
Kenzo : Apprends-moi à aimer
Une lettre peut-elle changer votre vie ? Lorsque Lola Verb reçoit une lettre de M. Robernero, elle ne sait pas quoi en penser. Elle ne le connaît pas, mais elle apprend bientôt beaucoup sur lui. Et ce qu'elle découvre pique sa curiosité. M. Harlyn Robernero Wilton est un magnat milliardaire qui a choisi Lola comme partenaire. Il est prêt à tout lui donner si elle accepte de s'ouvrir à lui. Mais peut-elle croire que son amour est sincère alors qu'elle n'a jamais connu que le chagrin ?
Classement par âge : 18+.
Chapitre 1.
Aïe ! Mon genou me lance. J'ai dévalé les escaliers comme une folle pour répondre à la porte. Quelqu'un frappe comme un sourd.
J'ai bien envie d'ouvrir et de refermer aussitôt pour les faire enrager.
DING !
« Une minute ! J'arrive. »
Je me relève péniblement et me traîne vers la porte, agacée. J'ouvre et lève les yeux vers l'individu qui se tient là.
Il a une enveloppe à la main et porte un costume noir impeccable. Sa chemise blanche est sans un pli, et son gilet est orné de motifs dorés. Ses chaussures brillent comme un sou neuf.
« Bonjour ? » je lance, à moitié cachée derrière la porte.
« Bonjour, Mademoiselle Verb », dit-il. J'acquiesce, mais il ne dit rien de plus. On reste plantés là à se sourire bêtement.
Je ne sais pas trop quoi dire. C'était une question ou juste un bonjour ?
« Bonjour ? » Il a un accent américain. Je suis perdue.
Je ne suis pas vraiment sur mon trente-et-un. Je porte des baskets, un gros pull noir et un short en jean. Ce type sort tout droit d'un magazine de mode.
Je n'ai pas beaucoup de sous, alors mes fringues viennent de magasins discount. Je crois que j'ai à peine un euro en poche.
« J'ai une lettre pour vous », dit-il. J'ai envie de lui dire que je suis en pleine cuisine, mais je reste plantée là à sourire bêtement.
« Ah. De quoi s'agit-il ? »
« Je pense que c'est la réponse de M. Robernero à un courriel qu'il a reçu. Voilà. » Il me tend l'enveloppe, que je prends. C'est qui ce M. Robernero ?
« Merci. »
« Je vous en prie. Bonne journée, mademoiselle. » Il s'en va et referme le portail.
Je regarde l'enveloppe, puis essaie de voir dans quelle voiture il monte, mais il s'est volatilisé. Bizarre.
Je ferme la porte et file à la cuisine vérifier ma tambouille. Ouf, rien n'a brûlé.
Je passe le reste de la journée à faire le ménage. Quand je termine, il est déjà 17 heures. Eh oui, c'était un vrai capharnaüm. Je n'ai pas de marmots, j'avais juste la flemme de ranger après les fêtes.
Je me répétais sans cesse que je m'y mettrais plus tard, mais j'ai fini par m'y coller.
Maintenant, c'est l'heure de se la couler douce. J'adore me faire un marathon de séries. Je me prépare un thé et prends quelques biscuits. J'aperçois l'enveloppe. Je devrais peut-être l'ouvrir. Quelqu'un s'est donné la peine de me l'apporter.
Je prends l'enveloppe et l'examine. Elle est scellée avec de la cire dorée et un cachet, avec un ruban bleu. J'enlève le ruban et l'ouvre.
Oh non ! C'est pas vrai ! Pourquoi Wren écrirait-elle à ce M. Robernero à mon sujet ?
Si, je m'y connais, elle raconte n'importe quoi ! Comment je pourrais ne rien connaître au sexe ? J'ai 30 ans... Bon, pour l'amour... elle n'a peut-être pas tout à fait tort.
Je dois avoir l'air présentable au boulot. Ma vie privée ne les regarde pas. J'arrive pas à croire que ça m'arrive !
Pourquoi elle lui raconterait ça ? C'est personnel ! Je vais la tuer !
