C'est la nuit qu'elle s'était rapprochée. Son bras reposait sur le torse de l'homme. Sans s'en rendre compte, il avait posé sa main sur le bras de la femme. Ils ouvrirent les yeux en même temps et se dévisagèrent.
Il était tellement surpris qu'il ne put parler, mais elle se mit à hurler.
Elle bondit hors du lit, attrapa le drap, le tira pour le découvrir et s'en enveloppa. "Qui êtes-vous et que faites-vous dans mon lit ?"
Il saisit l'oreiller pour se couvrir. "Qui êtes-vous ? Et que faites-vous dans mon lit ?"
Le cœur battant, elle tendit la main vers la lampe pour s'en servir comme arme. "Ne bougez pas ou je vais..." Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase car la porte s'ouvrit brusquement.
Les trois triplés débarquèrent dans la chambre. Ils essayèrent de ne pas rire en voyant Brock et Zadie à poil.
L'expression sur leurs visages resterait gravée dans leurs mémoires pour toujours.
"Brock, t'es rentré plus tôt," dit Rory, tentant de contenir son fou rire.
"Peu importe. Pourquoi cette femme est dans mon lit ?" demanda-t-il d'une voix forte.
"Brock, voici Zadie Porter, notre gouvernante. Zadie, voici notre grand frère, Brock," expliqua Rory en les regardant tour à tour avec un sourire.
"Votre frère ? Vous m'aviez pas dit que vous aviez un frère," dit-elle en reposant la lampe et en serrant le drap contre sa poitrine.
Elle sentit ses joues devenir écarlates à l'idée d'avoir dormi avec lui sans le savoir. Elle était morte de honte. Elle s'était réveillée avec son bras sur son torse, son torse musclé et puissant.
"On allait te le dire ; on voulait juste attendre que tu nous connaisses mieux. On pensait tous avoir encore un jour ou deux," répondit Lee.
"Ça explique toujours pas pourquoi elle est dans mon lit," dit Brock avec colère.
"Habillez-vous et descendez, on va tout vous expliquer," dit Cody en lui balançant son jean.
Ses yeux s'écarquillèrent. Elle voulut détourner le regard mais n'y arriva pas quand il prit son jean et sortit du lit pour l'enfiler.
Elle avait jamais vu un corps d'homme aussi sexy, et il était bien monté. Elle réalisa qu'elle le matait et son visage devint cramoisi. Elle finit par détourner les yeux.
Il passa devant elle. "Faites vos valises. Vous resterez pas ici."
Il quitta la pièce avec ses frères. Il était furax contre eux et allait leur passer un savon une fois en bas.
Les quatre frères s'assirent après s'être servi du café.
"J'attends vos explications," dit Brock en croisant les bras sur sa poitrine et en les regardant tour à tour.
"Tu nous as dit d'engager une gouvernante, c'est ce qu'on a fait."
"Je sais, mais j'ai jamais parlé de quelqu'un qui vivrait ici."
"Elle traversait la ville quand sa bagnole est tombée en rade, et elle avait pas un rond pour la réparer. On avait besoin d'une gouvernante ; elle avait besoin de thunes et avait nulle part où aller."
"C'est une super cuisinière et la baraque est nickel. Laisse-lui une chance," dit Rory en le regardant dans les yeux.
"Je l'aime pas et je veux pas d'elle ici."
"Tu la connais même pas," répondit Rory.
Il se pencha vers Rory, qui menait la conversation. "Vous savez rien d'elle. Pour ce que vous en savez, elle pourrait être une voleuse en cavale. Elle peut pas rester. Débarrassez-vous d'elle maintenant."
"Non."
"Qu'est-ce que tu viens de me dire ?"
"Brock, elle est sympa, belle et on l'aime bien. On veut qu'elle reste, donc c'est trois contre un. Ce sera pas pour toujours, juste le temps qu'elle mette un peu de côté. Qu'est-ce que t'en dis, on peut la garder ?"
"Bon sang, Rory, c'est pas un clebs que vous avez trouvé sur le bord de la route." Il secoua la tête et passa la main sur son visage.
"D'accord, elle peut rester juste le temps d'avoir assez de fric pour réparer sa caisse et un peu pour s'en sortir, et après elle se casse. Mais elle peut pas rester dans ma chambre."
"Brock, tu peux pas t'attendre à ce qu'elle pionce en bas dans une de nos chambres. Ta chambre a sa propre salle de bain et est plus intime. C'est une nana, quand même, et elle a besoin de sa propre salle de bain."
"Où tu veux que je dorme ?"
