Mes yeux se posaient partout dans cet endroit. Lorsque nous nous sommes approchées du château et avons passé la sécurité, j'ai découvert un lac profond et circulaire entourant le site. Tout était éclairé, ce qui rendait l’ensemble magnifique.
L'extérieur du château était de couleur rouge-brun, de style médiéval. On pouvait voir plus d'un pont qui servait d'entrée à cette forteresse.
Bien qu'il fasse un peu sombre, je remarquai un vaste jardin avec une grande fontaine au milieu. C'était probablement plus beau pendant la journée.
Le chauffeur nous a laissées à l'une des entrées latérales, car nous n'étions pas habillées de manière appropriée, et nous n'avons donc pas pu passer par l'entrée principale. Après avoir eu affaire à un vieil homme effrayant, nous sommes entrées dans le château.
Les couloirs étaient recouverts des mêmes pierres rougeâtres. Je me suis rendu compte que même si cette forteresse avait été construite il y a longtemps, elle était en quelque sorte modernisée.
Au plafond pendaient de luxueux lustres électriques ornés de nombreuses pampilles en verre. Les murs des couloirs étaient décorés de magnifiques peintures de l'époque de la Renaissance.
J'entendis une belle chanson dans la salle de bal. Elle résonnait comme un écho dans les couloirs.
J'établis un lien mental avec notre mère, lui faisant savoir que nous étions ici, et elle m'indiqua être dans la salle de bal, cachée dans un coin.
J'étais un peu irritée parce que je devais alors passer par le hall principal où elle se trouvait.
J'ouvris une grande porte en bois qui heureusement ne faisait presque pas de bruit. Maeve et moi marchions sur la pointe des pieds derrière les gens, en essayant de ne pas attirer l'attention sur nous.
Tout le monde semblait plongé dans le couple qui dansait au milieu.
Si le vieil homme au visage amer qui nous avait reçues à l'entrée découvrait que nous étions dans la salle de bal, il nous tuerait probablement lentement en guise de punition.
Alors que j'essayais de rejoindre notre mère, je levai les yeux et vis de magnifiques lustres suspendus à un splendide plafond aux reliefs dorés et aux peintures sombres.
Les murs avaient de grandes fenêtres ornées d'énormes rideaux dorés. La salle de bal sentait la fraîcheur des fleurs sauvages qui décoraient tout l'endroit. Tout était éblouissant.
J’eus envie de voir le couple qui dansait, et tout le monde ici avait son attention sur eux. Je m’arrêta une seconde pour observer. J'étais derrière un homme énorme qui puait l'alcool.
"Nala, continue", chuchota ma sœur. Après une autre tentative pour regarder le couple, j'abandonnai et continuai à marcher dans la foule. Ce devait être le roi et sa nouvelle petite amie.
Après quelques secondes supplémentaires, nous avons trouvé notre mère qui se cachait avec papa dans un coin.
"Enfin !" a-t-elle dit. Nous avons quitté la salle de bal, la suivant dans une pièce privée que l'un des serviteurs du château nous a suggérée.
"Nous devons partir maintenant", ai-je dit.
"Pourquoi vous ne restez pas ici ?" a dit mon père en buvant son verre de whisky.
"Qu'est-ce que tu bois ?"
"De l'hydromel", a-t-il dit en levant les yeux au ciel.
"Nous ne pouvons pas rester, regardez-nous ! D'ailleurs, un vieil homme nous attend à la sortie. Il a failli ne pas nous laisser entrer."
Nous nous sommes dit au revoir et sommes reparties, cette fois par d'autres couloirs du château, sans avoir à retraverser la salle de bal.
"Mon amour, pourquoi ne m'invites-tu pas à danser ?"
Je l'ai prise par la main et l'ai guidée vers le centre de la salle de bal. C'était précisément ce que je voulais éviter. Tous ces gens pensaient que Salla pouvait être leur future Luna.
Par courtoisie, j'ai accepté de danser avec elle cette fois-ci, mais j'ai noté mentalement de quitter la salle la prochaine fois avant que la danse ne commence.
Le roi alpha et la reine alpha auraient dû faire l'ouverture. Et Salla n'était ni l'une ni l'autre.
Quand la musique a commencé, nous avons commencé à bouger. De ma main gauche, j'ai attrapé la main droite de Salla, et de l'autre, sa taille étroite.
