Micah effleura délicatement mon épaule. Il fit glisser la bretelle de ma robe et nicha son nez dans mon cou. Son autre bras enlaçait ma taille.
Il me fit pivoter, sa main posée sur ma hanche.
« Parfait. Mets-la en valeur ! »
Le flash de l'appareil photo captura mes joues rougissantes. Je m'écartai vivement de lui.
« Arrête de faire comme si tu aimais tant ça », lança Liam avec colère. Il observait la scène derrière le photographe.
Micah lui adressa un sourire. « Je ne fais pas semblant. J'adore ça. » Il fit un clin d'œil à son frère, ce qui mit Liam hors de lui.
« Tu n'as pas encore vu comment elle veut la photo avec Darren, pas vrai ? » Je vis Liam jeter un regard inquiet à Darren.
Ils étaient tous torse nu, portant les jeans Beau's Bad Medicine et leurs masques.
Je me sentais brûlante et nerveuse. Angelique m'avait donné un joli masque blanc orné de pierres. « On t'appellera Desert Rose », avait-elle dit.
« Tu as intérêt à garder tes mains où il faut », lança Liam avec colère à Darren, qui sourit.
« Désolé frérot, mais ça ne va vraiment pas te plaire. » Il m'enlaça et me souleva pour que mes jambes entourent sa taille.
Je rougis violemment et regardai Liam, l'implorant du regard.
Il était furieux. Sa mâchoire était crispée et il détourna les yeux, fusillant sa mère du regard, qui l'ignora.
Darren me sourit. « Maintenant, penche-toi un peu en arrière. »
Je m'exécutai lentement, mes cheveux tombant dans mon dos.
« Encore un peu. Voilà. C'est parfait. Ne bouge plus. »
Il se pencha. Il garda une main dans mon dos et remonta l'autre le long de mon flanc, la posant sur le côté de ma poitrine pour bien mettre en valeur le soutien-gorge.
Il baissa la tête pour que ses cheveux effleurent ma peau. Le flash crépita à nouveau et il leva les yeux vers moi en souriant.
« Tu te débrouilles vraiment bien. Je veux dire, tes réactions sont parfaites. Même les meilleures mannequins ici n'arrivent pas à faire ça aussi bien que toi. »
Il se tourna vers Angelique en me reposant doucement. « Ça te convient, Maman ? »
Elle l'ignora, regardant les écrans où s'affichaient les photos.
« D'accord, j'ai besoin de Liam et Micah », dit-elle sans le regarder, nous observant d'un air très sérieux.
« J'ai besoin de toi ici. » Elle poussa Liam à s'agenouiller au sol. « Et toi juste là. » Elle me tira devant lui. « Maintenant je veux tes mains derrière ses jambes. »
Liam remonta ses mains à l'arrière de mes jambes, me faisant frissonner.
« Maintenant, Micah. Tu es là. » Elle le plaça juste derrière moi. Elle examina notre position. Puis elle s'avança.
Elle prit les mains de Micah et en posa une sur ma hanche, glissant son petit doigt sous la fine bande de la culotte en dentelle.
Elle plaça l'autre main sur le côté de ma poitrine, faisant en sorte que l'étreinte rapprochée mette parfaitement en valeur l'ensemble de lingerie rouge en dentelle.
« Maintenant penche la tête, Dusty », dit-elle en remontant une des mains de Liam plus haut jusqu'à ce que ses doigts se courbent juste sous mon intimité.
Mon ventre se noua tandis que je sentais une chaleur intense m'envahir.
« Bon sang, frangin. » Micah me regarda par-dessus mon épaule, surpris en sentant ma peau brûlante sous ses mains. « Sa peau est en feu ! »
« Ça va, Dusty ? » Liam me lança un regard inquiet tandis que sa mère continuait de nous déplacer comme des poupées.
J'acquiesçai légèrement, penchant la tête en arrière contre l'épaule de Micah et tendant le bras pour enrouler mes doigts autour de sa nuque comme Angelique me l'avait demandé.
« Bien, Liam. Puisque tu sors avec elle, je veux essayer de rendre cette photo plus excitante », dit rapidement Angelique.
