
Détestée par mon compagnon
Alpha Wolfgang. Il avait le corps d’un dieu mais l’âme du diable.
Je suis bien placée pour le savoir. Je travaillais à sa fête d’anniversaire la nuit où j’ai senti mon compagnon.
Je servais les invités quand soudain ma peau s’est mise à picoter. Mon coeur battait la chamade, et d’une certaine manière, j’ai su...
Mon futur compagnon était là. Je me suis retournée pour le chercher. Mais lorsque nos regards se sont croisés, mon cœur s’est arrêté.
C’était lui. Alpha. Putain de Wolfgang. Et il avait l’air furieux.
Il me saisit brutalement le visage, la haine dans ses yeux glacés.
“S’il te plaît, je sais que tu veux me rejeter”, ai-je tremblé. “Ne t’inquiète pas. Je quitterai la meute.”
“Tu as raison”, a-t-il dit en pressant son corps ferme contre le mien. “Je ne veux pas de toi...”
“...Mais qu’est-ce qui te fait penser que je te laisserai partir ?”
Âge minimum : 18+ (meurtre)
Chapitre un
Aurora
Accouplement...
Imprégnation...
L’autre moitié...
Le grand amour...
Ayant grandi parmi les loups, ces mots me sont souvent revenus aux oreilles au village ; on ne parlait que de ça. Les gens rêvaient du moment où la Déesse de la Lune les guiderait vers leur amour prédestiné.
Et maintenant que j’étais sur le point d’avoir dix-huit ans, ces pensées occupaient également mon esprit.
En étendant le linge, j’étais obligée de plisser les yeux sous le soleil. Une vision rare pour qui vivait à Iliamna, en Alaska. J’ignore pourquoi mais c'est là que ma meute, la Blood Moon, avait décidé de vivre.
— Aurora ! Tu as fini avec la lessive ? Le dîner est prêt, tu sais ? a bêlé ma belle-mère depuis la maison.
— J'arrive, Montana !
Je suis rentrée et j'ai été accueillie par le rire désagréable de ma belle-mère.
— Qu'est-ce qui t'a pris aussi longtemps ? Je meurs de faim !
— Tu aurais pu commencer sans moi, ai-je dit en m'asseyant à table et en commençant à manger.
La cuisine de Montana était incroyable, je devais bien lui reconnaître ça.
— Bon, Rory, a-t-elle commencé, demain tu vas devenir majeure…
J'ai levé les yeux de mon assiette.
— Hein ? Ah...oui, ai-je marmonné en retournant à mon assiette.
— Comment comptes-tu rencontrer ton compagnon si tu ne sors pas plus ? a-t-elle dit.
— De toute façon, ce n'est pas comme si j'allais le trouver. Avec tous les rebelles et les chasseurs humains, il ne restera probablement plus aucun d’entre nous...
Et c'était la vérité.
Notre nombre diminuait de jour en jour, malgré tous les efforts de nos guerriers pour nous protéger. Mon cœur s'est serré douloureusement dans ma poitrine en me rappelant la dernière fois que j'avais vu mon père.
Il était mort en nous protégeant.
— On enlève son air de déprime à table, mademoiselle, a déclaré Montana. Tu as besoin de penser à autre chose. Alors je t'ai trouvé un travail.
J’ai redressé la tête d’un coup.
— Tu as fait quoi ?
— Tu vas être femme de chambre à la maison des chefs. Ils ont besoin de personnel pour la fête d'anniversaire de l'Alpha !
Ma mâchoire s'est décrochée.
— C'est une opportunité en or ! continuait-elle en s’extasiant. Tu pourras peut-être rencontrer ton compagnon, et participer aux dépenses ici. La pension de ton père ne durera pas éternellement, tu sais.
J’hallucinais… J'ai poussé un soupir, saoulée, puis mes pieds ont martelé le sol en direction de ma chambre. Je ne supportais plus d’être à côté d'elle.
Montana n’était pas quelqu’un de mauvais. Elle m'avait pratiquement élevée après la mort de mon père. Cependant, elle était chiante parfois, convaincue de toujours prendre la bonne décision en ce qui me concernait.
J'ai saisi mon téléphone, j'avais envie de vider mon sac.
J’ai reposé mon téléphone et je me suis allongée sur mon lit.
Les questions se bousculaient dans ma tête jusqu'à ce que le sommeil prenne le dessus.
Il m'a fallu beaucoup de temps pour me traîner hors du lit et m'habiller, mais j'ai fini par me rendre à la demeure de l'Alpha.
