Le Milliardaire Latino 1: Le coeur du Milliardaire

Le loyer arrivait à échéance et la vieille sorcière qui me logeait ne cessait de me harceler à ce sujet. Je n’avais pas envie d’aller au travail, mais j’avais besoin d’argent.

Je me suis levée du lit pour me préparer avant d’aller travailler. La journée d’hier repassait en boucles dans ma tête. J’avais à peine dormi. J’étais encore tellement en colère que j’avais du mal à y voir clair. J’avais essayé de pleurer, mais je n’étais pas triste. Je me sentais trahie.

Le gars avec qui je sortais, Mike, avait eu une aventure avec une autre femme. Et il avait eu le culot de le faire dans mon appartement pendant que j’étais au travail. Je les avais surpris hier, car la banque où je travaillais avait fermé plus tôt.

Mike. Ce salaud s’était servi de moi pendant tout ce temps. Je ne comprenais pas pourquoi je ne l’avais pas vu plus tôt. Bien sûr, il n’avait jamais dit qu’il m’aimait, mais j’avais imaginé l’impression qu’en prenant notre temps, il se sentirait suffisamment bien pour le dire. Je pensais que c’était ce qu’il ressentait. J’avais tort.

J’avais été aveuglée par ce sentiment stupide qu’on appelait l’amour. Le sexe n’était pas incroyable. Mais nous avions tout pour y parvenir. J’avais pitié de la femme avec laquelle il m’avait trompée. Il y avait de fortes chances qu’il ne reste pas longtemps avec elle.

Quelques minutes plus tard, j’étais douchée et je quittais l’appartement pour me rendre au travail. J’avais encore le suçon que je l’avais laissé me faire la veille. J’ignorais qu’il ferait cela. Aujourd’hui au moins, j’ai au moins pensé à porter un foulard. Hier, j’étais arrivée au travail le cou dénudé, à la vue de tous. La fermeture précoce de la banque avait donc été un soulagement, mais j’avais le pressentiment que quelque chose n’allait pas. Peut-être que j’exagérais. J’étais trop bouleversée par Mike pour me préoccuper de mon travail. J’avais besoin de mon salaire.

J’ai fermé ma porte à clé et je me suis retournée pour partir.

« Mademoiselle Campbell. »

J’ai gémi en me tournant. Sa voix était tellement agaçante.

Ma propriétaire, madame Kirby, se tenait debout, les mains sur les hanches. Elle portait une robe grise. La couleur de ce vêtement reflétait sa personnalité. Je vivais ici depuis des années et je n’avais jamais rencontré son mari. Les voisins disaient qu’il était mort ou qu’il l’avait quittée. Dans les deux cas, c’était mieux que d’être marié avec elle.

« Qu’y a-t-il, madame Kirby ? » ai-je demandé sans dire bonjour. Elle ne l’avait pas fait non plus, alors pourquoi aurais-je dû la saluer ?

« Je veux juste vous rappeler que le mois touche à sa fin. » La vieille bique a tapé du pied sur le sol, comme pour marquer un point. « J’espère que vous avez amélioré votre gestion de votre budget, car je n’accepterai pas de retard de paiement cette fois-ci. »

« Vous aurez votre argent. » Je lui ai fait un signe de tête et je me suis éloignée. Le paiement était simplement en retard parce que Mike avait promis de contribuer à cette dépense le mois dernier. Il dormait plus souvent ici que dans la chambre minable qu’il louait avec neuf colocataires. J’avais appris par elle qu’il ne l’avait pas payée alors qu’il m’avait assuré l’avoir fait.

« Vous en êtes certaine ? » a-t-elle demandé.

Je me suis retournée, en pensant toujours à Mike.

« Vous ne pouvez pas me duper cette fois-ci », a-t-elle dit. Un sourire malicieux s’est dessiné sur son visage. « J’ai quelqu’un qui me harcèle depuis des jours pour avoir cet appartement. Si vous faites une erreur, il sera accueilli sans hésitation. Vous aurez votre préavis de trente jours sur la porte. Je parie qu’il ferait quelque chose de bien de votre appartement. »

J’ai senti mes yeux se plisser et mon sang bouillir. Une rage inconnue montait en moi. En temps normal, je supportais les provocations de cette femme. Aujourd’hui, j’étais tellement loin de ma zone de confort que je risquais de ne pas pouvoir contrôler la suite des événements.

Je me suis avancée vers elle et je lui ai fait face.

Elle a reculé, surprise.

« Écoutez-moi bien », ai-je dit, la voix remplie de venin. « Je ne suis pas d’humeur à écouter vos conneries. J’ai eu une journée difficile hier. N’importe quelle personne normale pourrait voir à quel point je suis bouleversée et à quel point je fais des efforts pour tenir le coup. Mais manifestement, vous n’avez aucune once d’humanité. »

Madame Kirby m’a regardée, bouche bée. Sa bouche était littéralement ouverte, et pour une fois, aucun mot stupide n’en sortait.

J’en ai profité pour continuer.

« Quant à votre soi-disant "futur locataire" », ai-je poursuivi en prononçant les deux derniers mots en faisant des guillemets avec les doigts, « dites-lui de trouver un autre endroit, parce que vous n’aurez pas la satisfaction de me voir partir ce mois-ci. Vous pouvez donc prendre vos menaces ridicules et les enfoncer dans votre cul ridé. »

Je me suis détournée d’elle et je suis partie, sans me soucier de ce qu’elle pensait. Je suis sortie de l’immeuble et j’ai hélé un taxi. Je n’avais pas le temps de prendre les transports en commun ce matin, même si je n’avais vraiment pas les moyens de payer un taxi.

Je n’avais pas encore l’argent pour le loyer. Mais je ne regrettais pas d’avoir tenu tête à madame Kirby. Je trouverais une solution.