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Comment (Ne Pas) Sortir avec un Sportif

Comment (Ne Pas) Se Défiler

EMILY

La première semaine s'achevait enfin, et Emily se sentait déjà dépassée. Le travail ? Ça allait. La partie physique ? Pas terrible. Elle essayait de courir, mais... elle n'y arrivait tout simplement pas.

Peut-être aurait-elle dû choisir un autre programme pour atteindre son objectif. Peut-être avait-elle visé trop haut... Elle pouvait aider les enfants... d'une autre manière. Ne voyaient-ils pas que les exigences physiques pouvaient empêcher les gens de faire de bonnes choses ?

Ce n'était pas de sa faute si la course demandait des compétences et un souffle qu'elle ne possédait tout simplement pas. Et sa jambe gauche était un peu... lente. Rien de grave. Elle était tombée étant petite et s'était sérieusement blessée. Un an dans le plâtre.

Tout allait bien maintenant, ça fonctionnait... C'est là qu'elle s'était intéressée à aider les enfants avec leurs mouvements, mais elle avait toujours été un peu inquiète. Cela signifiait - pas d'activités sollicitant ses jambes.

Et si elle n'arrivait pas à faire fonctionner ses muscles correctement à temps ?

Non, non. Ne pense pas comme ça.

Alors, Emily se concentra sur ce qu'elle pouvait faire. Prendre de l'avance dans ses lectures.

C'était le bon moment puisque c'était vendredi soir et Tracy était sortie faire la fête comme la plupart des autres étudiants.

Un ding brisa le calme de sa chambre. Bientôt, elle vit l'alerte e-mail dans le coin de l'écran.

Une chose.

Emily ne savait pas qui l'avait envoyé. Matthew Miller. Qui ?
Elle cliqua sur la boîte jaune, et cela ouvrit l'e-mail sur son écran, avec pour objet : tuteur.

Ce n'était pas possible.

Il ne connaissait pas son nom, elle ne lui avait même donné aucune information sur elle-même. Son cœur battait la chamade tandis qu'elle lisait le reste de l'e-mail.

« Tu n'es pas une fille facile à trouver, Emily Moore. Fais-moi savoir quand tu es libre :). »

Ça devait être une blague. En plus, il devait la suivre. C'était la seule façon pour lui de la trouver. Elle n'avait pas beaucoup d'amis sur les réseaux sociaux et n'appartenait à aucun club.

Mais, même si elle était surprise, elle se sentait aussi mal à l'aise. Il avait fait ce qu'il avait promis cette fois-là, et maintenant elle essayait de se défiler.

D'accord. Oui. Elle avait clairement dit que sa fuite ne signifiait rien mais... Il l'avait aidée.
Cole l'avait vue et - elle n'avait pas voulu le voir. L'apparition soudaine de Matthew l'avait sortie d'une situation délicate. Avait-elle eu peur ? Oui, oui elle avait eu peur. Elle l'avait prouvé quand elle avait embrassé Matthew de nulle part.
Il l'avait aidée - alors... elle devait l'aider une fois au moins. Elle ne pouvait pas se défiler.

Ce n'était pas le genre de personne qu'elle était. Bon, il était un peu bizarre. Elle s'assurerait simplement qu'ils se rencontrent dans un lieu public et tout devrait bien se passer. De toute façon, ce n'était pas comme si elle avait l'intention de l'inviter dans sa chambre ou quoi que ce soit.

La bibliothèque ferait l'affaire. Ses doigts tremblaient alors qu'elle commençait à taper une réponse : « Demain. Bibliothèque. 18h. La table près de la fenêtre - ne sois pas en retard. »

Voilà.

S'il ne se montrait pas, ce serait sa faute et elle serait alors libérée de toute obligation.

Ding.
« J'y serai. »

C'était plus rapide qu'elle ne l'avait prévu.

Elle gémit bruyamment en laissant sa tête heurter le clavier. Venait-elle vraiment de fixer un rendez-vous avec l'inconnu qu'elle avait embrassé au hasard ?

Oh là là.

Elle avait été imprudente et désespérée une fois. Tant d'hommes dans cette école et il fallait qu'elle embrasse le seul gars qui n'avait pas non plus vérifié son emploi du temps ce matin-là.

Maintenant elle ne pouvait plus se débarrasser de lui.

Super.

Emily était assise près de la fenêtre, son épaule appuyée contre la vitre. Ses doigts jouaient avec le bord de son livre jaune, se sentant nerveuse de partout.

Elle regarda l'écran de son téléphone portable : 17h59. Il n'était pas encore là et une partie d'elle espérait qu'il ne se montrerait pas - d'autant plus qu'elle avait faim.

« Tu me cherches ? »

Son cœur fit un bond dans sa gorge tandis que sa main volait vers sa poitrine. Bon sang ! Elle osait à peine tourner la tête, ne voulant pas qu'il voie à quel point il l'avait effrayée.

