J'ai pris mon mercredi pour laisser mon tatouage cicatriser. L'aiguille m'a fait mal en piquant mon bras, mais c'était une douleur que j'appréciais. La douleur et moi, on se connaissait bien.
Nora essayait souvent de me protéger de son père, mais elle n'était pas toujours là pour m'aider. Wesley aimait me bousculer et me frapper jusqu'à ce que ma peau vire au violet foncé.
Il ne touchait jamais mon visage ni aucune partie visible. Il disait que si j'en parlais à ma mère, il me tuerait. Je le croyais vraiment capable de le faire.
C'est bizarre que la douleur me manque parfois ?
Je ne veux plus que personne me fasse du mal, mais les coups de mon beau-père m'ont poussé à bosser dur pour me casser de cette baraque.
J'ai décroché une bourse complète à Hargrave, pas parce que j'étais un génie, mais parce que j'ai bûché comme un dingue ! Et puis j'ai laissé Nora seule avec lui.
La douleur du tatouage, c'était comme retrouver une vieille pote. J'encaissais un peu de souffrance pour avoir un truc beau. Le tatouage était super, et j'en voulais déjà un autre.
Jeudi, j'ai reçu la première facture du toubib de ma frangine. Ça a bouffé presque toutes mes économies, mais j'étais content de la payer.
C'était que du fric, et Nora était ma sœur - la seule famille qui me restait.
J'ai rencontré un nouveau client jeudi soir.
Ridley était canon, vivait dans un appart plus grand que David et Mikkel, et avait clairement cinq ans de moins que moi.
Il était stressé en ouvrant la porte, mais une fois à l'intérieur, il m'a maté de haut en bas et a sifflé d'admiration.
"Ludo avait raison quand il disait que votre agence était la meilleure. T'es vraiment un beau gosse, Papi."
J'avais pas l'habitude d'avoir des clients plus jeunes, mais Ridley semblait à l'aise avec un mec plus âgé.
"Voilà un papier à signer, bébé," dit-il, montrant un document sur la grande table en verre.
"Je t'assure que la confidentialité est super importante pour moi et mon agence," dis-je, comme d'hab.
"Blabla, ma chérie. Si tu savais qui est mon papa, tu comprendrais que j'ai besoin de toute la sécurité possible."
Il parlait de son père ou...
"Il est à Singapour pour le boulot et j'ai même pas le droit de sortir de la baraque. Il fait confiance à personne avec ma beauté," dit-il en se touchant le visage.
"Alors pourquoi je suis là ?" demandai-je en croisant les bras.
"Parce que je m'emmerde trop ! Tu sais ce que c'est de baiser la même vieille folle chauve et grosse pendant un an juste pour vivre dans le luxe ?"
J'ai pas pu m'en empêcher - j'ai éclaté de rire. Ridley m'a regardé comme si j'étais complètement con.
"Tu m'as pour douze heures. Tu veux faire quoi ?" demandai-je, essayant de pas expliquer mon rire. Ridley était visiblement pas une lumière.
"Je veux faire un défilé de mode !" s'exclama-t-il, les yeux brillants. "Papa a une marque de fringues, mais il me laisse jamais approcher du podium."
Wow, ça devenait de mieux en mieux.
"Tous ces mannequins à croquer, et il me laisse jamais les approcher ! Aujourd'hui, tu seras mon mannequin, et je serai le styliste et le juge."
"Maquillage et coiffure ?" demandai-je, essayant de jouer le jeu.
"Oh, ouais !" dit-il, tout excité. "Je sais pas comment faire, mais t'es assez mignon comme ça."
"Merci," dis-je d'un ton sarcastique.
Ridley prit son temps pour me désaper et me faire poser à poil pendant qu'il choisissait des fringues sur le portant.
J'y connaissais que dalle en mode, mais les fringues qu'il choisissait allaient clairement pas ensemble. Mais c'était le client, alors...
Essayant de marcher comme les mannequins que j'avais vus à la télé, j'avançai vers Ridley sans le regarder. Il était assis là avec des lunettes de soleil et une moue boudeuse comme s'il était... Comment elle s'appelait déjà ?
Après être retourné dans la chambre, il me courait après pour m'aider à enfiler la tenue suivante. Je commençais à penser que j'étais là juste pour jouer à faire semblant.
Après avoir présenté treize looks différents, Ridley décida qu'il voulait me voir en sous-vêtements.
Il me fila une belle paire de boxers Vero avec des bords noirs et dorés. Je marchai jusqu'à lui et juste au moment où j'allais faire demi-tour, il cria : "Stop !"
J'obéis.
"Maintenant, désape-toi !" ordonna-t-il.
OK, flippant. C'était comme ça que son "papa" lui parlait ?
"Penche-toi !" exigea-t-il du même ton.
Pourquoi je supportais ça ? Je fis ce qu'il demandait et je pouvais le voir entre mes jambes. Il avait sorti sa bite et se branlait lentement en matant mes fesses.
"Maintenant viens t'asseoir sur mes genoux !" dit-il, ayant enlevé que son froc et son caleçon.
"Je baise pas sans capote," dis-je, mettant fin à son petit jeu.
"Oh, désolé," dit-il de sa voix normale. "C'est une question de thune ? Mon papa met jamais de capote..."
"Tu m'utilises pour faire semblant d'être lui ?" demandai-je en m'asseyant à côté de lui.
Il me regarda, les yeux pleins de larmes. "Il couche avec plein de mannequins," chuchota-t-il. "Je le sais parce que j'en étais un."
Je le regardai sans rien dire, l'invitant à continuer.
"Quand il m'a choisi parmi tous les autres, j'étais aux anges. Mais maintenant, je vis dans cette cage dorée, et il est tellement jaloux qu'il me laisse à peine sortir."
"Pourquoi tu te casses pas ?"
"Et laisser tomber tout ça ?" dit-il. "Je ferais quoi après ?"
"Il fera quoi quand t'auras cinq ans de plus ? Je suis sûr qu'il a eu d'autres mecs avant toi."
"Comment tu sais ça ?" Ridley me regarda avec surprise.
Putain, ce gamin était vraiment naïf.
"Écoute, chacun fait ses propres choix. Le laisse pas t'enfermer."
"Ça veut dire quoi ?" demanda-t-il.
OK, j'arrivais à rien.
"Et si on allait dans la chambre pour recommencer ?"
"D'accord," murmura-t-il.
Ridley aimait visiblement qu'on lui dise quoi faire. Une fois dans la chambre d'amis, il était plus intéressé à être aux commandes. Il me laissa le baiser pendant qu'il gémissait de plaisir, et je le fis jouir avec une super pipe.
"Je peux te revoir ?" demanda-t-il, fumant tranquillement un joint. Il me le tendit, et j'en tirai une longue taffe tout en réfléchissant.
L'agence aimait bien les clients réguliers pour éviter les arrangements en douce. Ils voulaient pas que nos noms soient utilisés, donc les clients récurrents pouvaient avoir un code à utiliser dans la section des demandes spéciales.
C'était à nous de décider si on voulait le donner ou pas.
Je filai mon code à Ridley. C'était sympa de coucher avec lui pour un bon salaire. Je me cassai avec mon paiement en cash et un sac plein de fringues de luxe.
