
Alpha Destiné
La vie de Ryder bascule en un instant lorsqu'il se retrouve le dernier survivant de sa meute. Puis, après des années passées dans l'isolement et rempli de rage, le destin l'appelle quand son chemin croise celui de la meute White Moon - et d'Adara, la fille captivante de l'Alpha. Mais en se sauvant mutuellement, vont-ils provoquer la chute de leurs deux mondes ?
Classement par âge : 18+.
Le Dernier
RYDER
« Ryder ! Ryder, réveille-toi... »
La voix angoissée de ma mère m'arracha au sommeil.
« Maman ? » Je la regardai, encore dans les vapes et désorienté.
« On nous attaque. Ton père... » Elle avait les yeux embués en essayant de parler. « Ton père n'est plus... »
Je bondis hors du lit et m'habillai en vitesse avant de foncer vers la porte. Ma mère m'agrippa le bras, me forçant à me retourner.
« Non ! Tu ne peux pas sortir. Il faudra quelqu'un pour s'occuper de la meute quand tout sera fini. Tu n'as que quinze ans. Tu ne peux pas te battre - tu dois filer. » Elle me fixa d'un air apeuré.
« Maman, pas question que je file ! La meute a besoin d'aide et je vais aider ! C'est mon devoir », dis-je en me dirigeant à nouveau vers la porte. Elle se précipita pour me barrer le passage.
« Ryder, ce n'est pas négociable. Ton devoir est de rester en vie. Si tu veux aider, alors tire-toi d'ici. Va à la cabane, celle au cœur de nos terres. Tu t'en souviens ? »
J'acquiesçai, les yeux humides. « Tu ne viens pas ? »
Elle prit une grande inspiration et me regarda tristement. « Je dois m'assurer que les familles s'échappent saines et sauves. Maintenant dépêche-toi et fais ton sac. Il faut que tu partes, mon chéri. »
Je remplis un sac de fringues et le balançai sur mon épaule avant de jeter un dernier coup d'œil à la pièce.
Je savais que si la situation était si grave que mon père était mort et que je devais fuir, je ne reviendrais probablement pas de sitôt. Ma mère m'accompagna à l'arrière de la Maison de la Meute et me serra fort dans ses bras.
« Reste à couvert dans les arbres et ne t'arrête pas avant d'arriver à la cabane. Cours vite, Ryder, et reste en sécurité. » Elle recula et prit mon visage entre ses mains. « Je t'aime, mon chéri. N'oublie jamais ça. »
« Je t'aime aussi, Maman, mais tu vas me rejoindre, hein ? »
Elle essaya de retenir ses larmes, mais je devinais ses pensées. Elle ne croyait pas que l'un d'entre nous s'en sortirait. C'est pour ça que je prenais la fuite.
« Je ferai tout mon possible pour te retrouver... » dit-elle doucement. Elle me serra à nouveau dans ses bras et je l'étreignis plus fort, comprenant maintenant qu'elle ne comptait pas survivre à cette nuit.
Je me détournai et filai vers les arbres avant de changer et de me retourner pour voir ma mère me faire un dernier signe, les larmes coulant maintenant sur son visage. Je sentis mon cœur se briser.
Mon cœur cognait dans ma poitrine tandis que je courais dans les bois. J'entendais les hurlements et les cris des combats à l'est. Mon peuple se faisait massacrer.
Je courus à toute allure pendant des kilomètres jusqu'à ce que j'atteigne enfin la cabane.
Elle était calme et planquée à l'extrême sud des terres de la meute. Ma mère et mon père l'avaient utilisée quelques fois pour camper en famille.
Personne d'autre que nous ne la connaissait. Elle avait été transmise en secret dans la famille comme un refuge.
Je restai un moment devant la petite cabane en bois avant d'entrer. En ouvrant la porte, je vis la poussière danser dans l'air alors que le soleil commençait à filtrer à travers les fenêtres.
Je scrutai la petite maison. C'était une bicoque avec une cuisine, un salon et un lit dans le coin. Je me tenais au milieu, ressassant sans cesse les événements de la dernière heure.
Au bout d'un moment, je décidai qu'il était temps d'arrêter de me morfondre et je passai à l'action.
Je tirai tous les rideaux et bloquai la porte au cas où la meute attaquante débarquerait jusqu'ici.
Je nettoyai la cabane du mieux possible, espérant la rendre plus accueillante pour ma mère quand elle me rejoindrait.
Je m'assis dans la cabane, tendant l'oreille aux bruits lointains de la guerre et de la mort. J'entendais les morsures, les déchirures de chair et les grognements des loups en plein combat.
Je restai assis là jusqu'à ce que soudain, le bruit cesse. Je me levai et essayai de capter quelque chose - n'importe quoi. Mais il n'y avait rien.
Juste le silence.
Quelques heures plus tard, n'ayant rien entendu depuis belle lurette, je décidai de désobéir à ma mère et je quittai la cabane. Je changeai à nouveau, filant comme le vent à travers les bois.
Je m'arrêtai net. Je pouvais sentir l'odeur du sang.
J'avançai quand même et marchai parmi les cadavres de ce qui fut autrefois ma meute.
Il y avait des corps partout, et quand je vis ma mère étendue sur le sol, je crus que j'allais m'effondrer.
Mon loup la toucha du museau avant de s'allonger à côté d'elle, gémissant tristement.
Je scrutai les loups, essayant d'en trouver au moins un encore en vie.
J'entendis des hurlements au loin et je compris que ceux qui avaient attaqué et décimé toute ma meute revenaient, probablement pour brûler les corps.
Je détalai à nouveau, laissant les pattes de mon loup m'emporter loin, de retour à la cabane. Je savais que personne ne me trouverait ici. Je décidai de rester là, de me planquer jusqu'à ce que je puisse comprendre ce qui était arrivé à mon peuple.
Je m'allongeai sur le lit, me laissant aller aux larmes tandis que je pleurais ma famille et ma meute. J'étais le dernier membre vivant de la Meute de Black Trail. J'étais seul.










