« Pense sexy. Embrasse sa taille. Dusty, continue de rougir, ma chérie. Ferme les yeux. Ça ne prendra pas longtemps. »
« Parfait ! » entendis-je Angelique s'exclamer joyeusement tandis que l'appareil photo cliquait. « D'accord les garçons, c'est tout ! »
J'ouvris les yeux, soulagée.
Micah s'éloigna vers les vestiaires, suivant Darren.
Liam se releva lentement devant moi, scrutant mon visage. « Je ne pensais pas pouvoir tenir beaucoup plus longtemps », dit-il timidement en retirant son masque et en m'entourant la taille de ses bras.
Je sursautai quand nos peaux se touchèrent et il sourit. « Alors, comment s'est passée ta première séance photo ? »
« C'était... très gênant », dis-je, ne trouvant pas de meilleur mot. J'ôtai mon masque et enfouis mon visage contre sa poitrine pour rafraîchir ma peau brûlante.
« On aurait dit une séance photo pour un film osé. »
« Tu as déjà vu des magazines de mode Beau avant. » Je le sentis sourire contre mes cheveux.
« Ils font des photos très... sexy. Je veux dire, combien de photos as-tu vues où on portait vraiment des t-shirts ? »
Il me serra doucement contre lui. « Ils font du sexy, pour les hommes et les femmes. Je ne sais toujours pas pourquoi Maman a décidé d'ajouter des sous-vêtements aux vêtements, mais je peux te dire une chose » - il s'interrompit et je le sentis prendre une profonde inspiration - « tu t'en es vraiment bien sortie. »
« D'accord, viens ici, Dusty ! » m'appela soudain Angelique en agitant la main avec excitation. « Regarde ça. Je te l'avais dit, tu es naturelle, ma chérie ! »
Je m'écartai lentement de Liam et m'approchai derrière elle, très surprise. Je ne reconnaissais même pas la magnifique femme sur les photos.
« Bon sang, Dusty », entendis-je Liam murmurer derrière moi en regardant les écrans.
Je me retournai rapidement vers lui. Il avait l'air ébahi.
« Qu'en penses-tu ? » Angelique se tourna vers moi, le visage rayonnant. « Parfait, n'est-ce pas ? » dit-elle joyeusement. « S'il te plaît, dis-moi que tu viendras ici après avoir fini tes études. On a besoin de toi pour ça. »
En me retournant, je vis que Liam avait l'air mal à l'aise. « Je ne sais pas si Liam apprécierait que les mains de son frère soient à nouveau partout sur moi comme ça », dis-je lentement.
« Je ne sais vraiment pas ce que j'en pense non plus, honnêtement. »
Elle eut l'air déçue. « Et si je te promets que ces trois-là seront les seuls à travailler avec toi sur les photos ? » dit-elle d'un ton presque suppliant.
« Mes garçons sont professionnels. Ils prennent leur travail au sérieux. J'espère qu'ils se comporteraient de manière exemplaire avec toi, sans être trop proches. »
Elle lança un regard sévère aux frères qui sortaient des vestiaires. « Je n'envisagerais jamais de te mettre dans une position qui te mette mal à l'aise. »
« Elle accepte le job, pas vrai ? » dit Micah en regardant sa mère avec espoir, se plaçant derrière elle pour examiner les écrans. « Hé, elles sont géniales ! »
« Elle se débrouille vraiment bien », dit doucement Darren en regardant les écrans, « Ses réactions sont tellement parfaites. Je pense qu'elle serait parfaite pour ça », approuva-t-il.
« Hé, je peux avoir une copie de celle-là ? » demanda innocemment Micah en montrant du doigt une des photos où il avait le nez juste derrière mon oreille.
Mon bras était levé, les yeux fermés et mes doigts dans ses cheveux sombres.
Il arborait un sourire sexy en descendant ses mains le long de mes hanches, me faisant pivoter pour que l'ensemble noir transparent soit entièrement visible pour l'appareil photo.
Je rougis en me rappelant l'étreinte très rapprochée.
« Pour mon book, je veux dire. Aïe ! Calme-toi, frangin. Je plaisantais ! » cria-t-il alors que Liam le fusillait du regard et lui donnait un coup de poing dans le bras.
Darren leur lança un regard noir et se tourna vers moi. « Réfléchis-y, Dusty », dit-il en souriant calmement. « Personne ne te force, mais je suis totalement d'accord avec Maman. Tu es parfaite pour ça. »
Je sursautai quand un peignoir fut posé sur mes épaules. Liam passa son bras autour de ma taille et fronça les sourcils en direction d'Angelique.
