
Aujourd'hui, j'étais en pleine forme ! J'ai mis toute cette énergie à profit pour faire un grand ménage.
Après avoir préparé le petit-déjeuner pour les gars, je me suis mise au travail. J'adore nettoyer, cela me donne l'impression d'être utile, surtout quand il y a tant de choses que je ne peux pas faire.
La plupart des femmes de la meute vivent avec leur famille. Seule la famille de l'Alpha et les célibataires habitent dans la Maison de la Meute.
Comme il n'y a pas beaucoup de femmes, ce sont les jeunes hommes qui sont censés faire le ménage quotidien. Autant dire que souvent, ce n'est pas fait.
Je fais partie de la famille de l'Alpha, même si c'est par adoption, donc j'ai le droit de vivre ici.
J'adore être au cœur de l'action. J'ai l'impression d'être aux premières loges. Tous les guerriers sont gentils et m'aident à porter les objets lourds quand j'en ai besoin.
Je suis fière de garder tout impeccable. Cela me donne un but - aider la meute à ma façon.
Ce n'est peut-être pas grand-chose, mais les guerriers sont toujours contents de rentrer dans une maison propre après une dure journée d'entraînement et de patrouilles.
Aujourd'hui, j'ai commencé par m'attaquer à la montagne de linge sale. Les garçons ne semblent pas remarquer quand leurs vêtements sentent mauvais.
En ramassant les vêtements, je me suis arrêtée devant une des chambres d'amis. On en a plusieurs, mais on ne les utilise jamais faute d'invités. Pourtant, ma louve voulait que j'y entre.
C'était la plus grande pièce de la maison, après celle de l'Alpha, et elle était pleine de poussière vu que personne ne s'en servait.
J'y étais déjà allée plusieurs fois. D'habitude, c'était juste pour ranger des draps ou aérer. Cette fois, en entrant dans la pièce, j'ai eu une drôle de sensation, comme s'il manquait quelque chose.
J'ai regardé autour de moi et je me suis arrêtée devant une commode. Curieuse, j'ai posé le panier de linge et j'ai fouillé dans les tiroirs, trouvant de vieux vêtements.
À qui qu'ils aient appartenu, il devait être costaud. Même Dalton ne portait pas des vêtements aussi grands. C'était dommage de les laisser prendre la poussière.
Sans trop réfléchir, j'ai tout mis dans le panier. Autant les laver, cela ne ferait pas de mal.
En regardant la chambre, elle avait l'air triste avec toute cette poussière. J'ai été chercher le matériel et je me suis mise à tout astiquer.
J'ai ouvert les fenêtres en grand, puis j'ai changé les draps et secoué les oreillers. J'ai même trouvé un vase à mettre sur le bureau. Je demanderai à Edwin d'aller cueillir des fleurs dans la serre pour le remplir.
Après trois heures de ménage, la chambre était comme neuve. Il me restait juste à finir de laver les vêtements trouvés dans la commode, mais tout le reste brillait.
J'étais fière du résultat, mais un peu triste en sachant que personne ne l'utiliserait. On ne reçoit jamais de visites si loin au nord.
J'ai jeté un dernier coup d'œil à la pièce avec un petit sourire avant d'éteindre et de sortir.
J'ai passé une bonne partie de la journée à la buanderie à enchaîner les machines. L'Alpha Langston avait eu la gentillesse d'acheter un lave-linge et un sèche-linge qui ne consommaient pas trop.
Comme on n'a pas d'électricité en continu, on fonctionne surtout avec des panneaux solaires et parfois des générateurs.
Du coup, on a une énergie limitée. Ces machines sont super pratiques, cela nous évite de tout laver et sécher à la main.
Après chaque machine, je pliais le linge et je faisais des piles sur les tables de la buanderie. Chaque guerrier devait venir récupérer ses affaires.
En sortant de la buanderie, j'ai vu qu'il était déjà 17 h 30. Dalton allait bientôt rentrer de patrouille avec son groupe.
