
Lorsque j'ai ouvert la porte, j'ai découvert une chambre plutôt vide. Les murs étaient blancs. Mais dans l'ensemble, la pièce n'était pas mal.
Un grand lit était adossé au mur, et j'avais mon propre bureau avec une chaise.
Une grande fenêtre donnait sur la forêt derrière, il y avait une salle de bain et un grand placard. C'était mieux que ma chambre à l'orphelinat.
La pièce était vide car je ne possédais pas grand-chose. Même si je récupérais mes affaires de l'orphelinat, cela ne ferait pas beaucoup.
Pas assez pour donner à cette chambre un air de chez-soi.
J'ai posé mon sac à dos par terre et je me suis allongée sur le lit. Encore une nouvelle école. Je venais à peine de commencer l'autre, et voilà que je devais tout recommencer.
J'étais en colère. C'était à cause de cette peste de Claire et de ses copines. Si jamais je la recroisais...
Je me suis retournée sur le lit pour m'installer confortablement. C'est alors que j'ai senti quelque chose d'épais sous moi. Je me suis redressée, j'ai fouillé sous les couvertures et j'ai trouvé une enveloppe.
Je l'ai ouverte et j'en suis restée bouche bée. Elle était pleine d'argent. J'ai regardé le devant. Mon nom y était inscrit.
Ce devait être une erreur. Je n'avais pas un sou, c'était une des raisons pour lesquelles Felicia me snobait.
Je l'ai rouverte et j'ai vu un mot à l'intérieur.
« Catalina,
Ceci est un cadeau pour avoir donné sa chance à cette école. Tes livres sont payés, donc cet argent est pour toi, à dépenser comme bon te semble.
Si tu fais de ton mieux pour réussir dans tes cours, tu en recevras davantage. Profite bien de l'Académie Éternelle et de tout ce qu'elle a à offrir.
De la part du
Doyen Victor »
J'ai compté l'argent trois fois. Mais le montant était toujours le même. Cinq mille euros.
Cinq mille euros pour rester ici ? Waouh ! « Tu en recevras davantage »... le doyen savait comment obtenir ce qu'il voulait.
J'ai souri de toutes mes dents, pris quelques billets et caché le reste sous mon oreiller. Il me faudrait sûrement un coffre-fort pour garder autant d'argent en sécurité.
D'abord, j'avais besoin d'acheter des fringues. L'Académie Éternelle n'imposait pas d'uniforme, mais ils en avaient.
Je le mettrais probablement quand je n'aurais pas envie de faire la lessive. Est-ce qu'ils me laisseraient aller au centre commercial ? Les élèves avaient-ils le droit de sortir ? Il fallait que je sache.
J'ai quitté ma chambre pour chercher Abigail. Il n'était que 15 h, donc la plupart des gens avaient fini les cours, mais les couloirs étaient déserts.
Où avait-elle dit que tout le monde était ? Les jeux de guerre ? Il faudrait que je lui demande.
Arrivée au rez-de-chaussée, j'ai commencé à entendre des voix. Je les ai suivies au-delà de l'espace commun jusque dans la cuisine.
« Catalina ! » Abigail m'a souri comme si on était de vieilles copines. Elle était près du comptoir avec une autre fille. J'ai froncé les sourcils en voyant que c'était la succube de la cafétéria.
« Salut, on peut aller au centre commercial ? » ai-je demandé. La succube a pouffé.
Abigail m'a regardée avec compassion. « On ne peut sortir que le week-end. » Merde, on était lundi. Pourquoi le doyen ne m'avait-il rien filé ?
J'ai dit : « Qu'est-ce que je suis censée porter pendant cinq jours ? »
Elle a ri. « Je peux te prêter des affaires. »
« Elle aime faire la charité », a ricané la succube. Abigail lui a donné un coup de coude.
« Arrête, Claire. »
J'ai éclaté de rire. « Ça ne m'étonne pas. »
Elle m'a fusillée du regard, les mains sur les hanches. « T'as un problème, la louve ? »
J'ai souri narquoisement. « Non ! » On dirait que toutes les filles nommées Claire ne pouvaient pas me sentir.
Abigail s'est approchée de moi et a passé son bras sous le mien. « Viens. » J'ai soupiré et l'ai laissée m'entraîner.
« Salut, Claire ! » Je ne voulais pas juger Abigail d'être pote avec la succube, mais j'étais curieuse de savoir comment elles étaient devenues amies.
La chambre d'Abigail était au deuxième étage, au bout du couloir. Contrairement à la mienne, la sienne avait de la personnalité.
Des photos d'amis et de famille tapissaient le mur au-dessus du lit. Son bureau était rempli de babioles et même d'une lampe à lave cool.
« Tu veux quoi ? Des jeans ? Des jupes ? Des shorts ? » a-t-elle crié depuis son placard.
Je me suis assise sur son lit, adorant la couverture toute douce. « Des jeans et des t-shirts, ça ira. »
Elle a passé la tête hors du placard pour me regarder. « Je vais choisir », a-t-elle dit avant de retourner à l'intérieur. J'ai haussé un sourcil.