« Maman, je ne sais pas trop », dit-il d'un ton contrarié. « Je ne sais pas ce que je ressens à l'idée que le corps de ma copine soit exposé à tout le monde. »
Elle le regarda d'un air perplexe. « Chéri, je ne comprends pas. Tu montres ton corps à tout le monde tout le temps. »
Montrant du doigt les couvertures de magazines de mode accrochées aux murs du studio, elle dit : « Ne devrait-elle pas être la jalouse ? Ces photos n'ont même pas encore été publiées. »
Il fronça les sourcils en regardant le sol. « On peut y aller maintenant ? » Il avait l'air contrarié et je sentis un petit sourire se former sur mon visage malgré moi.
Il leva les yeux vers elle. « Tu as tout ce dont tu as besoin, pas vrai ? »
« Bien sûr, mon chéri ! » dit-elle rapidement avant de se tourner pour nous donner une chaleureuse accolade d'un bras.
« Merci infiniment, Dusty. Tu as été fantastique ! » Il soupira avec colère, m'entraînant vers les vestiaires pour qu'on puisse se changer.
« Tu ne veux vraiment pas que je sois mannequin ? » demandai-je tandis qu'il me lançait mes vêtements, l'air distrait. « Je ne le ferai pas si tu ne veux pas. »
« Tu es une femme adulte, Dusty. Je ne peux pas prendre les décisions à ta place », dit-il obstinément en enfilant son t-shirt. « Si ça te fait te sentir belle, s'il te plaît ne me laisse pas t'en empêcher. »
« Mais ça ne te plaît pas », dis-je doucement en retirant les sous-vêtements pendant qu'il avait le dos tourné et en remettant mes vêtements. « Je ne veux pas le faire si ça te contrarie. »
Il se retourna vers moi, l'air tiraillé. « Ça me dérange parce que je veux être le seul à te toucher comme ça. »
Il me prit dans ses bras et fit glisser sa main le long de ma hanche, la posant sur ma taille. Il colla sa joue contre mon cou, derrière mon oreille, comme je l'avais fait avec Micah.
Je frissonnai involontairement.
Me faisant pivoter rapidement, il me souleva comme l'avait fait Darren et j'enroulai mes jambes autour de sa taille, m'agrippant à ses épaules tandis qu'il me plaquait brutalement contre le mur.
« Ça me met en colère de voir mon frère te tenir comme ça », dit-il avec rage.
Je plongeai mon regard dans ses yeux brûlants, incapable de parler.
Il me reposa doucement, me gardant contre le mur. « Je n'aime pas partager, Dusty. »
Son murmure furieux me donna la chair de poule.
Micah passa la tête dans le vestiaire. « Tout va bien ici ? Darren voulait que je vous demande si vous vouliez venir avec nous chez Bennett. On meurt de faim. »
Il s'arrêta et regarda le visage furieux de son frère, perplexe. « Allez, frangin. Viens manger. T'es toujours grognon quand t'as faim. Laisse la fille tranquille. Elle s'est super bien débrouillée. »
Liam lui lança un regard noir. « On descend dans une minute. » Il s'écarta de moi et mit ses mains dans ses poches, contrarié.
« Super ! » Micah sourit. « On vous attend dans le hall. » Il partit, me laissant seule avec Liam.
« Je suis désolé. » Il me jeta un coup d'œil rapide. « Je n'aurais pas dû réagir comme ça. Tu posais juste pour ma mère. » Il me tendit la main.
« Merci de l'avoir aidée. Sa ligne de mode est très importante pour elle. Tu veux aller manger avec mes frères ? »
Je pris lentement sa main. « Je n'ai pas vraiment faim », dis-je doucement. Mon estomac gargouilla bruyamment, me contredisant, et je rougis.
« Allons-y. » Il sourit en passant mon bras sous le sien tandis qu'il nous guidait vers le hall.
Je me sentais comme une célébrité assise avec les trois frères chez Bennett. Tout le monde nous regardait, mais je les remarquais à peine.
C'était étrangement relaxant d'être avec eux. C'était très calme quand nous sommes arrivés, mais Micah a vite commencé à plaisanter sur la lenteur de la voiture de Darren.