J’approchais du manoir, et c’était plus fort que moi, toute l’opulence qui s’en dégageait m’agaçait. Avaient-ils vraiment besoin de tout cet espace ?
Après un rapide check à la sécurité par le garde, je me suis retrouvée à déambuler dans les vastes couloirs, l'esprit lointain.
Je n'étais venue qu'une seule fois ici, cela datait du vivant de mon père.
Je me souvenais qu'il m'avait fait asseoir sur une chaise juste devant la salle de réunion.
— Reste là, Rory. Je n’en ai pas pour longtemps.
Il m'avait tapoté la tête et était entré dans une pièce pleine d'autres loups-garous.
Alors que j'étais assise, un homme gigantesque progressait dans ma direction.
Il avait de longs cheveux noirs de jais, des yeux sombres, semblables à de l’onyx, et une horrible balafre en travers du visage.
Un enfant était avec lui. Il avait les mêmes cheveux noirs de jais et des yeux bleu clair. Celui-ci se disputait avec l'autre homme :
— Mais papa, c’est moi le futur alpha ! Je devrais participer à la réunion avec toi !
C'était l'Alpha de la meute, avec son fils.
— Mon fils, tu n'es pas encore prêt pour ce genre de réunions, avait répondu l'Alpha d'une voix monotone, l’air impassible.
Ils s’étaient rapprochés de là où j'étais assise. J'ai vite glissé de ma chaise pour incliner la tête en signe de respect.
C'est ce que mon père et les autres villageois faisaient toujours en voyant l'Alpha.
J’étais juste en face d’eux, pourtant aucun des deux ne m’avait prêté la moindre attention. Ils s’étaient contentés de poursuivre leur conversation.
— Ils ont tué ma mère ! Ces vauriens l'ont tuée, je veux qu'ils paient ! avait hurlé le gamin à son père.
Il tremblait, des larmes s’amassaient au coin de ses yeux.
Son père n’avait pas cillé, implacable, avant de finalement prendre la parole :
— Fils, le moment venu, tu nous rejoindras en salle de réunion. Mais pour l'instant, continue tes leçons de défense.
Puis il avait saisi la poignée de la porte et dit d’un ton lugubre :
— Je vengerai ta mère.
Ensuite, il avait disparu derrière la porte.
J'avais relevé légèrement la tête. Le gamin fixait la porte. Poings serrés, ses yeux étaient rougis par les larmes qu’il réprimait.
Puis il avait fini par me remarquer. Il s'était retourné vers moi, furibond, et s’était empressé de passer son bras sur ses yeux.
— Depuis combien de temps tu es là ? Qui t'a laissée entrer ? m'avait-il demandé en me regardant fixement.
— Euh... Mon père a été appelé pour une réunion importante avec l'Alpha et les aînés, monsieur, avais-je répondu précipitamment en inclinant à nouveau la tête.
— Qui est ton père ? Il s’appelle comment ?
Il ne semblait pas convaincu.
— Rodrick Craton, monsieur, avais-je répondu en gesticulant des mains.
— Craton ? Ton père est le gamma ?
Cette fois il avait parlé plus calmement.
À l'époque, je savais que papa avait un rôle important dans la meute, mais je n'avais pas réalisé à quel point.
— Euh... oui ?
— C'est une réponse ou une question ? se moquait-il.
— Une réponse, monsieur… Mon père est le gamma, avais-je confirmé, essayant de prendre une voix plus assurée.
Il m'avait regardée un moment, puis avait secoué la tête avant de me congédier d’un geste de la main.
— Continue ce que... tu étais en train de faire.
Sur ce, il avait tourné les talons et était parti.
— Toi, là-bas !
J'ai été tirée de mes souvenirs par quelqu'un qui m’interpellait en criant.
Une dame de la cinquantaine se dirigeait vers moi aussi vite qu'elle le pouvait. Elle avait l’air renfrognée.
— Fais-tu partie des femmes de chambre bénévoles pour le gala ?
— Ou-Oui… Je m’appelle Aurora Craton, madame, ai-je dit en inclinant la tête.
Puis j'ai senti une main sur mon épaule. J'ai relevé la tête vers la femme, qui portait sa main à sa bouche.
— Rory ?
— Oui, madame.
Je ne comprenais pas son changement d'attitude. Elle m'a prise de court en me prenant dans ses bras.