"Cody et moi on va partager une chambre, et tu peux avoir la mienne," dit Rory en croisant les doigts sous la table.
"Ok, mais seulement jusqu'à ce qu'elle se barre."
À ce moment-là, elle entra dans la cuisine, jetant un rapide coup d'œil à Brock avant d'aller au frigo et de commencer à sortir des trucs pour cuisiner. "Le petit-déj sera prêt dans dix minutes."
Se levant, Brock posa sa tasse sur le comptoir, s'approchant si près d'elle que leurs corps se frôlèrent.
"Je vais chercher quelques affaires dans ma chambre. Dès que vous aurez assez de fric, je veux que vous vous cassiez," dit-il avant de quitter la pièce.
Elle tourna la tête pour regarder les autres, sachant qu'ils avaient entendu ce qui s'était dit. "Il est toujours aussi con ?"
"Ah, fais pas gaffe à lui," dit Lee en lui adressant un sourire chaleureux.
Elle se remit à préparer le petit-déj. La façon dont Brock l'avait frôlée l'avait troublée, et elle pouvait pas s'empêcher de penser à son corps de ouf.
Mais il était méchant, et même s'il était super canon, elle savait que vivre sous le même toit que lui allait être galère.
Brock revint après que les gars eurent fini leur repas et soient partis, alors elle se retrouva seule avec lui pendant qu'elle lui servait son petit-déj. Elle pouvait sentir son regard sur elle quand elle lui tournait le dos en faisant la vaisselle.
Il arrêtait pas de la mater pendant qu'il bouffait, repensant à plus tôt quand elle avait bondi hors du lit.
Il avait bien vu son cul et remarqué un tatouage de papillon sur sa fesse gauche. Même s'il l'avait pas vue à poil de face, il savait qu'elle avait un corps de rêve, à en juger par son derrière.
Il avait été totalement sur le cul quand il avait ouvert les yeux et l'avait trouvée allongée à côté de lui, son bras sur son torse et sa main à lui sur son bras à elle.
Il mentirait s'il disait pas avoir été un peu excité. Après tout, ça faisait un bail qu'il avait pas partagé son lit avec une nana. "Vous venez d'où ?"
Elle tourna la tête pour le regarder. "Californie," répondit-elle sans en dire plus.
"C'est à environ vingt-deux heures de route d'ici. Pourquoi avoir fait tout ce chemin toute seule ? Vous êtes pas en cavale, j'espère ? Parce que si c'est le cas, je devrais vous demander de vous barrer. J'ai pas besoin d'emmerdes."
Elle se retourna vers lui avec colère, s'essuyant les mains avec le torchon. "Non, j'ai pas de problèmes avec les flics. Une femme peut pas voyager seule sans qu'on pense qu'elle cache un truc ?"
"Et pourquoi je voyage seule et où j'allais ça vous regarde pas. Maintenant, pour changer de sujet, j'ai fait une liste de courses, et j'ai besoin que vous ou un de vos frères alliez les chercher."
"Vous avez besoin de quoi ? Notre congélo est plein de viande. Y a des légumes dans le potager."
"Du lait, des patates, des œufs et quelques autres trucs," dit-elle en levant les yeux au ciel.
"Pas besoin d'acheter des œufs au magasin. On a des poules derrière. Allez-y et prenez les œufs. Vous êtes pas sortie voir ce qu'on a ?"
Elle le regarda avec colère. "Comme si j'avais eu le temps ces trois derniers jours de sortir alors que j'ai passé tout ce temps à nettoyer."
"Bah, vous avez fini maintenant, alors je vous conseille d'aller jeter un œil dehors. Vous trouverez aussi des patates dans le potager, vous pouvez donc les virer de votre liste."
Il se leva et mit son assiette dans l'évier. "J'imagine qu'on se verra pour le déjeuner, et j'espère que les gars avaient raison."
"Raison à propos de quoi ?" demanda-t-elle en s'écartant de lui quand il s'approcha.
"Ils disent que vous êtes une super cuisinière ; j'imagine que je le saurai bientôt."
Alors qu'il sortait, elle saisit le torchon mouillé. Elle voulut le lui balancer mais se ravisa au dernier moment.
Y avait des patates, des carottes et des petits pois parmi d'autres légumes.
Après avoir inspecté le potager, elle fit le tour et vit la grange et le poulailler. C'était vraiment un beau terrain ; y avait un truc de si calme et reposant dans cet endroit.
Elle avait toujours entendu dire que les cowboys étaient durs mais toujours très polis avec les nanas.
Les triplés étaient comme ça, mais Brock c'était tout le contraire. Elle le trouvait grossier et méchant, et ses yeux - d'un bleu profond - étaient si froids.