« Allô la Terre, ici Dusty. Pourquoi es-tu si silencieuse ? » dit-il en me regardant attentivement.
Je lui lançai un petit regard, me tenant le ventre. « Ils mettent trop de temps », me plaignis-je en posant ma tête contre son épaule tandis que ses frères éclataient de rire. « Je vais mourir de faim ! »
« Oh, les voilà. Génial ! » s'exclama joyeusement Micah alors que deux serveuses se dirigeaient vers nous entre les tables.
Je souris intérieurement en les regardant déposer les assiettes, se penchant sur la table.
Les garçons ne semblaient pas s'en apercevoir, leur jetant à peine un coup d'œil en faisant passer les plats autour de la table. L'air déçu, les serveuses s'éloignèrent. Darren et Micah commencèrent immédiatement à manger.
Liam se tourna vers moi, curieux. « Tout ce que tu voulais c'était un sandwich ? » Il regarda le petit sandwich dans mon assiette en fronçant les sourcils. « Tu plaisantes, j'espère ! »
« C'est ce que je peux me permettre », dis-je sur la défensive. « Vous avez choisi le restaurant barbecue le plus cher de la ville. Ça me va. Je n'ai jamais beaucoup mangé de toute façon. »
Il leva les yeux au ciel et soupira. « Tu ne paies pas, Dusty. Combien de fois je vais devoir te le répéter ? » Il se leva et se dirigea vers le buffet.
Liam jeta un coup d'œil à mon assiette en fronçant les sourcils. « Oh là là, tu ne manges que ça ? » Il avait l'air vraiment inquiet. « Comment fais-tu pour tenir debout, ma pauvre ? Je sais que tu es menue, mais il faut manger plus ! »
Je lui donnai un petit coup de poing dans le bras. « Je ne suis pas menue ! » dis-je, vexée.
Darren éclata de rire tandis que Micah me regardait, l'air choqué, en se frottant le bras.
« Aïe ! Ne me frappe pas ! » Il fit semblant d'avoir mal. « Eh mec, ta copine a du caractère ! » lança-t-il à Liam qui revenait à table.
« Je sais. C'est ce qui me plaît », répondit Liam avec un sourire. Il posa devant moi une assiette bien garnie du buffet.
« Tiens, mange. Ne dis pas non. Tu n'es pas obligée de tout finir. »
Je le fusillai du regard. « Je ne te laisserai pas encore me payer à manger ! »
Darren et Micah nous observaient avec intérêt.
« Dusty, s'il te plaît, mange. J'aime bien t'offrir des choses », dit Liam en s'asseyant à côté de moi. « Et si tu ne manges pas, je ne mangerai pas non plus. » Il avait l'air très sérieux.
Je pris lentement une fourchette et commençai à manger sans le regarder. « Tu es vraiment têtu », marmonnai-je.
« Non, c'est toi qui es têtue », répliqua-t-il en commençant à manger.
J'entendis les deux autres pouffer discrètement.
« Quand est-ce que vous vous mariez ? » demanda Darren d'un ton taquin.
Je lâchai ma fourchette, mortifiée.
« Ils se chamaillent déjà comme un vieux couple. » Micah rit, et Liam lui lança un regard noir. « Quoi ? Ça ne me dérange pas. »
« La ferme », dit sèchement Liam en les fusillant tous les deux du regard.
Ils sourirent et retournèrent rapidement à leurs assiettes.
Je repris ma fourchette et remuai tristement la nourriture dans mon assiette. Il est vraiment autoritaire.
Il me lança un regard perçant, et je me mis docilement à manger. Satisfait, il retourna à son assiette.
Je mangeai machinalement, les observant discuter avec animation de l'autre côté de la table.
Après le repas, ils nous firent une accolade amicale et partirent. Liam se tenait à côté de moi, les mains dans les poches, regardant les voitures de luxe s'éloigner.
« Tu es toujours aussi directif ? » demandai-je doucement en marchant vers sa voiture. « Tu sais, j'ai mon propre argent. »
« J'aime bien avoir le contrôle », dit-il avec un sourire malicieux. « Ça me fait plaisir de t'offrir des choses. Je ne sais pas pourquoi. Mais je n'ai rien de mieux à faire de mon argent. »
« Je trouve ça un peu envahissant », dis-je alors qu'il déverrouillait les portières.