D'accord, qu'est-ce que ça voulait dire ? J'ai haussé les épaules et regardé autour de la pièce, me concentrant sur les photos. « Okay, voilà », a-t-elle dit en sortant avec plusieurs fringues.
Elle les a soigneusement posées sur le lit. J'ai fait la grimace en voyant plusieurs paires de shorts. « Fais pas cette tête ! Tu seras canon dedans », a-t-elle dit.
J'ai forcé un sourire. Elle n'était pas obligée de filer ses fringues à une inconnue. Je devrais être reconnaissante.
« Je suis sûre que ça ira », ai-je dit. Je me suis mordu la joue, prête à poser ma question suivante. « T'as une serviette et du savon en rab ? » J'ai rougi.
Elle a gloussé. « Mon Dieu, le doyen ne t'a rien donné, hein ? » J'ai haussé les épaules. Il n'avait pas prévu de ramasser une SDF et de l'amener dans son école. « Je vais te filer tout ce qu'il te faut. »
Elle avait l'air concentrée. Puis elle a souri. « Viens, le reste de la bande est là ! On va les rencontrer. »
J'ai penché la tête, essayant d'entendre des bruits. « J'entends personne. »
Elle a ri, tapotant son front. « Lien mental. Une fois que tu feras partie du groupe, tu pourras parler à tout le monde. »
J'ai grimacé. « Ça doit filer la migraine. » Mais elle s'en fichait, attrapant ma main et me tirant hors de la chambre.
« Et les fringues ? » J'ai regardé en arrière vers elles. Je ne voulais pas porter la même chose pendant deux jours à cause de quelques loups.
« Tu les récupéreras plus tard. »
J'ai soupiré, la laissant me traîner à travers les dortoirs à nouveau. Contrairement à tout à l'heure, l'espace commun n'était pas vide. Maintenant, cinq autres loups étaient assis à différents endroits.
Il y avait trois mecs et deux nanas. Une fille et un gars partageaient un petit canapé, deux mecs étaient assis par terre, et la dernière fille était perchée sur un accoudoir.
« Les gars, voici notre nouvelle coloc, Catalina. » Abigail m'a doucement poussée au milieu de la pièce, comme si j'étais offerte à eux.
J'ai regardé les visages blasés autour de moi, haussant un sourcil. C'était comme ça qu'ils accueillaient les nouveaux ?
« Elle est canon », a dit un mec en me faisant un clin d'œil. La fille à côté de lui lui a filé un coup de poing dans l'épaule.
« Tu sais que Lucien a toujours le premier choix », a-t-elle soupiré en reluquant mon corps. Ce Lucien avait l'air d'être un connard qui sautait sur tout ce qui bouge.
J'ai passé une main sur mon corps. « Matez tant que vous voulez, parce que personne n'aura rien de tout ça. »
Un mec par terre a ri. « C'est mignon qu'elle pense ça. » Je l'ai ignoré, me serrant sur le petit canapé entre le gars et la fille. Ils ont eu l'air surpris.
« Quoi ? J'ai pas envie de rester debout. »
La fille a ri.
« Je suis Piper. » Elle a montré le gars sur le siège. « Mon mec Caleb, là-bas c'est Amber, et par terre ce sont les jumeaux, Zach et Matt. »
Maintenant qu'elle avait dit qu'ils étaient jumeaux, je pouvais le voir, sauf que Zach avait les cheveux blonds et Matt les cheveux noirs corbeau.
Au moins, ce serait facile de savoir qui était qui. J'ai fait un signe à tout le monde, n'aimant pas trop les présentations.
Pour le reste de la journée, on est restés dans l'espace commun, à déconner et à rigoler. Même si le dortoir avait quatre étages, seuls nous sept y vivions. Enfin, huit, en comptant le mec qui aimait beaucoup de femmes.
Peu de loups-garous venaient à l'Académie Éternelle. Seulement les meilleurs.
Quand je suis retournée dans ma chambre, après être passée chez Abigail pour récupérer des fringues et d'autres trucs, j'étais crevée. Mais en me préparant pour dormir, j'ai pensé à Mateo.
C'était le mec le plus timide que j'aie jamais rencontré. C'était mignon comme il rougissait après presque tout ce qu'il disait. J'ai ri doucement, me souvenant à quel point son visage était cramoisi quand je me suis assise à côté de lui sur le canapé.
Je pouvais dire qu'il ne parlait pas souvent aux gens, surtout pas aux filles. Est-ce que je le verrais demain ? Ou m'éviterait-il ?
Je ne savais pas non plus si je devais traîner avec les métamorphes maintenant que je les avais rencontrés. Mais Abigail avait dit que je ne ferais pas partie de la meute tant que Lucien ne l'aurait pas dit.
J'ai bâillé, enlevant mes fringues. Comme je n'avais pas de pyjama, je dormirais à poil. J'aurais dû demander un pyjama à Abigail.
En me glissant sous les couvertures, j'ai été surprise par leur douceur. Elles n'avaient pas l'air si douces. Il n'a pas fallu longtemps pour que la chaleur me fasse m'endormir.