Flammes dans le Givre - Couverture du livre

Flammes dans le Givre

Sofia Jade

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Chapter
15
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18+

Résumé

Max était mon meilleur ami en grandissant - le nouveau garçon maladroit du Minnesota qui s'intégrait parfaitement dans mon monde de New York. Au fil du temps, l'amitié s'est transformée en quelque chose de plus profond. Mais avant que nous puissions comprendre ce que cela signifiait, mes parents m'ont déménagée en Floride. Quatorze ans plus tard, la vie avait fait de son mieux pour l'effacer de mon cœur - jusqu'à ce qu'il réapparaisse dans ma vie de façon inattendue. Il n'est plus le garçon timide que j'ai connu autrefois ; il est maintenant le PDG milliardaire confiant et charismatique de l'entreprise pour laquelle je travaille.

Emma et Max étaient inséparables enfants, leur lien évoluant en quelque chose de plus profond avant que la vie ne les sépare. Quatorze ans plus tard, Max réapparaît dans la vie d'Emma, n'étant plus le garçon timide dont elle se souvient mais un PDG milliardaire confiant - et son nouveau patron. Emma s'efforce de garder les choses professionnelles tout en protégeant son cœur, mais Max est déterminé à raviver ce qu'ils avaient autrefois. Alors que les anciens sentiments refont surface, les fantômes de leur passé menacent de les séparer à nouveau. Peuvent-ils réécrire leur histoire, ou les erreurs d'hier les empêcheront-elles d'avoir un avenir ensemble ?

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24 Chapitres

Chapitre 1

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 4
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Chapitre 1

EMMA

« La chaudière est complètement hors service ? » demandé-je, en serrant dans l’une de mes mains enveloppées de mitaines une tasse de café fumant et aromatisé à la menthe. Je slalome entre les badauds qui admirent la vitrine de Saks. Autour de moi, Manhattan est parée de décorations lumineuses pour les fêtes, mais j'ai le ventre noué. Je me glisse sous un auvent pour éviter la pluie glaciale, le téléphone à l'oreille.

« D'après le proprio, ça pourrait prendre des jours à réparer », m'informe Chloé. « Hier soir, les gamins ont dû garder leurs manteaux pendant la réunion de mentorat. Ce pauvre vieux bâtiment est une vraie passoire thermique. J'ai sorti les radiateurs d'appoint, mais on manque de rallonges. J'ai lancé un appel à l'aide sur les réseaux sociaux. »

« Tu as contacté l’entreprise qui gère l'immeuble ? »

« Ils font traîner les choses. Ils ont dit qu'ils enverraient bientôt quelqu'un, mais avec les fêtes, qui peut savoir quand ce sera. » Chloé soupire. « On a vingt gamins qui débarquent ce soir pour l'aide aux devoirs, et on se gèle. »

« Je vais appeler le numéro d'urgence », dis-je en traversant la rue en courant sous la pluie. « Avec un peu de chance, je pourrai les faire bouger. »

« Bonne idée », approuve Chloé. On est meilleures amies depuis la fac, et nous avons monté cette association ensemble. « On ne peut pas laisser les enfants bosser dans le froid. »

« Hé ! » me crie quelqu'un. « Regardez où vous allez ! »

« Pardon », marmonné-je, levant les yeux de mon téléphone pour voir un homme mécontent devant mon grand immeuble de bureaux. Il grogne mais passe son chemin, et pour moi, c’est une petite victoire à New York pendant les fêtes.

Je prends une grande inspiration, contemplant la grande tour de verre et d'acier où je travaille depuis quelques années. Pour les fêtes, elle est ornée de guirlandes lumineuses et de petits autocollants sur chaque vitre du rez-de-chaussée.

L'extérieur est joli, mais à l'intérieur c’est les affaires avant tout. Un paradis pour les banques, les entreprises technologiques et les commerces.

J'adore travailler en plein cœur de New York, mais c'est loin de mon petit appartement. C'est aussi à l'opposé de l'association caritative que je gère.