Je ne pouvais pas nier que Salla était belle ce soir. Sa robe dorée, qui mettait en valeur ses délicieux seins, était ajustée à son corps.
Essayant de ne pas avoir l'air de m'ennuyer, j'ai jeté un coup d'œil aux invités sans prêter une attention particulière à aucun des visages qui nous regardaient.
À l'un de ces moments, j'aperçus l'un de mes conseillers. Mais ce n'est pas vraiment lui qui attira mon attention, mais la femme qui se cachait derrière lui.
Mon cœur fit soudainement un bond lorsque je remarquai une paire d'yeux bleus. J'essayai de diriger notre danse pour pouvoir bien voir son visage.
Je réalisai qu'elle regardait le conseiller en face d'elle avec un air renfrogné. Je ne pouvais voir que ses yeux, rien d'autre. L'ombre qui couvrait sa silhouette ne me permettait pas de voir clairement son visage.
Salla attira mon attention en me demandant quelque chose. Je hochai la tête et lui souris, essayant de montrer mon intérêt. Mais, lorsque je me retournai vers l'endroit où l'étrange femme était censée se trouver, tout ce que j'y vis, c'est le mur.
Mon conseiller n'était plus là, et elle non plus. J'ai fouillé tout l'endroit, me sentant frustré.
Était-elle réelle ? Elle me semblait trop réelle maintenant. Ces yeux bleus qui regardaient le dos de mon conseiller étaient inratables.
J'ai continué à penser encore et encore à la possibilité qu'elle soit réelle. Que ces yeux que j'avais vus quelques minutes auparavant appartenaient à quelqu'un de réel. Je me suis laissé aller à l'épuisement de mes pensées.
Je me demandai à nouveau. Peut-être que ce n'était pas elle. Ou peut-être que c'était juste une femme aux yeux bleus.
La chanson se termina, et je conduis Salla hors du centre de la salle de bal. "Que se passe-t-il ?" me demanda Hado, mon bêta, sentant que quelque chose me tracassait.
"Rien", ai-je répondu sans aucune envie d'entamer une conversation.
"Mon amour ?" J'entendis la voix de Salla.
Même si je l'aimais bien, cela m'irritait de l'entendre m'appeler "mon amour", surtout devant tout le monde. Ces derniers temps, j'avais remarqué qu'elle était trop sûre d'elle dans sa relation avec moi.
Je l'aimais bien, oui, mais pas de là à être ma reine, encore moins ma femme.
"Quand est-ce que la chasse aura lieu ?" m'a-t-elle demandé.
"Dans deux jours", ai-je répondu.
"Tout est prêt ?"
"Oui. L'événement aura lieu cette année en dehors de l'enceinte du château. Tout a été prévu en conséquence", a répondu Hado.
"Combien de personnes jouent cette fois-ci ?"
"Environ quatorze", ai-je dit.
Je détestais ce satané jeu. Comment se fait-il que ces femmes aiment y participer ? Chaque année, je ne pouvais que remercier la Déesse de la Lune qu'aucune d'entre elles ne soit ma partenaire.
La vision des yeux bleus me revint à l'esprit. Je ne savais pas pourquoi, mais chaque fois que je voyais la mystérieuse femme dans mes rêves, je me sentais faible, comme si le simple fait de la regarder avait épuisé mes forces.
Ce n'était pas un rêve typique. Celui-ci était différent. J'avais l'impression de le vivre dans mon propre corps, comme si elle était en ce moment devant moi, dansant avec sa robe dans les mains.
Comment était-il possible que je ne me souvienne que de la couleur de ses yeux et pas de son visage ?
Je soupirai de frustration. Je ne devrais pas penser à ces bêtises. Je devrais me concentrer sur la situation au Royaume des Sorcières.
Apparemment, Evanora avait peur de quelque chose.
Personne ne savait ce que cela pouvait être, mais ses sujets avaient remarqué son comportement paranoïaque, ce qui était étrange, compte tenu de son identité et de sa puissance.
Si je ne me trompe pas, bientôt, Darious devra aller la voir, même s'ils avaient cessé de communiquer à cause d'Elenor.
Darious était la seule personne en qui elle avait confiance. Et si ça arrivait, je devrais lui parler. Je ne pouvais pas risquer de mettre mon royaume en danger comme la dernière fois.