Après avoir terminé sa visite, elle rentra et commença à faire la lessive avant de préparer le déjeuner. Elle fit du chili et servit la tarte aux pommes de la veille en dessert.
À midi pile, les quatre frères Wagner arrivèrent à cheval et se dirigèrent vers l'intérieur.
Les triplés retirèrent leurs bottes en entrant dans le porche, et quand Brock s'apprêta à entrer, Rory lui cria :
"Hé mec, enlève tes bottes avant d'entrer."
Il le regarda d'un air furax. "Depuis quand on doit enlever nos bottes pour aller dans la cuisine ?"
"C'est une des règles de Zadie," répondit Lee.
"C'est pas elle qui commande ici, c'est moi."
"Brock, enlève juste tes bottes. Elle a bossé dur pour nettoyer les sols, et c'est pas grand-chose."
Il leva les yeux au ciel. "Vous vous laissez mener par le bout du nez par une nana." Brock retira quand même ses bottes en jurant doucement. Avant même d'entrer dans la cuisine, il pouvait sentir l'odeur du chili.
"Hé les gars, le déjeuner est prêt, asseyez-vous et je vais vous servir."
Ils s'assirent tous, et Brock ne put pas s'empêcher de remarquer à quel point son cul était beau dans son jean moulant. Il détourna vite le regard pour ne pas la mater.
Quand elle servit les triplés, elle leur adressa un sourire chaleureux. Mais quand vint le tour de leur grand frère, elle posa simplement l'assiette devant lui sans un mot.
Les frères pouvaient maintenant sentir et voir la tension entre ces deux-là, et se regardant, ils échangèrent un clin d'œil. Un truc leur disait que Zadie et Brock allaient leur offrir des heures de divertissement.
Chacun des frères espérait qu'il se passerait un truc entre Brock et Zadie. Y avait clairement des étincelles entre eux.
"Je t'avais pas dit qu'elle était une super cuisinière ?" demanda Rory à Brock quand ils eurent fini de manger.
"C'est pas mal, j'imagine," répondit-il, s'attirant un regard noir de sa part.
Elle balança un bout de papier sur la table devant Brock.
"C'est quoi ça ?" demanda-t-il en le ramassant.
"C'est une liste de courses dont j'ai besoin, et ne vous inquiétez pas - j'ai viré les œufs et les patates. J'aurai besoin de ces trucs dès que possible."
"Ça devra attendre plus tard. Pour l'instant, on a du boulot à faire. Pourquoi vous n'allez pas en ville les chercher vous-même ?"
Elle posa ses mains sur ses hanches et le regarda. "Je le ferais, mais j'ai ni caisse ni thunes. Ou vous suggérez que je marche jusqu'en ville ?"
Il se leva et alla vers le crochet près de la porte, prit un trousseau de clés et le lui tendit. "Vous pouvez prendre le pick-up, et vous avez pas besoin de fric, dites juste au vendeur de mettre sur mon compte."
"Vous avez pas peur que je prenne votre caisse et que je me casse ?" demanda-t-elle d'un ton méchant.
Mettant son chapeau sur sa tête, il répondit sur le même ton : "Si vous le faites, je vous retrouverai et vous ferai foutre en taule. Je ne pense pas qu'une petite chose comme vous puisse survivre derrière les barreaux, mais peut-être que vous savez déjà ce que c'est."
Quand il sortit, elle lui fit un doigt d'honneur, peu importe s'il se retournait et la voyait faire.
Tous les quatre montèrent sur leurs chevaux et chevauchèrent côte à côte.
"Pourquoi t'es si méchant avec Zadie ?" demanda Lee en secouant la tête de dégoût.
"Je l'aime pas et je ne veux pas d'elle ici."
"Qu'est-ce qui te plaît pas ? Elle est si sympa et super belle," répliqua Cody.
"Même toi, Brock, tu dois admettre qu'elle est belle. Tu ne trouves pas qu'elle est belle ?" demanda Rory.
"J'ai pas remarqué."
"C'est des conneries, on voit comment tu la mates."
Il arrêta son cheval et lança un regard noir à chacun de ses frères. "Si vous me voyez la mater, c'est parce que je veux qu'elle se casse de notre baraque. De toute façon, elle n'est pas mon genre. Maintenant, fermez-la tous et mettons-nous au boulot."
Il partit devant eux. Il voulait plus penser ni parler d'elle.
Rory regarda ses deux frères. "Je parie n'importe quoi qu'il l'aime bien, mais qu'il essaie de se convaincre du contraire."
Ils hochèrent la tête pour acquiescer.