Avant d'entrer, je jette un coup d’œil à mon téléphone pour lire un mail de Chloé qui explique avec de douloureux détails que nous avons dépassé notre budget et risquons de ne pas pouvoir payer le loyer de janvier.

Je secoue la tête car ces derniers temps, notre petite association a vécu plus de difficultés que de réussites. Tout comme ma vie personnelle.

J'ouvre la porte en laissant la pluie goutter de mon manteau, et j'appuie sur le bouton du dixième étage où je travaille. L'ascenseur monte à une lenteur exaspérante, et quand les portes s'ouvrent enfin, mon amie et collègue Liv est déjà en train de m'attendre, comme si elle savait que j’allais arriver.

« Tu es en retard ! » chuchote Liv alors que je pénètre dans les bureaux animés de Green Festive Co.

Ce n'est une surprise pour personne… je suis en retard.

Encore.

Je pourrais mentir et dire que c'est exceptionnel, mais c’est devenu une habitude. J'ai pris ce mauvais pli à force de me coucher tard, d'être trop stressée et d'avoir une liste de choses à faire qui ne fait que s’allonger sans jamais sembler vouloir diminuer.

Notre association me prend toute mon énergie et de plus en plus de temps. Pendant que Chloé aide chaque adolescent à trouver un mentor et gère les opérations quotidiennes, je m'occupe des choses qui demandent une vision d’ensemble.

Ces derniers temps, cela me pousse à rester éveillée la nuit en me demandant combien de temps je vais pouvoir garder mon emploi chez Green Festive Co. Le financement de l’entreprise permet de faire vivre notre association. Soixante petits jeunes comptent sur nous, et je serai dans le pétrin si je ne parviens pas à me faire bien voir par Trevor… mon chef, le micro-manager du siècle.

Les yeux de Liv s’écarquillent alors qu’elle me regarde de la tête aux pieds. « Viens », dit-elle. Puis elle m'attrape un poignet et m'entraîne dans le long couloir des bureaux vers les salles de réunion.

Je sais que mon apparence est plus négligée que d'habitude, mais je ne pensais pas que c’était à ce point.

Le trajet du matin était un vrai parcours du combattant, entre les gens faisant leurs achats de dernière minute et la folie des fêtes. Non seulement je me suis rendormie après que le réveil a sonné, mais en plus, je n'ai pas trouvé de pantalon de travail propre. Je porte une jupe grise moulante et un pull vert avec des chaussures rouges à la place.

« C'est quoi cette tenue ? » plaisante Liv en continuant de me tirer dans le couloir.

« Je passe une audition pour Une elfe à Broadway après le boulot ce soir », dis-je d'un ton pince-sans-rire. Liv rit et secoue la tête.

Je prends avidement une autre gorgée de mon café maintenant tiède tout en attachant mes longs cheveux bruns en chignon.

« J’ai entendu dire que notre nouveau PDG débarque aujourd'hui », ajouté-je. « Tu sais quelque chose à son sujet ? »

Liv hoche la tête avec un sourire complice. « Ça m'étonne que tu n'en aies pas entendu parler. Maxwell Preston. On dit qu'il est jeune, ambitieux, et qu'il a racheté la majorité des parts de la société. Il est pratiquement le nouveau roi du monde des affaires, et il paraît qu'il a aussi le physique qui va avec. »

Mes yeux s'écarquillent et je m'étouffe avec mon café.

Je me tapote la poitrine, essayant de reprendre mon souffle alors qu'on tourne au dernier angle.

On passe devant des vitrines exposant les meilleurs ventes de l’entreprise : les décorations de Noël en verre recyclé qui ont cartonné l'an dernier, les lanternes en papier illuminées qui ont fait la une d'un magazine, les chemins de table faits main qui ont lancé une nouvelle mode. La salle où on doit se réunir est juste devant nous.

« Maxwell Preston ? » dis-je à voix haute. « Ce nom me dit quelque chose... Tu crois qu'on l'a déjà rencontré ? » Combien de Maxwell Preston y a-t-il dans le monde ?

