Table Onze

ELNORA

Elnora s’abandonna dans le baiser. Ses lèvres se fondirent dans les siennes comme des petites flammes en fusion pétillantes de plaisir. Ses mains se promenèrent contre son torse, se glissant sous sa veste pour sentir ses muscles durs comme la pierre à travers sa chemise blanche.

En gémissant, elle s’empara de sa veste et le rapprocha d'elle, en en demandant plus lorsque sa langue toucha la sienne.

Lentement, ses doigts effleurèrent doucement son corps, et Elnora se tordit lorsqu'ils remontèrent le long de son dos, se glissant dans ses cheveux volumineux.

Sa faim devint insatiable et Elnora passa ses bras autour de ses épaules, se régalant de ses lèvres comme un chien assoiffé de sang.

Elle se tortilla dans une tentative infructueuse de le chevaucher en luttant contre sa robe moulante. Au moins, ça l'aiderait à garder la ligne.

La limousine s’arrêta d’un coup, les forçant à s'éloigner l'un de l'autre. Mason s'éloigna d'elle en faisant une grimace contrariée, puis il s'adossa au fauteuil et appuya sur l'interphone.

« Hector ? », appela-t-il.

« Monsieur Dimitri, il y a un problème à la porte », répondit le chauffeur en bégayant.

Avec une profonde inspiration, Elnora passa ses doigts dans ses cheveux, puis les porta contre ses lèvres.

« J'arrive tout de suite. » Mason jeta un regard dans sa direction et ses joues rougirent lorsque leurs regards se croisèrent. Il sortit du véhicule et elle soupira.

Elnora s’appuya contre le dossier du siège, faisant tournoyer ses cheveux avec un large sourire. Il était le fruit défendu et elle ne voulait pas être raisonnable, elle avait terriblement envie de le manger. Mais Marcy était une voix de la raison plutôt agaçante.

Cette insondable Marcy était à ses côtés depuis la première année d'université. Une mondaine, qui aimait le plein air, dont elle n'a jamais pu se débarrasser.

C’était à l’avantage de leur entreprise, car tandis que Marcy s'occupait des relations publiques, Elnora s'occupait de l’analyse des données et des tests informatiques.

Alors que la limousine poursuivait sa route, Elnora se pencha pour regarder par la fenêtre. Mason se tenait en compagnie de deux hommes devant une propriété luxueuse.

Elle réfléchissait à toute vitesse, essayant de se rappeler ce que Marcy lui avait dit à propos de l’emploi de Mason. Elle baissa la vitre et regarda le manoir.

La limousine s’arrêta devant une grande entrée après avoir contourné une fontaine, et on ouvrit la porte de la voiture. Un garde armé l'aida à sortir, et Elnora déglutit alors que la peur la rongeait de l'intérieur.

Plus que jamais, l’envie de savoir ce qu'il faisait dans la vie submergea Elnora alors qu'elle jetait un coup d'œil au manoir blanc soutenu par de grandes colonnes.

Puis elle remarqua les hommes armés en costume qui descendaient des deux Cadillac qui encadraient la limousine.

Pourquoi aurait-il besoin d'une escorte armée ou de gardes dans sa résidence ? Et puis, pourquoi avait-il besoin d’un manoir aussi énorme ?

« Par ici, mademoiselle. » Le garde lui fit signe de se diriger vers l’entrée.

Elnora jeta un coup d’œil vers la porte, mais vit que Mason n’était plus là. En déglutissant, elle se tourna vers la maison et le garde se positionna derrière elle.

Elle avait dit qu’à cause d’un de ces rendez-vous arrangés elle se retrouverait enchaînée dans un donjon.

Marcy !

Elle l'avait probablement vendue à Mason et en riait avec son fiancé geek.

Les gardes les plus proches de la porte s'avancèrent devant elle, la conduisant dans le magnifique manoir monochrome. L'intérieur était d'une élégance sobre, avec de jolis accents rouges minimalistes qui se fondaient les uns dans les autres.

Même si elle ne connaissait pas très bien Mason, elle voyait que c'était exactement son style.

Lorsqu’Elnora atteignit le salon, les gardes la laissèrent seule, et elle serra son petit sac doré contenant uniquement son iPhone.

Elle observa tout autour d’elle pendant un moment avant de se caler dans un coin du canapé en cuir noir.

