« Non ! Sur mes genoux. » Il tapote à nouveau sa cuisse, et je lève les yeux au ciel. Il m'entoure de ses bras et pose sa tête sur mon épaule. Je ne sais pas trop quoi penser de cette situation.
Je commence à me détendre, mais je n'oublie pas ce qu'il a fait. Les tueurs, très peu pour moi. Il m'embrasse la joue et hume mes cheveux. Je lance un regard perplexe à Blake.
Ce dernier hausse les épaules, l'air aussi perdu que moi. Ian et Cody hochent la tête, et Léon prend la parole.
« Vous formez un joli petit couple, tous les deux. »
« Pas du tout », je le fusille du regard. C'est alors qu'on entend la porte d'entrée s'ouvrir. Kai sourit en voyant ses parents entrer.
« Vous passez une bonne soirée les enfants ? » demande son père. Il sourit en me voyant sur les genoux de Kai. « Bien joué, fiston. Bon, mes gars et moi avons du boulot, alors pas question de voir vos copains dans le sous-sol. »
« T'en fais pas, Papa. Ils sont tous bourrés. » Son père acquiesce, et un autre homme aux cheveux noirs et aux yeux verts s'approche.
« Tu t'amuses bien, gamin ? » demande-t-il à Kai, qui hoche la tête. « Ouais, où est Hazel ? »
« À la maison. Passez une bonne soirée. » Alors qu'il s'éloigne, on entend le père de Kai crier à sa mère : « Rebecca, prépare-toi, on a une réunion dans »—il regarde sa montre—« dix minutes. »
Rebecca monte en trombe, et je regarde Kai, qui hausse les épaules.
« Ne pose pas de questions. »
J'acquiesce, et nous continuons notre partie de Jenga alcoolisé. À chaque tour, Kai me choisit pour faire quelque chose, et ça commence sérieusement à m'agacer.
« Arrête de toujours me choisir ! » je m'exclame, énervée.
« C'est plus marrant comme ça. » Je grogne et m'appuie contre son épaule. Impossible de bouger, il me tient dans ses bras depuis au moins une heure.
J'ai bu environ sept verres, et il me reste encore quatre heures à jouer la comédie du couple avec lui. Au bout d'une demi-heure, la fatigue me gagne et je me frotte les yeux.
« Je devrais rentrer », je dis à Kai avec un sourire, mais il secoue la tête.
« Je rentre chez moi, Kai », j'insiste, mais il refuse encore.
« Tu es toujours ma copine. Si tu l'étais vraiment, je ne te laisserais pas partir. Ce n'est pas prudent que tu rentres seule. Je vais t'emmener dans ma chambre, tu pourras dormir là-bas. »
Je lance un regard désespéré à Blake, lui demandant silencieusement de me tirer de ce pétrin.
« Ouais. Je m'assurerai qu'elle rentre en sécurité », dit Blake, essayant de m'aider, mais Kai ne veut rien entendre.
« Non. Je fais ce que je ferais normalement. Pour l'instant, Ruby est ma copine, et je vais la traiter comme telle. Allez, on monte. »
Il se lève, nous soulevant tous les deux, et me prend la main. Comment peut-il être si fort ? Il me conduit en haut de trois volées d'escaliers jusqu'au dernier étage.
Il ouvre une porte donnant sur un vestibule qui mène à un espace de vie ouvert. Un mur sépare sa chambre de son salon. Il m'emmène dans sa chambre, va vers son lit et tire les draps.
« Entre », me dit-il, et je grimpe dans le lit.
Il s'installe de l'autre côté. Il y a un grand espace entre nous jusqu'à ce qu'il attrape ma taille et place son bras gauche sous ma tête. Sa main droite tient mon ventre, son bras touchant mon côté.
Je reste immobile, les yeux fermés, ne sachant pas quoi faire. Il ne me reste que trois heures et demie avant de pouvoir filer. Je le sens bouger sous les couvertures puis je sens ses genoux pousser contre l'arrière des miens.
Ses jambes touchent les miennes. Il a enlevé sa robe ! Il retire la manche de sa veste en cuir de mon bras, et je garde l'autre.
« Tu seras mal à l'aise si tu la gardes. Il fait chaud ! »
J'enlève l'autre manche, et il jette la veste hors du lit, me rapprochant de son corps. Que dois-je faire maintenant ? Il a laissé tout le monde en bas et est allé se coucher !
« Kai », je murmure.
« Mhm », répond-il, et je tapote son bras.
« Quoi ? » Il s'éclaircit la gorge et regarde par-dessus mon épaule.
« Tout le monde est encore en bas. »
« Ils savent se tenir. Les hommes de mon père sont partout, et ils savent ce que mon père fera s'ils causent des problèmes. Ian surveille tout le monde. »
« Que fera-t-il ? »
« La question est plutôt : que ne fera-t-il pas ? » Il repose sa tête sur l'oreiller. « Tu devrais dormir un peu. »
Ouais, à propos de ça. Je suis dans ton lit avec toi, et je ne me sens pas à l'aise. Je ne porte que ton haut, tes parties intimes touchent mes fesses, tes bras m'entourent.
Et on ne sort pas vraiment ensemble, je passe la nuit ici, et je ne te connais même pas. Désolée si je ne me sens pas bien dans cette situation !
Je me réveille cinq heures plus tard et essaie de me dégager de ses bras. J'attrape rapidement ma robe et mes chaussures, je les enfile, et j'essaie de quitter sa maison maintenant vide. Mais je suis arrêtée par des portails fermés.
C'est tellement frustrant ! Est-ce que je peux avoir un peu de répit ? Je retourne dans la maison, gênée. Il faut que je sorte d'ici.
Je cherche un interphone, mais je sursaute en voyant Rebecca au bas des escaliers dans sa chemise de nuit. Je souris et lui fais un signe de la main, trébuchant légèrement.
« Bonjour. » Elle croise les bras d'un air endormi, et j'attends qu'elle dise quelque chose. Elle a l'air agacée, les cheveux en chignon et les yeux fatigués. Elle me regarde comme le font les professeurs quand j'arrive en retard en cours.
Je souris avec de grands yeux, immobile, les mains devant mon ventre. Je me sens honteuse. Est-ce que c'est ça, la « marche de la honte » ?