— Oooh, Rory ! La dernière fois que je t'ai vue tu n'étais qu'une fillette. Regarde comme tu as grandi !
Elle m'a tenue à bout de bras pour me scanner de la tête aux pieds.
— As-tu déjà trouvé ton compagnon ?
— Euh non, madame. Je n'aurai dix-huit ans que dans quelques jours. Est-ce que... je vous connais ?
— Oh ! Pardonne-moi, mon petit. Je suis Kala, la gouvernante du manoir et sage-femme du village. J’ai connu ton père quand il était le gamma de la meute. J’ai également connu ta mère.
Son visage est devenu triste.
— J'étais là le jour où elle...
Elle s’est arrêtée.
— Je suis désolée de ne pas avoir pu la sauver, mon enfant.
Ma mère était morte en me donnant la vie. Voyant à quel point Kala était bouleversée, j’éprouvais de la gratitude. Je savais qu'elle avait vraiment essayé de la sauver.
J'ai posé une main sur son épaule pour la rassurer.
— Tout va bien, madame Kala, ai-je dit avec un sourire. C'est un plaisir de vous rencontrer.
Elle m'a rendu mon sourire et a posé ses mains sur mes épaules.
— Je suis heureuse que tu sois là, Rory. Nous allons avoir besoin de toute l'aide disponible.
J'ai passé le reste de la journée à aider au nettoyage et à la préparation du manoir pour la fête d'anniversaire de l'Alpha. Kala m'a confié qu'il y aurait plus de six cents invités entre notre meute et celles voisines. On avait donc du pain sur la planche.
— On a vraiment besoin d’une fête aussi extravagante ? bougonnais-je pour moi-même.
Je traînais un lourd seau d'eau sale derrière moi. J’ai tourné à l’angle du couloir.
Je suis entrée en collision avec quelqu'un et l'eau sale s'est renversée sur le sol en marbre que je venais de laver.
— Incroyable, râlait une voix grave et autoritaire.
À l’intonation, j'ai froncé les sourcils. Comme si c’était uniquement de ma faute. Je me suis retournée pour dire à ce type ce que je pensais, mais les mots se sont évanouis sur ma bouche lorsque j’ai vu qui c’était.
L’Alpha Wolfgang.
— Veuillez m'excuser, monsieur, ai-je dit docilement, le cœur battant dans ma poitrine.
Je me rappelais du gamin qui m'avait fait passer un interrogatoire lorsque j'étais petite. Mais aujourd’hui, il avait grandi.
Il avait toujours cette tignasse de cheveux noirs indisciplinés et les mêmes yeux bleu cristallin. Sauf qu’à présent, il me dépassait. J’étais pratiquement éclipsée par ses larges épaules. Je devinais la force dans sa stature et la ligne droite de sa mâchoire contractée.
L’eau sale avait trempé ses vêtements. Je pouvais voir l'agacement danser dans son regard.
— Je ne te reconnais pas, a-t-il dit. Tu es nouvelle ?
J'ai hoché la tête.
— Je suis ici pour préparer le gala.
— Le gala ?
L’Alpha Wolfgang fronçait les sourcils.
— Votre anniversaire, monsieur.
— Ah. O.K.
Il a soupiré en se pinçant l'arête du nez.
Cette grande cérémonie ne semblait pas le ravir. Déjà, avait-il envie de fêter son anniversaire ?
— Eh bien, nettoie ça, a-t-il ordonné en désignant la flaque d'eau.
Je me suis éloignée de lui en acquiesçant, mais le sol mouillé m’a fait glisser, et je suis tombée à la renverse avec un petit cri avant d’être rattrapée par ses bras puissants qui ont amorti ma chute.
Il me fixait, le regard froncé.
— Tu m’as l’air bien inutile, la nouvelle.
Je suis restée sans voix. Il me tenait fermement contre sa poitrine, et je pouvais sentir ses muscles saillants à travers ses vêtements.
J'avais l'impression que tout mon corps était en feu.
— Mer-merci…, ai-je réussi à bafouiller, avant qu'il ne me lâche et me laisse tomber au sol, pour finir éclaboussée d’eau sale.
— Eh ! protestais-je.
Il m'a adressé un sourire en coin. J’ai été horrifiée de sentir mon cœur louper un battement.
— Maintenant, on est quitte, a-t-il dit en montrant ses habits trempés.
Il s'est éloigné, me laissant bouche bée et incrédule.







































