La Reine des Lycans : Saint-Valentin

AARYA

Je faisais défiler Pinterest quand Adonis est entré. J'avais besoin d'inspiration sur la façon de décorer et Pinterest était le meilleur endroit pour chercher. Adonis avait l'air beaucoup trop joyeux pour quelqu'un à qui on avait dit que sa compagne et sa fille étaient en danger.

Avait-il aussi prévu quelque chose ? Je l'ai regardé et j'ai secoué la tête, ce n'était pas possible. Adonis n'était pas comme ça, il ne savait pas comment me surprendre. Je réfléchissais trop.

Avant que je puisse parler à Adonis, mon téléphone a sonné avec un message du chat de groupe des filles.

J'ai reçu un tas de clins d'œil et d'émojis rieurs en retour, ce qui m’a fait sourire.

« Qui te fait sourire comme ça ? » a demandé Adonis qui s'est assis sur le lit en posant son téléphone sur la table de chevet.

« Oh, juste les filles. Elles m'ont envoyé des mèmes amusants pour me remonter le moral. » Je lui ai souri.

« Ah bon, content que ça te fasse du bien. » Adonis semblait vouloir dire quelque chose d'autre, mais il s'est interrompu.

Soudain, la culpabilité de ce que j'avais dit auparavant m'a frappée. J'ai soupiré, cette conversation n'allait pas être facile pour moi, mais je devais le faire.

Je me suis tournée vers mon compagnon. « Adonis, à propos de ce que j'ai dit avant... »

« Ne t'avise pas de t'excuser », m'a prévenue Adonis.

« Mais je dois le faire. J'ai dit des choses horribles que je ne pensais pas, c'est juste ma colère qui a pris le dessus », me suis-je empressée d'expliquer.

« Aarya, je n'en ai pas douté une seconde. Je sais que tu ne pensais pas ces choses, c'était dans le feu de l'action et je ne te blâme pas. Je suis surpris que tu n'aies pas dit quelque chose de pire. Nous avons dû annuler ce projet que nous attendions avec impatience depuis Noël. Je veux que tu saches à quel point je suis désolé pour tout ça. » Adonis a pris mon visage entre ses mains.

« Pourquoi tu t'excuses ? Ce n’est pas toi qui as envoyé ces menaces ! Même si je déteste ça, c'est la bonne chose à faire. En plus, je savais qu'il y aurait des moments où je devrais sacrifier des choses, c'est juste un de ces moments. Nous n'aurons peut-être pas ce moment tout seuls dont nous avons besoin tous les deux, mais nous serons toujours ensemble et c'est tout ce qui compte », ai-je dit avec un sourire.

Adonis m'a embrassée doucement et a hoché la tête en disant : « Comme toujours, tu as raison ma reine. Nous ferons quelque chose de spécial une autre fois. Je te le promets. »

Je me suis surprise à être enthousiaste. Adonis n'était pas au courant de mon plan !

OK, ne laisse rien voir maintenant, Aarya.

« Eh bien, demain est un nouveau jour et nous surmonterons tout ce que la vie nous réserve. » J'ai embrassé Adonis sur les lèvres.

« Avec toi ma chérie, je serai toujours bien. » Adonis a souri.

ADONIS

Je n'étais pas bien. J'étais loin d'aller bien. J'étais à la limite de ma patience, j'étais sur le point d'admettre que j'avais essayé de lui préparer une surprise mais que j'avais échoué lamentablement.

Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je pouvais répondre à cette question, rien. Putain, il ne s'était rien passé. Ça faisait une journée entière depuis ma réunion avec notre bande et rien ne s'était passé correctement.

J'avais repéré l'endroit parfait, je m'étais assuré que les jardiniers tondaient la pelouse, et tout était prêt pour le montage de la tente. Et là, ces putains de fournisseurs ont dit qu'ils étaient « trop occupés » et ne pouvaient pas confirmer quand ils pourraient livrer la tente.

