Macie s'accrochait à moi pendant tout le trajet et, au bout d'un moment, cela devenait extrêmement inconfortable.
Cependant, je n’allais pas lui dire qu’elle m’agaçait ou lui demander de me lâcher. Peut-être que cette étrange rencontre juste pour les caméras m'assurerait une amitié le temps que je ferais partie de cette compétition.
Quelqu'un de mon côté, pour m'aider à faire face aux autres filles qui seraient là, que je n'avais pas hâte de rencontrer, et avec lesquelles j’avais encore moins hâte de vivre.
Macie ne semblait pas stressée par notre manque d'informations, ni par ce qui allait se passer ensuite.
Elle se contentait d’être assise nonchalamment sur son siège, et de brosser la fourrure de mon manteau, tandis que je posais des questions rapides à Elaine.
Il n'était pas question que je m'engage dans cette voie à l'aveuglette.
«Donc, nous allons rester avec Malik, alors?» demandai-je.
Je savais que son domaine serait notre maison, quelle que soit la durée de notre séjour, mais je n'arrivais pas à comprendre pourquoi vivre à côté de Malik serait même envisagé, surtout avec des membres de la meute de la Pureté dans le coup.
Elaine soupira, ayant déjà répondu à une multitude de questions. «Pourriez-vous, s'il vous plaît, l'appeler votre Alpha?»
Ma mâchoire se serra, et je luttai contre l'envie de lever les yeux au ciel. Elaine m'avait déjà fait un cours sur le fait que nous étions censées appeler Malik notre Alpha jusqu'à ce qu'il dise le contraire.
Cela ne faisait que me donner l'impression d'être encore plus prisonnière de son pouvoir, et me faisait penser avec inquiétude à ce que pourrait être mon avenir.
«Et oui, vous resterez dans la propriété de l'Alpha, mais vous ne serez pas dans les mêmes quartiers que lui. Vous aurez vos propres quartiers», expliqua Elaine.
C'était un soulagement, mais je ne le laissais pas paraître sur mon visage.
«Je suis tellement excitée!» cria Macie dans mon oreille. Nous nous rapprochions de son domaine, et devions revenir sur nos pas après avoir retrouvé Macie.
Malik vivait aux confins de la meute, là où il avait le plus neigé, et beaucoup de gens n'étaient pas autorisés à s’y rendre. Ce n'était pas une question de richesse, mais de position dans une hiérarchie.
Le fait que l'on nous accorde la permission d'entrer dans un endroit qui autrefois interdisait notre présence était cependant, il fallait l'avouer, un peu excitant.
«Que va-t'il se passer quand on sera là-bas?» me décidai-je à demander. La neige s'accumulait sur le bord de la route, et les arbres commençaient à engloutir ce qui était autrefois des terres agricoles.
Vraiment, cela convenait bien à un Alpha de vivre dans un endroit aussi beau, comparé au reste de la meute.
Pas étonnant qu'il ne sorte pas beaucoup.
«Vous pourrez rencontrer d'autres filles. Vous pourrez être envoyées directement dans vos chambres. Ou vous pourrez même rencontrer l'Alpha.
Nous ne savons pas, et vous non plus jusqu'à ce qu'on vous le dise quand vous serez là-bas», me dit Elaine, une pointe dans la voix suggérant qu'elle en avait assez que je pose tant de questions.
Défaite, je m'affalai sur mon siège, tandis que Macie regardait par la fenêtre, l'étonnement se lisait sur son visage.
Elle ne semblait pas dérangée le moins du monde par le fait de s'embarquer dans cette aventure sans aucune information, mais, en tant que personne qui aimait planifier les choses avec soin, cela ne me plaisait pas du tout.
Lorsque nous arrivâmes sur la propriété de l'Alpha, on nous demanda de nous arrêter et de sortir.
Une Macie imperturbable sauta dans la neige, protégée par sa tenue, tandis que ses talons dorés claquaient bruyamment sur la route déneigée.
Bien que cette expérience soit quelque peu effrayante, je savais pourquoi cela se produisait.
Ils voulaient vérifier qu’il n’y avait pas de preuves compromettantes que nous serions des criminelles essayant de nous introduire dans la maison de Malik.
Les trois gardes qui se tenaient à la porte de la propriété de l'Alpha portaient d’épais manteaux, ornés d’un emblème qui montrait leur allégeance à la meute de l’Amour.
Ils étaient effrayants à voir, car ils évitaient tout contact visuel, regardant seulement où l'une de nous pourrait cacher quelque chose d'illégal.
Des armes étaient même attachées dans leur dos, et je frissonnais à l'idée qu'ils aient à s'en servir. «Est-ce nécessaire?» chuchotai-je à Elaine, une fois que nous avions toutes les deux été fouillées.
Macie était interrogée au sujet d'une bague dans sa poche, et elle essayait d'expliquer combien ce bijou était important pour elle.
D'autres hommes fouillaient la voiture, et nous restions debout dans la neige, frissonnant, tandis qu'une douce couche de neige fraîche tombait du ciel. Tout ce que je voulais, c'était me glisser sous une couverture et réchauffer mes membres gelés.
À ce stade, n'importe quel endroit ferait l'affaire.
«Bien sûr», murmura Elaine en retour. «On ne voudrait pas qu'un délinquant entre ici, n'est-ce pas?»
Mais ils laissaient entrer une délinquante qui était sur le point de voler son propre Alpha. Plus j'essayais de m'en convaincre dans ma tête, plus je commençais à le croire pour de vrai.
Finalement, nous fûmes reconduites dans la voiture, et la porte en fer forgé s'ouvrit lentement et de façon intimidante. Ils assuraient une énorme sécurité, ce qui n'arrangeait pas mes nerfs.