« J'en doute. Il paraît qu'il vient de Seattle et qu'il vient juste de débarquer ici après avoir acquis notre boîte. Il a commencé dans la tech, à bosser pour une petite startup que Microsoft a rachetée. Ça lui a procuré assez d’argent pour arrêter le salariat très tôt, et depuis il ne cesse de racheter des entreprises. »

Trevor nous aperçoit par la porte ouverte. Il nous fusille du regard en nous faisant signe. « Vous deux », siffle-t-il. « Vous êtes en retard. Venez ici tout de suite. »

« Super, il est de mauvais poil », me chuchote Liv alors qu'on entre dans la pièce pleine de gens en costumes, robes et jupes comme la mienne. Que du gris et du noir portés par des gens aux visages très sérieux.

« Au fait… » dit-elle encore plus bas pour que je sois la seule à entendre. « Tu as des idées pour rattraper le fiasco du lancement de notre couronne de fleurs de la semaine dernière ? »

Je pince les lèvres car ce lancement de produit est la dernière chose à laquelle j'ai envie de penser maintenant. J'ai l'impression que mon professionnalisme et ma capacité à bien faire les choses sont mis à l'épreuve à chaque occasion. Que ce soit au sein de l'association que j'ai fondée ou dans mon travail, je n'arrive plus à faire les choses correctement.

« Ouais », chuchoté-je. « J'ai deux ou trois idées en tête. » Je lisse ma jupe et ajuste mon haut, décidant de ne pas en dire plus à Liv pour le moment.

Liv et moi nous tenons à un bout de la salle, près de quelques développeurs avec qui nous travaillons.

Tout le monde se tait quand une grande silhouette s'avance vers le bout de la table de réunion.

Je prends une autre gorgée de café, le nom de notre nouveau PDG tourne encore curieusement dans ma tête, mais je me fige quand la personne se retourne pour parler.

« Bonjour à tous. Merci d'être venus si vite. Je suis Maxwell Preston, le nouveau propriétaire et PDG de Green Festive Co. »

Je reste bouche bée un instant en regardant son visage familier. Maxwell Preston se tient droit devant toute la salle, l'air sûr de lui dans son costume sur mesure qui lui va à la perfection. Il se déplace comme s'il était le roi du monde, ce qui est le cas selon Liv.

Il parcourt la salle du regard, examinant attentivement ses nouveaux employés, jusqu'à ce qu'il me voie.

Pendant un bref instant, nos regards se croisent, et je crois voir une lueur de reconnaissance sur son beau visage. Mais rapidement, son expression redevient dure et indéchiffrable alors qu'il balaie à nouveau la salle du regard.

Je baisse les yeux en sentant mes joues s'empourprer. J'espère que personne ne le remarque. Ça ne peut pas être lui, si ?

« Dans les prochaines semaines, je m’entretiendrai avec les membres de chaque service pour comprendre comment chaque équipe fonctionne. Comme nous sommes en décembre et que c'est une période chargée, je ne veux pas interrompre votre progression vers vos objectifs de fin d'année. Je vous prie de continuer comme d'habitude, et finissons la saison des fêtes en beauté. »

Alors que tout le monde applaudit, mon téléphone vibre et je lis un message de Chloé.

ChloéHé, tu peux me rendre un énorme service ? Un artisan doit venir dans le bâtiment, et je suis coincée avec des réunions. Tu pourrais aller à l'entrepôt vers midi pour lui ouvrir ?

« Waouh, il est canon », me chuchote Liv.

Revoir Max pour la première fois depuis quatorze ans est tellement troublant que j'ai du mal à comprendre le message de Chloé, et le fait que je vais devoir faire un aller-retour en ville pendant la pause déjeuner, ce qui me fera sûrement arriver en retard à notre réunion de l'après-midi avec Trevor.

Liv me regarde enfin et voit que je suis figée, sans cligner des yeux, respirant à peine, ma tasse toujours à la bouche, sous le choc.