Il me regarda d'un air amusé. « Tu te moques de moi, Mademoiselle Rivers ? » Ses sourcils se haussèrent.
Je me mordis la lèvre, essayant de ne pas rire.
« Quelle insolence. » Ses yeux se plissèrent et il me plaqua contre la voiture. Je rougis tandis qu'il se penchait sur moi, ses mains posées sur la carrosserie de chaque côté.
« On est en public ! » chuchotai-je, gênée, en regardant autour de nous le trottoir animé. « Arrête ! »
« Tu crois que ça me dérange si on nous voit ? » murmura-t-il en souriant alors que je baissais les yeux, embarrassée. Il effleura doucement mon cou du bout des doigts.
« Liam ! » haletai-je. J'avais le souffle coupé. Tout mon être semblait se concentrer sur ce seul contact, suivant la sensation alors qu'il remontait le long de ma mâchoire.
« Regardez, c'est eux ! »
« Oh la la, vous avez vu sa voiture ? »
« La voiture ? Tu plaisantes ? Tu vois ce qu'il lui fait ? »
Je jetai un coup d'œil par-dessus son épaule en entendant ces voix. Un petit groupe d'étudiantes regardait son dos avec envie. Quand elles virent que je les observais, elles froncèrent les sourcils et s'éloignèrent.
Il se retourna pour les regarder partir. « Allons faire un tour », dit-il en me souriant gentiment. « J'ai envie de te montrer quelque chose. »
« Me montrer quoi ? » demandai-je, à nouveau nerveuse tandis qu'il m'installait dans la voiture. Ignorant ma question, il monta à son tour et me lança un regard mystérieux.
« Tu verras », dit-il.
Je fronçai les sourcils face à son attitude secrète alors qu'il détournait le regard, s'engageant dans la circulation lente du week-end.
« On doit s'arrêter à l'appartement une minute pour prendre un truc. »
« Quoi ? » Je commençais à m'inquiéter. Où m'emmenait-il ? Qu'y avait-il à l'appartement ?
Toujours pas de réponse. Je me calai dans mon siège avec un soupir, restant silencieuse tandis qu'il conduisait lentement à travers les voitures.
Arrivés devant le grand immeuble, il m'adressa un large sourire. « Attends-moi là. »
Je le regardai sauter hors de la voiture et courir vers l'entrée. Pourquoi agit-il ainsi ?
Je fronçai les sourcils, les mains croisées sur mes genoux. À bien y réfléchir, il est d'humeur bizarre depuis qu'on a quitté l'agence.
Je me demandais encore ce qui n'allait pas chez lui quand la portière s'ouvrit brusquement et qu'il remonta dans la voiture.
Il se pencha vers moi et déposa un petit sac noir sur mes genoux. « Ne te fâche pas, d'accord ? Je l'ai vu et j'ai pensé à toi. »
J'ouvris délicatement le haut. Oh non ! J'eus le souffle coupé en voyant le petit appareil photo numérique à l'intérieur. « Oh mon dieu ! » Je faillis le lâcher. C'est un Hasselblad !
« Je ne peux pas accepter ça ! » J'essayai de le lui rendre. « Tu es fou ? Cet appareil coûte une fortune ! »
Il repoussa l'appareil vers moi. « D'accord, tu peux me l'emprunter pour une longue durée. »
Je pâlis tandis qu'il démarrait. « De toute façon, tu en auras besoin là où on va. »
« Où m'emmènes-tu ? » Je replaçai soigneusement l'appareil dans le sac. Est-il fou ?
Je le regardai à travers l'habitacle. Est-ce qu'il va être comme ça à chaque fois que je serai avec lui ? Pourquoi ai-je besoin d'un appareil photo hors de prix ? Où allons-nous ?
Il ne répondit pas à ma question, m'adressant un sourire énigmatique. Je regardai par la fenêtre, évitant son regard. Dehors, les maisons et les commerces que nous dépassions laissèrent progressivement place à de nombreux arbres.
Je réalisai que nous nous dirigions vers la Réserve Nationale de Coronado. Je lui lançai un regard perplexe, mais décidai de ne pas poser de questions et reportai mon attention sur le paysage.
