Not Another Valentine Story (français)

Lauren Landon était toujours célibataire le jour de la Saint-Valentin ; c'était sa malédiction. Une série de mauvais rendez-vous, des amants inutiles qui étaient aussi mauvais pour être fidèles que pour trouver le point G; le vibrateur en charge à la maison en étaient la preuve.

Assise dans un restaurant chic, sirotant du vin rouge dans sa plus belle robe et ses plus hauts talons, Lauren observait tous les couples autour d'elle. Tous souriaient, se penchaient sur les tables pour se rapprocher de la personne qu'ils espéraient être "l’heureux élu".

Lauren commençait à douter qu’elle soit un jour dans leur situation.

Elle était sortie avec chacun d'entre eux, chacun un drapeau rouge, et à chaque fois, elle s'était retrouvée à pleurer dans la baignoire devant un Ben & Jerry's avec une bouteille de vin. Son téléphone avait tellement de numéros bloqués,plus même que de numéros actifs.

C'était clair : son problème résidait dans le choix des hommes, car sinon, cela signifiait qu'elle n'était pas aimable, ce qui ne pouvait pas être vrai. Même si elle semblait être l’escale que les hommes faisaient sur le chemin vers l'âme sœur.

Après avoir avalé son troisième verre de Merlot amere, elle consulta son téléphone pour la cinquantième fois en dix minutes. Il était 19h30. Elle attendait son rendez-vous depuis une demi-heure et si elle n'était pas si naïve, elle aurait peut-être déjà compris l'allusion.

La serveuse s'approcha alors, la bouche crispée, regardant la chaise vide en face de Lauren. « Je suis vraiment désolée, mais je ne peux vous donner que cinq minutes de plus pour commander avant que vous ne deviez renoncer à votre table, » dit la femme d'une voix étouffée, en se tordant les mains.

Lauren vérifie son téléphone et secoue la tête. « Je n'ai pas besoin de cinq minutes, juste l'addition, s'il vous plaît ». Elle soupire, vide son verre et sort son sac à main. Elle n'allait pas perdre plus de temps pour un homme qui n’était pas capable d'être ponctuel.

Pas alors qu'elle pourrait être en train de finaliser les détails de l'événement de son client,un client important qu'elle avait elle-même décroché, et non pas un client que son père lui avait donné. Pour Lauren, c’était primordial de se faire un nom différent de celui de son père.

« Bien sûr. Voilà, » dit la serveuse.

Lauren paya l'addition, glissant un généreux pourboire avant d'enfiler son manteau et de se préparer à braver le froid new-yorkais.

Son esprit était déjà accaparé par sa liste de tâches à moitié vérifiées pour la collecte de fonds qu'elle organisait ce week-end. Elle boutonna son manteau puis se tourna vers la sortie, repassant encore la liste des invités et la décoration dans sa tête lorsque tout à coup, elle se heurta de plein fouet à un homme tellement barraqué qu’on aurait dit une tour.

Il la surplombait, son large corps occupant tout l'espace entre les deux tables qu'elle essayait de parcourir.

Lauren voulut s'excuser d'avoir été si distraite, mais les mots restèrent bloqués dans sa bouche lorsqu'elle leva les yeux vers des yeux d'un vert éclatant. Ils se resserrèrent sur elle et se fixèrent sur le visage de la personne qui semblait légèrement irritée.

Mais elle s'en moquait. Il était magnifique.

Il avait une mâchoire sexy et ciselée avec cette barbe bien nette qui la faisait toujours swiper à droite sur Tinder. C’était un mur de muscles et d'eau de Cologne coûteuse qui excitait son corps d’une manière absolument pas appropriée à un restaurant guindé un jour de Saint-Valentin.

Finalement, elle retira sa langue de sa joue et s'éclaircit la gorge pour parler. « Je suis désolée, je... »

« Tu devrais apprendre à regarder où tu marches, » dit-il en grognant, sa voix grave répondant à toutes les pulsions les plus charnelles qu'elle n’avait jamais eues.

Elle réprima un frisson et lui retourna la tête, refusant de laisser sa libido l'emporter alors qu'elle n'avait pas eu l'intention de se heurter à lui. Lui non plus n'avait pas non plus regardé où il allait.

« Je marcherai où je veux. C'est mon restaurant, » dit-il en ricanant.

Elle croise les bras sur sa poitrine. « Félicitations, » dit-elle. « Maintenant que je sais que le propriétaire est un con, je ne manquerai pas de laisser mes commentaires à la réception. Comment vous appelez-vous ? M. Connard ou Votre Altesse ? »

Une main serrant son téléphone et l'autre la lanière de son sac à main, elle s'est forcée à ne pas utiliser l'une ou l'autre de ses mains comme une arme.

Au lieu de se mettre en colère, comme elle s'y attendait, l'homme s'avança. Il se déplaçait rapidement pour un grand gaillard, et elle n'eut pas le temps d'échapper à sa présence avant qu'il ne se penche vers elle.

Il approcha son visage si près du sien qu'elle put sentir l'odeur du whisky dans son haleine et voir les différentes nuances de vert dans ses yeux.

Son souffle chaud effleura son oreille tandis qu'il parlait. « Je préfère "Monsieur". » Il se pencha en arrière, les mèches douces de ses cheveux bruns décolorés lui chatouillant la joue.

Elle s'est figée, son corps victime de son comportement toxique, et le pire, c'est qu'elle aimait ça. Du moins, sa chatte aimait ça. Elle était trempée, pleurant comme une chienne en chaleur.

Et il le savait aussi.

Il sourit, ses lèvres pulpeuses s'inclinant sur le côté d'une manière parfaitement sexy et cynique à la fois. « On dirait que tu préfères ça aussi. » Il sourit et passa devant elle.

Lauren refusa de laisser les choses en rester là et le poursuivit en trombe. « Tu n'as aucune idée de ce que je préfère. »

Ignorant son emportement, il continua jusqu'à sa table - la banquette en coin - et s'y glissa, posant un bras le long du dossier comme si le monde entier était à ses ordres Et pour un type comme lui, c'était probablement le cas.

Elle n'a pas apprécié.

« Alors, éclaire-moi, » dit-il d'un ton condescendant.

Le défi qu'il lui a lancé l'a poussée à réfléchir. Savait-elle au moins ce qu'elle préférait en matière d'hommes et de sexe ? La vérité, c'est qu'elle ne le savait pas vraiment. Les rencontres qu'elle avait eues par le passé avaient consisté à les laisser faire leur truc pour prendre leur pied. Elle n'était pas une participante active au lit - elle était une étoile de mer.

Mais pour ce type ? Elle envisagerait de regarder tous les films pornos jamais réalisés pour apprendre à être le meilleur coup qu'il ait jamais eu. Non pas qu'elle le lui proposait, et non pas qu'il serait intéressé si elle le proposait.

Elle avait décidé cependant de l'éclairer.

C'était la Saint-Valentin, on lui avait posé un lapin, et elle n'avait pas plus besoin d'un connard impoli et condescendant que d’un troisième verre de vin.

Elle a donc posé ses deux mains sur sa table, s'est penchée en avant et a pris une inspiration pour la lui faire à l’envers.