Roi Alpha Hybride : Unie à l'Au-delà 2

Lorsque j'ai aperçu ma meilleure amie blonde dans l'encadrement de la porte, l'émotion m'a submergée. Les larmes me sont montées aux yeux tandis que je traversais la pièce en courant pour la serrer dans mes bras.

« Ellie, qu'est-ce que tu fais là ?! Tu es arrivée quand ? Comment ? »

« Hé, doucement. Respire un coup. Je vois bien que tu t'inquiètes. Et tu me serres un peu fort », dit Ellie de son ton habituel, mi-blagueur mi-décontracté.

Je réalise que je l'étreins effectivement trop fort. Je desserre mon étreinte avant de la lâcher et de reculer. C'est là que je remarque son apparence.

Ellie avait une substance noire et visqueuse sur elle ainsi que ce qui ressemblait à du sang sur ses vêtements. « MON DIEU, TU N'AS RIEN ?!! » je m'écrie. D'autres larmes coulent alors que j'imagine le pire.

Ellie me réconforte doucement, me laissant pleurer encore un peu. Puis elle s'écarte délicatement, tenant ma main. Ignorant l'évidence, elle regarde autour de la pièce et rit.

« Et dire que je dors sur des canapés depuis une éternité, et regarde-toi ! Te voilà avec des mecs canons, vivant dans le luxe. »

Elle fait de grands gestes, montrant la chambre luxueuse, puis court et saute sur le grand lit près des grandes fenêtres. Je ris un peu en regardant mon amie rebondir sur le lit, ses cheveux blonds volant dans tous les sens.

Elle semble complètement se ficher du fait que nous sommes à l'étage d'une maison pleine de démons. Son attitude joyeuse me fait oublier le danger potentiel en bas, mais elle agit comme si tout cela était normal, riant et tournoyant comme une gamine.

Même si j'aimerais être aussi insouciante qu'elle, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter de toute cette situation. « Ellie... »

Ellie se jette sur le lit, faisant gonfler les couvertures à son atterrissage, puis pousse un long soupir exagéré. « Bon, pour faire court... » elle s'interrompt.

« Il y a deux semaines, Monsieur Grand Ténébreux et s'il-te-plaît-baise-moi m'a trouvée dans un bar où je bossais... Au fait, tu as intérêt à me raconter tous les détails croustillants à ce sujet », Elle s'arrête un instant pour me faire un clin d'œil. « BREF, il m'a dit qui il était et comment tu vivais ici avec lui, sa sœur, Eli et Derrick, et qu'il pensait que tu te sentirais probablement mieux si je venais rester ou te rendre visite un moment. Évidemment, tu sais que je ne peux pas dire non à un dieu du sexe comme lui, et c'était pour toi, alors j'ai pas hésité. Il m'a payé le billet. Je suis arrivée aujourd'hui... »

« Je croyais que tu avais un voyage d'affaires. »

« Ma chérie, quel genre de voyage d'affaires une barmaid aurait besoin de faire... franchement, t'es vraiment bête parfois », plaisante-t-elle. « Bref, je suis venue, et quand je suis arrivée à la gare routière, un grand type moche a commencé à faire des histoires, et la minute d'après, ce sexy singe-homme était en train de le mettre en pièces, puis, bien sûr, Monsieur Baise-Moi est apparu, m'a expliqué toute l'histoire des démons et Sexy Singe m'a amenée ici. »

« Sexy Singe ? » je demande, comme si c'était la partie la plus folle de son histoire.

« Ouais, Derrick. Ma belle, dis-moi que vous n'avez pas une sorte de plan à trois parce que si c'est pas le cas, je veux apprendre à ce singe-homme comment grimper. » Ellie me fait un clin d'œil tout en se léchant les lèvres.

« Ok, d'abord, beurk. Ensuite, pas de plan à trois. Et enfin, comment ça se fait que tu n'aies pas peur de tout ça ?! » je finis par dire.

« Lea. Enfin, tu sais que j'adore les théories du complot, et je t'ai dit il y a des années que je pensais que tous ces films et bouquins, comme celui sur les vampires qui brillent, n'étaient qu'un moyen de nous faire croire que des créatures qu'on pensait irréelles étaient normales. Et puis... il est tellement canon ! »

« En plus, le voir déchiqueter ce démon était vraiment sexy, pour être honnête. Je me demande s'il peut utiliser un peu de cette force colérique sur moi aussi. »

« Lea, je ne pige vraiment pas où est le problème. Tu aimes ton mec, non ? Tu aimes cette famille, non ? Alors pourquoi tu agis comme s'ils étaient une bande de monstres ? »

Je ne sais pas qui de nous deux a les yeux les plus écarquillés. « Attends une seconde ! Est-ce que Monsieur Plaque-Moi-Contre-Le-Mur a trois bites ? Tu les as toutes sucées ?! » s'exclame Ellie.

Nous éclatons toutes les deux de rire. Ça faisait du bien, vu tout ce qui se passe. « Sérieux, qu'est-ce qui va pas chez toi ? Ell, je jure devant Dieu que ta mère t'a fait tomber sur la tête trop de fois quand t'étais petite », je plaisante.

