Je savais que venir ici n'était pas une bonne idée. Pourquoi ai-je laissé mes sentiments me faire croire le contraire ? J'aurais dû laisser les choses telles qu'elles étaient.
Je pousse un soupir dans le salon silencieux. Azzy dort contre ma poitrine, si proche que je peux sentir son cœur battre à l'unisson avec le mien.
Après avoir beaucoup pleuré, elle s'est assoupie dans mes bras sur le sol de la grange. Puis, sans trop savoir pourquoi, je me suis allongé à côté d'elle quand je l'ai ramenée dans la maison.
J'aurais dû partir dès que je l'ai déposée, mais comment aurais-je pu ? Elle est tellement belle.
Je contemple son visage, m'attardant sur chaque détail.
Ses longs cils sombres caressent ses pommettes hautes, descendant vers son nez orné d'un petit anneau argenté. Ses lèvres bougent légèrement, attirant mon regard vers sa bouche délicate.
Je me souviens de ces lèvres parcourant chaque parcelle de mon corps.
Chaque baiser, chaque morsure sur ma peau, chaque caresse de sa langue. Ces souvenirs éveillent en moi un désir brûlant que je n'ai ressenti avec aucune autre femme depuis elle.
J'ai fréquenté d'autres femmes depuis notre séparation - j'ai tout essayé. Des aventures d'un soir, des semaines de débauche, des rencontres en ligne juste pour le sexe. J'ai tout tenté.
Mais rien n'égalait Azalea Wilde. Pas même... Rachel.
Qu'est-ce que je fais ? Et qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? J'ai quelqu'un dans ma vie. Une personne bien, gentille et stable. Elle est douce et calme, aimante et prévisible. Tout ce qu'Azzy n'est pas.
Et je l'apprécie. Du moins, je le crois. Mais en ce moment, je n'en suis plus si sûr. Comment le pourrais-je quand Azalea me fait me sentir plus vivant que Rachel ne l'a jamais fait ?
Être ici, dans cette maison, revoir Azzy, cela embrouille mon esprit et mes sentiments d'une manière que je ne comprends pas.
Je veux dire, qui oublie la femme qu'il fréquente depuis des mois ? Pire encore, Rachel était une amie avant qu'on ne commence à sortir ensemble, et je n'ai pas pensé à elle une seule fois depuis que j'ai revu Azalea.
Je suis un vrai salaud. Je devrais être chez moi avec Rachel dans mes bras, pas Azzy. Ce que je fais ici pourrait gâcher un bel avenir avec une femme gentille et normale. Je suis plus bête que je ne le pensais.
Soyons honnêtes. S'installer avec une fille parfaite, fonder une famille, construire un foyer, ce sont tous les bons choix, les choix sûrs. Jusqu'à aujourd'hui, je pensais que c'était ce que je voulais, mais maintenant je n'en suis plus si sûr.
Le bruit d'une porte qui se ferme me réveille en sursaut. J'entends les voix de Rose et Poppy depuis l'entrée du salon.
Merde. Azalea est toujours blottie contre moi, ronflant doucement, sa jambe sur ma taille et sa main sur ma poitrine.
Je pense à tous les jurons possibles en m'enfonçant dans les coussins, priant pour qu'aucune d'entre elles n'entre ici et ne nous voie dans cette position.
Je pousse un soupir de soulagement quand j'entends deux personnes monter les escaliers.
Je me sens coupable et un peu nauséeux. Qu'est-ce que je fabrique ? Pourquoi ne suis-je pas parti plus tôt ? Je suis en couple. Ça ne me semble pas correct.
Je ne suis pas le genre d'homme qui trompe. J'ai peut-être été un connard quand j'étais plus jeune, mais même à cette époque, j'ai toujours été fidèle à celle que j'aimais.
Mon père a trompé ma mère pendant des années. Je l'ai vue se tourner vers la drogue et l'ai regardée boire jusqu'à en mourir à cause de ce qu'il a fait. J'ai fini par être placé en famille d'accueil à cause de ce salaud.
