Cours

SUMMER

Summer plissait les yeux alors que le soleil commençait à pointer à l’horizon, ses rayons éclairant son visage.

« Freya... », a-t-elle marmonné alors que ses yeux s’adaptaient à la lumière du matin.

Il faut bouger, a chuchoté Freya en se levant. Elle s’est secouée pour se débarrasser de la poussière et des feuilles accumulées en dormant sur le sol de la forêt.

Elle ressentait des courbatures dans son corps après la longue journée de course qu’elles avaient eue avant de s’enfoncer dans les bois.

« Courons jusqu’à ce que nous trouvions de l’eau, puis nous pourrons nous reposer un peu », a déclaré Summer en se remettant à courir.

Après quelques heures de course, elles sont arrivées près d’un grand ruisseau. Freya se délectait de l’eau en descendant le courant, elle regardait l’eau qui passait à côté d’elle.

Soudain, elle a sauté à l’eau, ses mâchoires se sont refermées sur la proie qui avait bêtement nagé devant elle.

Freya a joyeusement mangé son repas avant de s’asseoir au bord de l’eau pour un petit moment. Son corps avait besoin de se reposer et elle devait retrouver de l’énergie.

« Où allons-nous aller ? » a demandé Summer alors qu’elles étaient assises tranquillement.

Freya a bu une nouvelle gorgée avant de regarder autour d’elle.

Je ne sais pas... Je pense que nous le saurons lorsque nous y serons.

« Tu crois que nous nous sentirons un jour en sécurité ? »

Je pense que si nous allons assez loin, nous aurons peut-être une chance de profiter de cette vie, a répondu Freya, la voix remplie d’espoir pour l’avenir.

Nous nous sommes enfuies, c’est tout ce qui compte. Tu as été forte pendant si longtemps en supportant les abus. J’aurais dû être plus forte, j’aurais pu le battre et nous aurions pu nous échapper plus tôt.

« Tu sais que ce n’est pas vrai, Freya. Mais tu as raison, nous nous sommes échappées. Et nous n’aurons plus jamais à vivre une vie comme celle-là. »

Exactement. Et tu peux être certaine que si nous revoyons cet homme, je lui arracherai les membres de son corps et les lui donnerai à manger, a murmuré Freya.

Elles fixaient leur reflet dans l’eau, l’inquiétude les enveloppait alors qu’elle fixait la marque sur son cou.

« Il peut nous retrouver, n’est-ce pas ? » a chuchoté Summer.

Pas si je peux l’en empêcher, a grogné Freya.

Avant que Summer ne réalise ce qu’elle allait faire, Freya s’est mise à se griffer le cou, déchirant sa chair jusqu’à arracher la marque. Son sang coulait dans le ruisseau.

« Tu penses que ça va marcher ? »

Je suppose que nous verrons bien. De toute façon, il fallait qu’elle disparaisse. Sa marque ne mérite pas d’être sur nous, a répondu Freya d’un air sombre.

Elles ont couru pendant le reste de la journée, ne s’arrêtant toujours que lorsque c’était absolument nécessaire. Maintenant que leur marque avait disparu, elles sentaient que le lien avec leur partenaire disparaissait lentement.

Summer espérait que cela accentuait la théorie selon laquelle les rebelles l’avaient enlevée, puis tuée, et qu’il ne pourrait jamais la retrouver.

Elle sentait la fatigue les gagner à nouveau, comme la veille.

Elles poursuivaient leur chemin en sprintant à travers les bois alors que la journée touchait à nouveau à sa fin. En regardant le soleil se coucher à l’horizon, Summer priait pour qu’il fasse jour encore un peu plus longtemps.

Elle ne voulait pas s’arrêter. Elle ne pouvait pas le laisser la rattraper.

Cela faisait maintenant quatre jours qu’elle courait. Freya était épuisée. Elles l’étaient toutes les deux.

Elle s’est arrêtée un instant pour reprendre son souffle, ses yeux passaient d’un arbre à l’autre, car elle restait attentive à ce qui l’entourait.

Elle a sursauté lorsqu’une brindille a craqué tout près d’elle, son esprit s’emballait tandis que les pensées concernant Todd se bousculaient.

Elle a laissé échapper un long soupir de soulagement en voyant un écureuil grimper dans l’arbre à côté d’elle.

« Allons-y... » a-t-elle dit doucement, poussant sa louve à avancer.

Freya continuait d’avancer tandis qu’elles tentaient de mettre le plus de distance possible entre elles et leur partenaire.

Mais au fur et à mesure que la journée se terminait, Summer sentait son corps l’abandonner. Elle était couverte de terre et de saleté, son corps était déshydraté et fatigué, ses muscles et ses pieds lui faisaient terriblement mal.

« Je ne sais pas combien de temps nous pourrons encore continuer... » a-t-elle soupiré alors qu’elles marchaient depuis une éternité.

Nous devons continuer à avancer. Nous ne pouvons pas abandonner maintenant, a déclaré Freya malgré elle.

Summer sentait ses forces s’amenuiser. Il leur fallait rapidement trouver un endroit où se reposer réellement. Sinon, elles risquaient de ne pas survivre.

Alors qu’elle courait à travers les arbres, elle s’est mise soudain en état d’alerte.

Elle a senti les poils de Freya se dresser sur sa nuque en se préparant à une attaque.

Elle fixait les ombres des arbres épais, son corps tendu alors qu’elle se préparait au pire. Il y avait quelqu’un, elle le sentait.

Summer a commencé à paniquer. Elle pensait qu’il l’avait retrouvée, qu’elle était à nouveau attrapée.

« Cette fois, il ne nous aura pas vivantes... », a-t-elle murmuré pour elle-même, prête à mourir.

Elle avait déjà accepté cette option : s’il la retrouvait, elle ne le laisserait pas la reprendre aussi facilement. Elle se battrait jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul d’entre eux en vie.

Ses pensées se sont alors éclaircies et elle a remercié sa bonne étoile en voyant qu’il s’agissait de quatre hommes qui sortaient de la lisière des arbres, et non pas Todd. Freya a grogné lorsqu’ils se sont approchés d’un peu trop près.

« Louve, tu empiètes sur le territoire Blood Moon », a dit l’un des hommes.

Summer a vacillé, prise de vertige alors que son corps avait enfin le temps de libérer la tension des quatre derniers jours.

Freya n’avait plus de force, et elle sentait les recoins de son esprit s’assombrir alors qu’elle luttait pour rester consciente.

Elle se tenait au centre de l’amas de gardes-frontières, son corps meurtri et sale était affaibli après avoir couru si longtemps.

« Je suis désolée... J’ai juste... Je... » a-t-elle marmonné en essayant de dissiper le brouillard de son esprit.

Mais l’obscurité l’a emportée et elle s’est effondrée sur le sol, son corps inconscient est tombé une fois de plus dans la terre.