Il s'assit à côté d'elle, souriant. Puis, il sortit un sac en papier de derrière lui, le déposant sur la table.

« Faim ? »

« Non. » Si.

« Moi, j'ai très faim », répondit-il en haussant les épaules alors qu'il s'asseyait sur la chaise à côté d'elle.

« Comment m'as-tu trouvée ? »

Il leva un sourcil. « Tu... m'as dit que tu m'attendrais ici ? »

Très drôle. « Comment as-tu découvert mon nom ? »

« Liste de classe. Tu étais le seul nom que je ne connaissais pas. »

Oh - elle n'y avait pas pensé. D'accord, peut-être qu'il n'était pas si flippant. Une personne pouvait-elle vraiment connaître tout le monde dans sa classe cependant ? Oui, Emily, parce que la plupart des gens ne sont pas timides comme toi.

« Tu as ton livre ? »

« Mon livre ? »

« Oui - pour étudier. »

« Je n'ai pas encore acheté mes livres. »

Elle soupira ; il n'allait pas lui faciliter la tâche, n'est-ce pas ?

« On va partager. » Elle déplaça son livre au milieu pour que tous deux puissent le voir. « Y a-t-il quelque chose que tu trouves difficile ? »

« Tout. »

« Écoute, regarde. » Elle secoua doucement la tête. « J'ai beaucoup de cours. Je n'ai pas de temps à perdre à aider un grand sportif qui ne veut pas s'aider lui-même. »

Marché conclu ou pas, elle ne le laisserait pas gaspiller son temps.

Emily avait accepté cela parce que eh bien parce qu'elle était une sacrée idiote. Tout ce qu'il avait fait jusqu'à présent était de l'aider à s'échapper. Elle n'avait pas à gaspiller son précieux petit temps à le tutorer.
D'accord. Alors... peut-être qu'elle avait un peu de temps libre. Des amis ? Aucun. Des rendez-vous ? Aucun. Un travail ? Aucun. Mais il ne le savait pas. Et elle ne voulait pas passer pour une idiote. Bon, il était un athlète, d'accord il n'avait pas besoin de bonnes notes.

Même ainsi, il lui disait qu'il ne trouvait jamais le temps de prendre un livre. Elle n'avait pas de temps pour ça.

« Qui dit que je suis un sportif ? »

« Tu as dit que tu étais dans l'équipe d'athlétisme ? » Ce qui était en quelque sorte la raison pour laquelle elle l'aimait bien. En plus de son joli sourire de beau gosse. Ce dont elle ne reparlerait plus jamais. Genre jamais.

Il rit, mais cela sonnait un peu amer. « Eh bien, désolé de te décevoir, pas un sportif. Du moins plus maintenant. On ne peut pas être un sportif si on ne peut pas courir. »

Son sourcil se leva : ne pouvait pas courir ? Il le faisait sonner comme si c'était pour toujours. Était-ce à cause de ses notes ? N'était-il pas autorisé à courir ? Ça ne pouvait pas être une blessure, si ? Il semblait marcher normalement.

Attends. « Tu as dit que tu étais dans l'équipe ? » répéta-t-elle.

« Je le suis. Pas en ce moment. »

Mince. Emily s'embarquait clairement dans quelque chose qu'elle ne devrait pas. Peut-être qu'il ne pouvait pas courir parce qu'il avait de mauvaises notes ? Comment était-il arrivé là ?

Devrait-elle parler ? Elle devait gérer ses propres problèmes et - elle ne laissait personne savoir. Ça aurait du sens. Elle pourrait ne pas obtenir son diplôme à cause de ce stupide test physique, et lui ne pouvait pas courir parce que ses notes étaient mauvaises.

« Désolé », dit-il en ébouriffant ses cheveux. « C'est juste une de ces choses. » Il s'éclaircit la gorge. « Et si on commençait ? »

Elle se força à sourire ; peut-être l'avait-elle jugé trop vite sans connaître la situation. « D'accord. »

Il l'avait un peu suivie. Peut-être qu'elle pouvait faire sa propre petite enquête.
« Ensuite, on doit mettre en place ton entraînement. »

« Pardon ? »

« Ton entraînement », répéta-t-il, son sourire s'élargissant.

« Oh tu sais quoi, c'est bon. On n'a pas besoin de faire ça. »

« Allez, tu n'en as pas besoin pour réussir ? »

Elle en avait besoin - elle en avait tellement besoin. Vraiment beaucoup. Si elle ne pouvait pas le faire, elle devrait... retourner chez elle et travailler comme serveuse. Si elle refusait cela - cela... étant potentiellement sa seule chance... Alors elle pourrait être dans de beaux draps.