Je ne veux pas être ce type-là. Personne ne m'a jamais donné envie d'être ce type, mais maintenant Azzy est de retour, et je suis complètement perdu.
Elle a été ma première pour tout - premier baiser, première fois, premier amour. Tout. Quand elle est partie, j'ai eu l'impression qu'une partie de moi partait avec elle.
J'ai attendu. Pendant des mois, j'ai gardé mon téléphone sur moi en permanence, espérant que chaque message, chaque appel, serait Azalea. Je gardais ce téléphone avec moi jour et nuit.
Quand elle n'a jamais appelé, quelque chose s'est brisé en moi. Pendant un mois entier, j'ai fait la fête tous les soirs, me saoulant, couchant avec différentes femmes, faisant tout ce que je pouvais pour l'oublier.
Mais ça n'a jamais marché.
Les pensées pour Azzy revenaient toujours me hanter, me faisant agir comme un drogué essayant d'avoir sa prochaine dose par tous les moyens possibles - jusqu'à ce que je rencontre Rachel.
Elle a pris son temps pour apprendre à me connaître, construisant notre amitié d'une manière qui a recollé mes morceaux brisés.
Petit à petit, elle m'a remis sur le droit chemin, m'aidant à arrêter de boire et à me former pour devenir policier. Finalement, mon chagrin s'est atténué, et j'ai pensé qu'un jour, je pourrais peut-être l'aimer comme j'avais aimé Azalea.
Pourtant, me voilà, le cœur battant la chamade et une érection gênante, retombant sous le charme d'Azalea comme un imbécile amoureux sans penser à qui je pourrais blesser.
Quel genre de salaud fait ça ?
Je dois partir. Maintenant.
Prenant une profonde inspiration et la retenant, je dégage doucement la jambe d'Azalea de mon corps. J'espère qu'elle ne se réveillera pas. Je ne peux pas l'affronter maintenant. Pas quand je ne peux pas me contrôler.
Quand elle ne bouge pas, je souffle, soulagé d'être libéré de ses bras et de ses jambes.
Comme je ne peux pas grimper par-dessus elle sans m'asseoir sur son corps comme un pervers, je glisse mes jambes par-dessus le dossier du canapé, remerciant ma chance qu'elles soient aussi longues que celles d'un joueur de basket.
Je cours vers la porte, fermant les yeux de soulagement quand l'air frais de la nuit remplit mes poumons, chassant le doux parfum d'Azalea. Quand je sens que j'ai repris le contrôle, je vérifie mes poches arrière pour mes clés.
Oh non. Non, non, non. Où sont-elles ? Je me retourne, cherchant par terre. Ça doit être ma punition pour avoir été un tel salaud ce soir.
« Tu cherches ça ? » Une voix endormie mais sexy m'arrête net, faisant frissonner tout mon corps - et pas à cause du froid.
Quand je lève les yeux, Azalea se tient sur la plus haute marche du porche, faisant tourner mes clés autour de son doigt. Elle s'appuie contre la rambarde, se mordant la lèvre pour cacher son sourire.
Azzy se détache de la rambarde, descendant lentement les marches tandis que ses yeux parcourent mon corps de bas en haut. Je ne peux plus respirer quand elle s'arrête devant moi, si proche que ses hanches touchent mon entrejambe.
Putain de merde.
Un sourire entendu illumine son joli visage alors qu'elle saisit mes poignets, se mettant sur la pointe des pieds pour poser ses lèvres sur cet endroit spécial de mon cou que seule elle connaît.
Elle met les clés dans ma main moite, tendant l'autre main pour prendre mon téléphone dans ma poche arrière.
Tout mon corps frissonne quand Azalea murmure à mon oreille : « Les clés sont à toi, le téléphone est à moi. Viens le chercher quand tu seras prêt à m'affronter comme un homme au lieu de te faufiler au milieu de la nuit comme quelqu'un qui est juste venu pour tirer son coup. »
Elle dépose un léger baiser sur mon cou avant de se retourner et de courir dans la maison sans me regarder.
Tout ce qui me reste, c'est une bouche ouverte et une érection douloureuse.
Eh bien, merde alors. Le karma est vraiment une chienne.