Ils prenaient cela au sérieux, ce qui posait la question de savoir ce qui m'arriverait si je me faisais prendre à voler l'Alpha.
La propriété de l'Alpha Malik était vaste et extravagante, avec des pelouses qui s'étendaient jusqu'aux limites de son domaine. J’étais bouche bée de voir tout cela.
Il était impossible de résumer l'étendue de sa richesse en quelques mots, mais on aurait dit que cet endroit s'en vantait.
L'extérieur de la vaste demeure était recouvert de beaucoup de neige, ce qui en cachait une grande partie de loin.
Cependant, une petite voûte d'arbres protégeait une partie de la maison du poids de la neige et de la glace, ce qui me permit d'en voir une petite partie.
On aurait presque dit que l'extérieur était fait de verre fin, cependant, on ne pouvait pas voir à l'intérieur de la maison.
Pourtant, malgré le verre, l'intimité de la maison était protégée, ce qui lui donnait un aspect inexplicable.
C'était une vue déconcertante que Macie et moi essayions de saisir, pendant les quelques minutes qu'il nous fallut pour descendre l'allée. Allions-nous vraiment séjourner ici? Je ne pouvais pas le croire...
Elaine, par contre, se rongeait les ongles, pas du tout aussi sidérée que nous par la vue. «Ma nouvelle maison», entendis-je Macie murmurer dans son souffle. Je l'ignorai.
La voiture s'arrêta dans la cour, et au moment où elle le fit, Elaine se tourna vers moi sur son siège. La seule autre voiture qui était là était celle de l'assistant de Macie et des cameramen.
Cela me surprit, car je pensais que toutes les autres filles seraient là aussi.
Elaine le remarqua alors que je regardais autour de moi avec impatience. «Beaucoup d'autres concurrentes arriveront demain. Certaines meutes doivent venir de loin pour arriver jusqu’ici. Cependant, certaines sont peut-être déjà là.»
«Déjà?»
Elaine jeta un coup d'œil à Macie, qui regardait toujours par la fenêtre. «Nous sommes en retard, à cause de notre petite... interruption.»
Je me rendis compte que la dispute de Macie avec son assistant au sujet de notre trajet dans la même voiture nous avait mises en retard.
Quelle bonne première impression cela devait faire sur l'Alpha et sa famille... être en retard, le tout premier jour.
Non pas que Macie s'en soucie, puisqu'elle semblait être prise par la vue hypnotique de la maison de Malik.
Deux hommes portant des costumes bien taillés sortirent de la maison sous la neige qui tombait, et se dirigèrent vers la voiture.
Elaine alla à leur rencontre et leur parla quelques instants, puis un homme m'aida à sortir de la voiture, tandis que l'autre aidait Macie.
L'homme qui me tenait la main portait un gant fait d'une matière étrange, ce qui me mit immédiatement mal à l'aise.
Cependant, ses yeux étaient d'un brun chaud qui m'attira presque instantanément. Ils contrastaient avec le froid qui soufflait avec insistance autour de moi.
Pour quelqu'un qui appartenait à la meute de l’Amour, il n'avait pas les caractéristiques qui m’étaient familières, c'était certain. L'Alpha engageait-il des gens d'autres meutes pour travailler pour lui?
Après m'avoir aidée à sortir, l'homme se dirigea vers l'arrière de la voiture pour récupérer mes affaires.
«Quand nous entrerons, je suppose que tout le monde sera là, alors assurez-vous de vous tenir droite... »
Alors qu'Elaine commençait à énumérer les choses qu'il était essentiel que je fasse, j'arrêtais d'écouter.
J'avais décidé qu'il s'agissait d'être moi-même, sinon je n'irais pas loin, et je savais pertinemment que ma posture n'était pas mon meilleur atout.
Mais cela n'avait pas d'importance, car Macie allait attirer toute l'attention dans la pièce. Elaine prit l'initiative de rester derrière nous, tandis que les deux hommes nous faisaient avancer.
Je supposais qu'ils allaient nous conduire en haut de quelques marches jusqu'à une porte, qui s'ouvrirait pour nous révéler à quiconque se trouvait à l'intérieur, ce qui nous déclarerait ouvertement en retard à la fête.
Si on excluait celles qui viendraient demain.
«Je m’appelle Fynn», me souffla à l'oreille l'homme aux yeux bruns, en m'aidant à monter la dernière marche incrustée de glace. «Au fait.»
Levant les yeux vers lui, je l'observai avec surprise. Pourquoi me disait-il cela? Est-ce qu'il me draguait, alors que j’étais dans une compétition où j'étais censée concourir pour obtenir l'amour de l'Alpha?
Le doux sourire qu'il affichait sur son visage et la façon dont il posait sa main sur le bas de mon dos le suggéraient, mais, pour l'instant, je n’étais pas prête à me poser la question.
«Intéressant», murmurai-je dans mon souffle, ne sachant toujours pas quoi penser de lui.
Nous nous arrêtâmes devant une grande porte en bois qui se dressait fièrement devant nous. Ce fut l'autre homme qui s'avança et l'ouvrit en tirant le loquet vers l'arrière.
Je sentis Fynn se faufiler à côté de moi, et son flanc se presser doucement contre le mien. Tous mes muscles se tendirent à cette sensation.
«Bonne chance», dit-il encore, dans mon oreille. Elaine le remarqua-t-elle?
Puis, soudain, les portes s'ouvrirent, et nous nous retrouvâmes nez à nez avec un petit groupe de filles, et toute la famille de l’Alpha.
