L'Ange du Péché - Couverture du livre

L'Ange du Péché

E.J. Lace

Six sexy

Mari

« Ben ? ! Qu'est-ce que tu fais là ? Dans ma chambre. Dans le noir. Si tard. Tu n'étais pas censé passer prendre Erik ? »

Je mets une main sur mon cœur en observant Ben me fixer du regard.

« Où étais-tu ce soir ? »

Son ton me donne l’impression d’être prise au piège.

« J'étais en cours, puis à un groupe d'étude dans des tavernes avec Brittany, puis nous avons dîné ensemble et elle m'a convaincu d'aller au cinéma. Je sais que je rentre plus tard que d'habitude, mais je n'ai pas cours le matin. Pourquoi ? »

Je croise mes bras sur ma poitrine, je panique intérieurement. J'ai lu qu'un mensonge détaillé est mieux quand on essaie d'être convaincant. Je dois juste m'en souvenir.

Le regard de Ben se durcit, j'ai l'impression que ses yeux s'enfoncent profondément dans mon âme.

« B…Ben, quelque chose ne va pas ? » Je tords mes doigts et commence à m'en prendre à mes ongles.

« Ne me mens pas. Où étais-tu ? » Sa voix s'assombrit, il se rapproche de plus en plus à chaque pas que je fais en arrière.

« J'étais avec Brittany. Et en cours. »

Mon dos heurte mon étagère à livres, ce qui stoppe mon recul, mais les yeux de Ben ne quittent pas les miens. Il comble l'espace minuscule qui nous sépare et se penche au-dessus de moi comme un prédateur sur sa proie.

« Je pense que tu me mens Marcella. Je pense que tu as fait des choses que tu sais que tu n’as pas le droit de faire et que tu le caches. »

Je sursaute quand il utilise mon nom complet, il ne m'appelle jamais ainsi.

C'est toujours Mari ou chaton.

Je déglutis, la boule dans ma gorge ressemble à une pierre dentelée.

J'essaie de former une phrase pour prendre ma défense et m'en tenir à mon mensonge jusqu'à la fin, mais rien ne sort, si ce n'est un souffle étranglé lorsqu'il se penche davantage et passe son pouce sur ma lèvre inférieure.

« Est-ce que tu m'as menti ? » Grogne-t-il.

Je secoue à peine la tête pour dire non, incapable de détourner les yeux de son regard intense.

Je ne peux pas lui céder. Pas comme je l'ai fait avec Ange, il le saurait à coup sûr.

« Je suis une bonne fille, je suis toujours une bonne fille », dis-je faiblement.

Un autre grognement sort du torse de Ben, ses doigts se promènent librement sur ma joue, son visage se niche dans mes longs cheveux bruns.

Je peux sentir son souffle chaud sur mon cou, la sensation de picotement commence à bourdonner en moi comme si j’étais un jouet qu’on doit remonter.

Je ne sais pas quoi faire.

Je ne sais pas quoi faire.

En réfléchissant vite, j'enroule mes bras autour de lui et je le serre dans mes bras.

« Je t'aime Benny. Je te promets que je serai toujours une bonne fille pour toi. »

Je dégage ses cheveux brun clair de son visage et les coince derrière son oreille.

Je peux sentir son corps se tendre et se détendre. Comme les vagues qui s'écrasent sur un rivage.

Il continue à se balancer d'avant en arrière.

Il enfonce encore plus son visage dans mon cou, puis il saute presque hors de mon emprise.

« Ben, tout va bien ? » Je roucoule dans son oreille, son emprise sur moi se resserre.

Il m'a soulevée du sol et m'a serrée fort contre son torse.

« Bonne nuit chaton », me dit-il d'un ton bourru en me faisant retomber sur mes pieds et me laisse à nouveau seule.

Je ressens cette bouffée de chaleure familière qui s'éteint quand il part.

Il a failli m’avoir.

Il peut avoir des doutes mais tant que j'ai des preuves de mes mensonges, il ne peut pas m'attraper.

Il ne doit pas savoir.

Erik ne doit jamais le découvrir.

Si Ben pensait que c'était moi sous le masque, alors une partie de mon côté Mari a dû sortir en douce.

Mais où ?

Mon apparence est parfaitement blindée.

Je change ma façon de marcher, les choses que je porte, je suis plus confiante, je porte une perruque et personne n'a vu mon corps donc ce n'est pas comme s'ils pouvaient dire « Oh je connais ces seins », parce que le Lapin soyeux est un club de bikini.

Certaines des filles indiquent un prix pour les seins nus, mais ce n'est pas quelque chose que je ferais. Soutien-gorge et culotte sont mes limites.