Ils auraient sûrement faim et n'auraient probablement que la force de se faire des sandwichs avant d'aller se coucher, laissant la cuisine en désordre. On pouvait faire mieux que cela.
Je suis sortie par derrière pour aller au garde-manger qu'on garde bien rempli. C'était surtout du cerf et du sanglier, mais bien cuisiné, cela faisait un bon repas chaud.
J'ai décidé de prendre du cerf. De retour en cuisine, j'ai trouvé des pommes de terre, du céleri et tout ce qu'il fallait pour faire un bon ragoût.
J'aime bien faire le ménage, mais la cuisine c'est vraiment mon truc. Cela et le jardin. J'adore assembler différents ingrédients pour créer un repas complet.
Même si on n'a pas beaucoup de choix ici, cela ne m'empêche pas d'être motivée. J'adore la cuisine d'hiver. L'idée d'un bon ragoût ou d'une soupe qui réchauffe quand il fait froid dehors, c'est le top.
Tout se passait bien. La sauce n'avait pas accroché et les légumes étaient cuits à point. Je ne mesurais rien, je faisais tout à l'œil.
Bientôt, la cuisine embaumait le bon ragoût que je préparais. J'en avais fait une grosse marmite cette fois, sachant que rien ne serait gaspillé.
Ce qui ne serait pas mangé ce soir ferait le repas du lendemain. Des guerriers costauds, cela a besoin de manger.
J'étais en train de sortir des miches de pain du four quand j'ai entendu la porte s'ouvrir et j'ai vu Dalton entrer.
« Salut ! ai-je dit en le voyant. Je ne pensais pas que tu rentrerais si tôt. Tu es en avance aujourd'hui. »
J'ai fermé le four, posé les miches sur la grille pour qu'elles refroidissent, puis j'ai essuyé la farine de mes mains avant de me tourner vers Dalton. « J'espère que tu as faim. J'en ai fait pour un régiment. » Dalton a regardé le pain et la grosse marmite de ragoût.
« Ça sent divinement bon, a-t-il dit. Tu as dû passer des heures en cuisine. »
J'ai haussé les épaules. « Bof. Pas tant que ça. Je voulais que ce soit prêt quand tout le monde rentrerait. C'est mieux que des sandwichs froids. »
J'ai souri à Dalton. On se connaît depuis toujours et c'est l'une des personnes qui comptent le plus pour moi. On a grandi ensemble et même si on n'est pas du même sang, c'est ma famille.
Dalton m'a rendu mon sourire, mais il avait l'air préoccupé. Quelque chose le tracassait. « Qu'est-ce qui se passe ? Tout va bien ? »
« Ouais, a dit Dalton, un peu trop vite. Je m'inquiète juste pour toi. J'espère que tu ne t'es pas épuisée. Tu devrais peut-être aller te reposer. »
Dalton s'inquiète toujours pour moi, me disant de me reposer ou de m'allonger. Mais je veux faire ma part. Je ne veux pas que la meute pense que je suis fainéante.
« Dalton, je vais bien. En fait, aujourd'hui était une bonne journée. Je ne me suis pas sentie aussi en forme depuis longtemps. » Je me suis retournée pour voir Dalton m'examiner attentivement.
« Tu es sûre que tu n'es pas fatiguée ? a-t-il redemandé.
— Non.
— Pas de maux de tête ?
— Non. » Les sourcils de Dalton se sont froncés, creusant des rides d'inquiétude sur son front. Il n'allait pas lâcher l'affaire. J'ai laissé tomber le torchon que je tenais avec un soupir et j'ai croisé les bras avant de le regarder droit dans les yeux.
« Si je descends m'asseoir dans ma chambre, tu arrêteras de t'inquiéter et tu te détendras ? » Le visage de Dalton s'est immédiatement illuminé. C'était exactement ce qu'il voulait.
« D'accord, j'abandonne, ai-je dit. Laisse-moi juste récupérer le linge propre et j'y vais.
