Fuir les Bad Boys

Cinq jours s’étaient écoulés et elle restait introuvable. Nous avions fouillé toute la maudite ville, mais nos efforts n’avaient rien donné.

Où pouvait-elle bien être ?

Hayden entra dans la cuisine, me lançant un regard assassin avant de prendre une bière dans le frigo et de regagner sa chambre. Sa colère était palpable !

D’abord, je l’avais empêché de tuer Dominic, et ensuite, il fulminait parce qu’elle lui manquait.

Quand Dominic avait révélé ce qui s’était passé, Hayden n’avait pas pu s’empêcher de lui coller son poing dans la figure. J’avais dû intervenir pour l’empêcher de faire quelque chose qu’il regretterait.

Ce qui nous rendait furieux, ce n’était pas que Dominic ait couché avec elle pour la sauver d’une balle. C’était le fait qu’elle soit portée disparue et que nous ignorions où elle se trouvait.

Dominic sortit de la chambre d’amis et s’assit à côté de moi dans la cuisine. Il sortait chaque nuit, cherchant Tayla, sans succès.

« Je pense que je devrais essayer de parler à Jess pour obtenir des informations », proposa-t-il en étouffant un bâillement.

« Hayden a déjà essayé et elle a refusé de lui parler. »

« Peut-être que moi, je pourrais la faire parler ? »

Je secouais la tête. Je n’avais aucun scrupule à infliger de la douleur, mais je refusais de faire du mal aux femmes, sauf en cas d’absolue nécessité.

Hayden sortit de sa chambre, rangeant son arme à l’arrière de son jean alors qu’il se dirigeait vers la porte d’entrée.

« Où vas-tu ? » demandai-je.

« Dehors ! » répondit-il sèchement.

« Où ça ? »

Il s’arrêta et me lança un regard glacé. « Tu n’es pas mon foutu père, je ne te dois aucune explication ! »

Je grimaçais alors que la porte d’entrée se refermait violemment derrière lui.

Merde ! Hayden était en train de craquer.

« Tu penses qu’il va s’en sortir ? » demanda Dominic.

Je hochai la tête, espérant le meilleur.

« Je sais que tu me détestes là, mais je te promets que je la retrouverai », dit-il, le regard baissé.

« Si je te détestais, tu serais mort », rétorquai-je.

Il se leva de son siège et se dirigea vers la chambre qu’il occupait. « Je retourne la chercher », déclara-t-il.

Je sortis alors sur la terrasse et remarquai la belle journée ensoleillée. Je m’en fichais. Tout ce que je voulais, c’était la retrouver.

Où était-elle ? Pourquoi était-elle partie ? Avait-elle peur ? Pensait-elle que nous lui ferions du mal ?

Je devais la ramener et lui parler. Lui faire comprendre que nous n’étions pas en colère contre elle.

Je balayais la plage du regard et remarquai quelques personnes profitant du soleil et du sable. Plus loin, il y avait la maison de son cousin, où Jess résidait.

J’étais certain que Jess savait quelque chose. Elle n’avait même pas pris la peine de demander des nouvelles de Tayla, ce qui suggérait qu’elle savait quelque chose à propos de sa disparition. Les amis veillent toujours les uns sur les autres.

Fixant la maison du regard, je m’appuyai contre la balustrade, tambourinant des doigts sur la poutre en bois. Jess avait refusé de parler à Hayden et avait même menacé d’appeler les flics s’il revenait chez elle.

Peut-être qu’il était temps pour Jess de rencontrer mon côté sombre ? Comment réagirait-elle à un peu d’intimidation et de menaces ?

Si elle détenait la clé pour retrouver la fille que j’aimais, alors soit. Hayden n’était pas le seul capable d’être un salaud !

Je levai les yeux vers le ciel, réalisant que je devrais attendre la nuit. Qu’il en soit ainsi.

Une fois l’obscurité tombée, je grimpai le long de la gouttière, je sortis mon canif de ma poche arrière et je forçais la fenêtre. Glissant mes doigts en dessous, je la poussai et me hissai dans la pièce.

L’ancienne chambre de Tayla ! C’était sa chambre quand elle vivait ici avec son crétin de cousin, Logan.

Je me dirigeais vers le lit, rangeais mon couteau dans mon jean et passais mes doigts sur l’oreiller où elle reposait sa tête. Je soulevais l’oreiller afin d’inhaler son doux parfum, et je fermai les yeux.

Merde, elle me manquait. Je sentis une piqûre dans mes yeux et je luttai contre les larmes. Je ne pleurais jamais pour une femme.

Mais Tayla ? Je retirai la taie d’oreiller, la pliai et la fourrai dans la poche de mon sweat à capuche.

