeux. Je ne peux m'empêcher de penser que j'aurais pu faire quelque chose pour sauver Tante Gina, mais je suis resté pétrifié. J'ai l'impression que si j'avais agi, n'importe comment, Lottie n'aurait pas perdu sa mère.

Je me jure de faire mieux, de protéger Lottie et sa famille à l'avenir. Je ne la laisserai plus jamais souffrir comme ça.

Mais je ne sais pas que je ne reverrai jamais ma petite Lottie.