Enlevée - Couverture du livre

Enlevée

Dzenisa Jas

Chapitre trois

Clarice Mont

"Bonne nuit, ma chérie", chuchote Kim à sa fille, qui était tranquillement couchée sous sa couette de velours rose, la main sous son oreiller assorti.

"Maman..." commença Clarice d’une voix qui devint moins audible, ses dents effleurant nerveusement ses lèvres alors qu’elle regardait le mur en face d’elle.

"Oui, ma chérie ?" demanda sa mère, s’arrêtant au seuil de la porte et se tournant pour regarder sa fille bien trop innocente.

"Qui est l’Alpha de tous les Wolfe Borne et pourquoi est-il si important ? " demanda-t-elle avec curiosité, son regard ne se détournant pas une seule fois du mur en face d’elle.

"Eh bien, c’est comme un Roi. Il règne sur tous les loups-garous et il est comme notre Alpha, mais beaucoup plus puissant. Est-ce que tu comprends ?"

"Ouais, en quelque sorte. Il est méchant ? Comment se fait-il que papa et toi n’en ayez jamais parlé avant ?" interrogea Claire, tandis que ses sourcils se rapprochaient légèrement et la couleur de ses yeux s’assombrissait en tourbillons à cause de l’agitation de sa louve.

"Hum, il n’est pas la meilleure personne qui soit, mais qui suis-je pour juger un homme que je n’ai jamais rencontré. Et nous ne l’avons pas mentionné parce que nous n’avons jamais eu de raison de le faire. Maintenant, bonne nuit mon cœur, dors bien."

Clarice n’eut pas l’occasion de s’interroger davantage sur la brusquerie de sa mère, puisque cette dernière éteignit rapidement la lumière de la chambre et referma la porte derrière elle.

Clarice était enveloppée par l’obscurité de sa chambre et son regard toujours collé au mur alors que des questions sur le puissant Alpha commençaient à se bousculer dans son cerveau.

" L’Alpha de tous les Wolf Borne ", murmura-t-elle dans un souffle avant de sentir ses paupières se baisser à cause de l’épuisement qui faisait soudainement sentir ses effets sur son petit corps.

"Greta, es-tu allée à la réunion de la meute hier ?" demanda Claire à sa meilleure amie avec curiosité. Greta passa une mèche de ses cheveux bruns foncés et bouclés derrière son oreille avant de hocher la tête.

"Oui, j’y suis allée. Avec mon frère et mon père. Ma mère n’a pas pu venir parce qu’elle a attrapé un virus après s’être déplacée dans la mauvaise partie des bois et avoir été exposée à trop de bactéries."

Greta était le genre de personne qui, si elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle pouvait dire d’autre dans une conversation, se contentait de balancer des informations aléatoires que personne n’avait besoin de connaître.

"Je n’arrive pas à croire qu’un puissant Roi Alpha va visiter notre meute aujourd’hui. C’est si excitant", déclara Clarice en sautillant sur son siège avec impatience.

Le visage de Greta se décomposa et elle regarda Clarice comme si trois têtes venaient de lui pousser.

"Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ?" demanda Claire en rougissant d’embarras. Greta soupira.

"Tes parents ne t’ont pas parlé des passe-temps et de la personnalité du Roi Alpha ?" demanda Greta avec méfiance. Clarice se figea. Elle réalisa finalement qu’elle n’avait aucune information valable sur l’homme qui venait rendre visite à leur meute.

"Non."

"Eh bien, ses passe-temps sont tout ce qui commence par un meurtre et finit par un meurtre. C’est le plus vieux de notre espèce et apparemment..." Greta s’était rapprochée de Claire, qui était choquée et dégoûtée par les quelques informations qu’elle venait de recevoir.

"Apparemment, il n’a pas eu la chance d’avoir une âme sœur comme tous les autres loups, car cela fait si longtemps et pour le moment, personne n’a entendu dire qu’il était en couple. De plus, il a une très mauvaise personnalité d’après ce que j’ai entendu," continua Greta.

Ses yeux étaient plissés et il y avait un léger malaise dans sa voix.

"Comment est-il ?" Clarice demanda, ses yeux étaient légèrement plus grands que d’habitude et son visage était pâle. Son père avait raison.

Elle avait été si protégée pendant si longtemps qu’elle ne pouvait pas supporter d’entendre quelque chose qui sortait de l’ordinaire.

"Froid. Comme la glace. Impitoyable et sans pitié. Je veux dire, il y a eu une rumeur il y a quelque temps qui disait qu’il avait déchiré les membres d’un homme et l’avait laissé souffrir juste parce que l’homme lui avait donné de fausses informations ou quelque chose comme ça."

Clarice haleta faiblement, tout son corps trembla, mais elle se contenta de glousser nerveusement, en espérant que ces mots n’étaient qu’une blague.

"Peut-être... peut-être qu’il n’est pas comme ça. Je veux dire, nous ne devrions pas croire toutes les rumeurs que nous entendons, surtout si nous ne connaissons pas l’homme en question", déclara Clarice en tremblant.

Elle croisa les bras sur sa poitrine pour les empêcher de trembler, mais elle ne put empêcher son visage de continuer de blêmir sous l’effet de la peur.

"Clarice, c’est notre Roi. L’aîné de notre espèce. Il a traversé des horreurs. Alors bien sûr qu’il ne restera pas une once d’humanité en lui. Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit différent, pour être honnête."

Clarice se rongea la lèvre inférieure en regardant ses orteils rose clair fraîchement vernis.

Greta remarqua la perturbation sur le visage de Clarice et souhaita immédiatement pouvoir retirer toutes les informations qu’elle avait données à sa meilleure amie innocente.