De toute façon, il ne me dirait pas où nous allons.
Je sentis la voiture ralentir et regardai rapidement autour de moi. Il n'y avait aucune habitation en vue. Des arbres à perte de vue.
Je le regardai nerveusement alors qu'il s'arrêtait sur le bas-côté et coupait le moteur.
« Qu'est-ce qu'on fait ici ? » Je m'agrippai anxieusement à mon siège. Peut-être qu'il est vraiment fou. Il est un peu collant quand même.
« Tu vas adorer, je te le promets. » Il était tout excité en sortant de la voiture et en faisant le tour pour m'ouvrir la portière.
Voyant mon air effrayé, il rit. « Allez, tu me fais confiance ? »
« C'est exactement ce que dirait un tueur en série », dis-je, nauséeuse. « Pourquoi j'ai l'impression que tu essaies de m'emmener dans les bois pour pouvoir cacher mon corps plus facilement ? »
Il eut l'air peiné. « Je ne te ferai jamais de mal. Allez, prends cet appareil photo. » Il se pencha, me tirant doucement hors de la voiture.
« Tu as dit que tu aimais photographier les animaux en voie de disparition, non ? » Il remit une mèche de cheveux derrière mon oreille et me serra dans ses bras en souriant.
Je ne pus m'empêcher de me sentir excitée. Il m'emmène prendre des photos ? Mais de quoi ?
Nous avions plus d'une espèce menacée dans le coin, alors je le suivis prudemment sur le petit sentier à peine visible qui serpentait à travers la végétation.
Nous marchâmes pendant ce qui me sembla des heures. Il était patient, m'aidant à franchir les arbres tombés et les trous. Finalement, j'aperçus une lueur dorée devant nous, comme s'il y avait une clairière.
Voyant une échappatoire aux branches qui me griffaient, j'accélérai immédiatement le pas, désireuse de sortir de ces bois touffus.
Liam me saisit le bras et secoua la tête, m'intimant le silence. Je m'arrêtai tandis qu'il m'attirait pour me faire accroupir et pointait du doigt à travers les arbres.
Mon cœur fit un bond. Deux loups noirs se tenaient dans la clairière devant nous.
Je le regardai, surprise, et il sourit. Me tirant derrière lui, il nous rapprocha lentement jusqu'à ce que nous nous tenions à la lisière de la clairière.
Les loups étaient bien plus grands que ceux que j'avais vus auparavant. Ils nous repérèrent immédiatement et reculèrent en hérissant le poil, montrant les crocs et aboyant un avertissement sec.
Liam se plaça devant moi et leva les mains.
« Tu essaies de te faire dévorer ?! » lui chuchotai-je furieusement en lui agrippant le bras. « Ce sont des animaux sauvages ! Reculons et laissons-leur de l'espace ! »
« Chut, Dusty. » Il dégagea son bras. « Tu vas comprendre ce que je fais dans une minute. Reste calme et ne bouge pas. » Il fit un pas en avant, baissant les mains.
Les loups reniflèrent l'air d'un air incertain, dressant les oreilles et tournant la tête vers lui.
Je respirais très vite. Il va se faire tuer !
Je regardai avec horreur tandis qu'il traversait lentement la clairière vers les loups. Ils ne bougeaient pas, l'observant avec intérêt. L'un d'eux tourna ses yeux dorés et sérieux vers moi.
Ces yeux. Pourquoi me semblent-ils si familiers ?
Il s'arrêta en les atteignant et se tourna vers moi. Les loups s'assirent tranquillement de chaque côté de lui comme des chiens dressés, et ma bouche s'ouvrit de surprise. Qui est vraiment Liam ?
« Viens par ici », m'appela-t-il, et je secouai vivement la tête. Pas question que j'aille là-bas !
« Je crois que je vais rester ici », répondis-je d'une voix tendue.
L'un des loups s'allongea sur le ventre à côté de lui, reniflant dans ma direction avec curiosité.
« Allez, Dusty, ils sont inoffensifs. » Il tendit la main et caressa la tête de celui qui était encore assis. Ses oreilles s'aplatirent et il détourna la tête de sa main comme un enfant gâté.
Je pris une profonde inspiration. Eh bien, au moins si je meurs, ce sera rapide.