Comment Ben a deviné que c'était moi ?

Comment ?

***

« Mari, réveille-toi. Lève-toi. » Je suis réveillée par les singeries de mon frère.

« Erik ? Quelque chose ne va pas ? » J'enlève les cheveux de mon visage et soulève ma tête du lit.

« J'ai le week-end de libre et je voulais faire quelque chose. Tu veux aller au lac ? » Il me regarde avec un grand sourire.

Je pousse un cri d'excitation et je retourne les couvertures pour sortir du lit.

« Oui ! Ça fait longtemps qu'on n'y est pas allés ! » Je le serre dans mes bras et le fais rire.

Un week-end entier ?

Ça fait des années que ça n'est pas arrivé.

« Alors change-toi et on part dans dix minutes. »

Il me laisse seule pour que je puisse me préparer.

Nous ne sommes pas allés au lac depuis des années, la dernière fois c'était quand j'avais quinze ans.

Mon corps a changé, je ne pense pas que ce maillot de bain va m'aller.

En me serrant dans le maillot vert militaire je pense que je dois avoir l'air drôle.

Honnêtement, j'ai l'impression d'essayer un maillot de bain pour enfants.

Sachant que nous n'avons pas le temps et que je n'ai rien d'autre, j'enfile un short en jean et un débardeur blanc, puis un t-shirt violet.

Je me fais une queue de cheval haute et je vais à la salle de bains pour prendre des serviettes, puis je mets des tongs.

Lorsque je sors de la maison pour demander à Erik s'il a de la nourriture ou autre, je m'arrête et je déglutis en voyant Ben, Ross et Stevie qui m'attendent.

« Viens Mari, on y va ! » Dit Erik en frappant sur le camion.

« Je dois préparer de la nourriture ou ? »

Je descends les marches jusqu'au camion rouge.

« Non, c'est bon, la cabine sera entièrement approvisionnée. »

Erik saute côté passager.

« La cabine ? » Je demande, confuse.

« Oui, elle appartient au père de Stevie. »

Je hoche la tête et saute dedans, Ross, Stevie et Erik se sont installés à l'avant tandis que Ben et moi sommes allés à l'arrière.

Les sièges se font face et les longues jambes de Ben doivent mettre une jambe de chaque côté de moi.

Je suis presque bercée sur ses genoux.

Les gars à l'avant ont mis de la musique pendant l'heure de trajet vers le lac.

Ne voulant pas que les choses se compliquent, je fais comme si Ben n'était pas dans un fight club, qu'il n'avait pas rencontré mon côté sombre et que nous ne nous étions absolument pas embrassés.

Mon premier baiser.

Je n'ai pas non plus senti membre masculin se presser contre moi.

Ce n'est pas du tout arrivé.

« Hé Ben », je souris et repositionne mes petites jambes.

Faire 1,50 m est utile dans des situations comme celle-ci.

« Hé Mari », il me sourit en retour.

« Tu te sens mieux aujourd'hui ? » Je pose mes mains sur mes bras croisés.

« Ouais, je suis désolé pour ça. » Il se frotte le cou.

Il est nerveux.

« C'est bon, je sais que tu cherchais juste à me protéger. Peu importe ce que tu pensais, c'est pardonné. Meilleurs amis pour toujours. »

C’est fini ces bêtises.

Il hoche la tête, ses yeux retombent sur mes jambes.

Je le regarde faire glisser son regard jusqu'à mes cuisses.

Je prends une inspiration et la retiens.

Je vois les roues tourner et les rouages se mettre en place.

Ses yeux se sont arrêtés sur les miens.

Un regard sombre balaye son visage et ses yeux semblent pouvoir m'enflammer.

Fais l’idiote.

« Ben ? » Je couine.

« Mari, tu sais que tu as des grains de beauté sur ton mollet ? Deux côte à côte et un juste au-dessus qui forme un triangle. »

Calme-toi, il ne sait toujours rien.

« Vraiment ? Hum, c'est vraiment cool. Je n'avais jamais remarqué ça. » Je croise mes jambes et les rapproche de moi pour qu'il ne puisse plus les voir.

« Savais-tu aussi à quel point il est rare que quelqu'un d'autre ait les mêmes marques exactes. Exactement. Au. Même. Endroit. » Ses mains se resserrent sur son côté.

« Je…Je suppose que c'est assez rare ? Mais c'est possible. Je ne prends pas de cours de statistiques. P…Pourquoi ? »

Il me fusille du regard.

Oh ! Flûte.

Flûte et reflûte.

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