C'était la deuxième fois que cet presque-étranger tenait son avenir entre ses mains. Quelqu'un là-haut avait un drôle de sens de l'humour. Comment était-ce juste ?

« D'accord, je suppose », répondit-elle en haussant les épaules. Peu importe.

Pourtant, il lui donna un grand sourire, comme s'il avait gagné. Ouais, d'accord. Monsieur le coureur de jupons. Une chasse et rien d'autre. Elle avait déjà été blessée avant. « Très bien, alors on fait ça maintenant, et ensuite ce sera ton tour. Samedi matin ? 6h ? »

« Six heures ? Tu es fou ? » Elle plaqua une main sur sa bouche. D'accord un peu trop fort pour une bibliothèque. Elle se pencha vers lui, parlant plus doucement. « Tu es fou ? » répéta-t-elle.

« L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, Emily. »

Bon point - mais elle détestait ça. « Juste pour que tu saches, je suis très mécontente de ça. »

Il rit. « Bien sûr, fêtarde. »

Ce surnom allait rester, n'est-ce pas ?


« Tu rentres tard. »

Tracy l'attendait, sur son lit, avec un grand sourire.

Oh, elle espérait une histoire.
Non, désolée. Juste elle. Et un gars - qu'elle avait embrassé. En train d'étudier. Complètement innocent. C'était le cas.

« Ouais, désolée. » Elle pencha la tête sur le côté, espérant cacher le petit rougissement sur ses joues. « J'ai perdu la notion du temps. »

Par quoi elle voulait dire qu'elle s'était ridiculisée. Une fois qu'il avait arrêté de parler, il l'avait laissée parler et il ne l'avait jamais interrompue, ce qui signifiait qu'elle avait parlé sans arrêt.

« En faisant quoi ? » demanda-t-elle avec un sourire narquois.

« En étudiant. » Si elle en disait plus sur ce qu'elle avait fait, Tracy n'arrêterait jamais d'en parler et ne lâcherait jamais l'affaire. Il valait mieux rester simple.

« Où ? »

« À la bibliothèque. »

« Ah. »

« Ouais. »

Elle pouvait sentir la sueur sur sa nuque. Elle n'aimait pas mentir et elle n'était pas très douée pour ça... mais ce n'était pas un mensonge. Peut-être ne pas tout dire ? Après tout, Tracy ne lui avait pas demandé si elle était avec quelqu'un ou quoi que ce soit de ce genre.

« Toute seule ? »

Zut.
Savait-elle ? Était-elle passée devant la bibliothèque ?
Non, non. Em, reste calme. Elle ne savait rien. C'était juste Tracy qui était curieuse comme d'habitude. Rien de plus.
« Groupe d'étude. » Deux personnes pouvaient être un groupe, non ? « J'essaie d'être plus sociale. »

« Bien. »

Emily se sentit mieux en espérant que c'était la fin de cette conversation. Honnêtement, elle n'avait pas besoin de plus de questions sur Matthew. Bien qu'elle dût admettre que sa situation avait maintenant attiré son attention.

Il avait été vague mais quelque chose s'était passé, elle en était sûre. De plus, pourquoi quelqu'un qui ne s'était jamais soucié de ses études s'y intéressait-il maintenant complètement ?

Quelque chose ne collait pas et bien que ce ne fût pas ses affaires, elle se surprit à sortir son ordinateur portable de sa housse alors qu'elle s'allongeait sur sa couverture bleu clair.

Maintenant qu'elle avait son nom complet, grâce à son e-mail, elle devrait pouvoir trouver quelque chose sur lui. Voyons voir. Matthew Miller. Oui. Des résultats de recherche ! Bien que le dernier titre la fît froncer les sourcils ; athlète prometteur blessé.

Elle déplaça sa souris dessus puis cliqua. Ses yeux parcoururent rapidement l'écran tandis qu'elle serrait fermement les lèvres. Oh. Ça ne disait pas grand-chose sur la façon dont c'était arrivé, mais ça disait que c'était assez grave pour qu'il soit absent pour la saison de l'équipe d'athlétisme.

Pas étonnant que son attention ait soudainement changé. Quelqu'un comme lui était probablement ici grâce à une bourse sportive. Génial, maintenant elle se sentait mal pour lui... Elle savait ce que c'était d'avoir sa vie et ses projets brisés devant soi sans plan de secours prêt.

Il avait tout perdu. Bien que - ça ne disait rien sur des dommages durables. Il pourrait éventuellement guérir et remettre sa vie en ordre, non ?

Peut-être qu'elle pourrait être un peu plus gentille. Elle ouvrit un e-mail et tapa rapidement son nom - pas de ligne d'objet. « La semaine prochaine, même heure, même endroit. » Et envoya.

Elle ferma le couvercle et laissa échapper un soupir.

Emily ne faisait cela que parce que sa vie craignait aussi.

Pas d'autre raison.
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