Les loups étaient des chasseurs propres et efficaces, et leur travail sur le bétail était évident. Des nuques brisées ou déchirées étaient leur mode de mise à mort habituel. Il n'y avait généralement même pas de signe de lutte.
Marchant lentement dans l'herbe, je m'approchai des magnifiques animaux. Je m'arrêtai à environ un mètre cinquante.
Celui qui était allongé se releva soudainement, et je sursautai de peur, reculant de plusieurs pas.
« Ne cours pas, Dusty », me prévint-il alors que leurs oreilles se dressaient et qu'ils me fixaient attentivement, baissant la tête. « Les loups ont naturellement envie de poursuivre ce qui s'enfuit. »
Je m'immobilisai et me calmai, ravalant la peur qui me nouait la gorge. Me redressant, je marchai calmement le reste du chemin, arrivant enfin à ses côtés.
Liam tendit le bras, prit ma main et posa doucement mes doigts tremblants sur la tête de celui qui était assis. Il tourna la tête et me regarda d'un air intelligent.
« Ses yeux sont bleus ! » m'exclamai-je. C'est tellement rare ! J'avais la tête qui tournait. Je suis vraiment en train de caresser un loup !
Liam rit tandis que je passais mes doigts dans la fourrure chaude et rêche du loup.
L'autre vint vers moi, poussant mon autre main. Ses yeux dorés et chaleureux me regardaient calmement. « Surprise ? » demanda-t-il d'un ton léger, s'adossant à un arbre.
« Liam, c'est incroyable ! » Je m'assis entre les loups, caressant leur fourrure. « Je n'arrive pas à y croire. Comment as-tu fait ça ? »
Le coin de sa bouche tressaillit quand le loup aux yeux dorés s'allongea immédiatement et posa sa tête sur mes genoux avec contentement.
« Tu serais surprise des choses dont je suis capable. » Je l'entendis soupirer d'agacement quand le loup aux yeux bleus posa sa tête sur mon épaule.
Je le regardai, perplexe.
« Bon, ça suffit les gars. » Il se tourna pour s'adresser aux loups. Ils levèrent la tête et le regardèrent. « Tu voulais des photos des loups, pas vrai Dusty ? Allume cet appareil. »
Les deux loups se levèrent immédiatement et s'éloignèrent à travers la clairière.
« Oh non, ils s'en vont ! » Mes doigts s'agitaient maladroitement sur l'appareil photo qui ne m'était pas familier.
Il se pencha et appuya calmement sur un bouton, faisant s'allumer l'écran. « Je ne pense pas qu'ils aillent bien loin. » Il leva les yeux au ciel. « Je connais ces deux-là depuis un moment. Ils adorent l'attention. »
Ils s'arrêtèrent à la lisière de la clairière et se retournèrent pour nous regarder. Je saisis l'occasion, m'allongeai sur le ventre, stabilisai l'appareil et pris quelques clichés.
Se retournant, ils firent le tour en restant près de la lisière des arbres et commencèrent à courir. Je gardai l'appareil braqué sur eux, prenant des photos tandis qu'ils jouaient autour de la clairière.
J'étais tellement concentrée sur la prise de vue que je ne remarquai pas Liam s'allonger à côté de moi, posant son menton sur ses mains, m'observant.
« Tu adores vraiment ça, hein ? » Sa voix si proche de mon oreille me fit sursauter et je faillis lâcher l'appareil. Je me tournai pour le voir me regarder d'un air perplexe.
« Eh bien, je n'ai jamais été aussi proche des loups auparavant », dis-je doucement en reposant l'appareil.
« Même si je finis par être sur les photos au lieu de les prendre, je ne peux pas rater cette occasion. Il n'en reste presque plus. La dernière fois que j'ai vérifié, il n'en restait que quinze à l'état sauvage ici. »
Il eut l'air triste et se tut tandis que nous restions allongés dans l'herbe à regarder les loups. Je perdis la notion du temps et frissonnai alors que l'air se rafraîchissait sensiblement autour de nous.
Levant les yeux vers les couleurs orange et roses qui s'étendaient dans le ciel, je soupirai et me relevai lentement.
« On devrait rentrer. » Je jetai un dernier regard aux loups. « On a une longue marche et il commence à faire sombre. »
Il se leva, épousseta ses vêtements et ouvrit la marche, me guidant hors de la clairière.