Je pensais qu'il y avait des avantages à être roi. Mais clairement, j'avais tort, encore une fois. J'étais tellement à cran. Heureusement, Aarya a pensé que c'était à cause des lettres. J'ai travaillé comme un fou pour être sûr de pouvoir libérer mon emploi du temps, mais à quoi bon ? Si je ne pouvais pas avoir la tente, alors tout mon plan échouerait.

« Mec, je ne peux pas supporter de te voir faire les cent pas. S'il te plaît, détruit ton bureau à la place, je t'en supplie », s’est plaint Evan.

J'étais actuellement dans mon bureau avec les gars, essayant de trouver une solution, mais de toute évidence, cela ne se passait pas comme prévu.

Je lui ai lancé un regard noir. « Ce n'est pas le moment de plaisanter, Evan. J'ai trois jours pour m'assurer que mon plan soit un succès. Je ne peux pas laisser tomber Aarya, elle croit que nous ne ferons rien de spécial. »

Les gars ont échangé un regard qui m'a arrêté dans mon élan.

« Pourquoi vous vous êtes regardés comme ça ? »

« Comme quoi ? » a demandé Gabe.

« Comme ça, comme si vous saviez quelque chose que je ne sais pas », ai-je répliqué.

« Je ne crois pas, on s'est juste regardé normalement », a dit Luke.

« Quoi ? Non, ce n’était pas le cas », ai-je argumenté.

« Tu es fatigué et agité, alors tu n'as pas les idées claires, mon frère. On s'est juste regardé parce qu'on sait à quel point c'est important pour toi », a expliqué Evan.

J'ai regardé les gars une fois de plus avant de m'effondrer dans mon fauteuil.

« Putain, ça me prend la tête. Désolé les gars, je n'aurais pas dû douter de vous comme ça. Je veux juste que ce soit parfait pour Aarya. »

Gabe a souri en disant : « Mec, on le sait et on veut la même chose. En plus, si tu trouves enfin un exutoire pour toute cette tension sexuelle, alors nos vies seront enfin supportables. »

Luke a rigolé et Evan n'a pas pu s'en empêcher non plus, accentuant son fou rire.

« C'est si évident ? » Je me suis gratté l'arrière du cou.

« Pour tout le monde Dimitri. Tout le monde. » Luke avait l'air solennel.

« Je... je pensais qu'on avait bien réussi à le cacher », ai-je dit avec un ricanement.

« Dimitri, tu avais l'habitude de nous crier dessus presque tous les jours pour qu'on reste en dehors de tes quartiers. Ces jours-ci, tu nous cries dessus seulement une fois tous les trente-six du mois. » Evan m'a tapoté l'épaule.

Gabe m'a fait un signe de tête avec un sourire en coin. « Comme le dit Aarya, l'homme des cavernes d’Adonis n'a pas fait d'apparition depuis un moment. »

J'ai gémi. « Assez parlé de ma vie sexuelle ou de son absence. Nous devons faire venir un foutu fournisseur. Est-ce que Lexi a dit quelque chose ? »

Gabe a secoué la tête. « Elle a essayé différents fournisseurs, mais ils sont tous occupés aussi. Le seul qui a dit qu'il pouvait n'a toujours pas confirmé une date, ni une heure. »

« Eh bien, cela appelle des mesures désespérées alors. Nous devons les menacer », ai-je annoncé.

« Hum... quoi ? Les menacer ? » a demandé Luke.

« Oui, ou les persuader gentiment. Rappelez-leur qui je suis et ce que je ferai à leur entreprise si ma tente n'est pas montée », ai-je rétorqué.

« Les persuader gentiment, en effet », a marmonné Evan dans un souffle. Je lui ai lancé un regard furieux.

« Bien sûr, nous pourrions faire ça, mais est-ce vraiment ce que tu veux ? » a demandé Gabe.