Un rapide coup d’œil autour de moi confirma qu’elle avait tout emporté lorsqu’elle avait emménagé avec nous, il y a quelques semaines. C’était le meilleur jour de ma vie !

L’avoir avec nous tout le temps ! Bon sang, c’est là qu’elle devait être !

J’ouvris la porte avec précaution et avançai sur la pointe des pieds dans le couloir. Je passai devant une salle de bains et tombai sur une autre porte.

Je l’ouvris doucement et jetai un coup d’œil à l’intérieur. Comme prévu, Jess dormait profondément dans son lit.

Je me glissai dans la pièce, verrouillai la porte et sortis mon arme. Je m’assis brusquement sur le bord du lit, suffisamment pour la réveiller.

Jess se réveilla en sursaut et plissa les yeux dans la pièce faiblement éclairée. « Logan ? » appela-t-elle.

« Devine encore ! » répondis-je, ma voix à peine audible.

« Walker ? Que fais-tu dans ma chambre ? »

Je levai mon arme pour qu’elle la voie, pointant le silencieux attaché. « Tu sais ce que c’est ? » lui demandai-je.

Ses yeux s’écarquillèrent de peur tandis qu’elle secouait la tête, tirant les couvertures jusqu’à son menton. « C’est un silencieux. Il étouffe le bruit du coup de feu », expliquai-je.

« Tu ne vas pas me tirer dessus, hein, Walker ? » demanda-t-elle, sa voix tremblante.

Je levai l’arme, visai et tirai une balle dans le mur à côté de sa tête, la faisant sursauter. « Bordel ! » s’exclama-t-elle.

« Je t’ai raté », grognai-je.

« Pourquoi tu fais ça ? » sanglota-t-elle.

Je la visai une nouvelle fois, et sa respiration devint erratique. « Je rate rarement, mais apparemment, je ne suis pas dans mon état normal. Peut-être parce qu’il manque quelque chose de très important dans ma vie ? » dis-je d’une voix glaciale.

Je regardai les larmes couler sur son visage tandis qu’elle se recroquevillait sur elle-même. Je tirai une autre balle dans le mur, et elle commença à paniquer.

« S’il te plaît, ne me tire pas dessus ! » supplia-t-elle.

« Où est-elle ? Je sais que tu sais », sifflais-je.

« Je l’ignore », mentit-elle, évitant mon regard.

« Ne me mens pas ! » m’emportai-je, levant mon arme.

« Je l’ai emmenée chez sa mère, mais je ne sais pas si elle y est encore ! »

Je baissai mon arme et je souris. « Ce n’était pas si difficile, n’est-ce pas ? »

Sa lèvre inférieure tremblait alors que je me levai du lit. « Tu ne vas pas lui faire de mal, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle, à peine audible.

« Pourquoi lui ferais-je du mal ? » rétorquai-je.

« Elle a peur à cause de ce qui s’est passé », expliqua-t-elle.

« Je sais. Je compte la ramener à la maison et lui assurer qu’il n’y a rien à craindre. »

Je déverrouillais la porte et m’apprêtais à partir quand j’entendis Jess murmurer : « Pourquoi ne pas simplement la laisser tranquille ? »

« Parce qu’elle nous appartient », répondis-je.

« Tu ne peux pas revendiquer une personne de cette façon ! » protesta-t-elle.

« Regarde-moi faire ! »

Je sortis de sa chambre et refermai la porte derrière moi. Une autre porte s’ouvrit, et Logan apparut, m’éclairant au passage.

Ses yeux s’écarquillèrent en me voyant là, tenant une arme. Il ne bougea pas.

Je souris et descendis les escaliers, je déverrouillai la porte d’entrée et je sortis dans l’air frais du matin. Je refermai la porte derrière moi et commençai à marcher vers la maison.

Tayla était chez sa mère. Je sortis mon téléphone et composai le numéro de Dominic.

Il décrocha au second appel. « J’ai un boulot pour toi », dis-je.

« Bien sûr. De quoi s’agit-il ? »

« Je veux que tu surveilles la maison de la mère de Tayla et que tu gardes un œil sur Tayla. Une fois que tu confirmes qu’elle est là, appelle-moi et je viendrai lui parler », ordonnai-je.

« Tu veux que je la surveille pendant un ou deux jours puis que je t’appelle ? »

« Confirme-moi juste qu’elle est là-bas pour que je ne me déplace pas inutilement. Je compte la ramener à la maison. »

« Où est-ce que je dois aller ? »

« Vinewood. Cherche la maison des Goodman. »

Je raccrochai en arrivant chez moi et entrai par la porte d’entrée. Dans la cuisine, je trouvai Hayden en train de se laver ses mains ensanglantées dans l’évier.