— Tu as fait la lessive aussi ? a-t-il dit, surpris. Tu es sûre que tu n'en fais pas trop ? » Je me suis éloignée de lui, agacée.
« Bonne nuit, Dalton », ai-je dit au lieu de répondre.
J'ai marché jusqu'à la buanderie et j'ai récupéré le panier rempli de linge plié que je devais rapporter. Je voyais déjà que certaines piles avaient été prises.
Tenant le panier sur ma bonne hanche, j'ai lentement monté les escaliers jusqu'à la chambre d'amis que j'avais nettoyée. Sans réfléchir, j'ai ouvert la porte et je suis entrée pour voir un grand homme plus âgé, dans la quarantaine, assis au bureau. L'homme a sursauté quand je suis entrée. Il avait l'air en colère, clairement contrarié que je débarque comme ça.
Surprise de le voir là, j'ai laissé échapper un petit cri, lâchant le panier.
« Oh là là, je suis vraiment désolée. Je ne savais pas qu'il y avait quelqu'un ici. » J'avais envie de m'enfuir mais j'étais trop effrayée pour bouger. Il m'a fallu quelques minutes avant de pouvoir même regarder l'homme sur lequel j'étais tombée.
L'homme avait les cheveux foncés et une courte barbe assortie. Il était énorme ! Je dirais même plus grand que Dalton. Il avait l'air très costaud.
Les vêtements qu'il portait, par contre, étaient trop serrés sur lui. Le pantalon de survêtement était trop court, et le T-shirt semblait sur le point de craquer.
Les fringues étaient clairement empruntées. Je me demandais à quel membre de la meute elles appartenaient.
« Je suis désolée, monsieur. » J'ai essayé de garder une voix stable et je me suis rapidement déplacée pour que mon bon côté soit face à lui. « Si j'avais su, j'aurais frappé bien sûr.
— Comment t'appelles-tu ? » L'homme avait une voix grave qui allait bien avec sa grande taille.
« Artemis, monsieur. La plupart des gens ici m'appellent Artie. » J'ai essayé de sourire pour cacher mon malaise. Je crois que cela n'a fait qu'empirer les choses.
« Que fais-tu ici, Artemis ? » L'homme avait l'air agacé et méfiant.
« Je rangeais juste des vêtements que j'avais trouvés et lavés. » J'ai rapidement ramassé et montré le panier de linge comme preuve. Vous voyez ? Rien de louche, tout à fait normal. L'homme a hoché la tête, semblant satisfait de cette explication.
Maintenant que je repensais aux vêtements, j'ai eu une idée.
« En fait, monsieur, je pense que j'ai peut-être quelque chose ici qui vous irait mieux. »
J'ai posé le panier sur la commode et je me suis retournée, cachant davantage mon côté droit avant de fouiller dans les vêtements pliés. Je pouvais entendre l'homme s'approcher pour regarder par-dessus mon épaule droite. Cela me rendait un peu nerveuse.
Je n'aime pas que les gens se tiennent de mon côté droit pour des raisons évidentes. Cela me met mal à l'aise. Trouvant ce que je pensais pouvoir convenir, j'ai sorti un pantalon en coton à cordon et une chemise en lin.
« Voilà, ai-je dit en lui tendant les vêtements. C'est un peu démodé, mais je pense que cela vous irait beaucoup mieux que ce que vous portez. » L'homme a pris la chemise et l'a tenue devant lui, l'examinant attentivement.
« Merci, Artemis. J'apprécie. » J'ai hoché la tête en réponse.
« Je vais laisser le reste ici. Vous pourrez voir s'il y a autre chose qui vous conviendrait. » L'homme m'a regardée et a souri, hochant doucement la tête à nouveau.
« Je le ferai, merci. » Sur ce, j'ai rapidement quitté la pièce, ne voulant pas y rester plus longtemps.
Une fois dans le couloir, j'ai pris une grande bouffée d'air, essayant de me calmer après cette situation gênante. Dalton serait furieux s'il me voyait dans cet état. Mieux vaut qu'il n'en sache rien.