Kidnappée par l'alpha

Belle

Je me suis réveillée avant Grayson et je n'avais aucune idée de ce que je devais faire. Je sentais son souffle contre ma nuque, lent et régulier.

J'ai pensé à ma mère, et je me suis demandé si elle s’était inquiétée quand je ne m’étais pas présentée à son appartement hier soir.

Peut-être qu'elle aurait appelé la police et qu'ils seraient venus me chercher.

Mais il y avait de grandes chances qu'elle n'ait même pas remarqué mon absence - ou qu'elle ait simplement supposé que je n'étais pas venue par colère.

Ça me ressemblerait bien. Il serait donc judicieux de ne pas compter sur elle pour me retrouver.

J'étais seule. Je devais trouver le moyen de sortir d'ici. Mais comment?

Je pourrais essayer de m'enfuir à nouveau, mais le souvenir de la douleur que j'avais ressentie ce matin m’a traversé l'esprit.

Il était hors de question que je refasse ça.

J'avais donc quelques options:

Je pouvais abandonner complètement - rester allongée là, attendre que Grayson se réveille, et le laisser faire ce qu'il voulait de moi.

Pourquoi est-ce que ça semble être une bonne option?

Je pouvais attendre que Grayson se réveille, puis faire semblant d'être encore endormie jusqu'à ce qu'il quitte la pièce, avec un peu de chance, puis essayer de trouver la sortie.

Je pouvais faire semblant d'être gentille et de lui faire confiance, puis lancer une attaque sournoise et essayer de l'assommer avec une lampe ou autre chose, et ensuite m'enfuir.

Je pouvais être vraiment, horriblement méchante avec lui et espérer qu'il en ait marre de moi et qu'il me jette dehors. Cela pourrait marcher, non?

Je pouvais espérer que ma mère s’inquiète suffisamment de mon absence pour appeler la police.

C'est peu probable, mais ça pourrait arriver.

J'ai soudainement réalisé que c'était la veille de Noël.

J'étais censée être avec ma famille pour fêter Noël à Paris, profitant de la vie pour la première fois depuis la mort de mon père.

Mon père. Mon Dieu, il me manquait.

Si j'avais su l'année dernière que c'était le dernier Noël que je passais avec lui, je l’aurais apprécié à sa juste valeur.

Nous avions toujours passé les meilleurs réveillons de Noël ensemble.

Comme je n'étais en contact avec aucun de mes grands-parents des deux côtés de ma famille, il n'y avait toujours eu que nous deux.

Nous regardions des films de Noël et mangions jusqu'à ce que nous ne puissions plus rien avaler.

Nous échangions des cadeaux, chantions des chants de Noël, décorions le sapin et profitions de la compagnie de l'autre.

Cela avait toujours été mon jour préféré de l'année: pas de soucis, juste moi et mon père à Noël.

J'ai senti les larmes me monter aux yeux et j'ai reniflé, essayant de les faire cesser.

Ce n'était pas le moment de m'apitoyer sur mon sort. Je devais trouver un moyen de sortir de cette suite d'hôtel, qui commençait à ressembler davantage à une prison.

Je ne me souciais même plus de voir ma mère pour Noël - je voulais juste rentrer chez moi.

J'ai une vie à vivre!

Oui, mon père était mort. Et c'était incroyablement bouleversant, et il me manquait chaque jour. Mais ce n'était pas parce qu'il était mort que je l'étais, moi aussi.

J'étais vivante.

Et il n'y avait plus rien qui m'empêchait de vivre. Je n'avais plus personne dont je devais m'occuper, à part moi.

Je pouvais aller à l'université. Je pouvais me faire des amis.

Je pouvais sortir danser et boire dans les bars, et rencontrer des garçons, et prendre de mauvaises décisions, et avoir un nouvel appartement, et un chat, et un emploi qui me plaisait. Il n'y avait rien qui m'arrêtait.

Ok, donc il y avait une chose qui m'arrêtait.

Et cette chose respirait dans mon cou, avait ses bras enroulés autour de moi et était incroyablement séduisante.

Cette chose était l'homme immense derrière moi, qui m'avait kidnappée et prétendait que je lui appartenais désormais.

Mon Dieu, qu'est-ce qui ne va pas chez moi?

J'ai repensé à la nuit dernière, et à comment j'avais laissé Grayson faire ce qu'il voulait de moi.

J’étais tombée dans ses bras et j'avais cédé.

J'avais cédé trop de fois dans ma vie, trop de fois je m’étais sentie impuissante et seule, à laisser ma vie suivre son cours affreux. Plus maintenant. J'allais vivre ma vie.

Et rien ne m'arrêterait.

J'ai senti Grayson bouger derrière moi. Oh mon Dieu, il se réveille.

J'ai immédiatement fermé les yeux, et j’ai fait semblant de dormir. J'espérais qu'il allait partir et que je pourrais sauter par la fenêtre, ou quelque chose comme ça.

Il était temps de vivre.