Mason continue de me fixer, comme s'il attendait que je fasse un geste. Ce serait si facile de l'embrasser. Il suffirait que je me penche un peu pour sentir ses lèvres sur les miennes.
Je m'écarte de lui et me lève.
« J'ai faim, dis-je. Tu veux des œufs ? »
« Tu vas me servir le petit-déjeuner au lit ? » Il sourit, s'asseyant et s'étirant. Son t-shirt remonte, dévoilant ses abdominaux. L'envie de l'embrasser me reprend.
Non, sois forte.
Je me dirige vers la cuisine et sors une poêle. Il me suit et reste près de moi. Ses cheveux en bataille sont adorables.
« Tu as des projets aujourd'hui ? » demande-t-il.
« Non », je réponds en préparant la poêle et en cassant des œufs.
« Ça te dirait de te faire percer le nez ? »
Je souris avec enthousiasme. « Pourquoi pas ? »
« Pourquoi on va si loin à Stokes Junction ? » je demande à Mason alors qu'il conduit vers la petite ville à une heure de route.
« Je me disais que tu ne voudrais pas qu'on nous voie ensemble », dit-il doucement, serrant le volant.
« C'est vrai. On est censés être ennemis », je murmure, jouant avec ma robe.
« Alors, quel côté du nez tu vas percer ? » demande-t-il, changeant de sujet.
« Je pense le côté droit », je réponds en examinant mon nez dans le miroir. « Tu devrais t'en faire un aussi », je plaisante.
« Pas question. » Il secoue la tête.
« Ça te donnerait un air cool. » Je ris tandis qu'il fait une grimace.
« Ça me rendrait ridicule. Mon visage n'est pas fait pour les piercings. »
« Tu as peut-être raison. » Je glousse. Son visage est parfait tel quel.
« Tu es prête ? » demande Mason en entrant dans le centre commercial.
« Trop ! » je m'exclame avec excitation en voyant la boutique que nous cherchons.
En entrant, j'essaie de contenir mon enthousiasme, mais je remarque une petite pancarte sur le comptoir. Je touche le bras de Mason et montre l'affiche. « Deux piercings pour le prix d'un. »
« Pas question. » Il rit en secouant la tête.
« Que puis-je faire pour vous ? » demande un grand homme chauve couvert de tatouages et de piercings derrière le comptoir.
« Je voudrais me faire percer le nez », je dis. « Et le téton », j'ajoute. Je vois Mason me jeter un coup d'œil rapide.
« Bien sûr. Remplissez ceci. » L'homme sourit, nous regardant Mason et moi. Je remplis le formulaire et le lui rends. Il le lit et hoche la tête. « D'accord, allons-y, Lily. » Il indique l'arrière de la boutique.
« Il peut venir aussi ? Pour me tenir la main ? » je demande en désignant Mason.
« Bien sûr », accepte l'homme, toujours souriant.
Je m'assieds sur un lit tandis que l'homme désinfecte mon nez et y fait un point. « Cet endroit vous convient ? » demande-t-il en me tendant un miroir.
« C'est parfait », je réponds.
Pendant que l'homme se prépare, Mason se tient à côté de moi. « Respirez profondément », dit l'homme, et je serre fort la main de Mason quand l'aiguille traverse ma peau.
Mon nez me fait mal et mon œil droit commence à larmoyer. « Et voilà. » L'homme sourit, reculant et me tendant à nouveau le miroir.
« J'adore ! » je m'exclame, étonnée de voir à quel point un petit anneau d'argent change mon visage.
« Ça te va bien, princesse », sourit Mason.
« Vous êtes sûre pour celui-ci ? » demande l'homme en tenant une autre aiguille. J'acquiesce, déterminée. « D'accord, quel côté ? » demande-t-il.
« Gauche », je réponds. Quand il est prêt, je baisse ma robe et mon soutien-gorge, exposant mon sein gauche. Je regarde Mason, qui fixe le mur. « Mason », je murmure.
Il me regarde, puis baisse les yeux, puis revient à mon visage. Je tends la main et il la prend, la serrant doucement.