"Peut-être... peut-être que je n’aurais pas dû te dire tout ça", murmura Greta entre ses dents. Mais grâce à ses sens aiguisés, Clarice l’entendit facilement et secoua rapidement la tête avec de grands yeux.

"Non ! Je te suis reconnaissante de l’avoir fait. Sans toi, je serais une étrangère. Je n’aurais rien su de ce que tu viens de me dire."

"Peut-être que c’était mieux que tes parents ne te le disent pas. Je ne pense pas que tu étais prête à entendre toutes ces informations, Clarice", lui dit Greta mal à l’aise, tout en frottant le dos de sa meilleure amie.

"Ce n’était pas mieux pour moi ! J’aurais été la seule personne excitée par sa visite et tout le monde aurait mis en doute ma santé mentale... Mes parents me dorlotent, Greta, je n’ai pas besoin que tu me dorlotes aussi."

Greta soupira en réalisant que Clarice avait raison : elle n’était plus un bébé et lui cacher cette information n’aurait pas été une bonne chose.

"D’accord, mais je ne veux pas que tu commences à paniquer", dit doucement Greta. D’un regard, elle remarqua que Clarice avait l’air épuisé.

Clarice soupira en se frottant les tempes, son visage était encore beaucoup plus pâle que d’habitude et Greta remarqua facilement la différence.

"Trop tard..." la taquina Clarice, faisant de son mieux pour détendre l’atmosphère mais le froncement de sourcils de Greta fut suffisant pour qu’elles retombent toutes les deux dans l’agitation.

"Que vas-tu porter pour la réunion ?" demanda Kim à sa fille, qui était assise tranquillement sur le bord de son lit.

Clarice haussa les épaules. Il y avait une petite tempête dans ses yeux verts et sa mère le remarqua rapidement.

"Qu’est-ce qui ne va pas, ma chérie ?" lui demanda Kim en s’approchant de son petit corps et en posant une main sur son épaule.

"Maman... Est-ce qu’il vient ici pour faire du mal à l’un d’entre nous ?" demanda Clarice avec inquiétude, les yeux écarquillés et les sourcils froncés.

"Quoi ? Qui ?" demanda sa mère, confuse, en regardant sa petite fille avec curiosité.

"Le Roi."

"Quoi ? Pourquoi ferait-il du mal à quelqu’un ?" Kim essayait de rester calme et posée, mais même elle ne pouvait pas mentir pour sauver sa vie lorsqu’il s’agissait de parler du dangereux Roi.

Clarice haussa les épaules avant de se lever et de prendre la tenue qu’elle avait déjà préparée à son réveil, puis se rendit rapidement dans sa salle de bain.

Kim resta inquiète et abasourdie et ne pensa qu’à une chose : "Qui lui a dit que le Roi allait venir pour faire du mal à quelqu’un ?

Après dix bonnes minutes à se préparer, Clarice sortit enfin de sa salle de bains et se rendit compte que sa mère était toujours dans sa chambre.

"Maman, pourquoi es-tu encore là ? Tu ne dois pas te préparer toi aussi ?" lui demanda Clarice en regardant la tenue basique de sa mère.

"Euh, je voulais juste voir la tenue que tu as choisie et j’en suis ravie. Maintenant, je peux y aller... euh au revoir", bafouilla Kim avant de sortir en courant de la chambre de sa fille.

"Bizarre", marmonna Clarice avant d’inspirer profondément et de secouer la tête.

Elle baissa les yeux sur sa tenue "appropriée à la réunion" et sourit.

Elle portait une robe d’été bleu pâle qui était flatteuse pour sa silhouette et arrivait à mi-cuisse et elle l’avait associée à des ballerines blanches basiques.

Elle se retourna pour faire face à son miroir rond et décida qu’elle allait simplement réunir ses cheveux auburn indisciplinés en chignon désordonné.

Une fois sa coiffure trouvée, elle appliqua un peu de blush sur ses joues bronzées, un peu de baume à lèvres sur ses lèvres pulpeuses et un peu de mascara sur ses cils déjà longs.

"C’est tout", déclara-t-elle, avant de ranger le dernier maquillage qu’elle venait d’utiliser et de sortir de sa petite chambre.

"Allez, les filles ! On doit y aller !" Son père semblait vraiment mal à l’aise et elle le remarqua, mais elle ne dit rien lorsqu’elle le rejoignit en bas de l’escalier.

"Eh bien, n’es-tu pas magnifique, ma chérie ?" Clarice rougit au compliment de son père en inclinant légèrement la tête, il gloussa.

"Et voilà ma magnifique compagne", dit Nathaniel tandis que Kim descendait l’escalier et se dirigeait vers eux. Clarice se retourna et observa l’apparence de sa mère.

Tout comme Clarice, elle portait une robe d’été, mais rouge, qui lui arrivait juste en-dessous des genoux. Elle avait associé la robe à des escarpins nus et avait relevé ses cheveux en une queue de cheval élégante.

"Nathaniel." Kim rougit en secouant la tête. Clarice resta silencieuse tout le temps et ses parents ne le remarquèrent, même lorsqu’ils commencèrent à quitter la maison dans un silence complet.

Clarice remarqua que ses parents lui bloquaient l’accès à leurs pensées, ce qui signifiait qu’ils avaient lié leur esprit et elle ne pouvait s’empêcher de sentir sa louve grogner d’agitation.

Elle voulait savoir de quoi ils parlaient, mais ils ne lui permettaient pas d’entendre, pas même lorsqu’ils entrèrent dans la maison de la meute où il y avait beaucoup de bavardages et d’agitation.

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