« Si ça me permet de passer du temps seul avec Aarya, alors oui. Allez-y et dites-leur ça », ai-je exigé.

« On y va, Dimitri. En attendant, fais de la musculation ou va chercher ta compagne. Tu n'es pas toi-même quand tu es aussi excité », a dit Evan d’un air moqueur.

J'ai grogné et me suis jeté sur Evan, mais il m'a esquivé et s'est enfui de mon bureau, avec les autres gars sur ses talons.

AARYA

« Non, pas ça, beurk, absolument pas. » J'ai soupiré en jetant mon téléphone sur mon lit.

J'avais prévu de faire un bon repas à Adonis, mais rien ne se passait comme prévu.

J'avais envie de m'arracher les cheveux, mais je devais rester calme. Adonis semblait lui aussi stressé, alors que son sang-froid était bien meilleur que le mien. Je veux dire, il était là à gérer une situation terrible et moi je me plaignais parce que je n'arrivais pas à choisir un repas à cuisiner pour mon compagnon.

Trois jours, c'était tout ce que j'avais pour que ce soit une réussite. Pourtant là, j'étais coincée avec littéralement rien qui n’avançait. Les filles faisaient de leur mieux pour m'aider, elles m'avaient envoyé plein de recettes, mais rien ne semblait aller.

Mon téléphone a sonné. J'ai gémi, je n'étais pas d'humeur à parler avec qui que ce soit.

J'ai vu le nom de ma mère clignoter sur l'écran. Il n'y avait pas moyen que je refuse de lui parler.

« Salut maman, comment vas-tu ? » ai-je demandé en prenant l'appel.

« Tout va bien ici chérie, je voudrais juste te dire que j'espère que toi et Dimitri profiterez de votre temps libre. Vous le méritez tous les deux », a répondu ma mère.

J'ai fermé les yeux et soupiré, ce que ma mère a entendu.

« Aarya ? Que s'est-il passé ? »

« Rien maman, nous n'allons plus nulle part pour la Saint-Valentin maintenant. Il y a une faille dans la sécurité, alors le conseil a décidé qu'il est préférable pour nous de rester dans le palais. »

Ma mère a retenu une exclamation et m’a dit : « C'est du sérieux. Oui, ils ont raison, vous devriez rester. »

J'ai senti mes frustrations jaillir et j'ai lâché : « Mais je ne veux pas rester ici, je veux m'enfuir avec Adonis. »

« Aarya, mon cœur. Personne ne nie que vous avez tous les deux besoin de ce temps pour vous, mais souviens-toi que tu as des devoirs. Il faut parfois faire des sacrifices. Je sais que c'est difficile, mais je sais aussi que tu es forte. Ne laisse pas cela affecter ta relation avec ton compagnon. En fait, profite de cette occasion pour faire quelque chose pour lui. Utilise ton cerveau ! » Ma mère a gloussé à la fin.

« J'ai prévu un repas romantique pour lui. Je veux qu'il soit parfait, mais je ne trouve rien qui me convient. Toute la décoration que j'aime est en rupture de stock, parce que c'est tout à la dernière minute », ai-je répondu.

« Hum... Dimitri n'est pas une personne qui fait une fixation sur ces choses, Aarya. Tu connais ton compagnon mieux que quiconque. Arrête d'essayer de tout rendre parfait, fais en sorte que ça arrive, déjà. » Les mots de ma mère ont résonné en moi.

Tout à coup, c'était comme si j'étais devenue une toute nouvelle personne.

« Merci beaucoup maman, je dois y aller ! »

Ma mère avait raison, je connaissais Adonis mieux que quiconque. Il ne voulait pas du sophistiqué, il voulait juste quelque chose de décontracté. Tout ce qui lui importait, c'était que tous les deux nous puissions passer du temps ensemble. Quel meilleur endroit que les jardins ? Là où nous nous étions rencontrés pour la première fois.