« Mais vraiment, Lea, à quoi je peux m'attendre de Gorille Sexy dans l'autre pièce, côté bite ? »

« TU VIENS JUSTE DE LE RENCONTRER, ELL ! » je crie, sachant très bien que ça ne l'a jamais empêchée de coucher avec un mec avant.

Ellie et moi voyons en même temps une tête brune et bronzée apparaître à la porte.

« Euh, désolé d'interrompre ce que vous faites les filles, mais Jessa m'a dit de vous prévenir qu'elle a préparé à manger », dit Derrick, ses yeux ne quittant pas Ellie.

Une partie de moi sourit intérieurement parce que je sais que Jessa utilise la nourriture pour essayer de détendre l'atmosphère.

« Je sais pas pour toi, mais des beaux mecs et de la bonne bouffe ? Pas besoin de me le dire deux fois », dit Ellie en sautant du lit.

Un grondement sourd sort de la poitrine de Derrick quand elle dit ça.

« Ooh, j'aime quand ils sont jaloux », dit-elle d'un ton joueur.

Elle s'approche de Derrick, s'accroche à son bras et le laisse la guider vers le rez-de-chaussée.

Je me dirige vers le miroir au-dessus de la commode et me regarde, respirant profondément.

Je me dispute avec moi-même dans le miroir, inventant toute une conversation dans ma tête, argumentant mes points de vue quand je sens cette odeur si familière.

J'entends un léger coup à la porte avant qu'elle ne s'ouvre lentement.

« Ma puce... je veux dire Lea. Je peux entrer ? » dit-il, peu sûr de lui.

Je ne voulais pas l'admettre, mais le fait qu'il n'utilise pas son petit nom pour moi me faisait mal au cœur.

« Ouais, c'est ta chambre, tu te souviens », je dis doucement.

Mon cœur bat la chamade de peur et de confusion alors que Derrel entre dans la chambre l'air triste.

Ses yeux ne sont plus rouges comme avant. Je détourne le regard, incapable de le regarder alors qu'il essaie de voir comment je réagis.

Mon esprit est partagé entre le sentiment de trahison et l'envie de lui, ne sachant pas vraiment quoi penser ou ressentir.

« Lea, je comprends si tu as peur. Mais sache que je ne te ferais jamais de mal, même si je suis un démon. Tu comptes tellement pour moi, et je n'ai jamais voulu te cacher ça. Je ne savais simplement pas comment te le dire sans te faire fuir », dit-il doucement en s'approchant lentement de moi.

Derrel tend la main vers moi, effleurant à peine le côté de mon visage comme s'il avait peur que je m'enfuie.

Son contact me fait ressentir beaucoup de choses différentes à la fois.

Je devrais avoir peur de lui, mais tout en moi le désire.

Je me surprends à fermer les yeux et à me pencher contre sa main, ma main venant tenir le dos de sa grande main tandis que mon corps s'appuie contre le sien.

« Je sais », je murmure.

Chaque partie rationnelle de mon esprit me crie que tout est faux, mais je ne peux pas lutter contre ce sentiment profond dans ma poitrine.

Mes yeux s'ouvrent, et je le regarde, et je peux voir qu'il a peur.

« S'il te plaît, pardonne-moi, ma puce. Je n'ai jamais voulu te mettre en danger ou te faire sentir que tu devrais avoir peur de moi. »

« J'ai pas peur de toi, Rel. J'ai peur de la situation ; oui, je suis très confuse et honnêtement un peu en colère que ça m'ait été caché. »

Mes yeux se ferment fort, et ma tête tombe, regardant le sol, « T'aurais dû simplement me le dire, pas te faufiler en faisant je ne sais quoi pour le garder caché. »

Je sens le grondement commencer profondément dans sa poitrine, mais il ne sort pas de sa bouche.

Mes yeux s'ouvrent rapidement.

La main de Derrel passe de ma joue à sous mon menton, et il relève ma tête pour me faire le regarder dans les yeux.

« Ne baisse jamais les yeux devant moi. T'es trop belle pour ça. »

J'ouvre la bouche pour m'excuser, mais sa bouche s'écrase sur la mienne avant que je ne puisse le faire.

Ce n'était pas comme avant, cependant. Ce baiser n'était pas brutal ; il était doux et tendre et plein de sentiment. J'ai ressenti ce baiser au plus profond de ma poitrine, et les larmes ont commencé à me monter aux yeux. Il a continué.

Tous les sentiments du stress et des choses effrayantes d'aujourd'hui sortent dans ce baiser.

J'appuie plus fort contre ses lèvres, essayant d'approfondir le baiser, essayant d'oublier mes pensées, mais Rel ne me laisse pas faire. Il s'écarte lentement, mon visage toujours dans sa main, et il utilise son pouce pour essuyer les larmes qui coulent de mes yeux.

Derrel me serre plus fort contre sa poitrine et me tient simplement pendant que je pleure.

« Je suis tellement désolé, ma puce. »