Le réveil sonne à 5 heures du matin. Je l'éteins et jette un œil à mon téléphone pour vérifier mon emploi du temps.
Christine a reporté le travail d'aujourd'hui. Parfois, je l'adore vraiment pour ce genre de choses.
Puis je me souviens que j'ai rendez-vous avec Justin M. ce soir. Je ne sais pas grand-chose de lui. Du coup, je décide de faire la grasse matinée. Je pose mon portable et me rendors.
J'arrive au restaurant après 9 heures. Christine me regarde. « Tu m'as enfin écoutée. Tu as bien dormi ce matin ? » me demande-t-elle.
« Quand j'ai vu que ma journée avait changé, j'étais aux anges — jusqu'à ce que je me souvienne de ce soir. Alors j'ai replongé », dis-je en me dirigeant vers mon bureau.
« Qu'est-ce que tu as là ? » demande-t-elle.
« C'est ma tenue pour ce soir. »
« Encore une robe ? » plaisante-t-elle.
« Oui, petite maligne. C'est la robe de l'enterrement. »
« Pas possible. Ne me dis pas que tu vas mettre cette robe d'enterrement. Il va prendre ses jambes à son cou s'il te voit avec ça ! » s'inquiète Christine.
« Je plaisante. Oui, j'ai une robe. J'espère qu'elle me va toujours. »
« Tu ne l'as pas essayée avant de venir ? » demande-t-elle.
« Non, j'ai trop traîné au lit aujourd'hui. » J'accroche la housse de la robe derrière ma porte.
Pendant la journée, j'imagine ce que pourrait être le rendez-vous.
Sera-t-il calme et gênant, ou va-t-il trop parler de lui ? Va-t-il sortir des blagues nulles pour essayer de me faire rire ?
Peut-être que je vais meubler toute la conversation. Il pourrait aller aux toilettes et ne jamais revenir. J'ai toujours trouvé ça cruel de faire ça.
S'il me demande mon numéro, je dirai non. Je ne lui donnerai pas un faux numéro pour lui donner de faux espoirs.
Christine me voit assise au bar, en train de marmonner.
« Qu'est-ce que tu fabriques ? » demande-t-elle.
« Rien », dis-je en sirotant mon eau.
« Je n'en crois pas un mot. Tu te parles à toi-même », dit-elle en riant. « De quoi discutez-vous toutes les deux ? »
« Je stresse pour ce soir. Je réfléchis à ce que je ferai si ça tourne mal. »
« Arrête. Je ne vais pas coucher le premier soir. Pas question. »
Je retourne dans mon bureau. Je ferme la porte et m'installe à mon bureau.
Je relis le courriel de Justin M. pour voir si je peux en apprendre plus sur lui.
Justin M.
Pas de nom de famille, juste une initiale. Donc je ne peux pas le chercher dans les fichiers de police.
On frappe et ma porte s'ouvre. C'est Christine.
« Hé, j'ai un petit souci avec la table 12. Qu'est-ce que tu fais ? Tu cherches la petite bête avec Justin ? Tu vérifies son casier judiciaire, avoue ? »
« Non », dis-je en fermant précipitamment mon ordinateur.
« KD, je ne te crois pas. Tu cherches une porte de sortie, c'est ça ? » dit-elle alors que je hausse les épaules.
« L'appli de rencontres vérifie tout le monde soigneusement. Je ne pense pas que tu vas sortir avec un dangereux criminel.
« Je suis sûre que ce Justin est bien. Arrête d'essayer de saboter le rendez-vous. Il pourrait être quelqu'un de sympa qui veut juste discuter », dit Christine avant de partir.
« Je suppose que tu as raison », dis-je doucement.
Il est dix-neuf heures trente et je dois me préparer. Je vais dans mon bureau et ferme la porte.
C'est une robe noire avec un décolleté en V, dévoilant un peu de poitrine, et elle arrive au-dessus des genoux. Je me retourne pour voir mon dos, et j'aperçois mon soutien-gorge. La robe est ouverte dans le dos.
« Oh non. »
Je ne peux pas porter de soutien-gorge ce soir. J'enlève la robe, retire mon soutien-gorge, puis la remets. Je me regarde à nouveau dans le miroir.
« Tu sais, pour une femme de quarante-neuf ans, mes seins ont encore fière allure. Ils n'ont pas encore commencé à tomber. Je suis plutôt contente de mon allure dans cette robe. »
Je sors de mon bureau et me dirige vers la salle à manger quand Christine m'aperçoit.
« Wow, ma belle, tu es vraiment canon dans cette robe », dit-elle avec un grand sourire.
« Je sais, hein ? » Je fais un tour sur moi-même.
« Tu es une MILF », dit-elle en souriant.
« MILF ? » je demande.
« Mother I'd Like to Fuck. Je veux dire, si j'étais un mec, je te sauterais dessus dans cette robe. »
« Oh, t'es gentille. Allez, retourne bosser », dis-je en riant.
« Où seras-tu quand il arrivera ? » demande Christine.
« Je m'installerai au bout du bar, pour voir tout le monde entrer. »
« D'accord, je serai à l'entrée. Quand il arrivera, je te l'enverrai », dit-elle.
Je retourne dans mon bureau pour vérifier mon maquillage et voir si j'ai besoin de retouches. Non. J'ai l'air bien ce soir, mais je suis toujours sur des charbons ardents.