Quand l'aiguille traverse ma peau, je crispe mes orteils et serre sa main. « C'est fait », dit l'homme, et je baisse les yeux.
« C'est plutôt mignon. » Je souris. « Qu'en penses-tu ? » je demande à Mason en le regardant. Il fixe à nouveau le mur. « Tu m'as déjà vue nue - tu peux regarder mon sein. » Je ris.
« C'est joli », dit-il doucement, baissant les yeux un instant. Il rougit et détourne le regard pendant que je remets mes vêtements en place.
« Vous savez, la plupart des compagnons ont l'air en colère quand je perce les tétons de leurs compagnes », me dit discrètement l'homme quand je paie. « Lui n'a eu l'air fâché qu'une fois. » Il rit en me donnant mon reçu. « Faites attention les prochaines semaines ! » lance-t-il alors que nous partons, faisant rougir Mason davantage.
« Tu veux venir chez moi ? » demande soudainement Mason.
« Chez toi ? » je répète, me demandant s'il pense à ce que je crois. Mon ventre se noue à nouveau.
« Ma mère a plein de vin et ne remarquera pas si on en prend », explique-t-il. « On pourrait faire une autre chose de ta liste. »
« Oh. Oui. Si ça ne te dérange pas ? » je demande en me mordant la lèvre.
« Pas du tout. » Ses yeux se posent sur ma poitrine et il tousse, soudain très intéressé par la vitrine d'un magasin de chaussures que nous passons. « Pourquoi le téton ? » demande-t-il alors que nous marchons ensemble, nos épaules se frôlant à chaque pas.
« Eh bien, j'ai déjà le nombril percé, et la langue me semblait trop douloureux, donc c'était la seule option restante », j'explique.
« Ça avait l'air douloureux. » Il grimace.
« Ce n'était pas si terrible. » Je prends sa main. « Merci de m'avoir amenée. » Je serre sa main comme je l'ai fait sur la table. J'avais prévu de la lâcher ensuite, mais je ne le fais pas. J'aime la sensation de sa main dans la mienne.
« Quand tu veux, Lily », dit-il, serrant ma main sans la lâcher non plus.
Sa maison ressemble à la mienne, puisqu'elle est dans le même quartier. Ses parents doivent être riches aussi. « Tu préfères le vin blanc ou rouge ? » demande-t-il en ouvrant la porte d'entrée.
« Blanc », je réponds en entrant.
Il va dans la cuisine et prend deux bouteilles dans le frigo. « Ma chambre est à l'étage », dit-il.
La chambre de Mason est comme je l'imaginais. Lit défait, bureau en désordre, une télé au mur avec une Xbox en dessous, des vêtements partout.
C'est comme la version masculine de ma chambre.
« Santé, princesse. » Il sourit en faisant tinter sa bouteille contre la mienne.
« Santé. » Je souris avant de prendre ma première gorgée du vin pétillant. « C'est du vin cher ! » je m'exclame, surprise, en regardant l'étiquette.
Il hausse les épaules. « Ma mère aime les choses chères. »
Il met YouTube sur sa Xbox et lance une musique douce. Puis il s'assoit sur son lit et tapote la place à côté de lui.
Je m'assieds près de lui, un peu nerveuse. Mais ce sentiment s'estompe à mesure que nous buvons notre vin.
« Jouons à un jeu », dit-il, s'adossant à la tête de lit.
« Quel genre ? » je demande, m'asseyant en face de lui, jambes croisées.
« Vingt questions ? Mais tu dois boire à chaque fois que tu poses ou réponds à une question », suggère-t-il, et je ris.
« Donc on pose juste des questions et on boit. »
« En gros. » Il sourit.
« Commence », je dis.
« Quand as-tu commencé à sortir avec Kingsley ? » demande-t-il avant de boire.
« L'été entre la première et la deuxième année », je réponds avant de prendre une gorgée.
« Tu as une compagne ? » je demande.
« Non. » Il rit en levant les yeux au ciel.
« Pourquoi pas ? » je demande.