« Hé, ça va Emma ? On dirait que tu as vu un fantôme. »

Maxwell Preston est vraiment beau. Il mesure plus d'un mètre quatre-vingts avec un corps d'athlète, des cheveux bruns en bataille et des yeux marron perçants. Qui ne trouverait pas notre nouveau PDG attirant ?

Il a aussi une mâchoire carrée et des dents parfaitement alignée… il n'a pas eu besoin d'appareil au lycée.

Et ce costume ? Il a l'air de coûter plus que trois mois de mon salaire.

Mais c'est la légère barbe de trois jours sur sa mâchoire qui me rappelle le garçon de seize ans que j'ai connu autrefois.

Je me demande s'il se souvient de sa première amie à New York, ou si je ne suis qu'un visage parmi tant d'autres dans la nouvelle entreprise qu'il a rachetée.

Trevor s’avance soudain à l’avant de la salle et attire l'attention de tout le monde en mettant ses poings sur ses hanches, en regardant autour de lui d'un air sévère. « Puisque nous sommes tous là… » annonce-t-il. « Emma va nous présenter les prévisions de ventes pour les fêtes. »

Mon cœur semble manquer un battement. Cette présentation n'était pas prévue avant la semaine prochaine. Je tâtonne avec mon ordinateur portable, essayant de gagner du temps, mais le sourire de Trevor me dit qu'il avait prévu ce coup fourré. Du coin de l'œil, je vois Maxwell s'asseoir en observant attentivement.

Pendant que Trevor se tient debout en souriant à côté de moi, j'ouvre le brouillon d'hier soir, celui sur lequel je travaillais au lieu de dormir. Alors que je clique sur la première diapositive, mon téléphone vibre : un autre message de Chloé. Je coupe le son, mes mains tremblent légèrement alors que je commence à parler.

Je passe en mode pilotage automatique, comme quelqu'un habitué à réagir au quart de tour dans une salle de réunion.

« Des questions ? » demandé-je en essayant de garder une voix stable après avoir bafouillé sur des prévisions que j'étais censée peaufiner pour la semaine prochaine.

« Juste une », répond Maxwell. Son regard ne m’a pas lâchée depuis que j'ai commencé ma présentation. « Vos prévisions montrent une croissance de 30% pour les produits écologiques, mais les trois derniers lancements de votre service se sont mal passés. Pourquoi êtes-vous si sûre de ces chiffres ? »

Ma gorge se serre. Bien sûr qu'il a déjà examiné nos performances. Je me force à le regarder.

« Nous utilisons de nouvelles méthodes de conception et de test », lui dis-je. « Kevin a mis au point une nouvelle méthode pour mieux prévoir nos bénéfices. Nous sommes convaincus que les chiffres pour la prochaine gamme de couronnes de Noël démontreront l’efficacité de ces nouvelles approches améliorées. »

Je me force à sourire en espérant avoir l’air confiante et pas désespérée.

Après une brève pause, Maxwell hoche la tête. « Nous aurons l'occasion d'en discuter davantage », dit-il, et son visage sérieux de PDG ne montre aucune hésitation, bien que je pense avoir vu un bref éclair de quelque chose d'autre. Peut-être m'a-t-il reconnue ?

Maxwell se lève et frappe dans ses grandes mains fortes une seule fois. « Merci à tous », dit-il, nous renvoyant ainsi à nos bureaux alors qu'il se tourne pour partir.

Je me tourne pour regarder par les grandes fenêtres de la salle de réunion, incapable de me débarrasser du sentiment que la présence de Maxwell ici est plus qu'un étrange coup du destin dû à la période magique de Noël.

La pluie continue de tomber dans les rues en contrebas, mais les températures glaciales ont commencé à transformer les gouttes d’eau en neige. Tout comme ce jour de décembre il y a quatorze ans, quand un garçon timide du Minnesota a tout chamboulé dans ma vie.

Alors que le premier flocon se pose, il murmure les secrets d’un conte d'hiver qui attend d'être dévoilé… et cette fois, j'ai tellement plus à perdre.

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