Éclipse

MAYA

Je fermai les yeux et songeai à mon plus grand désir : être entourée de gens qui m'aimaient. Je rêvais d'avoir un compagnon et des enfants, tous heureux ensemble. Je voulais un foyer et une famille. Ayant grandi sans parents dans la meute, j'avais un profond besoin d'appartenance.

Allongée dans mon lit, je laissais mon esprit vagabonder vers cet avenir que j'espérais. Quand mon réveil sonna à minuit, un sourire se dessina sur mes lèvres.

« Bon anniversaire », me murmurai-je doucement, à moi-même et à ma louve.

« Bon anniversaire, Maya », répondit ma louve, Aspen, dans mon esprit.

Je fermai les yeux et me rendormis pour quelques heures encore. Aujourd'hui, j'avais 21 ans, ce qui signifiait que je pouvais enfin trouver un compagnon et le foyer dont je rêvais.

***

Je me levai à 6 heures et enfilai mes simples vêtements de travail pour la journée.

Dans la Meute Aurora, chacun mettait la main à la pâte. Comme nous étions une communauté agricole, la plupart d'entre nous travaillaient aux champs. Nous plantions, récoltions et prenions soin de nos cultures et de nos bêtes.

J'étais l'une de ceux qui travaillaient la terre.

Nous avions 360 hectares de terres loin de tout. Nous élevions des vaches, des poulets et des cochons pour la viande. Nous cultivions aussi des aliments sur la majeure partie des terres.

Notre meute fournissait de la nourriture à la plupart des meutes des environs. Cela les incitait à nous protéger et à nous aider en cas de besoin. Mais nous n'avions jamais vraiment besoin d'aide. Personne n'attaquait jamais Aurora.

Nous étions une meute pacifique qui ne cherchait pas les ennuis. Les autres meutes nous trouvaient étranges et ne voulaient pas risquer de perdre leur approvisionnement en nourriture.

Je quittai ma chambre dans la maison principale de la meute et me rendis à la cuisine pour le petit-déjeuner.

« Bonjour, Maya », dit Luna Haven avec un sourire en me tendant une assiette.

« Bonjour, Luna », répondis-je avec un sourire et une petite révérence. Je me dirigeai vers une table et m'assis seule.

Seules deux autres personnes dans la meute me prêtaient vraiment attention, et elles n'étaient pas encore là.

« Hé, Maya ! » s'exclama Gavin en traversant la salle à manger pour me rejoindre. Il s'assit avec un sourire. « Bon anniversaire. »

Je baissai les yeux alors qu'il poussait un petit cadeau emballé de l'autre côté de la table.

« Il ne fallait pas ! » dis-je joyeusement, en l'ouvrant pour découvrir de nouvelles chaussures.

Je regardai mes vieilles bottes de travail usées avant de lui sourire. « Merci », dis-je avant de regarder autour. « Où est Penelope ? »

Il leva les yeux au ciel. « En train de se pomponner, sûrement. »

Je ris en voyant Penelope s'approcher derrière lui avec un air fâché avant de lui mettre une tape derrière la tête. Gavin et Penelope étaient jumeaux et étaient mes meilleurs amis. Mes seuls amis, à vrai dire.

« Bon anniversaire, Maya. » Elle me fit un clin d'œil en s'asseyant à côté de son frère. Elle se pencha vers nous. « Au fait, quelqu'un d'autre a remarqué à quel point notre luna semble sur un petit nuage ce matin ? »

Elle imita la révérence de la luna et son « Bonjour », nous faisant tous rire.

« Elle a toujours été un peu tête en l'air, cela dit », dis-je.

« Ouais, mais elle plane particulièrement ce matin », pouffa Gavin.

Penelope balaya la salle à manger du regard. « Alors, on parie sur qui pourrait être ton compagnon ? »

Je ris tandis que Gavin et Penelope commençaient à pointer du doigt les loups les plus séduisants de la meute, devinant s'ils étaient à ma hauteur. Je souris à mes amis, heureuse d'avoir leur affection.

Mes parents étaient morts quand j'étais toute petite, me laissant seule. La meute m'avait recueillie et élevée dans la maison commune, mais je n'avais pas vraiment de famille.

Je n'avais jamais manqué de rien, mais je n'avais pas non plus été vraiment choyée. J'avais dû grandir vite. Même si j'étais née gamma, je n'étais pas considérée comme importante en tant qu'orpheline. Personne ne s'intéressait vraiment à moi jusqu'à ce que je rencontre Penelope et Gavin.

« On devrait y aller », dit Penelope avant de se lever.

Je soupirai. « Encore une journée aux champs. »

Penelope et Gavin, qui étaient nés bêtas, auraient pu choisir n'importe quel travail dans la meute. Mais ils avaient choisi de travailler aux champs avec moi, disant qu'ils ne voulaient pas être enfermés toute la journée.

Nous attendions dehors qu'on nous attribue nos tâches pour la journée. Nous travaillâmes d'arrache-pied toute la matinée, nous arrêtant finalement à l'heure du déjeuner pour une pause bien méritée.

Nous nous assîmes à nouveau dans la salle à manger et mangeâmes notre déjeuner en silence, sales et fatigués par le travail difficile.

« Gavin, Penelope, Maman a besoin de vous à l'étage », dit leur frère aîné Chase en s'approchant de la table.

Gavin grommela en se levant de table. Je levai les yeux vers Chase avec un sourire.

Il ressemblait beaucoup à ses jeunes frère et sœur, beau et fort après des années d'entraînement en tant que bêta. Il ne me prêtait pas vraiment attention, comme le reste de la meute, mais il était toujours gentil quand nous parlions.

Il baissa les yeux avec un petit sourire. « Oh, salut, Maya... » Il s'arrêta net lorsque nos regards se croisèrent.

Aspen s'agitait dans ma tête, hurlant joyeusement. « Compagnon ! Nous l'avons trouvé ! »

Je pouvais sentir une forte odeur de sauge, et je le fixai, bouche bée, incapable de parler.

« Oh mon Dieu... », chuchota Penelope en réalisant ce qui venait de se passer.

Chase détourna le regard et regarda sa sœur. « Quoi ? »

Gavin rit. « Vous deux ? C'est génial ! »

Chase secoua la tête. « Montez avant que Maman ne s'impatiente. » Il s'éloigna l'air contrarié tandis que je restais figée sur mon siège.

« Attends... pourquoi s'en va-t-il ? » murmura Aspen.

« Je ne sais pas », pensai-je en le regardant quitter la salle à manger. Je me levai pour le suivre quand la cloche du travail sonna, et je laissai échapper un soupir frustré. « On le verra plus tard... »

Je retournai aux champs pour le reste de la journée, travaillant dur à la récolte.

Une heure avant le dîner, nous avions terminé pour la journée, et je poussai un long soupir en marchant dans le long couloir jusqu'à ma chambre tout au bout.

J'ouvris la porte, me sentant épuisée et couverte de terre.

Je pris une douche pour me décrasser, puis allai dîner, espérant revoir Chase.