« Ce n'est pas ton tour. » Il sourit. « Quelles choses ne te laissait-il pas faire au lit ? »
Je rougis, prenant une grande gorgée de vin avant de répondre. « Juste des trucs normaux. Être au-dessus, ou qu'il me fasse un cunnilingus », je dis doucement. « Il n'aimait même pas m'embrasser en public. »
Mason a l'air choqué, comme si je venais de lui révéler quelque chose de vraiment surprenant. « Il y a vraiment un truc qui cloche chez ce mec. »
« Bref, c'est mon tour », je dis rapidement, voulant parler de lui à la place. « Pourquoi tu n'as pas de compagne ? »
« Parce que je n'ai pas rencontré de fille avec qui je voulais être. » Il hausse les épaules. « Émotionnellement », ajoute-t-il.
Nous posons quelques questions plus faciles, buvant la moitié de nos bouteilles avant que j'aie le courage de demander ce que je veux vraiment savoir.
« Que se passera-t-il quand l'école recommencera ? »
« Je ne sais pas. »
« Tu ne veux pas qu'on continue à traîner ensemble ? »
« Tu le veux ? »
« Oui », je dis, détournant timidement le regard.
« Moi aussi. Mais je ne sais pas comment ça pourrait marcher. Le foot, l'école. Les gens qui parleraient. Ce serait beaucoup. »
« Oui, je sais. »
Nous buvons tous les deux un peu de vin. J'ai envie d'en dire plus, mais je ne sais pas quoi.
« Mon tour », dit Mason, me regardant droit dans les yeux. « Tu l'aimais ? »
« Je n'ai jamais dit que je l'aimais. Il y a eu un moment où je pensais que oui », je murmure.
« Il ne t'a vraiment jamais embrassée en public ? » demande-t-il, posant sa bouteille sur la table.
« Pas une seule fois. » Je secoue la tête.
« Jamais fait de cunnilingus ? » demande-t-il doucement, me prenant ma bouteille.
« Non », je dis doucement.
« Jamais laissée être au-dessus ? » demande-t-il.
« Non », je chuchote alors que Mason se penche légèrement en avant.
« Si tu étais ma compagne, je t'aurais embrassée à chaque occasion », dit-il doucement. « Je t'aurais fait un cunnilingus quand tu voulais, je t'aurais laissée faire tout ce que tu voulais », murmure-t-il en se rapprochant.
Je n'arrive plus à respirer, comme quand il s'est penché vers moi au château d'eau. À ce moment-là, j'avais peur qu'il m'embrasse. Cette fois, j'ai peur qu'il ne le fasse pas.
« Mason », je dis doucement, fermant les yeux.
« Dis-moi d'arrêter, princesse, et je le ferai », murmure-t-il, son souffle sur mon visage.
« Je ne veux pas que tu arrêtes », je chuchote, sentant sa main caresser doucement ma joue.
Mason recule légèrement, plongeant son regard dans le mien un instant avant de m'embrasser.
Ses lèvres douces bougent contre les miennes, d'abord tendrement, mais quand je passe mes mains dans ses cheveux, son baiser devient plus intense.
Ses mains agrippent ma taille, me rapprochant de lui. Je laisse échapper un petit gémissement.
Il émet un son grave qui me fait frissonner.
Je serre ses cheveux plus fort, et il me serre plus fort aussi.
Après plusieurs minutes du baiser le plus intense de ma vie, nous nous arrêtons enfin, tous deux haletants, ses mains toujours sur ma taille.
Je ne sais pas quoi dire, et à en juger par la façon dont il me regarde, je pense que lui non plus.
« Et maintenant ? » je murmure, la voix tremblante.
Il écarte une mèche de mon visage puis m'embrasse à nouveau, encore plus profondément qu'avant.
Il m'attire sur ses genoux, mes hanches ondulant contre lui. « Mon Dieu, Lily », gémit-il contre mes lèvres.
Ses mains commencent à explorer mon corps, descendant vers mes fesses puis remontant sur ma taille, mon dos, atteignant l'attache de mon soutien-gorge sous ma robe dos nu.