Le dîner serait facile maintenant, j'allais lui préparer le premier plat que j'avais fait. Un simple plat indien que je n'avais plus fait depuis. Pas besoin de décorations fantaisistes, juste une table et quelques guirlandes lumineuses. J’étais à nouveau enthousiaste. Maintenant, je pouvais imaginer exactement comment les choses allaient se passer.

J'ai attrapé mon téléphone pour appeler Lexi qui a décroché à la deuxième sonnerie.

« Aarya, tout va bien ? »

« Oui ! J'ai enfin trouvé une solution ! » ai-je répondu.

« C'est génial ! Je suis heureuse pour toi », a dit Lexi, et sa voix est devenue plus forte alors qu'un klaxon retentissait en arrière-plan.

« Tu es en voiture ? » ai-je demandé.

« Euh... oui », a hésité Lexi.

« Ah, où tu vas ? » J'étais confuse.

« Nous... Je veux dire je... Eh bien non, nous, les filles, allons trouver des cadeaux pour nos compagnons. Nous voulons nous débarrasser de ça maintenant, pour pouvoir nous concentrer sur l'aide à t’apporter », a bafouillé Lexi, mais elle a retrouvé sa voix rapidement.

« D'accord, bien sûr. Je vous laisse y aller, alors. Amusez-vous bien », ai-je répondu.

Lexi m’a dit au revoir et a raccroché rapidement. Hum... que préparaient les filles ? Pourquoi ai-je trouvé cela suspect ? Peut-être que je réfléchissais trop, comme d'habitude cela dit.

« Aarya ? » La voix d'Adonis m'a sortie de mes pensées.

« Oui ? » ai-je répondu.

« Tu avais l'air plongée dans tes pensées », a dit Adonis en s'approchant de moi.

« Oh, ma mère a téléphoné, alors je pensais à ce qu'elle m’a dit », ai-je répondu.

« Tu lui en as parlé ? » a demandé Adonis.

J'ai hoché la tête et je me suis levée, faisant face à Adonis.

« Ma mère m'a dit certaines choses et ça m'a fait réfléchir. Oui, je suis énervée qu'on n'ait pas notre petite pause, mais ça aurait pu être pire. Nous passerons quand même la Saint-Valentin ensemble et nous serons tous en sécurité. »

Adonis m'a attirée vers lui et a soupiré en disant : « Tu es trop bien pour moi. »

« Je pense que c’est toi qui es trop bien pour moi. Je sais que je ne suis pas la personne la plus facile à côtoyer et je ne le dis probablement pas assez souvent, mais je t'aime. » J'ai levé les yeux vers lui.

Ses yeux se sont adoucis alors qu'il pressait ses lèvres contre les miennes. « Je t'aime aussi, Aarya. »

« Tout ira bien. » J'ai embrassé sa poitrine.

« Ce que je ferais pour te garder enfermée ici pendant une semaine », a dit Adonis en gémissant.

J'ai gloussé en répliquant : « Nous sommes des parents maintenant, ça n'arrivera pas. »

Son sourire en coin est revenu. « Tu veux parier ? »

J'ai arqué les sourcils. « Pas question, on ne va pas faire ça. »

Adonis a ri, et ce son a déclenché des frissons sur ma peau. « Je sais, mais je te garderai ici pendant au moins un jour sans interruption. »

« Pas d'interruption. Comme c'est sexy », ai-je susurré.

Adonis a souri et m'a embrassée sur le front.

« Viens, mon grand. Nous avons besoin d'une bonne nuit de sommeil. » J'ai traîné Adonis jusqu'à la salle de bain et je l'ai poussé dedans.

« Tout un jour, sans interruption. Je vais faire en sorte que ça arrive », a promis Adonis.

J'ai souri. Il ne se doutait pas que moi aussi j'allais faire en sorte que ça arrive, mais pas de la façon dont il le prévoyait.