Elle était une pentester très douée, et pourtant elle ne possédait pas une maison aussi immense que celle-ci. Qui était Mason ?

« M. Dimitri », murmura-t-elle. Il y avait quelque chose de familier dans ce nom. Elle se renseignerait dès qu’elle serait en sécurité dans son appartement.

« Elnora. »

En soufflant, elle se tourna vers lui. « Vous m'avez fait peur. »

« Ce n'était pas mon intention », déclara-t-il en entrant dans le salon. « Je ne vous ai pas fait attendre ? »

En ajustant sa tenue, Elnora croisa les jambes et écarta les mèches de cheveux de son visage. Évidemment qu’il l'avait fait attendre, mais il n'était pas du genre à s'en excuser.

« Que faites-vous comme travail ? »

Ses lèvres s’étiraient pour former un sourire et le tourbillon d’émotions qu’elle ressentit alors qu’elle pensait à leur baiser rafraîchissant la fit déglutir.

« Je travaille. » Mason se dirigea vers le canapé adjacent à elle et s'y laissa tomber. « Pourquoi vous préoccuper de ça ? C'est à cause de la maison ? »

La maison ? Son penthouse était une maison, ça c’était un château. Elnora plissa les yeux. Il était évident que Marcy lui présentait toujours le même type d’homme : des hommes arrogants avec un complexe de Dieu.

« Ouais, appelons ça une maison », dit-elle.

En riant, Mason s’adossa contre le canapé et, pendant un moment, ils ne dirent rien.

Elnora ne savait pas pourquoi elle avait accepté sa proposition de sortir si elle ne cherchait pas à avoir une aventure. Il n'était pas du genre à avoir une relation. Elle le voyait dans ses yeux verts.

« Alors, allez-vous me dire ce que vous faites, ou dois-je le découvrir moi-même ? »

« Je vous en prie. »

Il y avait une lueur dans ses yeux qui la mettait au défi et lui faisait hausser les épaules. Elle savait qu'il ne lui faudrait pas plus de cinq minutes pour découvrir tout ce qu'elle voulait apprendre sur lui, elle savait y faire.

« Vous allez vous brûler, M. Dimitri. Je trouve toujours ce que je cherche », sourit-elle un peu.

Mason se leva et fit le tour de la table basse noire ouvragée au centre de la pièce. Il s’assit à côté d'elle et elle pivota pour le regarder.

« Je me demande », dit-il rapidement. « Que faites-vous avec Ricario, Elnora ? Cette question me ronge depuis notre rencontre au club. »

Ricario ? De quoi parlait-il ? Marcy lui a dit quelque chose sur elle ? Oh, cette satanée amie !

Sa présence pesante fit reculer Elnora, mais il lui prit le bras et l'attira plus près de lui avec un sourire mélancolique.

« Je comprends que vous préfériez ne pas en parler. Est-ce que je vous ai offensée ? » demanda-t-il d'un ton enjoué. Son bras passa autour de la taille d'Elnora et la maintint fermement l’empêchant de s'échapper.

« Que vous a dit Marcy à mon sujet ? »

Alors que Mason plissa les yeux, elle s'imprégna de leur belle couleur verte. Elle n'avait jamais vu de teintes aussi vives et étincelantes. C’était comme s'il pouvait voir son âme.

Son regard se posa sur ses lèvres, son ventre se serra et elle eut envie d'un autre baiser.

« Est-ce que je pourrai voir la DB4 dont vous parliez ? » murmura-t-elle, voulant désespérément penser à autre chose. « Vous aviez l’air de l’adorer au club. »

Mason se leva en gloussant et se dirigea vers le salon au fond de la pièce, Elnora l’observait.

Qui était Ricario ? Elle ne pensait pas qu’il allait lui dire quoi que ce soit pour clarifier cela, alors elle haussa les épaules. Peut-être qu’il était préférable de mettre fin à cette soirée.

« Quel est votre poison ? » dit-il depuis l'autre côté de la pièce.

« Quelque chose de fort et d'amer. »

Son acquiescement fut suivi par la vibration du sac d'Elnora. Presque immédiatement, Elnora sortit son téléphone portable de son sac et jeta un coup d'œil à l'écran.

Le cœur d’Elnora s’emballa quand elle vit le message paniqué de Marcy écrit en majuscules, puis son regard se tourna vers Mason.

« Alors. » Mason revint vers elle et lui donna l'un des verres. « Qui est Marcy ? »