Ce type est dans les journaux ? C'est qui au juste ? Mais Wren lui a envoyé un courriel après avoir trouvé son nom quelque part, donc elle ne le connaît pas personnellement. Qu'est-ce qu'elle mijote ?
Cette petite peste ! Eh bien, maintenant je suis au courant, et je vais lui arracher les cheveux. Quelle photo a-t-elle envoyée à ce M. Robernero ?
Je suis sous le choc, la bouche ouverte et le visage dans les mains. C'est une blague ? Ma sœur a cru bon d'envoyer un courriel à un parfait inconnu pour lui demander de coucher avec moi.
Je ne suis pas une fille de joie, et ça me met hors de moi qu'elle puisse penser que je voudrais faire ça. J'ai déjà assez de soucis comme ça.
Je suis une femme de 30 ans qui n'a fait l'amour qu'une seule fois parce que, franchement, les hommes et moi, ça ne colle pas. C'est tout.
Pourquoi elle ferait ça ? Je sais pourquoi. C'est parce que ma sœur aime faire la fête, toujours sortir avec ses copines. Sérieux ? J'ai 30 ans, je ne suis pas une étudiante qui veut faire la bringue.
Je suis trop vieille pour ces bêtises, surtout quand il s'agit d'une bande de jeunots de 20 ans qui braillent. Qui veut se taper ce mal de crâne ? Parfois, j'ai l'impression de vieillir à vitesse grand V.
Mais on pourrait faire d'autres trucs ensemble, et je le lui ai dit. J'ai même proposé d'aller dans un spa, mais elle ne voulait pas transpirer ou être vue avec les cheveux mouillés et sans maquillage, alors elle a refusé.
Je soupire et lis la réponse.
Oh non ! Qu'est-ce qu'elle a fait ? Mardi 7, c'est la semaine prochaine... Je crois. Mais qui renvoie ce genre de truc ? D'abord, il ne me connaît pas, et ensuite, je ne veux pas le rencontrer. Jamais !
J'ai déjà croisé des types comme lui, et ça ne s'est jamais bien fini. Je leur ai dit que je n'étais pas intéressée, puis je suis partie en vitesse sans me retourner, et je ne m'en suis jamais mordu les doigts.
Je n'aime pas les mecs qui répondent par monosyllabes. Je me souviens quand je discutais avec ce beau gosse de 29 ans, tout allait bien jusqu'à ce que je lui envoie un long message.
Franchement, pourquoi même répondre ?
Je prends mon portable et compose le numéro de Wren, attendant qu'elle décroche.
« Décroche ton fichu téléphone ! » je crie, en attrapant ma tasse de thé froid et en buvant une gorgée.
« Allô. » Sa voix est toute mielleuse. Je serre plus fort l'anse de la tasse.
« Pourquoi t'as fait ça ? Je ne joue pas à tes jeux débiles, Wren ! Pourquoi t'enverrais un courriel à un type au hasard pour lui demander de coucher avec moi ? T'es vraiment tordue. »
« Il a répondu ? Oh la vache, c'est génial. » Wren a l'air aux anges. Je fixe le mur d'un air furax.
« Tu as besoin de te lâcher un peu ! » Wren rigole.
Je lève les yeux au ciel et me laisse tomber sur mon canapé taché de café. Eh oui, je ne peux pas nettoyer la tache parce que les coussins n'ont pas de fermeture éclair, donc je ne peux pas les passer à la machine. Ils ne rentrent pas.
« Je ne sais pas qui c'est ce M. Robernero, Wren. Qu'est-ce que je suis censée faire en sachant qu'il veut me rencontrer ? » Je saisis la télécommande et baisse le son de la télé en entendant frapper à la porte. Je ne sais pas qui ça peut être cette fois.
Posant ma tasse sur la table, je descends le couloir, toujours en train de me prendre le bec avec Wren.
« Je te jure, Wren, que je vais t'étrangler et finir en taule pour t'avoir tuée ! »
J'aimerais avoir un judas pour voir qui est à la porte. Je ne sais jamais qui c'est avant d'ouvrir.












































