Je suis arrivé au ranch plein d'espoir. Zane m'avait parlé de changements positifs, et je voulais en faire partie. Mais ma première journée a été pleine de surprises et certaines personnes ne m'ont pas accueilli à bras ouverts.
D'abord, j'ai rencontré Annabeth. Elle était vraiment jolie, mais dès qu'elle a ouvert la bouche, j'ai compris qu'elle avait un sacré caractère et qu'elle n'était pas ravie de me voir. C'est peut-être exagéré, mais elle n'avait clairement pas l'air enchantée.
J'avais à peine dit quelques mots aimables pour briser la glace, et elle a réagi comme si je l'avais insultée. Après son départ en trombe, Zane s'est mis à rire comme une baleine.
« Pourquoi tu te marres ? Je n'ai rien fait de mal, et elle me tombe dessus ! » ai-je dit.
Je n'avais pas l'habitude que les femmes réagissent comme ça avec moi. Je sais que ça peut paraître prétentieux, mais je suis plutôt beau gosse. J'essaie d'être quelqu'un de bien qui traite les femmes avec respect.
J'essayais juste de détendre l'atmosphère en plaisantant un peu.
« Tu as vraiment mis Annabeth en rogne ! » a dit Zane en riant toujours.
« Comment ça ? J'essayais juste d'être sympa. D'habitude, les femmes sont nerveuses en ma présence. Tu vois ce que je veux dire, non ? »
Il a ri encore plus fort quand j'ai dit ça. Je ne comprenais pas ce qu'il y avait de si drôle, et son rire commençait à me taper sur les nerfs.
Finalement, il s'est calmé. « Annabeth n'est pas comme les autres filles qui tombent sous ton charme. »
J'ai essayé de la rattraper, en l'appelant plusieurs fois, mais elle continuait à marcher vers deux personnes que je pensais être Mark et Kayla. Puis j'ai senti une main sur mon épaule. Je savais que c'était Zane.
« Annabeth n'a pas beaucoup d'expérience avec les hommes. Elle s'est fait charrier toute sa vie parce qu'elle vit et travaille au ranch. Elle commence tout juste à avoir confiance en elle. Tu as fait une boulette en la traitant comme une fille naïve qui allait tomber dans tes bras tout de suite », a-t-il dit en la regardant s'éloigner.
« Elle ne m'a même pas laissé une chance. Elle est toujours comme ça ? » ai-je demandé, frustré.
« Non, pas toujours. Tu dois vraiment lui faire de l'effet. »
J'ai observé Annabeth chaque jour après ça. Quand elle ne m'ignorait pas, elle me faisait un doigt d'honneur ou me lançait des regards noirs. Chaque fois que j'essayais de lui parler, elle m'évitait.
Plus elle m'évitait, plus je voulais attirer son attention. Si Annabeth voulait jouer l'indifférente, j'étais prêt à faire pareil.
J'ai commencé à faire des choses juste pour l'énerver. Je déplaçais ses outils, la faisant perdre du temps à les chercher. Je montais son cheval préféré au lieu de celui que je prenais d'habitude.
C'étaient des petites choses, mais suffisantes pour la mettre hors d'elle.
Un jour, j'ai fait quelque chose qui l'a vraiment contrariée. Je l'ai vue plus tard dans la matinée, préparant ses affaires pour commencer sa journée. Je me suis faufilé derrière elle et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à quel point elle était sexy dans son jean.
Mince alors ! Pourquoi fallait-il qu'elle soit si coincée ? Je pouvais imaginer plein de façons dont j'aimerais caresser son corps.
« On commence le boulot tard aujourd'hui, cow-girl ? » Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire d'un air taquin.
La vérité, c'est que même si elle me rendait dingue, j'adorais l'embêter. C'était le meilleur moment de ma journée de savoir que je pouvais la mettre en colère et qu'elle ne pouvait rien y faire.
Ça me procurait une sensation que je n'avais jamais eue avant. Je me surprenais même à penser à elle la nuit, planifiant des façons de l'agacer pendant la journée.
« J'étais debout tard pour aider une amie. Ça ne te regarde pas », a-t-elle répliqué, me donnant l'occasion de la taquiner davantage.
« Mais bien sûr. Je parie que tu as trouvé un mec qui a eu pitié de toi et qui a couché avec toi », ai-je ri, pensant que c'était une bonne façon de lui rendre la pareille.
Elle était sèche avec moi, et je ne lui avais encore rien fait aujourd'hui.
Soudain, elle a poussé ses affaires de travail contre ma poitrine. J'ai reculé, surpris. Il y avait une colère dans ses yeux qui était presque effrayante.
Annabeth était petite comparée à moi, mais elle était plus forte que je ne l'aurais cru.
« Puisque tu crois tout savoir, pourquoi n'irais-tu pas vérifier les vaches qui doivent être testées pour voir si elles sont gestantes ? Je suis sûre que tu sauras lesquelles, vu que tu es un tel expert en gestion de ranch », a-t-elle dit avec colère, s'approchant jusqu'à être tout près de moi.
« Et pendant que tu y es, ouvre les yeux. Reste loin de moi si tu sais ce qui est bon pour toi. »
Alors qu'elle s'éloignait furieusement, je me suis demandé ce que j'avais fait. Je savais que j'avais peut-être été un peu trop loin, mais sa réaction semblait disproportionnée.
Avais-je accidentellement dit quelque chose qui l'avait vraiment blessée ?
Sachant qu'elle était contrariée, j'ai décidé de faire ce qu'elle m'avait demandé. Je ne voulais pas l'énerver davantage. Elle restait ma patronne, et même si j'aimais la mettre en colère, je ne voulais pas complètement ruiner notre relation.
« Il fallait que tu dises quelque chose de stupide aujourd'hui, hein ? » a crié Zane depuis l'entrée.
Je me suis retourné pour le voir plus en colère que je ne l'avais jamais vu. Zane était généralement calme, alors le voir ainsi était inquiétant.
J'ai arrêté ce que je faisais et je me suis approché de lui.
« Mec, je ne sais pas ce qui se passe, mais je plaisantais juste avec elle. Je ne voulais pas la contrarier à ce point », ai-je dit.
« Sa meilleure amie, la femme que j'aime depuis toujours, vient de vivre quelque chose de terrible. Annabeth a passé toute la nuit avec elle. Comme tu ne savais pas, je vais laisser passer pour cette fois, mais tu as intérêt à t'excuser auprès d'elle.
« Annabeth est une bonne personne, et je ne te laisserai pas changer ça. Je sais que tu aimes l'embêter parce que tu l'aimes bien, mais... »
Je l'ai arrêté net.
« Je n'ai jamais dit que je l'aimais bien ! Je veux juste lui rendre la monnaie de sa pièce pour la façon dont elle me traite », ai-je rétorqué.
« Scott, je t'apprécie, mon pote, mais tu te comportes comme un gamin qui embête une fille qu'il aime bien. Ne lui rends pas la vie plus difficile qu'elle ne l'est déjà. »
Il s'est arrêté, me regardant très sérieusement. « Et si jamais, intentionnellement ou non, tu dis quoi que ce soit de mal sur McKenzie, je te ferai très mal. »
Il s'est retourné et a quitté la pièce.
Qui aurait cru qu'un gars comme Zane me menacerait pour une femme ? Et pas n'importe quelle femme, mais une femme qui n'était même pas sa petite amie.
Je vais m'excuser, mais ça ne veut pas dire que je l'aime bien. C'est juste amusant de la taquiner. N'est-ce pas ? Je ne suis pas attiré par elle de cette façon, si ?
